Plus tard je veux être chercheur !

La France fait le choix dangereux de sous payer ses chercheurs qui débutent. Comment ne pas décourager les futurs chercheurs ?

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Un écolier et futur chercheur ? (Image libre de droits), via Pixabay.

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Plus tard je veux être chercheur !

Publié le 26 mai 2015
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Par Thierry Berthier.

recherche éducation sciences enseignement
Un écolier et futur chercheur ? (Image libre de droits), via Pixabay.

 

Ne brisons pas les vocations !

Voici l’extrait d’une conversation entendue il y a quelques jours entre un Directeur de Recherche et un gamin de six ou sept ans :

—  Bonjour, plus tard, je veux être chercheur !

— Très bien, c’est un excellent choix ! La recherche est une activité noble et passionnante. Découvrir des résultats inconnus, faire progresser la connaissance, la science ou la médecine. Quel métier extraordinaire ! Mais avant de faire de la recherche, il faudra que tu réussisses à l’école, au collège, au lycée. Les choses sérieuses commenceront réellement après le bac. Tu devras choisir la formation qui te convient le mieux et les matières qui te passionneront durant toute ta carrière. C’est un choix difficile. Si tu te diriges vers des études scientifiques, il faudra privilégier les formations d’excellence et tu ne commenceras à entrevoir le métier de chercheur qu’après 5 ans d’études supérieures validées. Tu devras ensuite t’engager vers une thèse de Doctorat : 3 ou 4 années supplémentaires de travail personnel de recherche avec des périodes de découragement, des périodes où tu découvriras ton premier résultat. Tu feras alors une publication qui viendra valider ce résultat puis tu soutiendras ta thèse, ta qualification et tu chercheras un poste de chercheur ou d’enseignant-chercheur à l’Université. C’est un beau programme non ?

—  Super ! Et combien ça gagne un chercheur ?

—  Bonne question ! C’est important en effet de connaître les conditions qui te feront vivre de ta passion ! Alors je dois être franc avec toi sur ce point : un chercheur ne gagne pas beaucoup d’argent en France par rapport à d’autres métiers et à la longueur des études ! Si tu veux devenir riche, il ne faut pas choisir ce métier…

La conversation se poursuit alors sur la recherche scientifique et particulièrement l’astrophysique.

Dans un premier temps, je me dis que le directeur de recherche devrait être plus explicite sur le salaire des chercheurs en France avec ce gamin qui semble s’intéresser au métier, puis finalement qu’il a raison de ne pas casser son rêve dès le premier contact… Je repense alors à la phrase d’Albert Einstein « La science est une chose merveilleuse… tant qu’il ne faut pas en vivre ! ».

Les chiffres ne mentent pas…

En 2011-2012, Nicolas Tentillier avait mis en ligne une page web présentant les grilles d’indices du salaire net des Maîtres de Conférences et Professeurs de l’Université 1. Le salaire mensuel d’un Maître de Conférences-Classe Normale débutant sa carrière s’élève en 2012 à l’indice 454, soit 1 773 euros net pour un fonctionnaire sans enfant vivant en zone 2, avant cotisation pour la mutuelle. Nicolas Tentillier affiche ensuite la progression du rapport du salaire brut des Maîtres de Conférences au premier échelon sur le SMIC brut depuis 1984 puis effectue une régression linéaire qui donne un salaire de départ pour les MC débutants égal au SMIC aux alentours de 2025.

Pour compléter la description, il faudrait également prendre en compte le manque à gagner cumulé durant 8 années d’études supérieures peu ou pas rémunérées avant l’obtention du premier poste.

Ce triste constat (qui est spécifique à la France) résulte de décennies de paupérisation du métier de chercheur et de non considération de la fonction de recherche. Alors qui sont les responsables du syndrome du « chercheur smicard » ? Le graphique de Nicolas Tentillier donne un début de    réponse : tous les gouvernements qui se sont succédés depuis 1980 ont contribué à ce naufrage puisque la courbe ne montre aucun rattrapage sur une période de plus de trente ans.

Salaire brut d'un maître de conférences rapporté au SMIC Brut (Crédits Nicolas Tentillier, tous droits réservés)

Comment interpréter ce choix budgétaire ? Si l’on applique le principe basique du « Ce qui a peu de valeur se rémunère peu », on comprend vite que depuis trois décennies l’État estime puis réajuste la valeur du travail d’un chercheur débutant au niveau plancher du salaire minimum national. Son message sous-jacent semble nous dire « La recherche ne m’apporte rien donc je la rémunère en conséquence ». Une telle position est stratégiquement intenable. Nous avons choisi une économie de la connaissance. La course technologique mondiale, la quête d’innovation imposent le développement d’une recherche performante. Peut-on raisonnablement l’envisager avec un tel message ?

Comment orienter les meilleurs vers la recherche ?

C’est un défi bien complexe au regard de ce qui précède… Il faut d’abord faire preuve d’ honnêteté et annoncer immédiatement les salaires de la recherche publique aux futurs candidats. Dans certaines disciplines comme les mathématiques appliquées, l’informatique, les sciences de données, le salaire mensuel du Maître de Conférence débutant correspond à une demi-journée de consultance rémunérée par une société de conseil ou une entreprise œuvrant dans le domaine du big data. Le métier de « Data Scientist » a été élu cette année comme le métier le plus sexy du monde, il est donc rémunéré en conséquence. Les salaires de première embauche pour un candidat ingénieur titulaire d’un doctorat en statistique ou en informatique sont aujourd’hui deux à trois fois plus élevés que notre SMIC-chercheur. Notre apprenti chercheur devra donc faire vœu de chasteté financière et se satisfaire d’une rémunération de l’esprit lors de ses premières découvertes.

Observons maintenant la situation concrète d’un très bon élève de classe préparatoire qui vient de passer les épreuves écrites du concours X-ENS 2015 et qui, ayant réussi l’admissibilité et l’admission aux cinq écoles, devra choisir son affectation définitive dans quelques semaines.  D’un côté, il peut intégrer l’École polytechnique qui lui offre à sa sortie une grande liberté d’orientation et de l’autre côté, les quatre Écoles Normales Supérieures (Paris, Lyon, Cachan et Rennes) qui l’engagent résolument vers l’enseignement supérieur, la recherche et son « SMIC débutant »… Rappelons que les élèves confrontés à ce choix sont les meilleurs éléments d’une classe d’âge en mathématiques, sciences physiques et informatique et qu’ils peuvent potentiellement devenir de grands chercheurs. Les plus passionnés s’orienteront certainement vers l’ENS Paris en faisant une totale abstraction du paramètre salarial. Que feront les autres moins disposés à oublier ce facteur ?

Ce cas concret montre que la France accepte de perdre de forts potentiels de recherche alors qu’il faudrait au contraire attirer les meilleurs élèves vers ces carrières pourtant hautement stratégiques pour une nation « technologique ».

La solution viendra certainement de la formation de clusters de recherche réunissant  efficacement structures publiques et centres de R&D privés. Le SMIC-chercheur disparaîtra alors avant 2025…

  1. Les chiffres 2011-2012 de Nicolas Tentillier
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  • Bon article, j’ai jamais compris comment des gens si importants et éduqués pouvaient gagner si peu, d’où l’exode assez massive vers les USA où les salaires sont autrement plus élevés.

  • These en Suisse ou Norvège: environ 4000 eur bruts par mois.

  • Bon article et bonne réflexion. De mon coté, j’ai fait le choix de la belgique qui rémunére beaucoup mieux ses chercheurs débutant et où les groupes de recherche ont, mine de rien, plus de moyen et de soutien qu’en France.

    Le seul point qui me dérange dans cet article c’est dans le dialogue tout au début: « Tu feras alors une publication qui viendra valider ce résultat » !!!!!!!!!
    Cette phrase représente à elle seule un des gros problème de la recherche en France: sans vouloir caricaturer, les meilleurs étudiants vont dans les grandes écoles et se désintéresse très rapidement du doctorat, et au final pour éviter d’être trop sélectif au niveau doctoral une seule et unique publication est considéré comme suffisant pour valider sa thèse. Dans l’université belge dans laquelle je travaille, l’étudiant doit avoir au moins 2 publications au bout de la 2éme année pour pouvoir continuer sa thèse!! A l’université nationale australienne (ANU), au moins 10 publications dans des revues internationales sont requises pour postuler pour un post-doc!!
    Bref, avec le salaire, la France a un gros problème de niveau doctorale alors même que la recherche en France est plutôt de bonne (voire très bonne) qualité!

    • Il y a publication et publication.

      Faire du nombre de publie l’apha et l’omega de l’évaluation des chercheurs n’est pas non plus la panacée. Toutes les publications ne se valent pas, tous les journaux de ne valent pas, etc.

      • « Il y a publication et publication. »

        Oui, mais il n’y a pas beaucoup d’autres indicateurs. Si vous préférez j’aurais pu simplement dire que les étudiants sont recrutés en thèse avec des notes catastrophiques en master.

        Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’il fera plus chaud… En attendant le niveau des thésard en France est toujours au plancher…

    • Cette comptabilité ridicule pousse à la course à la publication sans intérêt.

      Il y a eu de grands chercheurs qui ont fait avancer l’humanité en publiant peu.

      Il y a de nos jours des milliers de « médiocres » qui publient à tour de bras des trucs inintéressants. D’ailleurs le système de comptabilisation allié au peer-review conspirent ensemble à une recherche inutile et n’avançant qu’à la vitesse d’un escargot neurasthénique.

      Il faut du temps pour murir une recherche d’importance. Demandez à Andrew Wiles le temps passé sur ce maudit « dernier théorème de Fermat », sans rien faire d’autre. Et il faut en général pouvoir s’y plonger presque entièrement. Ce qui signifie ne pas faire de « rechercher alimentaire » à coté, ou pas trop.

      En parallèle, un papier est jugé par des rapporteurs qui sont « du domaine » (souvent microscopique). Si le papier apporte réellement quelque chose c’est soit qu’il répond à une de leurs questions (donc ultra-microscopique assez souvent) soit qu’il change le paradigme sur lequel ils ont basé leurs réputations, financements. Il faut une hauteur de vue rarement atteinte pour laisser passer tel-quel un papier qui montre que vos 30 publi prestigieuses n’étaient que du vent… Donc ça n’arrive pas vraiment. Beaucoup de papiers « séminaux » ont été publiés soit dans les revues d’une autre discipline : de l’éco en psycho, des probas en analyse fonctionnelle, des stats en éco, etc. soit ils ont été publiés dans des « petites revues »…

      Et comment faire ça en incitant les gens qui pourraient faire de la bonne recherche mais glandent tranquilles derrière leur HDR et / ou poste de prof et ne publient plus jamais rien, tout en enseignant pas trop ?

      Bref, le système est assez foireux, et plus on le mesure, plus on comptabilise, pire c’est. Un peu de marché libre, peut-être ? Un truc ou les université et les chercheurs lèvent des fonds et sont évalués non pas selon des normes mais selon l’appréciation subjective de l’apporteur des fonds en question ? Un truc où on admettrait enfin (dur dans le monde de la recherche) que VonMises ou DeFinetti avaient raison et que les probabilités, particulièrement appliqués à la sphère humaine, n’existent pas et ne sont que des représentation d’une projection subjective ?

      Cela dit, il y a quand même des endroits où ça marche pas trop mal, où on ne regarde pas tant la quantité, même pondérée par le prestige des revues, etc. Mais c’est le plus souvent des grandes institution prestigieuses et n’ayant pas peur de refuser ces normes comptables (Harvard, Cambridge, Berkeley, etc. ont des politiques plus souples sur les publi que les second tier universities.

  • Bonjour

    Rien de surprenant dans cet article qui me conforte dans mon idée des rémunérations de la fonction publique. Une anecdote toutefois pour faire un parallèle et montrer que cela touche l’ensemble des secteurs de la FP

    En 2005, j’ai passé un concours FP avec à la sortie d’une formation de deux ans, niveau Bac +2, un certain salaire. Dès le premier jour de formation, nous avons reçu la visite des syndicalistes remontés qui nous ont expliqué qu’il fallait dès à présent nous mobiliser. En effet, notre rémunération ne serait que de 1,1 fois supérieur au SMIC alors qu’elle était de 1,4 fois 15 ans plus tôt, début 1990.

    Par rapport au privé, c’est aujourd’hui 25 à 40% de moins.

    • la bonne chose à faire aurait alors été de changer de voie, de se réorienter vers une formation débouchant sur des emplois dans le privé et de travailler honnêtement pour gagner sa vie honnêtement.

  • A noter que le poste de Maître de Conf’ est en général un premier poste en CDI pour les chercheurs vers l’âge de … 30-35 ans.
    Personnellement, étant à mi-thèse à l’étranger (… je gagne plus qu’un Maître de Conf’ !), ça ne me donne pas du tout envie de revenir en France. C’est bien beau de vouloir des chercheurs qui vivent de science et d’eau fraîche, mais ça ne marche simplement pas.
    Où vont les meilleurs ? Beaucoup de bons étudiants vont dans l’industrie… Mais beaucoup se dirigent également vers la recherche !… A l’étranger. Fuite des cerveaux, quand tu nous tiens… C’était présenté comme un problème majeur de certains pays développés comme la France en histoire-géo quand j’étais à l’école. Cocasse.
    D’autant que les concours d’entrée au CNRS et autres organismes de recherche poussent à la sélection de candidats ayant été à l’étranger, principalement aux USA. Comment avoir envie de revenir en France pour ce salaire après avoir eu de meilleures conditions de recherche, un meilleur salaire et une meilleure reconnaissance de la part de la société à l’étranger ?
    Pourquoi accepter de revenir en France pour gagner moins que quelqu’un qui a travaillé quelques années à la caisse chez MacDonalds’ ?

    La France quant à elle se targue d’attirer des étudiants étrangers et des chercheurs étrangers. Combien de chercheurs proviennent des meilleures universités au monde, ou plus globalement des pays leaders dans la recherche (USA, UK, Suisse, Allemagne, Italie…) ? Un nombre négligeable. Tous les chercheurs étrangers « attirés » par la France viennent de pays en développement, où la recherche n’existe pas ou presque pas.

  • « qu’il faudrait au contraire attirer les meilleurs élèves vers ces carrières … »
    Il est peut-être là le problème, à force de toujours vouloir chercher le meilleur la recherche n’obtient rien. J’ai fait 10 ans de boites info dont 3 dans un labo de recherche public et le constat est le même à chaque fois, les meilleurs n’étaient pas ceux que l’on s’imaginait être. Et je crois que le format scolaire français est responsable de ces échecs.

    • Exact.
      A part quelques extrêmement rares stars qui sont « visiblement très bons », font beaucoup et continuent longtemps, ceux qui à la fin ont fait avancer l’humanité sont rarement ceux sur qui on pariait au départ.

      Einstein était un « moyen » pas trop bien évalué.
      Louis Bachelier a été envoyé à Besançon, considéré comme un nul.
      Markowitz a failli ne pas avoir sa thèse.

      D’autres, totalement oubliés étaient considérés comme les « bons » pendant leurs études et leurs premières années…

      Certains n’ont publié qu’un papier, mais ont eu un impact énorme. D’autres des centaines et personne même dans leur champs ne connait même leur nom.

  • Petit, si tu n’est pas très intelligent, mais un peu roublard sur les bords, tu feras politicien. Tu pourras cahuzaquer* gaiement. Tu feras député-maire-président de Conseil Général-président de diverses commissions toutes plus inutiles les unes que les autres, et non seulement tu gagneras près de 10000 Euros chaque mois, mais cerise sur le gâteau, tu auras une retraite en or massif de quasiment la même somme que le simple citoyen, qui devra trimer jusqu’à 70 ans, n’aura pas et qui en plus devra se contenter juste du minimum retraite et à peine plus dans le meilleur des cas.

    * Verbe cahuzaquer : mentir au président droit dans les yeux ainsi qu’à l’AN sous serment.

  • pas assez payé , trop payé , on se base sur quoi pour estimer la valeur d’un chercheur dans un milieu non concurrentiel ?

  • En Allemagne, il est courant de voir un doctorant/une doctorante sur un sujet, disons le, de merde, toucher entre 40 000 et 50 000 € brut/an

  • Excellent article.
    Ce constat n’est pas étonnant, la société civile est très ambigu envers la science, elle veut le dernier iphone, mais ne veut pas entendre parler d’OGM ou de nucléaire. La chute des salaires des chercheurs débutants démontre simplement la tendance conservatrice de notre société. Tendance suicidaire…

  • Le salaire de début masque le vrai problème : qu’il trouve ou non, un chercheur français a une courbe de carrière toute tracée à la règle plate, il n’a aucune chance de pouvoir valoriser ses capacités et ses découvertes avec des amis plus entrepreneurs, et il devra chercher ses crédits en suivant servilement les modes et les buzz des cabinets ministériels et des gesticulations à destination de secteurs économiques en mauvaise posture.
    D’une certaine manière, on s’en moque que les salaires de début ne soient pas extraordinaires, si l’excellence est récompensée ensuite plutôt que la servilité. Et par récompensée, je veux dire financièrement, et non par un pouvoir de nuisance auprès de ses confrères.

    • Pas vraiment d’accords.

      1/ Après MCU vous avez PU. Il y a pas mal de primes également pour l’encadrement, pour la recherche, etc. Globalement, l’excellence exceptionnelle est récompensée. Maintenant, je pense surtout que c’est la « petite excellence » qui ne l’est pas. Pour clarifier, je pense que l’exceptionnel sera toujours récompensé, mais je ne pense pas que le bon progressera beaucoup plus vite que le moyen, tandis que le médiocre (scientifiquement) pourra être récompensé autant que l’exceptionnelle.
      Mais là on touche une véritable difficulté, même dans le privé, comment évaluer le travail d’un chercheur ? C’est extrêmement difficile, ce qui explique que, dans le privé, les primes des chercheurs n’ont rien de comparable à celle d’un directeur marketing/commercial.

      2/ Les financements ne viennent pas des ministères, en général c’est plus souvent les départements ou les régions qui donnent un peu d’argent. Après, vous avez pas mal de sociétés savantes qui donnent de l’argent sur leurs sujets. Beaucoup d’associations de patients donnent de l’argent pour la recherche biomédicale. Quelques entreprises sous traitent également de la recherche appliquée dans les universités.
      Bref, sans être expert, je ne pense pas que l’Etat donne, finalement, quoi que ce soit. Si ce n’est parfois pour financer quelques bâtiments. Mais pour des projets particuliers, non, je ne pense pas.

      3/ Franchement, les enseignants chercheurs sont plutôt (très) libres en France. Il est (quasiment ?) impossible de se faire virer. Par contre vous êtes mal payé et n’avez pas de moyens pour travailler sereinement et efficacement.

      • 1. C’est sans doute vrai pour la « petite excellence ». Simplement, c’est la petite excellence qui fait la qualité globale de la recherche d’un pays, les forces sur lesquelles l’innovation économique peut s’appuyer. Et la récompense est généralement bien moins difficile à attribuer à l’étranger : les bons labos sont riches, et ça se voit par leurs équipements et les facilités qui sont accordées à leurs membres. Ils sont riches parce que le privé reconnaît leur valeur (ça marche aussi ici), qu’il paie pour obtenir leur caution scientifique (ici c’est considéré comme de la corruption, alors qu’un labo qui donnerait une caution de complaisance serait immédiatement discrédité et sans avenir), et qu’ils sont libres d’employer à leur guise la plus grande partie des fonds qui leur sont donnés (pas de péréquation avec les sujets moins rémunérateurs).

        2. Les financements en France, et largement en Europe, sont devenus impossibles sans passer par une multiplicité de guichets de labellisation, qui valident ou non les projets en fonction des consignes stratégiques des cabinets ministériels. En l’absence de réponse correcte aux demandes politiquement ou socialement orientées, pas de label. En l’absence de label, pas le droit d’aller demander le label suivant. L’état ne donne peut-être pas grand-chose, mais il le fait mousser à dix guichets de suite, et refuse tout ce qui n’est pas dans ses petits papiers. Les associations, les régions, les sociétés savantes ne donnent dans les domaines que je connais que des financements partiels. Les industriels y donnent des financements complets, qui sont jugés comme de bonnes raisons de ne pas s’intéresser au sujet au delà de ce qui est strictement payé, et de recycler les bénéfices sur les sujets politiquement corrects que les industriels ne veulent pas financer.

        3. Exactement. L’enseignant-chercheur a même, je crois, la permission de faire du business, mais sera extrêmement mal vu s’il le fait. Dans les instituts de recherche, il faut par contre une dérogation à chaque heure quasi-impossible à obtenir.

      • @Agua

        Non, il n’y a pas de reconnaissance. En fonction de la performance, un chercheur pourra grimper les échelons légérement plus vite, mais la différence reste ridicule. La progression est donc extrémement linéaire et celà nuit grandement à la motivation.

        En recherche la France reste un tout petit peu attractive car elle continue d’ouvrir des postes permanents (sans moyen et sans avenir, mais là n’est pas la question).

        « 3/ Franchement, les enseignants chercheurs sont plutôt (très) libres en France. Il est (quasiment ?) impossible de se faire virer. Par contre vous êtes mal payé et n’avez pas de moyens pour travailler sereinement et efficacement. »

        Sur ce point par contre je suis entièrement d’accord avec vous.

  • Pourquoi ces gens qui se qualifient de « chercheurs » devraient forcément être des fonctionnaires pseudo-enseignants payés par nos impôts ?
    Qu’ils se rendent utiles dans un véritable emploi et ils seront payés en conséquence. Cela ne les empêchera pas de « chercher » et même de faire des découvertes dans leur temps libre ou comme « sous-produit » de leur travail.

    • La recherche fondamentale ne peut pas être un sous-produit de la recherche appliquée. Et comme on ne peut pas breveter les découvertes en science pure, l’enseignement est finalement la meilleure façon de rentabiliser les chercheurs en leur faisant former des ingénieurs.

      C’est pas génial pour la dépense publique ou les chercheurs mais si quelqu’un a une meilleure idée …

      • Il pourrait très bien y avoir un consentement à un certain volume de recherche fondamentale comme il y a consentement à l’impôt. Il y a aussi un certain nombre de sujets régaliens où il n’y a à mon avis pas de problème moral à dépenser l’argent du contribuable, par exemple les développements techniques pour les secours en mer, sur les routes ou en montagne (et où il est malheureusement quasi-impossible néanmoins d’obtenir aujourd’hui des financements).
        Où je vois plus de problèmes, c’est que pour chaque enseignant, il y a en continu deux thésards/post-docs qui assureraient donc dix à vingt fois le renouvellement du corps enseignant, et qu’on va placer comme chercheurs-fonctionnaires vu qu’on ne leur a pas donné de formation pour valoriser leurs compétences dans le privé. Comme beaucoup n’ont pas non plus la fibre « trouveur », ils vont aussi être au bout de quelques années mis à encadrer et filtrer la recherche dans les innombrables commissions d’orientation et de labellisation.

        • « beaucoup n’ont pas non plus la fibre « trouveur » … »

          Il faudrait peut-être faire une sélection extrêmement sévère et multicritère : de même que pour un astronaute il faut être parfait physiquement, mentalement et techniquement, un chercheur ne doit pas simplement avoir fait des études et atteint un niveau doctorat. La démarche scientifique implique de la rigueur et une mise en question de ses propres biais. A cela il faut ajouter dans certains domaines une originalité d’esprit voir un anticonformisme pour transformer un chercheur en « trouveur ».

          Et si on trouve l’oiseau rare, il ne sera pas intéressé financièrement, mais il faut lui assurer un revenu qui le place au dessus des contingences financières pour qu’il se consacre efficacement à son travail. Donc peu de chercheurs, mais avec les avantages que l’on octroie (on se demande bien pourquoi) aux élus ou aux ministres, et une méthode de sélection qui reste à définir et à valider …

          • « A cela il faut ajouter dans certains domaines une originalité d’esprit voir un anticonformisme pour transformer un chercheur en « trouveur ». »

            Il semble assez difficile de différencier les futurs trouveurs des autres.
            Vous avez une méthodologie à proposer?

            • Je ne crois pas qu’ils soient difficiles à différencier. Allez dans les workshops de thésards, discutez avec les participants, avec leurs encadrants : vous distinguerez très vite ceux qui sont les petites mains des encadrants de ceux qui ont le recul et la capacité de « faire un pas intellectuel de côté face à l’obstacle et de le contourner ». En revanche, les procédures de recrutement étant ce qu’elles sont, celui qui sait se faire apprécier en flattant ses maîtres sera presque systématiquement plus facile à embaucher, et même souvent d’une fréquentation plus agréable.

          • A la limite on peut payer tout le monde pareil, mais payer plus ceux qui trouvent quelque chose.
            Après il faudra encore évaluer la qualité de la découverte.

            Et si on faisait comme cela, je vois bien quelqu’un de contrepoint pondre un article pour se plaindre que les chercheurs ne font que des découvertes à la con pour augmenter leur revenu aux frais du contribuable.

            • Laissez le marché évaluer les découvertes en favorisant l’intéressement des chercheurs aux résultats.

              • Qui aurait payé Einstein pour ses découvertes en pensant que ça nous permettrait de faire des GPS 50 ans plus tard?

                Qui paierait quelqu’un pour étudier les dinosaures? Ca ne sera jamais rentable.

                • IBM a payé Mandelbrot, et Xerox des douzaines de grands « trouveurs ». Le problème n’est pas les grands « trouveurs » pour lesquels il y a toujours des sponsors, mais celui des plus petits, qui ont besoin de trouver un investisseur et un entrepreneur pour partir à trois à la conquête d’un marché, et que la culture française de la mauvaise réputation du profit conduit à y renoncer.

                  Quant aux dinosaures, soit il y a des passionnés prêts à donner des fonds pour en savoir plus sur eux, soit ça n’intéresse que tant que c’est financé avec l’argent des autres, et dans ce cas il n’y aurait pas de problème à abandonner les recherches sur le sujet. Et quoi que vous en disiez, je crois qu’on est plutôt dans la première situation, raison de plus pour ne pas financer leur étude par l’argent du contribuable.

                  • Mandelbrot était informaticien, un secteur assez rentable.

                    Pour les dinosaures, je pense que la plupart des musées sont déficitaires, alors que dire de l’archéologie? C’est un gouffre financier.

                    Pourtant, je ne pense pas qu’il faille arrêter les recherche. D’une certaine façon ça fait partie de notre patrimoine. Mais je ne vois aucune manière de rendre ça rentable, et je suis trop pessimiste pour compter sur un bienfaiteur milliardaire.

                    Eventuellement les créationnistes paieraient des recherches pour prouver que les dinosaures existaient encore il y a 6000 ans, lors de la création de la Terre par dieu comme chacun sait, mais on s’éloignerait bien de la science.

                    • Heum.
                      Mandelbrot était mathématicien et financier, mais informaticien c’était un vague « side effect ».

                      Sinon, la recherche est rentable, très rentable. C’est un des trucs les plus rentables… à 10 ou 20 ans. Vous croyez peut-être que des universités privées (Harvard, Stanford, etc.) en ferait autant si ça ne faisait pas rentrer les pépètes ?

                      1°) La recherche c’est une condition nécessaire de l’enseignement supérieur. Pas de recherche ? Pas de formation supérieure digne de ce nom (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle le CNRS, le CEA, et autre organismes de recherche sans formation doivent disparaitre… ainsi que tous les chercheurs qui n’enseignent pas). Les entreprises veulent des bons diplômes, donc elle payent pour de la recherche.
                      2°) La recherche appliquée c’est ce qui permet aux ingénieurs de sortir leurs solutions techniques. Plus de recherche appliquée, plus d’innovations incrémentales valides, ou du moins, moins. Les entreprises veulent pouvoir avoir ce terreau de l’innovation monétisable. Donc elle payent pour de la recherche.
                      3°) La recherche fondamentale est… fondamentale. Elle est la base du « monde de demain » et souvent c’est le moins probable qui rapporte le plus (cf la théorie des nombres, la théorie de l’information et l’informatique). Les entreprises payent.

                      Enfin… aux US ou dans les pays ou l’on ne se tourne pas vers l’État pour cela. Et elles payent parfois TRÈS bien. Les enseignants-chercheurs en mathématiques de la décision, économie ou finance peuvent toucher plusieurs centaines de milliers de dollars par an.

                      Mais ils ont compris que le rôle du chercheur n’était pas forcément de « trouver » (en fait n’importe quelle recherche « trouve », mais la valeur de ce qui est trouvée n’est pas connaissable à l’avance… il faut parfois 200 ans pour qu’on la perçoive).

                      Le père de Gaulle à fait très mal à la France avec sa blague débile sur les « chercheurs qui cherchent on en trouve, les chercheurs qui trouvent on en cherche ».

                  • Autre exemple : les quaternions ont étés inventés en 1843. Mais leur application est plutôt récente.

                • « Qui aurait payé Einstein pour ses découvertes »

                  C’est bien un peu le problème pour payer les « trouveurs » au mérite : Einstein aurait été riche en prenant sa retraite mais il serait mort de faim avant … On met souvent longtemps avant de valider une découverte, d’en mesurer l’intérêt et d’en tirer des applications pratiques.

  • L’entretien entre le DR et le gamin prête à sourire. Bac+8, LOL. Pour obtenir un poste au CNRS ou à l’INSERM ajoutez-y, 4 à 5 années de post-doc et en plus un CV en béton (Publications dans les meilleures revues) et c’est maintenant presque insuffisant quand vous avez 6 postes pour une centaine de candidats. Les commissions d’évaluation doivent faire le tri. Si bien que les candidats au concours sont parfois à l’étranger depuis 10 ans (certains atteignent même l’âge de 40 ans). Vous avez dit fuite de cerveau, certains veulent revenir de post-doc mais n’obtiendrons jamais de poste, donc il reste là où ils sont. Et quand vous avez le concours, vous pensez avoir décrocher le pompon que nenni. Il faut maintenant chercher des fonds pour pouvoir financer ses travaux (c’est devenu une grand partie du temps de travail du chercheur). Parallèlement à cela, il faut encadrer et former des étudiants pour travailler sur le projet (car compétition mondiale oblige, le chercheur seul ne peut pas faire grand chose et il y a toujours le risque qu’une autre équipe de recherche publie les résultats d’un projet similaire avant vous). Enfin pour pouvoir encadrer des étudiants, il faut également passer l’Habilitation à diriger des recherches (équivalent au doctorat d’état d’il y a une trentaine d’année). En résumé, il faut une sacrée dose de motivation (et d’abnégation) pour devenir chercheur et surtout bien expliquer au gamin que devenir chercheur c’est le parcours du combattant qui l’attend. Si en plus le salaire n’est pas au rendez-vous et que vous obtenez un poste en moyenne vers 35-40 ans (ce qui vous amène vers une pension de retraite quasi nulle), vous imaginez sans peine que les candidats (les bons) ne vont plus se bousculer pour faire ce métier. Mais il me semble que c’est déjà le cas dans l’éducation d’une manière générale, non ???

    • +1
      Mais malgré tout, ils se bousculent car la France forme beaucoup de thésards et bénéficie d’un très fort apport d’étudiants italiens brillants (situation de la recherche catastrophique chez eux) et asiatiques tout aussi brillants qui viennent se former chez nous et ensuite aspirent à rester:

      Avec moins de 20 postes de MCF cette année en maths fondamentales

      http://postes.smai.emath.fr/2015/CONCOURS/MCF25.html

      (Soit 2 fois moins que la moyennea annuelle avant 2013, correspondant en fait à moins de 10 postes pour un candidat donné car les thématiques de recherche sont restreintes pour presque tous les postes), il y avait plus de 100 candidats pour le poste à Strasbourg, plus de 250 pour l’unique poste à Nice etc

      On a idée du gâchis quand on sait ce que coûte un cursus Prépa-ENS-doctorat au contribuable français (compter 160 000 euros pour une scolarité à l’ENS Paris selon le rapport de la cours des comptes « Où vont les Ecoles Normales Supérieure » de 2012).

      Tout ça pour le plus grand bénéfice de…l’Allemagne, de la Suisse et des Etats-Unis.

    • CNRS ok, Inserm c’est une blague a cote, mais bien sur rien a voir avec le nivellement par le bas des concours MCFs…

  • Indépendamment de la question des salaires des chercheurs dans la comparaison des divers pays
    pour moi il y a une différence fondamentale entre les USA et la France : aux Etats Unis il existe la catégorie
    « high risk, high impact » pour les demandes de crédits en France si vous êtes dans la catégorie high risk c’est directo le placard – je veux dire innovation = high risk

  • C’est bien à cause (et non grâce) aux chercheurs que nous sommes passés de l’arbalète à la bombe H,d’une société de liberté à une société de contraintes,d’un environnement sain à un environnement pollué,d’animaux de basse cours à des usines à viandes,de produits artisanaux de qualité à une technologie destructrice,de bateaux de pêche aux navires usines qui pillent les ressources océaniques etc… etc…La science asservie plus qu’elle ne libère et est incapable de résoudre les problèmes qu’elle a engendrés.

    • D’une société qui crève la dalle a une société ou tu peux manger à ta faim
      D’une société ou tu meurs a 27 ans a une société ou tu meurs a 80 ans
      D’une société ou tu devait faire 8 gosses pour en avoir 2 qui dépasse les 10 ans
      D’une société ou tu naissais pauvre et mourrait pauvre à une société ou tu peux devenir riche en très peu de temps
      D’une société ou le savoir été inexistant à une société ou en 5 seconde dans ton canapé tu peux tout savoir (ou presque)
      D’une société ou les guerres duraient 100 ans et ou les pays étaient en guerre perpétuellement à une société ou les guerres sont relativement courtes et beaucoup moins fréquentes
      .
      .
      .

      C’est votre esprit qui est asservie par votre manque de savoir

      • Il y a eu des périodes de famine.La science est incapable de résoudre le problème de la faim qui tue actuellement 800 millions d’individus dont beaucoup d’enfants,ainsi que le milliard sous alimenté et ce en 2015! D’un côté l’on meurt de ne pas manger,de l’autre de trop bouffer avec les dégâts secondaires d’une société de surabondance.
        La mortalité infantile était importante,ce qui fausse les statistiques sur la durée de vie.La moyenne était à peut près identique à nos jours.Ce progrès est dû en grande partie à l’hygiène.Regardez les dates de naissance et de décès dans les livres ou les cimetières.
        La grande majorité était matériellement pauvre mais tellement riche intérieurement.Le nécessaire leur suffisait,pourquoi en avoir trop si assez est suffisant?Leur pouvoir d’achat ne permettait pas de polluer par l’acquisition de biens qui nous rendent esclaves.
        Ils ont construit de magnifiques monuments,ont inventé de nombreuses techniques adaptées à leur époque,ils connaissaient l’usage des simples sans passer par big pharma,savaient observer la nature et n’avaient nullement besoin de météo France.
        Nous leur devons beaucoup en matière de découvertes ou d’usages empiriques en médecine par ex.etc…
        La guerre de 100 ans par ex n’a jamais durée 100 ans.Il y a eu des décennies de paix entre deux batailles.Le 20 siècle a été le siècle le plus meurtriers en matière de conflits avec des centaines de millions de morts.Les guerres du passé se comptabilisaient par quelques milliers de victimes, principalement des soldats.Depuis 1940 ce sont les civils qui trinquent.Les guerres moins fréquentes? nous n’avons pas les mêmes sources d’informations ou de propagande.Je n’ai pas le temps d’effectuer des recherches sur internet,sinon je démontrerai à coup sur votre ignorance.
        Question savoir vous paraissez trop imbu .La science repose sur le doute et vous manquez d’humilité, ou bien nos valeurs sont différentes…

        • Depuis 1940 ce sont les civils qui trinquent.Les guerres moins fréquentes? nous n’avons pas les mêmes sources d’informations ou de propagande.Je n’ai pas le temps d’effectuer des recherches sur internet,sinon je démontrerai à coup sur votre ignorance.
          Question savoir vous paraissez trop imbu .La science repose sur le doute et vous manquez d’humilité, ou bien nos valeurs sont différentes…

          Et depuis 1945 ❓ Cela change pas mal. Comme vous le dites si bien, la science repose sur le doute…

        • Vous devriez vous relire, et relire vos sources.
          C’est assez impressionnant le nombre de sornettes que vous arrivez à débiter, en prenant en plus vos lecteurs pour des abrutis. Et en leurs disant qu’ils sont « trop imbus » (de quoi, de qui ? faudrait bosser le français au passage). Pour l’humilité et la posture de chercheur, va falloir redoubler aussi…

          • Question sources pour le nombre approximatif de victimes de conflits aprés 1945 en voici: 1 million pour le conflit Iraq (The Lancet 2012),1 254 811 guerre de Corée,2 097 705 Viêt Nam selon le HSP,Congo entre 1998 et 2003 prés de 6 millions (baromètre des conflits 2012) Depuis 1945 16 millions selon l’UNESCO.A ces chiffres il convient de rajouter les 500 OOO enfants victimes des sanctions économiques en Iraq dans les années 1990(ONU).Je ne prends pas les lecteurs pour des abrutis,il s’agissait d’une réponse du berger à la bergère.Je m’oppose à la toute puissance d’une science élitiste,responsable d’un développement incontrôlé.Des chercheurs à l’esprit formaté par des années de propagande au service non pas de l’humain, mais d’un système criminel(pour les hommes,animaux et environnement) et anthropique.Les scientifiques
            d’aujourd’hui n’oeuvrent pas au bonheur universel,ils sont au service des multinationales qui les financent en grande partie.La main qui reçoit est toujours redevable de la main qui donne.
            Pour votre culture je vous conseille de visiter l’excellent site associatif:Pièces et main d’oeuvre.Vous y découvrirez une analyse critique de la recherche et des ses effets au niveau politique,environnemental,
            sociétal etc… REDIGE DANS UN BON FRANCAIS! (excusez moi mais je n’ai pas effectué d’études universitaires mais l’école de la vie)
            « Tout progrès scientifique accompli dans le cadre d’une structure sociale défectueuse ne fait que travailler contre l’homme,que contribuer à aggraver sa condition » André Breton

        • Pépin: La science est incapable de résoudre le problème de la faim qui tue actuellement 800 millions d’individus

          Les famines et la malnutrition n’existent plus que dans des zones politiquement dévastée: négation des droits et des libertés, collectivisme, guerre civile, guerre etc. etc.

          Le problème n’est plus technique ni scientifique depuis un moment, il est politique et je parle de politique locale bien évidemment. (eg: Venezuela assis sur un tas d’or noir ou Corée dont la partie sud se porte très bien)

          Pépin: « Question savoir vous paraissez trop imbu .La science repose sur le doute et vous manquez d’humilité, ou bien nos valeurs sont différentes… »

          Vous souffrez juste d’une dépression consécutive à un manque de sens critique et de culture scientifique, historique et politique.

          Éteignez la télévision pour commencer et sortez un peu.

  • A priori, sans généraliser à outrance, les doctorants issues de l’Université sont plus enclin à rester dans la recherche publique que ceux issues des grandes écoles qui vont plutôt dans le privé quand ils ne partent pas. Du coup, ceux qui partent sont ceux qui ont coûtés le plus cher à la collectivité.

    • Il n’y a pas beaucoup de docteurs « 100% fac ». Et surtout encore moins de MCF ou profs. En tout cas parmi les bons, quasiment tout le monde est passé par une grande école (quand c’est compatible avec le domaine en question… mais bon, avec l’étendue de Normale Sup’… ).

      Ceux qui partent « ont couté » plus cher… mais rapportent plus aussi. Un chercheur chez Google « rapporte » souvent plus qu’un autre chez « Paris VII ». Un enseignant chercheur à HEC contribue généralement plus à la société que son collègue à « Grenoble II ». Comme toujours le fonctionnaire qui passe au privé n’appauvrit pas la collectivité mais l’enrichit plutôt.

  • En 2013 deux mois avant de soutenir ma thèse en génie civil, je commencé ma recherche de travail. A ce moment là je me suis rendu compte qu’avoir fait un doctorat fut le pire choix de ma vie professionnel.

    Aujourd’hui j’ai un poste dans un cluster de recherche et bien que je gagne plus que le SMIC je reste persuadé que si je m’étais arrêté au niveau ingénieur, en ce moment j’aurai 5 ans d’expérience dans une entreprise et un salaire plus correcte.

    • C’est clair qu’un doctorat (et plus généralement un DEA / M2-recherche) n’est pas optimal pour la rémunération. Clairement chaque année d’études après ma sortie de grande école a fait baisser ma valeur potentielle sur le marché du travail (sauf pour de la recherche dans les banques US ou UK… les offres que j’ai reçu après ma soutenance, whoaooo).

      Cela dit, si on pense non pas en utilité, mais en couple utilité-désutilité, c’est pas vraiment pareil. Certes on gagne moins, mais on a une liberté, une flexibilité du temps, des challenges intellectuels perpétuels et variés, etc. qui peuvent (pour ceux qui valorisent ça) largement compenser.

      Perso, je suis ravi de ma vie. Je gagne nettement moins que les collègues qui bossent dans le privé (mais nettement plus que ceux restés à la fac), j’ai une liberté et une organisation de mon temps à la carte qui compensent largement, et j’ai pas besoin de mettre une cravate, de …

      Et si je veux vraiment plus de pognon, j’ai toujours la possibilités de publier plus et partir dans une bonne fac aux US… (ou sans publier plus d’aller dans une fac US moins haut de gamme. Salaire moins mirobolant -quoique largement plus haut que ce que j’ai actuellement- mais cout de la vie généralement intéressant dans une ville moyenne américaine).

      • Pour ingénieur d’une école française, la thèse valorise le diplôme d’ingénieur et lui donne une visibilité à l’étranger. Seul le phd est reconnu à l’extérieur. Il constitue un passeport bien plus que l’étiquette d’une école qui est souvent totalement inconnue sur place… Donc faire une thèse après son école, ça me semble le meilleur plan aujourd’hui, même pour un X (corps + thèse et pas corps tout court).

  • Concernant les fonctionnaires, le cumul d’activité accessoire n’est pas limité dans le temps (par 2 ans ou autre), dans la mesure où il ne s’agit pas d’une création ou reprise d’entreprise, mais d’une « vente de biens fabriqués personnellement par l’agent » (art2 du décret 2007-658).

  • le conseil bouger hors de france, en plus des salaires miserables si l’on n’est pas assez bon pour le CNRS, il faut postuler dans des commissions pourries et finir pauvre MCF…

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