SMIC suisse, une des bonnes intentions dont l’enfer est pavé

Une initiative a été lancée pour qu’un salaire minimum fasse son apparition en Suisse. Une bonne intention qui pourrait se révéler infernale.

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Dmic suisse (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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SMIC suisse, une des bonnes intentions dont l’enfer est pavé

Publié le 8 avril 2014
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Par Francis Richard, depuis la Suisse.

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Une des raisons d’être du socialisme, depuis un certain Karl Marx, est de vouloir protéger les travailleurs contre les méchants patrons. Avant que n’advienne une société sans classes… Qu’est-ce qu’un méchant patron ? Un patron qui exploite ses travailleurs en les payant insuffisamment pour s’enrichir à leurs dépens. Pour qu’un méchant patron ne puisse pas exploiter ses travailleurs, la loi doit lui imposer de leur verser un salaire-plancher, un salaire minimum, qu’en France on appelle SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance) depuis 1970. Rappelons qu’en France le nombre de smicards n’est jamais descendu en-dessous de 10 % de la population active au cours des 20 dernières années. Il est même monté jusqu’à 16,3 % en 2005…

Une initiative a été lancée le 25 janvier 2011 pour qu’un tel salaire minimum fasse son apparition en Suisse, un SMIC suisse en quelque sorte. Elle a abouti le 6 mars 2012 avec 112 301 signatures valides pour 100 000 signatures requises, bien avant le délai imparti du 25 juillet 2012 pour la récolte des signatures. C’est dire si cette initiative populiste est populaire… Et le 18 mai 2014, le peuple se prononcera sur son adoption.

Comme dit plus haut, le socialisme se veut protecteur. Aussi n’est-il pas étonnant que cette initiative populaire s’intitule : Pour la protection de salaires équitables (salaires minimums) et qu’elle soit soutenue par tout ce que compte la Suisse de socialistes, de cœur ou déclarés. Aux termes de cette initiative, un salaire minimum légal serait fixé par la Confédération et applicable « à tous les travailleurs en tant que limite inférieure contraignante ».

Les socialistes n’aiment pas la diversité, ils lui préfèrent l’unicité, qui correspond bien à leur tempérament égalitariste… Dans leurs rêves, ils seraient volontiers favorables à un salaire compris pour tout le monde entre un minimum et un maximum… qu’ils fixeraient, bien sûr, arbitrairement, ce qu’ils appellent équitablement. Les socialistes n’aiment pas la liberté, ils lui préfèrent la contrainte, qui correspond bien à leur tempérament constructiviste… Dans leurs rêves, ils seraient volontiers favorables à des rapports de travail… qui privilégieraient la convention collective imposée à tous par rapport au contrat individuel librement consenti par deux parties.

Ce salaire minimum légal figurerait à l’article 110a de la Constitution fédérale et serait de 22 francs de l’heure, valeur 2011, ce qui correspond à environ 4 000 francs par mois. Pourquoi 22 francs de l’heure ? Personne ne le sait. Sans doute parce que 22, cela sonne bien… je ne vois pas d’autre explication rationnelle.

Tout ce que l’on sait, c’est que, selon les initiants environ 330 000 travailleurs auraient à l’heure actuelle un salaire inférieur à ce salaire minimum légal. Ce qui ne correspond pas à 1 travailleur sur 10, comme ils le prétendent, puisque la population active est de 4 500 000 personnes environ… Quoi qu’il en soit, les initiants avancent deux arguments :

  • ce salaire minimum légal serait juste parce qu’il permettrait de vivre décemment,
  • ce salaire minimum légal protégerait les salaires suisses de la sous-enchère et les gentils patrons de la concurrence à bas prix.

L’intention, comme on le voit, est bonne. Qui, parmi ceux gagnant moins de 4 000 francs par mois, refuseraient de les gagner ?

Qu’est-ce que vivre décemment ? 4 000 francs, c’est peu ou beaucoup, selon les cas… Quels sont les travailleurs qui profiteraient réellement de ce salaire minimum légal s’il était institué ? Ceux qui auraient encore un emploi à ce tarif-là. Car quels sont les secteurs où des travailleurs ont à l’heure actuelle un salaire inférieur, parfois de beaucoup, à ce salaire minimum légal ? Le commerce de détail, les restaurants, l’hôtellerie, les entreprises de nettoyage, les entreprises de jardinage, l’agriculture etc.

Confrontés à une hausse conséquente des salaires des travailleurs, que feront les patrons de ces secteurs d’activité, qu’ils soient méchants ou gentils ? Comme il leur sera impossible de répercuter une telle hausse à leur clientèle qui préfèrera aller voir ailleurs, en France voisine, par exemple, ils constateront que la valeur que leur apportent leurs travailleurs est inférieure à leur coût. En conséquence ils licencieront – c’est ce qu’on verra – et ils ne créeront plus d’emplois – c’est ce qu’on ne verra pas. Les travailleurs, tout autant que les patrons, gentils ou méchants, seront donc punis. Ils ne pourront plus proposer leurs services au prix qu’ils veulent et deviendront chômeurs, avant de bénéficier peut-être un jour de l’aide sociale. Quant aux plus jeunes des travailleurs peu ou pas qualifiés, ils n’auront même plus l’occasion d’entrer dans le monde de travail. S’éloignera pour eux la perspective de trouver à terme des emplois plus qualifiés et mieux payés…

Comme quoi une bonne intention peut se révéler infernale…


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  • Bravo ! L’article est concis, efficace et très convaincant.

  • « Une bonne intention qui pourrait se révéler infernale. »

    Infernale c’est peu dire, FATALE. En principe, les dés sont jetés. Les suisses vont dire oui. D’ailleurs, certaines (grandes) boîtes ont pris les devant, comme H&M qui ont décidé d’instaurer le salaire minimum. Mais les syndicats ne sont quand même pas contents : ils EXIGENT des conventions collectives.

    Quant aux petites et moyennes entreprises, elles vont se retrouver devant un problème dont la solution pour certains sera de mettre la clé sous la porte. Comment un patron d’une petite entreprise dans le canton de Neuchâtel, par exemple, va-t-il pouvoir payer ses employés ?

    L’initiative a bien entendu été lancée par les socialistes, qui depuis pas mal de temps envahissent sournoisement en rampant la Suisse, avec des discours promettant la lune. Et rien ne sert de leur dire : Mais regardez à côté, la France : le smig est un désastre ! Ben non ! Ils sont forts ces socialistes !

    Cet automne, une autre initiative va passer en votation : la caisse unique maladie !!!!! Ils ont beau voir la sécu française sombrer, non, ils veulent la même chose! Bien souvent, lors de votations, ce sont les suisses-allemands qui sauvent la mise. Marrant hein ?

  • Bonjour,

    effectivement l’enfer est pavé de bonnes intentions (des socialauds).

    D’un autre côté je peux vous assurer qu’on ne peut pas vivre en Suisse (ou alors vraiment dans une piaule, sans voiture et avec les assurances maladies minimales) avec 4k par mois. Les gens gagnant ces salaires sont très souvent frontaliers par obligation.

    Il s’agit donc d’une des étapes vers la socialisation de la Suisse, malheureusement en fort bonne voie.

    Ces votations du 18 mai seront une confirmation du tournant que le pays désire (ou non) prendre. Souhaitons que les cantons primitifs arrivent encore une fois à jouer leur rôle de contrepoids à la Suisse romande.

    • @ Alexei

      Vous vous trompez, on peut très bien vivre en Suisse avec moins de Fr. 4’000.-

      Pour le loyer: certains sont encore chez leurs parents, certains font de la colocation, et certains n’ont besoin d’un chez-soi que pour dormir, la piaule étant alors largement suffisante.

      Pour les transports: avec le train, un vélo électrique ou Mobiliy, on peut très bien se déplacer sans voiture.

      Pour les assurances maladies: pour quelqu’un en bonne santé, le minimal est bien suffisant, pour les autres. il existe de toute manière une aide cantonale pour les primes, qui prend en charge un bon pourcentage des primes.

      Bref, tout dépend comment on se débrouille, on peut mieux vivre avec un salaire de 3’000.- qu’avec un salaire de 4’500.-.

      • Oui, bon, cela dépend de quelle vie on parle…

        Votre argumentaire comporte beaucoup d’hypothèses: vivre chez ses parents, être en bonne santé, pouvoir prendre le train…

        Il est aussi clair que vous n’avez jamais eu de contact avec Mobility, les tarifs sont proprement prohibitifs et réservés aux bobos du centre ville de Genève. Un vélo electrique à 5000 CHF lorsqu’on en gagne 3000 par mois? Mais c’est du pur délire de votre part, admettez le…

        On peut aussi rappeler le prix de l’abonnement général de train en Suisse: 3500 CHF par année.

        Et à la différence de la France, rien n’est moins cher parce qu’on a un salaire inférieur (à part les crèches).

        Pour moi votre réponse est teintée de mauvaise foi (volontaire ou involontaire?)

        • @ Alexei

          Les petits salaires sont plus prisés par les jeunes qui recherchent avant tout une première expérience professionnelle et qui sont bien plus souples en terme de logement, mobilité et santé que les pères de famille.

          D’ailleurs, en supprimant ces emplois, le smic oblige les jeunes (ou les Français) à se mettre en concurrence sur des salaires plus élevés, ce qui nuit à ceux qui ne peuvent vraiment pas descendre en-dessous, à cause justement de contraintes que les jeunes n’ont pas.

          L’important n’est pas combien on gagne par mois, mais combien on fait de bénéfices par mois. Si vous faites 500.- de bénéfice avec un salaire de 3’000.-, vous vivez mieux que si vous faites 300- de bénéfices avec un salaire de 4’500.-. Et avec 500.- de bénéfices par mois vous amortissez un vélo électrique de 5’000.- en à peine 10 mois et un AG en 7 mois, les deux restants bien moins chers qu’une voiture.

          Mobility est intéressant si vous avez besoin très occasionnellement d’une voiture, en plus si vous avez un abonnement de train, vous avez souvent des réductions.

          Ma réponse est teintée sur du vécu, je connais plusieurs cas de personnes qui arrivaient à s’en sortir avec moins de 3’000.-, dont au moins un qui s’en sortait très bien avec moins de 3’000.-, même mieux que lorsqu’il avait plus de 4’000.-.

          • @ alyogah et alexei: tout dépend de si nous parlons de Genève, ou de la Suisse en général. Être frontalier aujourd’hui coûte aussi cher, notamment à proximité de Genève.
            Mais il est très possible de vivre avec moins de 3000 francs, je n’en doute pas et décemment.

    • « Les gens gagnant ces salaires sont très souvent frontaliers par obligation. »

      Vous racontez n’importe quoi ! les frontaliers sont très contents d’être frontaliers : ils vivent sur France où la vie est nettement moins chère, même si la région est une des plus chères de France. Et leur salaire est bien supérieur au salaire qu’ils percevraient en France pour le même boulot. Quant aux cadres supérieurs étrangers, ils viennent en Suisse envoyés par leurs boîtes et vivent très bien sur place, étant donné les salaires qu’ils perçoivent.

      Là, où vous avez raison c’est quand vous dites : « Il s’agit donc d’une des étapes vers la socialisation de la Suisse, malheureusement en fort bonne voie. »

    • Alexei: « on ne peut pas vivre en Suisse (ou alors vraiment dans une piaule, sans voiture et avec les assurances maladies minimales) avec 4k par mois. »

      3266 euros au cours du jours faut quand même pas exagérer, les citadins smicard Français apprécieront. Pour une personne seule (étudiant le plus souvent) ou x2 pour un couple ça donne un salaire confortable.

      Voiture+assurance on doit tourner à 1500CHF par mois, pour 1000CHF on trouve des deux ou trois pièces à Genève, reste 1500 pour la bouffe (ou 2000 si studio), avec ça on s’en sort parfaitement. A deux il reste 5000 CHF soit 4083 euro, le seuil de la « richesse » selon Hollande.

      Sur Vaud c’est encore moins cher…

      • Bon ben je raconte n’importe quoi, bel argumentaire.

        J’ai été frontalier. Je suis résident Suisse. J’ai gagné ce salaire. Je pense donc m’exprimer en quasi connaissance de cause.

        Votre calcul est malheureusement totalement irréaliste.

        Loyer d’un 40 m² sur Genf: mettons 1500 pour faire plaisir à tout le monde. J’ai déjà vu bien plus élevé.
        Assurance maladie, fille entre 25 et 33 ans, franchise 2500 CHF, assurance grossesse: 500 CHF
        Assurance voiture au tiers pour une voiture de 102 CV, 18 ans d’âge: 1800 CHF/ an soit 150 CHF par mois
        Transport: TPG: 80 CHF par mois
        Courses: caddy à 200 CHF, 4 caddys dans le mois: 800 CHF
        Plein d’essence: 80 CHF par mois pour un plein.
        Téléphone+internet: 69 CHF par mois (prenons une offre standard et quasiment la moins chère)
        Taxes diverses: 462 (billag; redevance TV) + 400 (RC menage)+50 (ECA/incendie): environ 900/12 = 75 par mois.
        Electricité: 50 CHF par mois
        Faux frais (habits, meubles): 400 CHF par mois (et encore, pas besoin d’acheter des milliers de meubles: la commode de base coûte ce prix là, encore une fois vécu).

        Nous en sommes donc à 2824 CHF par mois de frais absolument nécessaires.

        Sachant que sur votre salaire à 3000 CHF, vous avez bien évidemment quelques charges: chômage, 2 eme pilier (3.5% entre 25 et 33 ans, va jusqu’à 17.5% à partir de 55 ans: pour les néophytes c’est la retraite).

        Je vous laisse faire la fin du calcul. Eventuellement, si ça peut vous faire plaisir avec 4000 CHF, si on compte 400 CHF de charges, et 200 CHF d’impôts.

        Rappel pour ceux qui idéaliseraient un peu: le kilogramme de viande de boeuf se négocie en supermarché à 80 CHF le kilo, et c’est une « bonne » affaire. (65€)

        Une heure de main d’oeuvre d’un garagiste c’est minimum 140 CHF (115€).

        Une heure d’intervention d’un électricien chez vous pour brancher internet est facturée 120 CHF (98€).

        Un repas « plat du jour » à Genève le midi c’est 19 CHF, quasi impossible de trouver moins. (15.5€)

        Un café c’est 4 CHF (3.27€).

        Alors vos commentaires sur la qualité de mes propos, je m’en tamponne l’oreille avec une babouche. Je sais où je vis, et j’ai l’oeil sur mes finances.

        Sachez juste reconnaitre la réalité en face.

        • Personne ne nie que le coût de la vie est bien supérieur en Suisse ni n’affirme que 3000 CHF y est un bon salaire (évidemment). Mais de là à pleurer dans les chaumières il ne faut quand même pas exagérer. Pour ne prendre qu’un seul exemple tout simple on peut très bien vivre à deux dans 40m² (et non ce n’est pas une piaule), et donc cela fait déjà 750 franc d’économisé par rapport à votre schéma.

          • Ce n’est pas une question de pleurer dans les chaumières.

            Il y a un aspect fondamental dont vous omettez de parler. En Suisse, il n’y a pas ou peu de garde fous par rapport à la France.

            Vous n’avez pas assez d’argent pour payer la franchise en cas de maladie (2500 CHF dans mon exemple plus haut) ? Eh bien vous n’êtes pas pris en charge dans les hopitaux, c’est aussi simple que ça.

            Vous n’avez pas assez pour mettre de côté pour votre retraite en plus du 1er et 2ème pilier? Alors je peux vous annoncer que la retraite sera un moment douloureux pour vous: 60% d’un salaire à 4k, ça ne va vraiment pas chercher loin… (cf le calcul ci dessus)

            Encore une fois, je ne suis pas pour un salaire minimum, par contre je pense qu’il est faux de dire que l’on peut vivre décemment avec moins de 4000 chf par mois, en Suisse. Ne serait ce que parce que le décemment peut se transformer en dramatiquement mal en cas de problème.

            La limite est très vite franchie pour quelqu’un qui est juste au niveau financier.

            En France, l’Etat Providence est là pour veiller au grain, dans de très nombreux cas. Pas en Suisse.

            J’ai un peu l’impression d’être pris pour un socialiste, ce que je ne suis absolument pas. Mais j’essaie simplement de dire que quelqu’un gagnant une somme de 4000 CHF par mois ou moins est potentiellement dans un engrenage bien pire que son voisin smicard français.

            Après, chacun voit les choses comme il veut, j’idéalisais aussi beaucoup la Suisse depuis quelques années mais je commence à en revenir. Ca ne veut pas dire que ce ne soit pas beaucoup mieux de vivre ici qu’en France, c’est juste que ce n’est pas parfait.

            • J’ai été frontalière, région de Genève, je peux parler aussi en connaissance de cause, car j’habite maintenant la très lointaine banlieue Genevoise. Je suis d’accord avec vous, vivre avec 4OOO Francs à Genève est quasi impossible, très peu d’épargne, ce n’est pas sérieux.
              Mais la Suisse ne se résume pas à Genève. Genève est un microcosme à part, qui a toujours été d’ailleurs, sauf qu’aujourd’hui tout le monde veut en profiter mais pas pour les bonnes raisons ou n’ont pas les moyens pour.

            • Vous parlez là des problèmes de quelqu’un qui vivra TOUTE sa vie à 4000 CHF : vous savez les gens évoluent professionnellement. Il faut quand même arrêter d’additionnez les hypothèses pour prouver votre théorie du « on ne peut pas vivre en Suisse avec avec moins de 4000 CHF » (devenu subitement « on est potentiellement dans un engrenage bien pire que son voisin smicard français » ce qui n’est pas tout à fait pareil).

              Encore une fois personne ne conteste que c’est un salaire très faible pour un résidant Suisse.

              « 60% d’un salaire à 4k, ça ne va vraiment pas chercher loin… (cf le calcul ci dessus) » Cela fait 2400 CHF, de quoi vivre très bien dans la plupart des pays du monde (en Thaïlande ou au Maroc par exemple). De nombreux retraités français sont aussi « contraint » de vivre à l’étranger, seulement il le font souvent avec beaucoup moins.

              « Ca ne veut pas dire que ce ne soit pas beaucoup mieux de vivre ici qu’en France, c’est juste que ce n’est pas parfait. » Personne ne vous as dit que c’était parfait.

            • Mathilde de St Amour: « Je suis d’accord avec vous, vivre avec 4OOO Francs à Genève est quasi impossible »

              Le point de vue d’une classe moyenne ? Avant de quitter la suisse on était en couple à plus de 10’000 CHF (8166 euro) et on trouvait que ce n’était pas Byzance non plus 😉 Mais pour l’avoir vécu on peut parfaitement s’en sortir avec même moins de 4000 CHF, c’est un autre style de vie et il faut s’organiser.

              Comme le dit Arn0 c’est souvent un début de carrière.

            • « Bon ben je raconte n’importe quoi, bel argumentaire. »

              Ne soyez pas de mauvaise foi et ne détournez pas le sens des phrases. Ma réponse était par rapport à votre déclaration :

              « Les gens gagnant ces salaires son très souvent FRONTALIERS PAR OBLIGATION. »

              Vous savez très bien que c’est faux et qu’ils en sont très contents. Sinon comment expliquez-vous qu’avant les bilatérales (2004) à Genève ils étaient 35.000 et qu’aujourd’hui ils atteignent les 80.000. Et je ne compte pas les frontaliers du Jura, de Zurich et Bâle, et du Tessin.

              « Ce n’est pas une question de pleurer dans les chaumières. »

              Ah bon ! ce n’est pas ce que vous faites ?

              « En France, l’Etat Providence est là pour veiller au grain, dans de très nombreux cas. Pas en Suisse. J’ai un peu l’impression d’être pris pour un socialiste, ce que je ne suis absolument pas. »

              C’est pas un peu socialiste de regretter l’Etat Providence ?????

              « … j’idéalisais aussi beaucoup la Suisse depuis quelques années mais je commence à en revenir. »

              Qu’attendez-vous pour la quitter ? les suisses aussi commencent à en revenir des français qui viennent travailler « à la française », jamais contents, font des grèves. On n’avait jamais vu de grèves avant leur apparition.

            • Alexei

              Sans entrer dans le détail des calculs, ce que vous décrivez est un train de vie de cadre. Personne ne va au resto tous les jours avec un salaire de débutant à 4k (pour Genève), ça rend votre argumentaire moins pertinent.

            • Alexei: « Vous n’avez pas assez d’argent pour payer la franchise en cas de maladie (2500 CHF dans mon exemple plus haut) ? Eh bien vous n’êtes pas pris en charge dans les hôpitaux, c’est aussi simple que ça. »

              Non, la tu racontes vraiment n’importe quoi, ils sont pris en charge par le Centre d’Action Sociale, gérés par l’Hospice Général.

              Alexei: « En Suisse, il n’y a pas ou peu de garde fous par rapport à la France. »

              Un vrai exemple ?

            • Parfaitement faux ❗ Ce serait un détournement grave de la LAMAL 😯
              Il faut bien évidemment avoir payé les primes d’assurance maladie, mais la ce m’étonnerait qu’on vous sur le coté. Car les primes sont dues, sinon mise aux poursuites après plusieurs rappels ❗

            • Vous n’avez pas assez pour mettre de côté pour votre retraite en plus du 1er et 2ème pilier? Alors je peux vous annoncer que la retraite sera un moment douloureux pour vous: 60% d’un salaire à 4k, ça ne va vraiment pas chercher loin… (cf le calcul ci dessus)

              Inexact : si vous avez cotisé assez longtemps, vous avez droit à 1530 en rente simple + 60 % sur ce que vous avez cotisé, soit environ 1500, plus de 3000 CHF au total. Avec ces revenus, vos primes d’assurance maladie sont presque prises en charge à 100% par l’état ! cela doit être du 80% voir plus. 400 CHF payés par l’état sur 500 CHF de primes, c’est pas mal.

        • Alexei: « Loyer d’un 40 m² sur Genf: mettons 1500 pour faire plaisir à tout le monde. »

          Non, on trouve des deux pièce à 900 francs. Il y en a un actuellement 21 rue de la navigation.

          Alexei: « Assurance voiture au tiers pour une voiture de 102 CV, 18 ans d’âge: »

          100 chevaux, la voiture typique des bas revenus. ^^

          Alexei: « Assurance voiture au tiers pour une voiture de 102 CV, 18 ans d’âge: 1800 CHF/ an »

          995 CHF chez ClickToDrive AVEC casco partiel et casco collision, Ford Fiesta 1.3, 10 ans, conductrice de 25 ans avec deux ans de permis.

          Alexei: « Transport: TPG: 80 CHF par mois »

          Elle paie une voiture pour prendre le tram ^^

          Alexei: « Assurance maladie, fille entre 25 et 33 ans, franchise 2500 CHF »

          CHF 203.80 chez Assura avec 2500 CHF de franchise.

          C’est difficile, il faut faire attention mais c’est le lot des bas revenus, souvent des primos entrant dans le marché. Pour un début de vie j’ai eu bien pire, j’avais 1000 balles par mois avec mon appart (étudiant) dans les années 90.

          Alexei: « En France, l’Etat Providence est là pour veiller au grain, dans de très nombreux cas. Pas en Suisse. »

          La vous déconnez grave par contre.

          En suisse les jeunes ont du boulot, 3.6% de chômage contre 25% en France.
          Je touchais plus au chômage en Suisse qu’en France quant à l’assurance maladie/accident j’ai toujours été remboursé rubis sur l’ongle et pour les retraites on va rire très fort. La suisse se désendette depuis 10 ans elle est à 36% pendant que la France en est à 5000 milliards d’euro (90%) avec 40 ans de budget négatifs derrière et des impôts au taquets (La dette se creuse à vitesse grand V, aucune marges coté impôts)

          La protection sociale n’est pas incomparablement meilleurs mais en plus elle est payée A CRÉDIT !
          De plus les conditions du marché du travail et de l’entrepreneuriat sont déplorable ce qui fait qu’une évolution de carrière en France avec l’espoir de meilleurs revenu est beaucoup plus difficile, surtout pour les basses qualifications et bas revenus, on entre plus tard, on sort plus tôt.

          Quoi d’autre comme protection de l’état nounou ? Une invasion de libyens ?

    • Quel rapport entre la difficulté de vivre en Suisse avec 4000 Fr ?
      Si on fait une loi disant « c’est plus de 4000 ou rien », que se passera-t-il d’autre que de mettre à « rien » tous ceux qui gagnent moins de 4000 aujourd’hui ?

  • Comment feront les patrons de petits commerce?
    Se passeront-ils d’une aide temporaire(=> magasin fermé plus souvent)?
    Travail au noir?
    Cesseront-ils leur activité?

    Qu’en sera-t-il des gens qui sont à l’assistance et qui gagent dans les 2 à 3000 par mois?
    Comment comparer Genève et ses loyers délirants, et une zone reculée du Jura ❓

  • Le point le plus judicieux de votre article est la décision arbitraire de fixer le salaire à 22 CHF de l’heure.

    Bien que personnellement, je souhaite à n’importe quel travailleur un salaire minimum vital, sur quelles critères, indices, mesures économiques se basent ils ?

    Auraient-t-on vu la situation des travailleurs les moins bien payés se dégrader à ce point pour vouloir instaurer un salaire minimum ?

    Et on pense toujours à faire augmenter les salaires mais jamais à faire baisser les coûts de la vie quotidienne. C’est pénible à la fin cette gentille et douce spirale inflationniste.

  • Très bon article. Et je suis comme Alexei: pourvu que la Suisse alémanique nous sauve, une fois encore, des délires gauchistes. Je peux même faire un pari: Vaud et Genève vont voter en faveur de l’initiative et le Valais sera opposé.

  • 22 francs ??? 1 franc suisse = 0,82 euros, 22 francs = 18 euros
    Le smic français, qui fait déjà tant de mal, est « seulement » à 9 euros, et des gens proposent sérieusement de fixer un smic au double ???
    lol

  • Ce salaire minimum va faire très mal … aux pauvres !

    Le travail peu qualifié va leur coûter plus cher, ceux d’entre eux qui ne perdront pas leur emploi devront en réduire leur consommation.
    Il y aura moins de travail, il sera plus cher, on en achètera moins: C’est une spirale destructrice.

    Ce salaire minimal à 22 Francs sera inutile en ville et ravagera la campagne, ruinant son avantage économique.
    Sans parler de ceux qui se satisfaisaient d’un salaire faible en retour de compensations d’autre sorte, comme la proximité ou des avantages en nature liés à la nature de leur activité.

    Le salaire minimal est irrationnel, c’est une insulte à l’intelligence.
    Il vrai visage du socialisme: Brutal, dogmatique, borné, incohérent.
    Et extraordinairement malfaisant.

  • 3.6% de chômage des jeunes contre 25% en France, nos vaillant socialistes Suisse se sentaient un peu exclu du marché de la misère.

    Le 18 mai je votes des deux mains.

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Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Parmi les sujets de mécontentement de la population il en est un qui est récurrent : la faiblesse du pouvoir d’achat. C’est encore une fois ce qu’a montré le dernier sondage IPSOS pour le CESE, en date du 26 octobre 2023. Les Français interrogés sur ce que sont leurs préoccupations placent le problème du pouvoir d’achat en tête, avec 40 % des réponses, suivi par la santé.

Aussi, dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le Premier ministre a déclaré qu’il voulait « desmicardiser » les Français, c'est-à-dire augmenter le... Poursuivre la lecture

La rupture conventionnelle est un dispositif de rupture du contrat de travail d’un commun accord entre l’employeur et le salarié. Contrairement à la démission, elle permet au salarié de bénéficier des allocations chômage.

Voici 5 raisons de conserver tel quel ce dispositif.

 

Sa remise en cause serait un acte de défiance envers le dialogue social

La rupture conventionnelle est issue de la négociation entre partenaires sociaux : sa création a été prévue par l’accord national interprofessionnel de 2008 (signé par l’e... Poursuivre la lecture

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