Abstention : la pédagogie fonctionne

Les camps en présence sont aussi nuls les uns que les autres, et préférer l’un ou l’autre est le contraire de la lucidité.

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Vote élections urne (Crédits JaHoVil, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

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Abstention : la pédagogie fonctionne

Publié le 31 mars 2014
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Tout au long de la campagne électorale, la préférence de la plupart des auteurs et partenaires de notre site info, semble avoir été de recommander aux lecteurs l’option de ne pas se prononcer. Pour le moins, les appels à voter pour un camp plutôt qu’un autre ont brillé, ici, par leur rareté.

Il faut dire que, tragiquement, l’évolution de la France depuis 40 ans démontre plus qu’amplement que tous les camps ayant le droit de se présenter à l’élection, font toujours empirer la situation de notre cher et beau pays, et de ses régions, départements et villes, quand ils sont aux commandes. Il n’est qu’à voir l’évolution de la dépense publique, de la dette, du chômage, ou de la sécurité pour les habitants du pays, ou d’autres critères comme la réduction permanente de l’autonomie de déplacement, ou la mutliplication (paradoxalement anarchique) du nombre de lois, règles, décrets et autres. Comme le disait Tacite, plus un État est corrompu, plus il y a de lois.

Évolution du chômage depuis le gouvernement précédent.

 

Regardez tous ces indicateurs, et d’autres, et vous verrez facilement que les camps en présence sont aussi nuls les uns que les autres et que préférer l’un ou l’autre est le contraire de la lucidité.

Comme résultat, qui analyse sainement la situation peut difficilement recommander autre chose que de ne pas participer à donner à ces gens une quelconque légitimité en participant au vote. Principalement, c’est ce que nous avons pu constater sur Contrepoints.

Or, les faits nous donnent raison et nous pouvons voir que la pédagogie, contrairement à ce qui est souvent dit, d’ailleurs, fonctionne : comme nous avons pu l’observer au premier tour, si l’on tient bien compte de tous les électeurs, sans en dissimuler artificiellement, c’est-à-dire les non inscrits, les abstentionnistes, ceux qui ont voté blanc et nul, une franche majorité d’électeurs n’a apporté sa voix à aucun candidat, aucun parti, aucune liste.

Naturellement, le poids et le rôle de notre site ne doit pas être exagéré. Néanmoins, Contrepoints a été très isolé parmi la presse à expliquer le mérite de ne pas prendre part, et constatons que l’option que nous avons favorisée a rencontré plus de faveurs auprès des gens que celle recommandée par la masse énorme du reste de nos confrères.

N’oubliez pas, quand vous entendez les « résultats » officiels des élections, où est désormais la majorité dans notre pays meurtri : chez les gens qui ne donnent plus leur voix à ceux qui l’affaiblissent depuis quatre décennies, et qui prétendent nous diriger, principalement pour leur gain personnel et pléthorique.

Qui a dit que la pédagogie ne marchait pas ?

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  • Bonjour,
    Je suis d’accord sur le fond mais il me semble que l’abstention est un message moins clair et moins fort que le vote blanc qui, bien que non comptabilisé dans les resultats ( mais l abstention non plus…) ne peut plus étre interprété comme du desinterêt ou de l’irresponsabilité politique et permet un peu moins les interprétations illusoires, le déni et les cocoricos des élus…
    Merci pour toutes vos analyses diverses et toujours pertinentes.
    Bien à vous.

    • Veauter blanc, c’est ne cautionner aucun candidat, mais cautionner la démocratie quand même. Or, la démocratie n’est rien de plus que la tyrannie de la plus grosse minorité, exercée sur une large majorité. Et une tyrannie reste une tyrannie. Si une « majorité » décide, pouf, comme ça, sans raison, qu’il faut vous faire les poches, et même vous péter les jambes si cela vous arrache autre chose qu’un sourire, ça vous va ? Et bien voilà…

      En veautant blanc, vous acceptez les règles de ce jeu idiot, et donc son résultat : voilà surtout ce dont vous vous rendez responsable en y prenant part. La seule position cohérente qui vous permette de critiquer ce mécanisme grotesque, c’est de refuser de veauter.

      Et je ne vois en effet aucun intérêt à même prendre la peine de signifier à des mafieux étatistes, dans tout ce qu’ils ont de plus brutal, que je n’aime pas me faire emmerder, encore moins à mes frais. Qu’ils soient ou non trop crétins pour être conscients de ce qu’ils sont, ce serait de toute façon de l’énergie dépensée en pure perte.

  • Mesurez vos propos. 20% des électeurs (abstention minimum aux présidentielles) ne se déplacent à aucune élection car ils s’en cognent. Le vrai différentiel c’est 17% d’abstention en plus. Dans ces 17%, je foute que la totalité soient des libéraux en puissance; ce doit être un gloubi boulga de gauchistes, libéraux, « issus de l’immigration »… Comme les commentateurs officiels, vous commettez l’erreur de globaliser l’abstention.

    • Vous avez effectivement raison en ce qui concerne le problème de la globalisation de l’abstention mais il me semble precisement, et c etait le sens de mon propos, que le vote blanc permet peut etre d affiner un peu plus les messages entre ceux qui s en cognent comme vous dites ( et c est bien sur leur droit) et ceux qui disent expréssément non à ce qui est proposé. Il me semble que les politiques seraient plus impactés dans leurs cocoricos et les interpretations qui les arrangent par 20% d’abstention + 17% de votes blancs que par 37% d’abstentions…Mais ce n est bien sùr que mon point de vue. Et au fond la question du « gloubi boulga » de ces differents votes reste posée… il n y a manifestement pas de solution parfaitement claire… Bonne journée !

      • Voter devrait être obligatoire à partir su moment où le vote blanc sera pris en compte.
        Il est comptabilisé, c’est une première étape.
        La suivante serait d’imposer de nouvelles élections et candidat(e)s en cas de victoire du vote blanc sur le/la candidate ayant fait le meilleur score.
        Sinon il restera l’exil, la misère ou le sang.

    • « 20% des électeurs (abstention minimum aux présidentielles) ne se déplacent à aucune élection car ils s’en cognent »

      ou bien :

      20% des électeurs (abstention minimum aux présidentielles) ne se déplacent à aucune élection car tous les partis politiques les dégoutent

    • Mais où avez-vous lu que ces gens sont libéraux ? Pourquoi pas lire d’abord et commenter après ?

  • Tout à fait d’accord avec vous et c’est pourquoi j’ai tant regretté que le second tour ait été aussi peu satisfaisant. Au lieu d’aller vers du neuf, on reprend les mêmes et on recommence. Minable ! La droite étant aussi pourrie que la gauche, nous ne gagnerons pas au change.

  • je ne crois en rien à l’abstention, on voit d’ailleurs qu’a la présidentielle 80% des électeurs votent. Arrêtons les bêtises, changeons de l’intérieur les partis. Les libertariens ont des décennies d’avance sur nous aux USA, quand ils ont compris qu’il fallait être dans le gros parti, pas espérer devenir majoritaire avec le sien dans 300 ans.

    • Il est faux de dire que 80% d’électeurs votent à la présidentielle, encore moins choisissent un candidat :

      http://www.contrepoints.org/2012/05/08/82394-hollande-le-president-dune-minorite-2

    • Le système politique américain est très différent du système français : vote uninominal à un tour et primaires ouvertes généralisées. La situation n’a donc rien à voir. Et puis vous pensez vraiment que beaucoup de ceux qui ont voté Ron Paul aux primaires républicaines se sont déplacé pour voter Romney aux présidentielles ? On notera que Ron Paul n’a PAS appelé à voter pour ce dernier.

      Sinon en ce qui me concerne je ne demande pas la lune ou une révolution libérale pour me déplacer : aux municipales par exemple j’aurais voté pour n’importe quel candidat proposant une baisse crédible et sensible des dépenses communales. Dans ma ville cette simple exigence minimale n’a pas été satisfaite.

  • Et pourquoi ne pas institutionaliser un vote « veto » qui permettrait de bloquer un candidat ou mieux de lui décompter des voix.

    Je suis plus attaché pour ma part au refus des candidats malhonnêtes, démagogues ou stupides, qu’à des programmes faits de 90% de propositions stupides destinées à ratisser les électeurs mais qui ne s’attaquent pas aux vrais problèmes.

  • De toutes façon la plupart les politiques sont souvent des crétin et des crapules ( et je reste poli)…

  • « Confrères ». Ce mot, provenant d’un (éminent) acteur de ce site est assez troublant. Contrepoints, que j’aime tant lire serait-il en train de se murer dans un certain corporatisme qu’il dénonce tant ? Le site est-il toujours libre de toute influence étatique ? Peut-on encore écrire ici sans considérer que les journalistes sont des confrères ?
    Ceci-dit, je ne vois pas dans la ligne éditoriale ni dans les articles en général de changement et j’ose croire qu’il s’agit d’une simple boutade adressée aux initiés.

  • Que l’abstention soit une démission passive ou une opposition radicale, je suis pour le vote obligatoire.

    Je ne vote plus depuis quelques années et je souhaite un vote obligatoire avec sanction formelle de l’abstention pour pouvoir faire montre, pour pouvoir faire état de mon abstention.

  • Les commentaires sont fermés.

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