Un cliché controversé

Les propositions de Laurence Parisot et du Medef alternent entre l’incompréhensible et le délirant.

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Un cliché controversé

Publié le 19 février 2012
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Les propositions de Laurence Parisot et du Medef alternent entre l’incompréhensible et le délirant. Les générations futures auront bien du mal à les saisir.

Par Marc Crapez.

Nous sommes en 2300. Un congrès d’anthropologues s’est réuni pour élucider la signification d’un vestige photographique daté, grâce au carbone 14, de février 2012.

Le grand clash de mars 2012 n’a laissé que très peu de vestiges des civilisations antérieures. Chacun connaît l’enchaînement et la conjonction de catastrophes qui faillirent emporter l’espèce humaine : frappes d’Israël sur l’Iran, annexion de Taiwan par la Chine, guerre turco-grecque, krach économique, attaques de centrales atomiques américaines par la Corée du Nord à la faveur du terrible séisme qui venait de désorganiser les USA, etc.

Le tour de table du congrès d’anthropologie chargé d’élucider la signification de la photo en question donne lieu aux interprétations suivantes :

  • symposium de sémiologues chargé de réactualiser le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, d’où le florilège de truismes au tableau ;
  • réunion internationale de gastro-entérologues, sous l’autorité de la Professeure x, de renommée mondiale, très applaudie ;
  • permanence de l’amicale des cosmonautes russes, un jour creux où l’on s’ennuie ;
  • sommet diplomatique chargé de réintroduire des couples d’humains dans une zone dévastée par un hiver nucléaire, d’où l’expression « 3. réinventer la France » ;
  • scission entre la cellule des autonomistes bretons et le club royaliste vendéen, d’où l’expression « 3. réinventer la France » ;
  • préparation d’une réunion de la secte Krishna qui va fusionner avec le comité des amis du fédéralisme intégral ;
  • association de médecine douce par les plantes « J’ai besoin de souffler un peu », d’où le slogan « Besoin d’aire » (avec une malencontreuse faute d’orthographe).

La signification de la photo lambda ne fut jamais élucidée, car personne ne put deviner qu’il s’agissait d’un cliché, mis sur Twitter, de la présidente du Medef animant, en février 2012, la conférence « Besoin d’aire (sic). Les 23 axes pour une compétitivité équitable ». Titre plausiblement inspiré du livre « Besoin d’air » (sans « e », cette fois) publié par Laurence Parisot, en février 2007, aux éditions du Seuil.

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  • Ok bon, apres cette intro amusante, on attendait un article, un eclairage, une analyse. Quid du point 2 ? S’agit-il d’une constation critique ou d’un projet ? Le point 1 prend-il simplement acte de l’EU comme une opportunite de plus de libre echange qu’auparavant (malgre la bureaucratie), ou bien va-t-il plus loin en l’approuvant comme leviathan politique ? 3 : reinventee comment ? 4 : oui, bof… –Un non-parisotologue sur sa faim.

  • AU secours! C’est ça qui représente les entrepreneurs en France?

    Les chefs d’entreprises, les vrais, n’en n’ont rien à f…..aire de ces poncifs à la …. noix. Si elle se prend pour une grande penseuse, elle fait comme Lévy, des guerres, pardon, des films, pardon, des livres, mais de grâce, elle laisse les gens sérieux travailler. Ce dont nous avons besoin, c’est d’n coût de main d’oeuvre qui nous permette d’embaucher et de produire, d’une réglementation qui ne nous oblige pas à payer un salaire pour gérer la paperasserie de quatre salariés, d’une organisation nationale qui permette à celui qui met ses c… acahuètes sur la table de gagner plus que celui qui se contente de travailler dans une entreprise et que ce dernier qui subit le risque du marché gagne plus que le fonctionnaire et non pas l’inverse… C’est de cela que nous avons besoin, c’est de cela que nous les entrepreneurs, les vrais, pas les pdg sur payés qui ne risquent rien dans les entreprises où ils travaillent et qui se recasent à coup sur après chaque échec, avons besoin de dire aux candidats à l’élection, pas ces foutaises bobo bien pensants des cocktails parisiens…

  • J’ai l’impression qu’elle « se prend pour une grande penseuse » et donc approuve l’UE comme « leviathan politique ».
    Au lieu de s’intéresser de façon pragmatique aux entrepreneurs, d’aucuns militent d’abord pour l’idéologie de l’ouverture.
    Il entre peut-être là-dedans une part de surcompensation vis-à-vis de son prédécesseur, qui passait pour un peu rigide et conservateur.

    • C’est surtout une véritable malédiction française, encore pire que celle des « pyramides ».

      Le théorème est simple:
      Toute exposition médiatique double le taux de bêlement en une courbe exponentielle. Vous partez avec des idées précises et vous vous retrouvez très vite en train de mâcher du foin et des slogans absurdes et vide de sens.

  • Ben, vu le contexte, je vois pas ce qu’il y a d’étonnant : elle représente autant les entrepreneurs que la CGT représente les ouvriers…

    Faut pas oublier que ces « syndicats » sont financés, donc totalement corrompus par le pouvoir en place !

  • Effectivement, le rapport Perruchot n’épargne pas les syndicats patronaux.
    Corrompu par le pouvoir est peut-être exagéré, mais la langue de bois est aussi une façon de ne pas se réformer.
    Cette langue de bois n’est pas uniquement proportionnelle à l’exposition médiatique : certains universitaires de base ont tendance à dérailler.

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