Série d’été « Qu’est-ce que le libéralisme ? » – Entretien avec h16

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Série d’été « Qu’est-ce que le libéralisme ? » – Entretien avec h16

Publié le 14 juillet 2024
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Cet été, Contrepoints vous propose une série d’entretiens sur le libéralisme avec plusieurs de nos auteurs et des invités spéciaux. h16 est un blogueur libéral et un contributeur régulier pour Contrepoints. 

 

Comment définissez-vous le libéralisme ?

Le libéralisme, c’est d’abord du droit, le droit naturel de vivre et de laisser vivre, le droit de propriété. C’est ensuite une philosophie qui, pour la résumer à gros traits, consiste à s’occuper de sa propre assiette (comment l’améliorer, notamment) en se passant d’aller voir dans l’assiette du voisin. C’est enfin, en conséquence logique de ces éléments précédents, rechercher la liberté, rechercher le bonheur, et de faire pour y parvenir ce qui ne nuit pas à autrui.

Dans un pays qui a fait sport national d’aller fouiller chez son voisin pour, au mieux, le dénoncer, au pire, utiliser le vote pour lui piquer ce qu’on lui jalouse, cette définition représente un défi pour la compulsion naturelle de beaucoup de Français.

 

Vous considérez-vous libéral et pourquoi ?

Oui, parce que précisément, je recherche la liberté, et que je refuse que les moyens que j’utilise ou souhaite utiliser soient basés sur l’utilisation de la force sur autrui.

 

Quels sont vos auteurs libéraux de référence ?

Frédéric Bastiat, qui est trop peu connu en France. Lysander Spooner mérite d’être lu pour comprendre l’arnaque philosophique que constitue l’État.

 

Pourquoi le libéralisme est-il si mal compris en France ?

Depuis plus d’un demi-siècle, le libéralisme a été lentement mais systématiquement associé aux pires dérives de l’intervention de l’État et à la corruption des élites pour conserver le pouvoir ou obtenir la richesse aux dépens de tous. Petit à petit, « libéralisme » est devenu synonyme de « caca » ou à peu près. Dès lors, ceux qui s’en réclament sont, au mieux vu comme des originaux ou des fous, au pire comme des monstres.

On peut reconnaître le succès indéniable du travail de fond des institutions d’éducation depuis la crèche jusqu’aux universités, la propagande permanente de l’ensemble des médias et des journalistes (dont l’écrasante majorité est gauchiste et ne sait même pas qu’elle l’est) et le flot continu de marxisteries plus ou moins bien cuites dont nous abreuvent toutes les antennes culturelles françaises…

 

Quels seraient les bienfaits de réformes libérales en France ?

Le moindre accroissement des libertés (politiques et économiques) pour les Français permettrait immédiatement de redonner les moyens à ceux qui veulent travailler et créer de la richesse. Pour le moment, tout est fait pour les martyriser, ce qui explique à peu près tout ce qu’on observe actuellement dans le pays, et la direction générale qu’il prend hardiment, vers le fossé, la mise sous tutelle. L’odeur des tickets de rationnement s’installe dans le pays, ce n’est pas un hasard.

 

Deux réformes libérales prioritaires à mettre en place ?

Le chèque éducation permettrait d’imposer un retour du réel dans les établissements scolaires, et d’arrêter progressivement l’enseignement des thèses marxistes et collectivistes que seul un service payé par l’État, sans aucune contrainte de résultat, totalement détaché des contingences du réel, peut se permettre de débiter.

L’imposition ferme et non négociable de la subsidiarité à toutes les institutions permettrait que les affaires locales soient traitées localement, avec des fonds locaux, par les citoyens locaux directement concernés, et seulement ceux-ci, l’État étant renvoyé mécaniquement à ses strictes prérogatives régaliennes pures.

On pourrait rêver d’une « flat tax » générale et globale, mais le pays est en si mauvais état économiquement et psychologiquement que cette mesure ne pourra se faire qu’une fois que les fesses des citoyens auront frotté le dur crépi de la réalité. Cette mesure (avec une sorte d’assurance que le Code des impôts serait ensuite figé pour une période significative de plusieurs années, voire décennies) aurait le mérite de redonner de la lisibilité aux Français qui souhaitent investir et créer de la richesse…

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  • Comment peut-on imaginer une once de libéralisme dans un pays d’assistés. 24% de la population active est fonctionnaire. 2 millions de personnes se satisfont du RSA qui leur permet mille et une allocations et subventions complémentaires (même les trafiquants de drogue n’ont ainsi pas besoin de cotiser à la Sécu et à une mutuelle). 1 million d’intermitents du spectacle refusent de travailler plus d’une semaine par mois. Ne parlons pas de tous les parasites des ONG qui vivent largement des subsides de l’ état (dont des anciens Ministres comme Vadaud-Belkasem, Duflot pour ne citer que les plus connus). Citons les syndicats et les médias subventionnés par l’état. Etc, etc.
    Pour résumer : personne en France ne remet en cause le système soviétique car chaque français a au moins quelqu’un dans sa famille qui en croque et l’envie : c’est celui qui a réussi dans la famille.
    Alors, le Libéralisme, c’est aussi nauséabond que l’extrême droite.

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