C’est l’un des lieux mythiques du libéralisme, là où Friedrich Hayek fonda en 1947 la Société du Mont-Pèlerin. Alors que les idées de Keynes se répandaient en Europe de l’Ouest, que le communisme prenait le contrôle de l’Europe de l’Est, que l’État-providence, dans le sillage de Lord Beveridge, devenait la nouvelle religion, ce qui restait de libéraux se retrouvait en Suisse pour maintenir la flamme de la liberté et faire circuler les idées.
Le lieu est superbe. Au-dessus de Lausanne, contemplant le lac Léman et le vignoble de Lavaux, la géographie rappelle la victoire du capitalisme. Le travail patient et séculaire des moines pour aménager un vignoble sur des pentes a priori impraticables, le développement industriel dans une Suisse enclavée et sans matière première.
Parmi les présents, ce 10 avril 1947, Maurice Allais, Ludwig von Mises, Bertrand de Jouvenel, Wilhem Röpke. Le colloque du Mont-Pèlerin mettait ses pas dans le colloque organisé en 1938 par Walter Lippmann, alors que le socialisme gagnait l’Europe, que ce soit via le fascisme, le nazisme ou le keynésianisme. Il s’agissait de reprendre cette flamme de la liberté et de la maintenir vive dans une Europe à la recherche d’une prospérité perdue.
Demeurent aujourd’hui une petite église en contrebas, un hôtel de luxe, où aucun membre du personnel ne semble avoir eu écho de l’extraordinaire réunion qui s’est tenue en ce mois d’avril 1947. Reste la vue, toujours aussi superbe, et le foisonnement des revues et des centres de recherche qui ont été créés à la suite de cette réunion fondatrice.
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