Au-delà de l’État : plaidoyer pour l’anarchocapitalisme

Contrairement à ce que beaucoup pensent, l’étatisme n’est pas le seul système politique efficace. L’anarchocapitalisme propose que les fonctions traditionnelles de l’État soient assurées par des entreprises privées.

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Au-delà de l’État : plaidoyer pour l’anarchocapitalisme

Publié le 12 décembre 2023
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Un article de Anthony P. Mueller. 

La politique sous toutes ses formes, en particulier celle des partis politiques, est l’ennemi juré de la liberté, de la prospérité et de la paix. Pourtant, où que l’on regarde, le renforcement du gouvernement est invoqué comme la solution.

Rares sont les voix qui affirment qu’une autre voie est possible. Peu d’entre elles s’expriment en faveur de l’anarchocapitalisme et d’un ordre social libertarien.

Il est assez courant aujourd’hui d’annoncer avec assurance le verdict selon lequel l’anarchocapitalisme, une société sans État répressif, n’est pas réaliste. Pour la plupart des gens, un ordre social libertarien est une chimère. Les fausses accusations abondent, comme celle selon laquelle l’anarchocapitalisme serait source d’injustice et désavantagerait les pauvres.

 

La situation précaire du libertarianisme est en partie liée à l’évolution de l’histoire.

L’évolution sociétale a pris un mauvais tournant lorsque Rome a vaincu Carthage, et qu’au lieu d’une société commerciale, c’est une société étatique militariste qui a pris le dessus. Plus de deux mille ans de césarisme ont répandu la croyance qu’il n’y a pas d’alternative à la politique et à l’État. La hiérarchie et l’autoritarisme en sont venus à être considérés comme le mode naturel d’organisation de la société, sans reconnaître que ces ordres sont imposés.

Le libertarianisme est une société de droit privé. Dans une société de droit commun, les entreprises privées sur le marché remplissent les fonctions traditionnelles de l’État. L’ordre contractuel volontaire de l’anarchocapitalisme remplace la coordination hiérarchique des activités de l’État. Le sens premier de l’anarchocapitalisme est un ordre où la coopération horizontale basée sur l’échange volontaire domine la coordination des activités humaines.

L’ordre spontané d’une société anarchocapitaliste exige qu’il se réalise sous la forme d’un processus graduel de privatisation. Commençant par la suppression des subventions et des réglementations, ainsi que par la vente des entreprises semi-publiques et des services publics, la privatisation devrait s’étendre progressivement à l’éducation et à la santé, et finalement englober la sécurité et le système judiciaire.

Il existe de nombreuses preuves que les soi-disant services publics deviendront meilleurs et moins chers dans le cadre de l’anarchocapitalisme. Dans le cadre d’un système global de libre marché, la demande et l’offre en matière d’éducation, de soins de santé, de défense et de sécurité intérieure seraient très différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui. La privatisation de ces activités, qui sont actuellement sous l’autorité de l’État, entraînerait non seulement une diminution des coûts unitaires des services, mais changerait également la nature des produits.

Étant donné que la majeure partie de l’offre actuelle de biens dits publics est un gaspillage inutile, une charge énorme pèserait sur les contribuables une fois que ces produits seraient privatisés. Sans perdre les avantages réels de l’éducation, des soins de santé et de la défense, ces biens seraient adaptés aux souhaits des consommateurs, et fournis de la manière la plus efficace. Les coûts seraient réduits à une fraction de leur taille actuelle.

Si l’on inclut l’appareil judiciaire et l’administration publique hypertrophiés dans la réduction de l’activité de l’État, les dépenses publiques – qui représentent aujourd’hui près de 50 % du produit intérieur brut dans la plupart des pays industrialisés – seraient ramenées à des pourcentages à un chiffre. Les contributions diminueraient de 90 %, tandis que la qualité des services augmenterait.

 

Contrairement à la croyance dominante, la privatisation des fonctions policières et judiciaires n’est pas un problème majeur. Il s’agirait d’étendre ce qui se fait déjà. Dans plusieurs pays, dont les États-Unis, le nombre de policiers et d’agents de sécurité privés dépasse déjà le nombre de policiers officiels. La prestation privée de services judiciaires est également en augmentation. Les tribunaux d’arbitrage ont fait l’objet d’une demande forte et croissante, y compris pour les litiges transfrontaliers.

Ces tendances se poursuivront, car la protection et l’arbitrage privés sont moins coûteux et de meilleure qualité que les services publics.

Au Brésil, par exemple, qui possède l’un des systèmes judiciaires les plus coûteux au monde, environ quatre-vingt millions d’affaires sont actuellement en attente de décision, et l’incertitude juridique est devenue monstrueuse. Aux États-Unis, de nombreux secteurs du système judiciaire sont en déliquescence.

 

La solution aux problèmes actuels n’est pas plus mais moins de gouvernement, pas plus mais moins d’État, pas plus mais moins de politique. La malédiction qui pèse actuellement sur les jeunes, à savoir avoir un emploi fixe bien rémunéré ou vivre à la limite de l’autonomie, disparaîtrait. L’anarchocapitalisme est synonyme de productivité élevée et de temps libre abondant. Dans une société anarchocapitaliste, la pénibilité du travail salarié ne sera plus la norme et sera remplacée par le travail indépendant.

L’anarchocapitalisme n’est pas un système qui doit être établi par un parti ou un homme fort.

 

Une communauté libérale devrait émerger comme un ordre spontané. La bonne voie vers une telle société est donc l’action négative. La tâche qui nous attend est la suppression des subventions et des réglementations. Au lieu de créer de nouvelles lois et de nouvelles institutions, la mission consiste à abolir les lois et les institutions. Pour ce faire, un changement de l’opinion publique est nécessaire.

Plus l’idée que la solution réside dans la réduction de la politique et de l’État gagnera du terrain, plus le mouvement libertarien prendra de l’ampleur. Pour ce faire, il faut avoir la volonté d’exiger et de réaliser la privatisation du plus grand nombre possible d’institutions publiques.

La privatisation est un moyen, pas un but. Elle sert à placer un fournisseur de biens sous le contrôle du grand public. Sur le marché libre, ce sont les clients qui déterminent les entreprises qui restent en activité et celles qui doivent fermer. Avec le système actuel du capitalisme d’État, de larges pans de l’économie sont contrôlés par la politique et l’appareil technocratique.

La privatisation place les entreprises sous le régime du profit et de la perte, et donc sous le contrôle du client. Le profit est la clé de l’accumulation du capital, et donc de la prospérité. Le profit des entreprises est le moteur et en même temps le résultat du progrès économique. Seule une économie prospère génère des profits. Dans la même logique, on peut dire que les profits poussent l’économie vers la prospérité.

Pour les entreprises privées, l’importance des bénéfices dépend du degré d’efficacité de l’entreprise et de l’utilité de son produit pour satisfaire les goûts du public. Cependant, la privatisation en soi ne suffit pas. Elle doit s’accompagner d’une déréglementation. Dans le passé, de nombreux cas de privatisation ont échoué parce que le cadre réglementaire n’avait pas été supprimé. Les anciennes barrières à l’entrée ont continué à exister.

 

Une autre erreur souvent commise a été de privatiser à la hâte des entreprises publiques qui fournissent des services essentiels, au lieu de commencer par l’évidence : supprimer les subventions. La déréglementation et la suppression des subventions sont des conditions préalables essentielles à la réussite de la privatisation. Le capitalisme a besoin de concurrence, et la concurrence a besoin de faibles barrières à l’entrée.

L’anarchocapitalisme dessine un ordre économique dans lequel l’entrepreneur dirige l’entreprise selon les règles du profit et de la perte. Ceux-ci, à leur tour, dépendent directement des actions des clients. Les lois du profit et de la perte obligent l’entrepreneur à employer son capital au profit des consommateurs. En ce sens, l’économie de marché fonctionne comme un mécanisme de sélection permanent en faveur de l’allocation des ressources, là où le degré de productivité et de bien-être est le plus élevé.

Pour réussir, la privatisation doit être considérée comme une étape dans un ensemble de mesures visant à établir une économie de marché. Pour bien fonctionner, la privatisation doit s’accompagner de l’ouverture des marchés – y compris le libre-échange international – en réduisant la bureaucratie et en rendant le marché du travail plus flexible.

 

Une monnaie saine et une faible pression fiscale sont des conditions préalables fondamentales au bon fonctionnement des marchés libres. La privatisation de l’économie échouera tant que le système monétaire sera soumis à un contrôle politique et technocratique et que des charges fiscales élevées limiteront les actions économiques de l’individu.

Dans l’économie de marché, les idées des entrepreneurs font l’objet d’un plébiscite permanent. Les entreprises privées doivent répondre aux désirs des consommateurs, car ce sont eux qui indiquent leurs préférences par leurs actes d’achat. Le choix démocratique en politique est systématiquement moins bon que les décisions sur le marché. Alors que la plupart des décisions d’achat peuvent être corrigées et remplacées immédiatement ou dans un court laps de temps, les décisions politiques ont des conséquences à long terme qui dépassent souvent le contrôle et l’horizon intellectuel de l’électorat.

La prospérité est l’objectif, et l’anarchocapitalisme l’apporte.

Le principe de base en faveur de la privatisation découle de l’idée que la propriété privée des moyens de production – et donc la privatisation – garantit le progrès économique et la prospérité pour tous. Les marchés ne sont pas parfaits, pas plus que les entrepreneurs ou les consommateurs. La production capitaliste ne peut pas répondre à tous les désirs ou besoins de chacun. Aucun système ne le peut. Le système de marché n’élimine pas la pénurie pour tout le monde, mais le système de marché est l’ordre économique qui gère le mieux la présence universelle de la pénurie.

L’anarchocapitalisme correctement compris n’entre pas dans la même catégorie que le socialisme. Le socialisme doit être imposé. Sa mise en place et son maintien requièrent la violence. Avec l’anarchocapitalisme, c’est différent. Il naîtra spontanément de la suppression des barrières qui s’opposent à l’ordre naturel des choses.

Un article traduit par la rédaction de Contrepoints. Voir sur le web.

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  • Privatiser les services de l’État pose un problème important : le politicien ne peut plus acheter ses électeurs en leurs promettant de les embaucher et d’en faire des fonctionnaires. Donc, et pour cette seule raison, ce système ne peut pas fonctionner en France où le saint Grall est de devenir fonctionnaire. En France, ce n’est pas le chef d’entreprise comme E. Musk qui est envié, c’est le fonctionnaire payé à ne rien faire. Pauvre mais fainéant. C’est ça l’espoir du français. Le top, c’est le RSA à vie : c’est comme être fonctionnaire sans avoir à se lever le matin. D’ailleurs, tous les socialistes sont contre le fait qu’ils travaillent 15h/semaine. Par pur clientélisme politique.. …

    • @JR
      Pauvres les fonctionnaires ? Ça dépend. Les hauts fonctionnaires sont particulièrement aisés, c’est d’ailleurs l’une des nombreuses raisons de l’existence de l’État : octroyer des privilèges et permettre à certains de s’enrichir sur le dos des autres sans produire quoi que ce soit d’utile pour la population, au contraire. Je ne parle évidemment pas des fonctionnaires productifs (il y en a) qui fournissent mal, parce que les institutions qui les emploient sont en position de monopole, des services qui seraient aussi fournis (bien mieux) par des entreprises privées. Par ailleurs, si vous êtes convaincu que rien ne peut changer, alors il ne vous reste plus qu’à accepter le système tel qu’il est, jusqu’ à ce qu’il s’écroule sous le poid de ses propres contradictions. Vous ou vos enfants serez alors peut-être heureux que certains aient indiqué une voie alternative différentes de tout ce qui s’est fait jusqu’à présent.

  • «La situation précaire du libertarianisme est en partie liée à l’évolution de l’histoire.
    L’évolution sociétale a pris un mauvais tournant lorsque Rome a vaincu Carthage, et qu’au lieu d’une société commerciale, c’est une société étatique militariste qui a pris le dessus.»

    Et si Carthage avait vaincu Rome, le tournant aurait-il été meilleur ? Et l’évolution des sociétés indépendamment de la Méditerranée en Asie ou en Amérique ?
    Il n’y a pas plus d’arguments théoriques pour l’anarcho-capitalisme que l’étatisme. Il n’y a que des faits empiriques nuancés et impossible à mettre en boîte idéologique.
    Ainsi l’anarcho-capitalisme s’appuie sur l’ordre spontané, c’est à dire un ordre naturel, qui pour exister s’appuie à son tour sur des droits naturels qui ne sont qu’une création culturelle humaine. Cet ordre n’a donc rien de spontané et naturel, au point d’ailleurs où dans l’histoire humaine il est resté cantonné à des apparitions sporadiques.
    Tout ceci n’est que de la rhétorique comme toute les idéologies.

    • Le seul ordre spontané qui me convienne, c’est celui où je deviens leader.
      Hélas, je ne dois pas être le seul.
      Ceci explique sans doute pourquoi la longue marche de l’histoire humaine a débouché sur l’Etat.

      • Un exemple parmi d’autres, ce qui donne des-ordres spontané(s).
        A mon avis la réalité échappe en partie à l’humain. Sur le thème de l’Etat, on a quelque chose de pas clair comme l’exprime en introduction le site étatique de la Vie Publique : «L’État est à la fois une réalité historique et une construction théorique, ce qui explique la difficulté de le définir de manière pleinement satisfaisante. »
        On sent bien à travers l’histoire et les observations, la nécessité pour l’humain d’avoir une « autorité » supérieure qui englobe le groupe, une sorte de référentiel commun. C’est très variable, plus ou moins efficace et durable, c’est plutôt profitable à l’espèce bien qu’encore très imparfait.

        • Une « fiction collective » dirait Harari.
          Qui fonctionne parce qu’elle répond aux besoins du fonctionnement d’une société.
          La définition de Vie-publique.fr est donc parfaite.
          Ca ressemble à la mécanique quantique. Difficile à comprendre, parfois contre-intuitive, mais bien adaptée à la description du réel.

    • @indivisible
      D’accord avec votre première remarque (sur Carthage). Pour le reste, une société sans Etat ne se justifie pas par l’ordre spontané, pas plus que par les droits dits naturels, mais uniquement parce que c’est la seule société juste, moralement justifiable. Tous les libéraux qu’ils se revendiquent du minarchisme ou de l’anarco capitalisme considèrent l’État comme un mal. Les premiers comme un mal nécessaire et les seconds comme un mal superflu. Depuis des siècles, ceux qu’on peut nommer humanistes ont cherché des moyens de limiter le pouvoir de l’État, sans résultat probant jusqu’à présent.
      Pour répondre à certains commentaires plus bas, mais aussi au vôtre, l’État se définit très simplement comme une organisation humaine dont les dirigeants disposent du monopole de la vio.len.ce sur un territoire. C’est la seule chose qui le distingue de toutes les autres formes d’organisation humaine, le reste n’étant que du baratin. Par ailleurs, aucun des partisans d’une société sans Etat n’affirme que cet ordre implique l’absence de chefs, bien au contraire. La différence essentielle est que la soumission à l’autorité y serait volontaire et non contrainte, chacun étant libre de changer d’avis. Une société sans Etat ne pourrait s’établir, encore moins se maintenir sans efforts permanents de ceux qui y croient. A ce titre, elle ne promet pas une société parfaite comme d’autres pseudo utopies mais seulement une société dans laquelle l’homme pourra s’épanouir autant qu’il est possible. A contrario, le communisme, qui promet une société sans Etat en commençant par lui donner tous les pouvoirs, n’est qu’une imposture.

  • On peut privatiser plein de choses. La santé ou l’éducation, sans aucun doute.
    Je suis circonspect sur la police et la justice.
    A l’appui de sa démo, l’auteur confond d’ailleurs la privatisation de la police et la prestation privée de policiers – qui donc continuent d’exercer des missions régaliennes pour le compte de l’Etat.
    Je crois qu’il y a chez l’anarcho-capitalisme le même défaut de fabrication que chez le communiste : l’espoir vain d’une société sans Etat. D’un groupe sans chef.
    Et nous sommes tous instruits des conséquences de la vanité d’une tentation politique irréaliste et contre-nature.

    • De nombreuses activités de nos FdO peuvent être assurées par le privé : la sécurité sur les plages ( on y voit des CRS !!!), de manifestations publiques ( sportives, festives…..), le contrôle des infractions de vitesses, d identités, de surveillances de la voie publique…..les plantons devant nos institutions, le plan vigipirate, le transport des prévenus…….toutes les activités ou la violence légitime n est pas utilisée
      Nombre d affaires qui passent en justice n ont absolument rien a y faire ( les recours incessants de citoyens ou d associations……contre un projet, leurs voisins, leur municipalité…..avec des délais de recours beaucoup trop longs…..que les comparutions immediates soient systématiques avec l abrogation du choix pour tous les petits délits…….
      Au sein de la défense de nombreuses activités pourraient être assurées par le privé notamment la logistique l entretien de tout le matériel militaire véhicules, avions hélicoptères, la santé ……
      L etat regalien doit être smart s il veut être efficace mais cette notion est inopérante en France ou seul un état obèse mais inefficace a droit de citer

      • Bien sûr. Mais tous ces gens exercent des missions de service public, donc pour le compte de l’Etat.
        Ce faisant, l’Etat ne disparaît pas. Ses missions régaliennes non plus. On a seulement remplacé des fonctionnaires par des salariés du privé.
        Un minarchiste, partisan d’un Etat minimal, saurait s’en satisfaire. Pas un anarcho-capitaliste : pour lui l’Etat doit disparaître.

      • « Au sein de la défense de nombreuses activités pourraient être assurées par le privé notamment la logistique l entretien de tout le matériel militaire véhicules, avions hélicoptères, »
        Mais c’est déjà souvent le cas et c’est bien l’État qui achète, commande et paye, aux dépens du contribuable.

  • Je me demande combien de temps un pays prospère peut espérer survivre libre dans armée.
    En temps de paix personne ne va se cotiser pour une armée privée qui ne deviendrait rien d’autre qu’une maffia.
    Sans armée, sur fond de bruits de bottes d’autant plus sonores qu’on est prospère, il faudra compter sur un grand frère protecteur donc se laisser coloniser.
    Un tel îlot libertarien sans défense dans un monde impérialiste est à peu certain de finir esclave.

    • Un certain temps… Pourvu que ce pays n’ait ni ressources minières, ni terres agricoles, ni industries de pointe, ni accès à la mer, ni jolies filles !

    • C’est loin d’être évident. Les guildes commerciales ont suffisamment intérêt au commerce en paix pour payer des services privés pour maintenir l’ordre et la protection contre les attaques extérieures. Les protecteurs privés ont suffisamment intérêt à toucher leur part des bénéfices du commerce pour éviter de se lancer dans le pouvoir politicien, tuant la poule aux oeufs d’or. Quelle armée pour le Luxembourg, pour Monaco, pour Singapour, pour le Vatican ?

  • Il existe une dizaine de pays libéraux qui marchent très bien à copier et pendant que l’avion France brûle et descend en flamme, certains intellectuels vont fouiller dans des fantasmes absurdes qui n’ont jamais marchés nul part et qui n’ont aucune chance de marcher. J’ai hâte de voir la justice privée de Soros ou de Bill Gate.
    Le 29 mai 1453, les autorités de Constantinople discutaient aussi du sexe des anges.

    • @Guillaume P
      Ceux qui vont chercher dans des fantasmes absurdes pendant le naufrage, pire cherchent à nous imposer leurs délires (soit-disant lutte contre le rechaufmique, négation de l’existence des sexes en même temps assortie de la promotion forcée d’une prétendue égalité statistiques entre eux, éducation sexuelle aux tout petits à l’école….) ne sont pas des libéraux mais des étatistes. Pour que les idées libe

      • Pour que les idées libérales, seules à même de nous sortir de l’ornière, triomphent, il faut d’abord les diffuser dans la société. C’est la mission que s’est fixée libéraux.org, à juste titre, même si certains voudraient faire de Contrepoints une plateforme pour un programme politique, incluant d’avance des compromissions, voué à l’échec si le nombre de personnes sensibilisées à la philosophie libérale est insuffisant. C’est un travail long, difficile mais c’est la seule solution. A ce titre, les libéraux prouvent la vivacité de leurs idées en admettant un débat nécessaire et fructueux entre eux. Une doctrine figée, et qui plus est incohérente, n’a aucune chance de conquérir les foules. Regarder ce qui s’est passé en Argentine où le nouveau président a conquis les foules avec un discours radical (qu’il n’aurait jamais pu tenir s’il n’y a a avait pas été formé par les associations comme libéraux.org ou le mises Institute). Une fois au pouvoir, il est toujours temps de faire les nécessaires compromis avec des alliés. Les libéraux doivent être radicaux sur les idées et prêts au compromis dans l’action. De plus, il ne suffit pas qu’un libéral arrive au pouvoir pour transformer les choses. Il faut un soutien vigilant et un foisonnement d’idées et de réalisations dans la société civile que seule la diffusion massive de la philosophie libérale peut permettre.

        • Le nouveau président argentin va se retrouver confronter rapidement à de très grandes difficultés et va devoir comme la 1 ère ministre italienne jeter aux orties 80 % de son programme électoral
          Les effets de manche électoraux finissent régulièrement dans les poubelle de l histoire
          Trump, bolsonaro….ont été sorti à la 1 ère échéance

          • @Doda
            La gauche mondialiste tient la monnaie, les banques centrales, tous les organismes supra-nationaux, les grandes entreprises, la fiscalité, les lois, les médias et dispose de sommes folles au titre de tous les pillages qu’elle pratique à grande échelle.
            Dans ce contexte de plongée dans un totalitarisme mondialisé, il est très difficile pour la résistance d’arriver au pouvoir et quand par hasard elle y arrive elle subit des campagnes de haine, de menace et de répression économique et législative.
            .
            Il n’y a pas un seul univers ou une Méloni pourrait changer subitement d’avis sans avoir subi des pressions et des menaces. En 36 aussi, la résistance a été sortie « à la première échéance ».

        • @Guy
          Au moment où le pays s’effondre à cause du socialisme et que son état bascule dans l’autoritarisme, il me semble qu’il y aurait énormément à dire et à mettre en relation justement avec les solutions libérales correspondantes. S’il y a un moment dans l’histoire ou il était ultra-facile de faire avancer le libéralisme en étant pertinent et pédagogique tout en résistant à l’oppression, c’est maintenant.
          Au lieu de ça, nous avons trop souvent de la blablalogie, des écrits hors sujet, voir totalement anti-libéraux. Je discute avec des nombreux libéraux et tous font le même constat d’inexistence et de non-pertinence.
          .
          Étant suisse et pragmatique, je ne me retrouve pas non plus dans les soi-disantes querelles de clocher surréalistes et déconnectées comme par exemple les plaidoyers no border qui seront libéraux quand la gauche cessera de piller les gens au titre d’une immigration qui fait rentrer dans le pays ce qui se fait de pire au monde en matière d’illibéralisme ou des questions sociétales qui me semble plus émaner d’une gauche libertaire que d’un libéralisme bien compris.

          • @Guillaume P
            Je reste d’accord avec vous sur l’essentiel de votre dernier commentaires (et le suis sur l’entièreté du précédent (réponse à Doxa). Si vous avez écrit le premier paragraphe en pensant à Contrepoints, je fais malheureusement aussi le même constat : trop d’articles en contradiction flagrante avec la philosophie libérale. Cependant, est-ce une raison pour cesser de lire et soutenir Contrepoints ? S’iisoler sous prétexte que tout n’est pas conforme à ce qu’on aurait souhaité ne fait que contribuer à ce que vous deplorez. Quoique vous entrepreniez en commun avec d’autres, vous ne serez jamais d’accord sur tout avec tous, c’est la diversité humaine. Ce n’est pas parce que l’autre ne fait pas exactement comme on voudrait qu’il fasse qu’il ne participe pas à la promotion de la cause defendue. Plutôt que de nous voir antagonistes, je nous vois complémentaires. Par ailleurs, les articles les plus illiberaux se prennent systématiquement une volée de bois vert, ce qui prouve que de nombreux commentateurs connaissent la philosophie libérale et ne sont pas dupes. Tant que les commentaires seront libres, la publication d’un article socialiste ou hors sujet ne me dérange pas… à condition que ça ne devienne pas la règle, auquel cas Contrepoints cesserait d’avoir mon soutien.

  • Très bon article, certes d’instauration utopique en France. Je me souviens pourtant du temps où il fallait faire une demande au ministère des P&T pour avoir droit à une ligne téléphonique, l’obtenir après un nombre indéterminé de mois avec le bon vieux modèle unique du combiné, et recourir à un fournisseur également unique qui facturait environ 1€/min dès qu’on sortait de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord ; et chacun trouvait cela normal. L’URSS était peut-être plus efficace à l’époque ! J’avais vu le passage au système chaotique que nous connaissons maintenant avec beaucoup de plaisir.
    Il est évident que cette application réussie de l’anarcho-capitalisme pourrait être étendue à n’importe quel domaine. Les rois de l’ancien temps faisaient appel à des mercenaires et chefs de guerre étrangers, à des diplomates étrangers, la justice était rendue en France par des parlements indépendants du cabinet royal, et le maintien de l’ordre dépendait de forces de polices locales. Les sheriffs sont bien élus aux USA, et la Suisse dispose de référendums d’initiative populaire, ses citoyens sont armés, et la fonction publique y a été presque complètement abolie (sans la moindre vague). Les vraies questions à résoudre concernent l’instauration d’un état de droit, la concurrence effective, avec possibilité de révocation, et les contre-pouvoirs.
    Sans l’admettre, la France se met dailleurs à la concurrence, lorsqu’elle est tolérée, dans les domaines de plus en plus nombreux où le public est en faillite (l’école privée, les médecins à dépassement d’honoraires, les compagnies low cost, Uber et Airbnb remplaçant les professions encadrées). Mais retrouverons-nous un Mazarin ? Il était vénal et impopulaire, mais avait donné les Traités de Westphalie, et sa période de puissance majeure, à la France.

  • Excellent article, merci. A tous ceux qui doutent du fait qu’une société sans Etat soit possible, je recommande de lire ce livre, écrit en 1970 : https://mises.org/library/market-liberty-1.
    Étrangement toutes les critiques de ce projet n’ont d’autre arguments que la crainte de la réapparition de l’État, ce qui est parfaitement contradictoire.

    • Des animaux qui sont gynandromorphe existent mais sont très, très rares. Nous avons ainsi quelques curieux exemples d’oiseaux avec un plumage femelle d’un côté et un plumage mâle de l’autre.
      Nous n’avons aucun exemple de société qui a dépassé la limite tribale (ou le million d’individus) qui ait fonctionné sans état.
      Pendant qu’on discute sexe des anges, les autres font avancer le totalitarisme et encore d’autres essaient d’y résister.

      • @Guillaume P
        Avez-vous seulement lu le livre ? Et comment ne comprenez vous pas que la défense et la promotion d’une société sans Etat soit un acte de résistance ? Concrètement, il existe aujourd’hui une partie de la population qui s’efforce de s’extraire de la tutelle de l’État avec des actions telles que l’école à la maison, la reconstitution de petites communautés dans lesquelles le mot solidarité retrouve son vrai sens, l’échange direct de biens et services. Toute personne qui soigne ses relations avec son entourage immédiat (famille, amis, voisins) est un résistant. Il faut cesser de penser qu’une chose exclus l’autre, comme le font les socialistes qui voudraient que tout le monde soit pareil (hormis eux bien sûr).

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