Pourquoi la vraie charité ne peut s’épanouir qu’avec le capitalisme

Les socialistes et les progressistes ont tort d’affirmer que le capitalisme est intrinsèquement cupide.

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Pourquoi la vraie charité ne peut s’épanouir qu’avec le capitalisme

Publié le 28 septembre 2023
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Par Axel Weber.

Les progressistes et les socialistes ont réussi à s’emparer de la morale grâce à une propagande efficace. Ces ultracrépidaires moralisateurs se posent en champions de la charité en raison de leur soutien à la redistribution économique et à l’État-providence. Et ils condamnent le capitalisme pour avoir encouragé la cupidité.

 

Remettons les pendules à l’heure

Le capitalisme est le seul système économique (si la liberté de posséder et de vendre des biens peut vraiment être appelée un système) où la vertu de la charité s’épanouit. En outre, la charité ne peut même pas exister dans le paradigme progressiste-socialiste. La véritable charité ne peut exister que dans le contexte de la propriété privée.

Un aspect essentiel de la charité est le sacrifice de soi. La charité peut prendre la forme de dons et de bénévolat. Dans ce cas, le donateur sacrifie de l’argent, des biens ou du temps, qui auraient pu être utilisés à son profit.

C’est le contraire que proposent les socialistes et les progressistes.

Au lieu de se sacrifier, ces bien-pensants « sacrifient » les ressources d’autrui et se prétendent charitables. Ce serait comme si une église demandait de la nourriture pour aider les sans-abri et que je « sacrifiais » la nourriture de mes voisins en dévalisant leur garde-manger.

Comme l’a expliqué Murray Rothbard, « il est facile d’être ostensiblement compatissant lorsque d’autres sont obligés d’en payer le coût ». En obligeant les contribuables à aider les nécessiteux, les socialistes et les progressistes évitent l’abnégation qu’exige la charité.

Si un pickpocket vole Pierre pour donner à Paul, il n’est pas charitable. Pierre ne l’est pas non plus, car il n’a pas eu le choix. La liberté de choisir d’aider ou de ne pas aider est une condition préalable à une véritable charité.

Pour Rothbard :

« La vertu et la moralité exigent la liberté de faire le bien et le mal. S’il n’y a pas d’autre choix que de faire le bien, il n’y a ni moralité ni vertu. »

Il est intéressant de noter que si le don obligatoire est charitable, les progressistes et les socialistes ne devraient-ils pas admettre que les riches (qui paient le plus d’impôts) sont les personnes les plus charitables de toutes ? En outre, la nature coercitive de la « charité » socialiste et progressiste détruit la motivation d’aider les autres.

Comme l’a écrit Frank Chodorov :

… Nous qui n’avons pas le droit de posséder n’avons certainement pas le droit de donner, et la charité devient un mot vide de sens ; dans un ordre socialiste, personne n’a besoin de penser à un voisin malheureux parce qu’il est du devoir du gouvernement, seul propriétaire, de s’occuper de lui…

 

Charité et capitalisme, progressisme et socialisme

C’est pourquoi les dépenses publiques ont tendance à supplanter les dépenses et les investissements privés.

Les économistes appellent ce phénomène l’éviction. Par exemple, l’essor de l’État-providence a évincé la charité privée.

Un rapport de Citigroup indique :

« Dans les pays où les dépenses publiques sont plus élevées, on a le sentiment que toute dette envers la société a été remboursée par le biais de la facture fiscale d’un particulier ou d’une entreprise. Dans les pays où les dépenses publiques sont moindres, on a davantage l’impression d’être redevable de quelque chose ».

D’aucuns pourraient affirmer que les pays dotés d’un État-providence plus généreux sont suffisamment en mesure d’accomplir la tâche de protection sociale.

Cet argument traite les dépenses privées et publiques comme des équivalents, alors qu’elles ne sont pas directement comparables.

Dans une étude de 2007, James Rolph Edwards souligne :

« On estime que les organismes publics de redistribution des revenus absorbent environ deux tiers de chaque dollar budgété en frais généraux, et dans certains cas jusqu’à trois quarts de chaque dollar… En revanche, les frais administratifs et autres frais de fonctionnement des organismes caritatifs privés n’absorbent en moyenne qu’un tiers ou moins de chaque dollar donné, ce qui laisse les deux tiers restants (ou plus) à la disposition des bénéficiaires ».

Pourtant, la situation est encore pire que cela.

En utilisant une estimation du coût imposé par la fiscalité, M. Edwards constate qu’il faut taxer près de 5 dollars pour chaque dollar de prestations. Non seulement les personnes soumises à cet impôt ridiculement inefficace sont dissuadées de travailler, d’épargner et d’investir, mais les bénéficiaires de l’aide sont également découragés d’être productifs.

Comme le souligne Edwards de manière poignante :

« Dans une expérience minutieuse, James Andrioni (1993) a estimé que 71 cents de contribution caritative privée sont évincés pour chaque dollar taxé et budgétisé pour l’aide gouvernementale… En raison de cette compensation, ainsi que de la baisse des revenus du travail due à la réduction du temps de travail des bénéficiaires de l’aide, du coût en ressources de la bureaucratie administrative, et des autres coûts des transferts de revenus obligatoires évoqués ci-dessus, les programmes du gouvernement fédéral pourraient en fait avoir augmenté le niveau de pauvreté et généré une classe dépendante de bénéficiaires de l’aide. »

Si ces arguments concernent la position progressiste de l’État-providence, qu’en est-il de la position socialiste ?

La Chine est l’exemple évident des pays socialistes.

Pour démontrer de manière éclatante à quel point le socialisme en Chine a été destructeur de la vertu individuelle, il suffit de se rappeler qu’en 2011, une fillette de deux ans a été renversée par une camionnette, qui s’est arrêtée un instant avant de l’écraser lentement une deuxième fois. Aucune des personnes présentes ne l’a aidée alors qu’elle se tordait de douleur. En conséquence, elle a été à nouveau renversée, cette fois, par un camion. Pendant sept minutes supplémentaires, personne n’a aidé l’enfant de deux ans.

En raison de ce manque de moralité publique, le Parti communiste chinois a pris le rôle de parent. Le Parti affiche des panneaux avec des messages tels que « une société civilisée commence par vous et moi ». Il diffuse des publicités télévisées expliquant aux parents qu’il est de leur responsabilité d’enseigner à leurs enfants un comportement civilisé.

Leland M. Lazarus explique :

« Xi Jinping essaie d’utiliser l’État de droit comme base des principes moraux en Chine. Une publicité télévisée montre une petite fille qui étudie, un jeune homme qui nage et un vieux couple qui se tient la main. Le narrateur dit d’une voix masculine apaisante : « Je serai toujours à tes côtés ». La jeune fille lève les yeux au ciel. Je te protégerai toujours. Le jeune nageur lève les yeux. Tu peux toujours avoir confiance en moi… à la fin, l’écran devient noir et deux caractères apparaissent : fa lu 法律. La loi ».

Ce n’est pas vraiment le modèle d’une société charitable. Comme nous l’avons souligné plus haut, la véritable charité exige la liberté de choix. La méthode du planificateur central, tant dans la vision socialiste que progressiste, supprime l’interaction individuelle qui est essentielle à la formation et à l’édification des mœurs du peuple.

 

Charité et liberté

La charité sous le capitalisme est authentique, car le donateur sacrifie volontairement sa propre richesse. La soi-disant charité sanctifiée et recherchée par les socialistes et les progressistes est tout le contraire. Sous une façade de charité, ils plaident pour la tyrannie et le contrôle – comme si c’était la solution la plus évidente, et que tous ceux qui s’y opposent sont irrémédiablement mauvais – justifiant leur pouvoir par l’excuse qu’ils aident les autres.

Recevoir un chèque par la poste d’un bureaucrate lointain que l’on ne connaît pas, avec de l’argent prélevé sur tout le monde et distribué avec indifférence, est loin d’être la même chose que d’interagir avec les individus qui vous aident.

Cela explique pourquoi Meina Cai et al. (2022) estiment que :

« Le lien entre l’individualisme, le capitalisme et le bien-être collectif est plus complexe que ne le pensent les détracteurs du capitalisme. Nous avons constaté qu’au lieu de contribuer à un comportement antisocial, l’individualisme contribue à un comportement prosocial et sans doute à une amélioration morale ».

Prenons l’exemple de mon ami Timmy, qui a récemment terminé une course à pied à travers le pays afin de collecter des fonds pour une cause qui lui tient à cœur. Timmy a été capable d’associer sa passion et sa volonté de faire quelque chose de bien d’une manière qui n’est possible que dans une société où l’individu se sent responsable de rendre le monde meilleur.

Comme indiqué précédemment, pour être charitable, il faut sacrifier volontairement quelque chose qui vous appartient, ce qui présuppose la propriété privée. Par conséquent, la charité se manifeste davantage dans un régime de propriété privée totale, c’est-à-dire le capitalisme. Cela implique également que plus on accumule, plus on est capable de se sacrifier pour la charité. Il est bien connu que les pays capitalistes sont plus riches que les pays non capitalistes, et donc capables d’être beaucoup plus philanthropiques. Il est donc logique que le fait de devenir plus capitaliste se traduise par une plus grande philanthropie.

 

Conclusion

Contrairement aux socialistes et aux progressistes, le capitalisme et les capitalistes ne sont pas intrinsèquement cupides.

Comme le note Edwards :

L’envie est un motif humain puissant qui existe tant qu’existent des différences de revenus de quelque nature que ce soit au sein de la population, et qui existeraient même si le revenu moyen était si élevé que pratiquement personne ne tomberait en dessous d’un niveau absolu et défini de revenu de pauvreté (Schoeck 1966).

Comme Dan et moi-même l’avons déjà écrit, le socialisme est l’Évangile de l’envie. Son proche cousin, le progressisme, est affligé du même vice. Dans le capitalisme, il n’y a pas de vice inhérent. Les péchés qui se manifestent dans le capitalisme ne peuvent être imputés au « système », car ils ne sont pas propres au capitalisme, mais plutôt le produit de la nature imparfaite de l’humanité.

L’individu ne peut pas être transformé de force en un saint charitable. Il ne peut que s’améliorer et devenir plus charitable dans la liberté inhérente au capitalisme.

Sur le web

 

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  • Bel article : bravo pour l’emploi du mot rare d’ultracrépidaire : avez vous lu Pline ? le terme sophiste aurait convenu, Pline connaissait certainement Platon : le terme charité vient du grec charis, la grâce : Xénophon est le grand théoricien de la charis, et l’un des premiers a avoir réfléchi sur l’économie : oikos et nomos : il n’y a pas d’économie sans charis : toutes deux sont des pensées de l’échange : la charité : quand ta main gauche ignore ce que fait ta main droite : elle doit demeurer secrète, non exposée, hors des domaines du mimetisme, donc hors des champs et du capitalisme et du socialisme

  • « Le sacrifice de soi. »je ne dirais pas ça..
    aider son prochain est une action qui plait.. à dieu si on croit..
    donc on en retire un profit.
    mais bon..

  • Je trouve que cet article est très intéressant. Je suis perplexe, la démonstration est puissante, et pourtant, elle ne correspond pas complètement à ce que j’observe.
    En réalité, je ne suis pas certain que l’on puisse comparer capitalisme et socialisme. Il n’existe que des système capitalistes ornés avec plus ou moins de redistribution. Même la Chine a passé le pas. Il y a le système économique et le système politique qui se mêlent. Les usa sont bien capitalistes mais avec un système politique tournant, c’est à dire que les dirigeants vont modifier le cap régulièrement sur ce qui concerne la redistribution. La Chine est capitaliste mais le système de redistribution est toujours dirigé par un même groupe.
    J’observe qu’il y a des pauvres de chaque côté et que la charité ne fonctionne pas vraiment. Les occidentaux ont inventé les fondations pour faire du business de la charité, et la Chine, je ne sais pas, ce n’est pas très clair. Certains pays laissent la pègre s’occuper de charité.
    Mais finalement, aucun n’arrive à ce que la charité soit réellement un don, sans attendre de retour donc. J’en conclu que la charité n’a rien à voir avec un système, ni politique ni économique.

    • C’est quoi, une redistribution qui fonctionne ? Ou d’ailleurs une charité qui fonctionne ? Il n’y a que pour l’entraide que je vois très bien comment ça peut fonctionner.

  • Partout je ne vois que de la cupidité.
    Le socialiste est surtout disposé à donner l’argent des autres.
    « Si un voleur aide un pauvre avec le butin de son vol, nous ne devons pas appeler cela charité » (Dante)
    Le capitaliste exige d’abord qu’on lui rende son pognon – give my money back – avant d’en distribuer quelques pouillèmes.
    Le socialiste a la charité discrète. Il laisse faire l’Etat.
    Le capitaliste la joue ostensible. Il veut que ça se sache. Que sa vertu soit payante. C’est un fanfaron. S’il écrit un article sur le sujet, il fera tout pour démontrer que sa charité à lui est la plus noble.
    « Charité hypocrite qui donne six sous pour avoir vingt francs de gratitude » (Jules Renard)

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