Abaya : un dilemme pour les libéraux

La récente interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires soulève une question difficile pour les libéraux. Faut-il s’y opposer, au nom de la défense des libertés individuelles, ou devrait-on soutenir la mesure au nom du combat contre une religion politique profondément antilibérale ?

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Gabriel Attal

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Abaya : un dilemme pour les libéraux

Publié le 15 septembre 2023
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À l’orée de la rentrée des classes, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé que les élèves qui se présenteraient en abaya (ou en qamis) seraient refusés en classe.

Cette annonce a été suivie d’une circulaire adressée aux chefs d’établissement, venant trancher et mettre fin à leur embarras face à l’interprétation de la loi de 2004 sur le port des signes religieux ostensibles.

Alors que le débat déchaîne les passions depuis deux semaines, peu de libéraux se sont risqués à prendre une position définitive, hésitant entre la dénonciation de l’absurdité de la « police du vêtement » et la légitime inquiétude du développement d’une contre-civilisation illibérale en France.

 

La liberté individuelle mise à mal

La loi de 2004 était déjà suspecte vis-à-vis des libertés individuelles.

Alors que la loi de 1905 visait à garantir la neutralité de l’État et du service public, la loi de 2004 encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics est venue entamer la liberté d’expression et de culte au nom d’une vision plus « combative » de la laïcité, exigeant pour la première fois la neutralité de la part de l’usager du service public.

Certes, en France la laïcité ne se réduit pas à la loi de 1905 et relève d’un véritable état d’esprit :

« La religion c’est à la maison ».

Mais peut-on légiférer sur l’état d’esprit ? L’histoire de la laïcité, ce sont aussi de véritables lois de combat à l’encontre de l’Église. Commandées par la nécessité révolutionnaire, certaines ont eu le caractère de véritables persécutions. Ce ne sont sûrement pas des lois qu’une démocratie libérale moderne voudrait se donner. Dans son acceptation « minimale », dans la loi de 1905, la laïcité garantit que l’État et ses agents ne profiteront pas de leur autorité pour être prosélytes ou avantager une communauté particulière.

Dès lors, il est légitime qu’autant de neutralité que possible soit demandée aux professeurs. En revanche, on peut douter du fait que le port d’un voile ou d’une abaya par un ou des élèves soit de nature à influencer ses camarades, ou même à nuire à l’enseignement, dont la dégradation est une vraie préoccupation pour tous les parents.

Par ailleurs, déjà en 2004, une interrogation est apparue : comment faire la différence entre un fichu purement ornemental et un voile islamique ?

Pour limiter l’arbitraire, il a été retenu que tous les foulards seraient interdits, bien que les aficionados du bandana n’aient pas été inquiétés. Avec l’abaya, le risque d’arbitraire est plus présent que jamais. Peut-on distinguer dans le droit les robes longues, les kimonos, les abaya ? Alors que la modest fashion s’invite chez les grandes marques de vêtements, on peut craindre que la différence visuelle entre l’abaya importée du Golfe et la robe à coupe large H&M soit de plus en plus difficile à établir. Faudra-t-il aller jusqu’à interdire la pudeur ?

En résumé, l’application de cette interdiction ne peut qu’être arbitraire, et c’est mal nommer les choses que d’en appeler à la laïcité puisqu’elle vise en réalité à lutter contre une expression culturelle, ce à quoi les libéraux ne pourront pas se résoudre.

 

La démocratie libérale à l’épreuve du communautarisme

Mais nous aurions tort de fermer les yeux sur ce qu’il se joue.

Si individuellement, personne ne peut contester le droit à une jeune fille de vouloir cacher ses formes, y compris pour un motif religieux, on ne doit pas ignorer que tout cela s’inscrit dans une stratégie de subversion de la démocratie libérale par des mouvances fréristes ou fondamentalistes.

Il ne s’agit en aucun cas d’accuser les jeunes filles qui portent l’abaya d’en faire partie, mais leur perméabilité au discours de surenchère dans l’orthopraxie en fait les pions, malgré elles, d’un courant de pensée illibérale, qui veut multiplier les étendards identitaires pour banaliser sa présence et légitimer son discours.

Il est désolant que la gauche, qui se dresse contre le port de l’uniforme par crainte de l’embrigadement, accepte qu’une mouvance politique impérialiste, homophobe, sexiste et réactionnaire impose un uniforme par nature discriminant envers les femmes, et ignore la pression sociale dans les communautés alors qu’elle est si prompte à dénoncer les effets de mode quand ils sont le produit du « marketing capitaliste ».

Si l’islamisme s’accommode de la démocratie libérale tant qu’il peut retourner ses armes contre elle, elle n’a survécu nulle part où il a dominé. Dès lors, on pourrait légitimement se demander si les libéraux doivent refuser toute solution qui irait à l’encontre de leur doctrine.

Mais avant cela, je crois que nous pouvons encore tenter de penser et proposer des alternatives. Car il s’agit avant tout d’une guerre culturelle, et la seule force de la loi sera dérisoire face au discours qui crée chaque jour de nouveaux bigots.

Les libéraux ont inventé la société pluraliste, où chaque individu a le droit de construire et revendiquer sa propre identité, ses traditions, son orthodoxie religieuse le cas échéant. Sur ce principe, nous ne devons pas reculer d’un pouce, et assumer que tout mouvement identitaire, qui détruit d’abord la pluralité en son sein avant d’en faire un axe de conquête, est un ennemi.

Ce jeu de rapport de force entre les provocations islamistes et les interventions législatives ne résoudra rien.

Pire, les interdictions donnent du grain à moudre à ceux qui prêchent que notre société serait islamophobe et raciste, précipitant dans la rupture toujours plus de jeunes désabusés. Par ailleurs, combattre les manifestations religieuses, c’est ne s’attaquer qu’aux symptômes.

Or, il nous faut prendre le mal à la racine : l’islamisme, une idée qui, comme toute idée, ne peut être combattue par la loi.

Alors qu’un front anti-occidental est en train de se constituer, uni autour du modèle de la démocrature, nous devons nous interroger sur ce qui rend le discours occidental inopérant quand il faisait encore rêver le monde entier à la chute du Mur de Berlin. Nous devons réarmer ce discours et rendre notre modèle désirable et fédérateur. Nous devons réenchanter l’idée de la liberté comme source de progrès social et humain, faire entendre que la liberté individuelle n’est pas un déracinement, mais la possibilité de revendiquer des racines complexes et entremêlées pour se soustraire au conformisme du clan. Cette conviction doit en outre nous amener à interroger les fractures de notre territoire et les phénomènes de ghettoïsation.

Enfin, il y a une certaine gauche qui est largement complice de ce recul civilisationnel. Alors qu’elle se veut le fer de lance de l’égalité femme, cette même gauche avalise la modest fashion islamique comme un motif de fierté identitaire. Ce sont aussi de grandes marques comme Séphora récemment qui en font la promotion le banalisant un peu plus. Or, si chacun est libre de sa pratique à titre individuel, une pratique religieuse qui vise à invisibiliser la femme dans l’espace public n’a rien de “cool”. Nos voix devraient être unanimes.

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  • « Faut-il s’y opposer, au nom de la défense des libertés individuelles, ou devrait-on soutenir la mesure au nom du combat contre une religion politique profondément antilibérale ? »
    Aucun des deux, mon général !
    Inutile de se faire des noeuds au cerveau. C’est tout c.n. Il s’agit de l’école républicaine et laïque. Et ça ne date pas d’hier. Remember Jules Ferry.
    Et si ces mineurs, et leurs proches, adultes, qui ont une petite idée derrière la tête, réclament plus de tolérance, qu’ils sachent qu’il y a des maisons pour ça : les écoles confessionnelles.

    • « Qui vient voilée dans mon pays laïque, me verra dans le sien, sans voile et vêtue comme je le suis habituellement ! La tolérance n’est pas à sens unique. » (Michelle Obama)

    • certes mais… la question est le point de vue libéral…

      l’éducation est du ressort des parents. fondamentalement le parent accepte le règlement de l’école et le programme éducatif..

      pourquoi des établissements publics???

      l’école publique , en plus d’enseigner des trucs qui importent aux parents est supposée former des citoyens donc juste des gens approuvent et comprennent en gros la constitution et les valeurs de la république..

      comme si c’etait le problème de l’école publique et LA solution au radicalisme religieux..

      « regardez les chrétiens nous oppriment »

      • pour un liberal les écoles libres sont la règle avec des règlements et programmes approuvés par les parents ( eh oui on peut y enseigner des choses comme le créationnisme ou la terre plate..)

        la question sous jacente est…à quel moment un état ou la collectivité est elle en droit de protéger un enfant des ses parents..

        laissez certaines bonnes « âmes « gérer  » ça et vous retirerez des enfants de la garde le leurs parents pour des mauvaises opinions..

        on explique déjà) parfois aux gamins que leurs parents détruisent la planete..et que ce sont les enfants qui doivent apprendre des trucs aux parents..

        • De mon point de vue libéral, je suis tenté de vous répondre à la Mark Twain : « Il y a des gens qui, à propos de certains problèmes, font preuve d’une grande tolérance.
          C’est souvent parce qu’ils s’en foutent. ».
          Les gens font bien ce qu’ils veulent après tout. Du moment qu’ils ne viennent pas me casser les pieds.
          Et puis la liberté individuelle d’un enfant, késako ? Et puis on n’est pas en guerre contre les musulmans…
          Mais je ne suis pas que libéral.
          Je suis aussi respectueux des lois. En particulier de celles qui traversent les siècles. La loi de 1882 interdit l’irruption du religieux dans « les édifices scolaires ».
          Il m’est donc peu supportable que des enfants deviennent, à l’école, les id.ots utiles d’adultes qui veulent en découdre avec un pays dont ils détestent les valeurs. Ces enfants ont parfaitement le droit de devenir des imbéc.les ou des ingrats. Mais qu’ils le fassent sur leur temps libre.

          • la Liberté dun enfant en effet je ne dis pas le contraire je demande à quel moment ou dans quelle conditions CLAIEMET définie la la majorité ou la norme est légitime à s’opposer aux parents !!!

            et non personne ne respecte les lois loi en tant que telles… sauf à jouer sur le sens du mot respecter..

            on respecte certaines lois quand on en comprend l’esprit les autres on les subit…en mettant en balance avec les avantages de vivre dans une société policée par des lois..

            la loi de 1882 a une grosse lacune..

            comment diable interdire au fait religieux d’nteer dans les édifice scolaires.. comme si les limites du faites religieux étaient claires et définies..

            elle dit en somme qu’un crucifix est religieux…donc interdit…
            car c’est un symbole religieux..

            sauf que on le voit avec l’abaya…les symboles on les crée…après l’abaya la frange face à la raie sur le coté…come signe de ralliement?

            culture/religion…

            est ce que la date des congés scolaires et jours fériés est « laïque’?

            le fait est que la france n’a plus de culture chrétienne en ce sens ou c’est commun à tous..

  • « Peut-on légiférer sur l’état d’esprit ? » Non, ce n’est pas l’objet de la loi, par contre on a le devoir moral de juger et d’arbitrer sur l’état d’esprit au nom de l’ordre public dont on a la charge.

  • Une proche enseignante me disait : »dans la région dans laquelle j’enseigne le problème n’est pas le voile mais le ventre à l’air des filles » . Jamais le père d’une jeune fille trop légèrement vêtue n’ira menacer de mort qui que ce soit pour avoir renvoyé sa fille se changer : une différence de taille . Le voile n’est donc pas qu’un voile . Le voile c’est aussi : pas de piscine , et quelquefois pas de sport scolaire . Bref osons les mots : une ségrégation. On ne mange pas pareil , on ne se vêt pas pareil , on ne veut pas pratiquer certaines activité etc . Est on prêts à accepter la ségrégation sur l’autel du dieu libéralisme ? C’est une vrai question aux libéraux puristes. Parce que qui protéger ? La liberté de l’adulte ségrégationniste ? Ou celle de l’enfant né dans le ghetto et qui ne peut en sortir ?

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    • Bien vu Val. Une ségrégation plus ou moins explicite sous couvert de pseudo liberté/choix personnel.

    • non…..ni l’un ni l’autre ne sont EN SOI des problèmes…

      le problème est le non accord entre parents et établissement…. que les parents « subissent un règlement au lieu de l’accepter totalement..

      ventre nu et abaya sont le symptôme d’une société qui a explosé. ou l’idee de la décence de l’immoral n’est plus partagé par une large majorité..

      l’école na pas pour vocation de mouler les idées concernant la décence mais les idées relatives aux valeurs républicaines.. l’habillement décent est arbitrairement décidé par la loi et concerne juste les lieux publics..c’est ingérable quand le société est divisée sur le plan des moeurs..

      donc les gosses de nudistes vont dans des écoles nudiste et les gosses de gens prudes vont ailleurs..

  • L’examen d’entrée en 6e résolvait ça très bien.

  • Dans l’esprit de la loi 1905, c’est l’état qui est neutre et garant de la liberté religieuse. Les manifestations religieuses extérieures aux lieux du culte ne sont pas interdit mais du ressort du rôle de police du maire.
    Donc tout signe religieux est autorisé sauf trouble à l’ordre public.
    Pour tout bon libéral, ce qui ne nuit pas à autrui est libre.

    • Sans doute, mais les mœurs n’entrent pas strictement dans le domaine religieux. Reste à établir, si des mœurs nationales particulières doivent être prépondérantes. La loi de 1905 a fait fi de l’Histoire et n’a pas eu d’autre but principal que de s’approprier les bâtiments sous contrôle de l’Église (seule cible réelle) et d’écarter toute opposition politique à vues religieuses. Reste donc à savoir si elle sera aussi stricte sur tous les fronts.

  • La vision de Generation Libre: angélisme et/ou esprit de Münich?
    Bravo pour la citation de Michèle Obama dans un des commentaires…

  • D’un point de vue légal, jusque 18 ans un homme ou une femme n’est pas considéré comme responsable. On considére qu’ils dépendent des adultes, parents ou enseignants. Donc, à partir de là ce n’est pas aux enfants de décider mais bien aux établissements scolaires.

    C’est je suppose pour ca qu’il y a une différence entre le lycée et l’université où tout est permis.

    Maintenant, à tous les fans de l’abaya, je suis un peu tenté de leur dire « et si on autorisait des tee shirts avec des croix celtiques ou des svaztika ? ». Et si on autorisait la mini jupe ou le top less ?

    La liberté c’est magique. Il peut se passer n’importe quoi. Les islamistes grandissent en France ou en Europe parce qu’il y a toujours eu une lutte contre les nationalistes et que les socialistes ont toujours gagné. Or l’extreme gauche est tres largement complaisante avec les islamistes.

    Pourquoi donc parler de libéralisme dans un monde socialiste ?

  • toute cette histoire permet de ne pas parler du reste (qui est catastrophique).

  • je ne vois pas bien où est le dilemme, et je ne comprends même pas qu’on se pose la question. Les accoutrements islamiques ne dépendent pas du choix de celles (et même ceux, pour le qamis) qui les portent, ce ne sont pas des caprices de la mode. Ce sont les signes ostensibles d’une volonté de conquête d’un système politico-religieux théocratique et totalitaire, dont les fondements sont en opposition totale et frontale avec la Constitution et les lois françaises. Il y a donc lieu de les interdire. En passant, on peut observer que les tenants de ce système sont par nature tous des hommes, puisque les femmes y sont tenues pour quantité négligeable. Et qu’ils envoient en première ligne des enfants et des adolescentes, ce qui pour moi les décribilise, car ils montrent ainsi leur lâcheté et leur hypocrisie.

    • Entièrement d’accord avec vous.
      Les gens qui utilisent le mot « liberté » pour défendre l’extrémisme islamique, car l’abaya et le voile n’ont aucun caractère obligatoire pour les musulmans, sont les id.ots utiles de la méthode de ces extrémistes, qui consiste à utiliser nos lois et esprits démocratiques pour prendre le pouvoir, qui leur permettra ensuite d’imposer leur charia qui s’assiéra sur la « liberté ». Je serais expdr si ce n’était pas aussi grave.

  • Très bon article merci.
    Ce qui rend le discours occidental inopérant est juste le fait que pour les extrémistes islamiques le mode de vie occidental est une hérésie. A eux les femmes soumises ne quittant pas la maison, offertes dès leur plus jeune âge, à disposition et s’occupant de toute l’intendance.
    Pourquoi voulez-vous qu’ils y renoncent ?

    • @Lauranne

      Merci en effet pour cet excellent article qui présente objectivement certains problèmes sociétaux actuels.

      « Le mode de vie occidental une hérésie » ????

      Pas forcémment en constatant les demandes toujours croissantes de candidats à l’exil dont certains n’ont jamais pu imaginer leur vie durant, ne serait-ce qu’une seule seconde, la fameuse citation connue sous nos climats :

      « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire »

      Il est vrai que les civilisations peuvent être mortelles, comme le lançait Paul Valery au début du XXe siècle,de même que les exemples de tolérance issus des lumières ayant permis d’instaurer la liberté d’expression et nos valeurs républicaines souvent attaquées dans un contexte mondialisé inédit, faut-il le rappeler ?

  • « La religion c’est à la maison ».
    Non. La religion est un fait social. La laïcité c’est la garantie que l’Etat ne favorise ni ne défavorise aucune religion. Les lieux de culte sont dans l’espace public, ainsi qu’une multitude de signes religieux. Nombre de manifestations religieuses se font dans l’espace public. Beaucoup d’artistes ont été et sont encore inspirés par la religion. Vouloir cantonner la religion a l’espace familial ce n’est plus de la laïcité, c’est de l’athéisme militant.

    • Quand un artiste réalise une oeuvre dans l’espace public, aussi religieux le sujet en soit-il, c’est de l’art, pas de la religion.

      -1
      • Contresens. Quand ces oeuvres d’art ont été réalisées hier (1), elle l’ont été pour exalter la religion et placées là où elles sont parce que personne ne concevait la notion même d’espace public.

        • (1) parce qu’aujourd’hui, l’art dans l’espace public c’est un plug anal géant.
          O tempora, o mores.

        • Une oeuvre d’art dans l’espace public réalisée pour exalter la religion plutôt que mettre l’artiste en valeur, éventuellement auprès des autorités religieuses, je veux bien y croire si l’artiste reste anonyme, et encore… Ma famille profondément athée a restauré pas mal d’édifices religieux après la guerre, cathédrales, abbatiales, abbayes, etc., motivée par leur architecture et non par leur destination. Même les artistes subventionnés modernes ne font pas leurs plugs anals (anaux ?) pour exalter le ministère de la culture qui les paie (hélas ?) mais pour se mettre en avant.

          • L’exemple de la restauration de Notre Dame a montré que le concept de conservation d’un art séculaire, fût-il sacré, était considéré avant tout comme un patrimoine de l’humanité,un héritage culturel inaliénable,au delà de tous les clivages et croyances.
            Un autre exemple : Celui de la destruction des statues géantes de bouddhas,vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyam en 2001 par les talibans au pouvoir,qui avait suscité beaucoup d’émotion au niveau mondial.
            N.B. : Les œuvres artistiques de qualité restent impérissables et traversent les millénaires.
            (À cet égard,les arts modernes et contemporains n’ont pas encore fait leurs preuves)

        • En effet, l’art religieux a une portée qui dépasse la simple figuration. On a dit par exemple que les sculptures ont été dans nombre de croyances de véritables livres ouverts.

  • Merci pour cet article.
    Une loi de plus ne résoudra rien. Après l’abaya, ça sera autre chose.
    De mon point de vue, ces personnes qui veulent imposer un mode de vie étranger à la société française ne profitent que d’une situation où le peuple français ne s’aime plus. Comment respecter des personnes qui n’ont plus de fierté ? Comment « s’assimiler » à un peuple qui n’a plus de valeurs ?
    Le seul moyen de faire en sorte que la jeunesse musulmane puisse trouver des points communs avec le reste de la population, consiste à rendre notre modèle attractif, qu’on ai envie de l’intégrer. Et ce n’est pas en lançant des injections et imposant des lois.
    Il faut donc revenir à « qu’est-ce qui me fait envie » ?
    Le libéralisme respond à ça.
    Devenez responsable, comptez sur vous même, créez votre réseau, connectez-vous à d’autres personnes pour réaliser vos projets.
    Ce qu’on propose aujourd’hui est de vivre au dépend des autres, d’être dépendant d’un état impersonnel qui ne peut faire que des promesses non tenues. Bref, rien d’attirant. Contrairement à ce qu’on pense, c’est la difficulté qui fait envie et rend humble et non la facilité apparente.
    Tant que le socialisme sera la norme, nous n’en sortirons pas.

  • Avatar
    Dr Guy-Andre Pelouze
    16 septembre 2023 at 15 h 45 min

    Ouvrir notre réflexion à la liberté d’enseignement.
    L’État Français règne sur les écoles dites publiques en édictant des règles, c’est l’équivalent du règlement intérieur des écoles dites privées, encore faut il distinguer les écoles sous contrat des autres (https://www.ec75.org/recommandations/signes-religieux-dans-etablissement-catholique/). Il est difficile de contester qu’il faille une règle. En revanche la liberté individuelle c’est celle d’aller dans l’école de son choix et non de semer le désordre dans un établissement par prosélytisme.
    Ce que l’État appelle la laïcité à la Française est lié à une histoire qui est celle de l’affrontement avec l’Église catholique. Or le futur de l’histoire de France dépend fortement des flux migratoires. Il n’est pas improbable qu’à l’avenir les représentants politiques reviennent sur cette conception de la laïcité mandés par une majorité électorale d’authentiques nationaux.
    C’est pourquoi la liberté individuelle d’enseignement n’est pas garantie par ces lois successives qui ne sont que des barrières déguisées à la montée de l’islamisme. La liberté d’enseignement ne peut se réaliser que par le développement des écoles libres (ce qui n’est pas le cas des écoles sous contrat) c’est à dire une forme de choix économique de l’institution scolaire (chèque enseignement) et le droit irréfragable (c’est à dire constitutionnel) d’enseigner ses enfants à la maison. Or c’est loin d’être le cas, qu’il s’agisse de l’utilisation de la part des prélèvements obligatoires pour choisir une école libre ou bien de l’école à la maison qui est totalement au gré de l’État et de surcroît discriminée (par exemple l’école à la maison ne donne pas droit à l’Allocation de rentrée scolaire).
    Ces considérations sont importantes d’abord pour les enfants car l’effondrement de l’efficience de l’enseignement public ne sera pas résolu par des plans ou de l’argent mais par l’école libre quelle que soit la confession religieuse.

  • Pour être bref … Polémique sur le port de l’abaya !
    A partir du fait que :
    – l’abaya étant dans la très grande majorité des situations considérées comme un vêtement NON religieux.
    – le port du voile couvrant les cheveux n’apparaît pas, selon la très grande majorité des savants musulmans, dans le Coran mais plutôt une sorte de « châle » couvrant les épaules et la poitrine des femmes musulmanes.
    On doit considérer que :
    – toute femme portant une abaya seule ne fait pas du prosélytisme islamiste.
    – toute femme portant à la fois une abaya et un voile fait volontairement du prosélytisme islamiste.
    Quant aux femmes qui argumentent qu’elles portent ces vêtements pour des raisons de pudeur et/ou cacher leurs formes « disgracieuses » on doit leurs faire remarquer qu’elles n’ont qu’à porter un vêtement ample (par ex. une abaya) sans le voile. Qu’elle sera leurs réactions ? 😉

  • Désolé mais la question de l’abaya à l’école n’est pas un dilemme pour les libéraux car l’application du principe libéral de base, chacun fait tout ce qui lui plaît avec tout ce qui lui appartient et rien que ce qui lui appartient, élimine ce type de question. Il transforme un pseudo « problème », créé par les hommes de l’État, en non problème. En permettant à chacun de créér des établissements d’enseignement, chaque paire parents peut choisir celui qu’ils estiment le plus apte à permettre l’épanouissement de leur enfant (des parents peuvent fort bien choisir des établissements différents pour leurs enfants en fonction de leurs personnalités), ou ne pas en choisir du tout en enseignant eux-mêmes à la maison par exemple. Dans une société libérale, il y aurait toute sorte de combinaisons de choix possibles, comme des écoles où l’abaya est obligatoire, d’autres où elle est interdite et d’autres où on s’en fout (mais aussi, et bien plus important à mon sens, choix sur les rythmes scolaires, la durée et le positionnement des vacances, les méthodes d’apprentissage, la pédagogie, les matières et leurs contenus, la part du sport, la part des activités manuelles et techniques etc.). Comme ces établissements d’enseignement ne pourraient exister qu’avec l’accord de leurs clients financeurs volontaires, les meilleures méthodes et les meilleurs compromis finiraient rapidement par émerger. L’article illustre par ailleurs fort bien comment la gestion centralisée de l’enseignement par l’État engendre des « problèmes » inextricables puisque les décisions prises sont sensées s’imposer à tout le monde, ce qui ne satisfait personne, sauf ceux qui adorent imposer aux autres leur volonté par la force et sont, de ce fait, en conflit permanent avec les autres, les volontés cherchant à s’imposer n’étant pas les mêmes. Loin d’attiser les divisions favorables à tout pouvoir, les libéraux doivent se servir de cette question, mise en avant par les hommes et les femmes de l’État pour diviser la population, pour montrer l’infinie supériorité des solutions libérales sur les sociétés étatique. Pour critiquer de façon cohérente le socialisme il faut d’abord s’extraire de ses prémices.

  • La liberté individuelle n’a pas de sens fort dans une société dite libérale où ne sont acceptables que les libertés qui conviennent à la pluralité. C’est ce qu’on appelle les us et les coutumes, et plus succinctement, les droits coutumiers d’un peuple. Or, pour le cas qui nous occupe, il ne s’agit même pas d’une liberté individuelle mais d’une attitude partisane concertée, qui pourrait présenter un aspect de nuisance. Mais un peuple garde toute latitude d’abandonner sa civilisation.

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