Restos du cœur : l’État n’a pas à nourrir les Français !

Pour répondre à la crise que traverse les Restos du cÅ“ur, le gouvernement a annoncé une aide de 15 millions d’euros. Or, la dépendance à la solidarité publique affaiblit la solidarité privée.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 4

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Restos du cœur : l’État n’a pas à nourrir les Français !

Publié le 9 septembre 2023
- A +

Par la rédaction de La Nouvelle Lettre.

 

Fondée par Coluche et ses amis en 1985, Les Restaurants du cÅ“ur a acquis depuis lors sympathie, réputation d’une aide spontanée auprès de la population française. On estime que l’association distribue actuellement un tiers de l’aide alimentaire apportée aux personnes dans le besoin. Depuis une émission passée sur TF1 dimanche soir (ce qui prouve le sérieux de l’affaire) le financement des Restos du cÅ“ur est d’une actualité sociale et politique sans précédent.

 

Le président de l’association, Patrice Douret, a évoqué un « trou d’air » immédiat de 35 millions d’euros, de nature à réduire drastiquement les aides dispensées l’hiver prochain. Immédiatement, la ministre des Solidarités publiques Aurore Bergé (naguère présidente de l’Assemblée nationale) a promis une aide de 15 millions d’euros.

Patrice Douret a expliqué le drame actuel par trois causes :

  1. L’inflation a renchéri les denrées alimentaires
  2. Les Français ont moins donné, du fait de la cause précédente
  3. Le nombre de personnes dépendantes des Restos a augmenté

 

Une réaction immédiate a fait grand bruit : celle de la famille de Bernard Arnault, qui fait un don de 10 millions d’euros.

Comme il fallait s’y attendre dans notre pays où tout est politisé, l’affaire a vite dégénéré.

Alexis Corbière (député LFI) a tout de suite réagi à cette annonce de la famille Arnault : cette somme représente 0,004 % de sa fortune, elle devrait payer bien plus d’impôts. Au cours d’une émission de LCI ce matin, le délégué pour Paris des Restos a longuement insisté sur l’origine du nombre croissant des clients des Restos du cÅ“ur : les salaires ne sont pas à la hauteur, le patronat n’en veut pas, on a réduit l’indemnisation du chômage, le gouvernement ne paie plus le minimum vital.

Pascal Perri, journaliste dont l’indépendance est reconnue de tous, et qui a heureusement des réflexes libéraux, est sorti de ses gongs :

« Ce n’est pas à l’État de nourrir les Français ».

En effet, c’est en URSS que le peuple attendait des heures pour obtenir son pain quotidien, et sans aucune certitude. Nous en sommes arrivés à un tel point d’indigence intellectuelle qu’il paraît normal que l’État prenne en charge tous les malheurs du pays. Ce n’est plus une intervention ponctuelle, c’est un principe : défense de vivre sans l’État.

Pascal Perri a également réagi brutalement lorsque l’économiste Loïc Chalmel est venu expliquer que le prix des carburants dépendait du prix mondial (Brent) actuellement en hausse. Il a précisé que les deux tiers du prix à la pompe représentent la taxe sur les produits pétroliers décidée par l’État, et pas seulement l’OPEP – bien qu’il s’agisse d’un odieux cartel qui tient le monde entier en otage. Et l’impôt rend l’usage de l’automobile trop onéreux pour les ménages modestes éloignés des villes : ce sont eux qui payent l’addition.

Finalement, la grande affaire est celle des « solidarités publiques », tellement importantes pour les politiciens qu’un ministère leur est dédié, aussi justifié que celui de la Ville, de la Transition écologique, etc.  La droite a pratiqué ce jeu aussi bien que la gauche.

 

Dans un pays libre, la solidarité est une affaire privée

Les solidarités publiques finissent par tuer les solidarités privées, pour deux raisons.

Premièrement, le financement des solidarités publiques résulte de l’impôt, privant ainsi les Français ordinaires des moyens pour aider les personnes à secourir (même si les milliardaires ont encore de quoi être mécènes).

Deuxièmement, nombreux sont ceux qui considèrent que la solidarité fait partie des attributions de l’État, et qu’ils n’ont plus à s’en occuper.

Or, les libéraux savent que l’esprit de partage est présent chez la plupart d’entre nous.

D’ailleurs, depuis l’annonce des Restos du CÅ“ur, les dons affluent de façon spectaculaire, et les 35 millions de déficit seront facilement comblés, les Français étant généreux. On compte sans doute des mécènes parmi eux, mais des dons très nombreux affluent pour des associations caritatives. Certaines parmi elles sont très actives : Secours Catholique, Secours Populaire ; d’autres, comme le Lions club, le Rotary club, ou autres) collaborent avec les Restos du cÅ“ur. Il y a aussi la solidarité familiale, le partage amical, bref toutes les occasions de pratiquer et démontrer l’amour du prochain. Nombreuses sont les religions qui encouragent la charité.

Mais les marxistes, étatistes et laïcistes préfèrent les « droits sociaux » aux dames patronnesses.

« Solidaire si je le veux », a écrit Alain Laurent1. Il n’est de solidarité que personnelle, il n’est de partage que volontaire.

Sur le web

  1. Solidaire si je le veux Alain Laurent, éd. Hachette 1987
Voir les commentaires (25)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (25)
  • Ce don de l’état est profondément méprisant. Quelle aubaine de stimuler une solidarité collective quand on est incapable de maintenir un cadre où tout le monde peut s’épanouir.

  • Les restos du coeur sont clairement un échec, puisqu’ils ont été créés pour réduire la misère et que le nombre de bénéficiaires augmente au contraire. L’affirmation selon laquelle ce serait encore pire sans est parfaitement gratuite.
    “Le taux de pauvreté dans le monde a reculé de façon spectaculaire au cours des 30 dernières années.” (Banque mondiale)
    “Le taux de pauvreté remonte en France depuis le début des années 2000.” (Centre d’observation de la société)
    Tout est dit.

    • Je ne pense pas que le but des restos du cÅ“ur est de réduire la misère et la dépendance alimentaire. L’objectif (de Coluche en tout cas) est bien plus terre à terre: permettre au bénéficiaire de vivre un autre jour.
      Rappelons que cette initiative vient du fait que Coluche a été dégouté par Francois Mitterand. Il pensait qu’élire un socialiste changerait les choses pour les gens de basse condition (dont il faisait partie), et a vu que ce n’était pas le cas. Il a décidé de prendre lui même les choses en main.
      Le CROUS a été créé par des mécènes privés pour aider les étudiants. Ensuite, il a été nationalisé de force, et il est devenu la machine infernale d’aujourd’hui. Je pense, malheureusement, que c’est le futur des restos du cÅ“ur.

      • “Ils ont pour but « d’aider et d’apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l’accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu’à toute action contre la pauvreté sous toutes ses formes ».”
        Manifestement, les intentions ne se limitent pas à des repas gratuits, mais les résultats, si. Coluche, comme beaucoup, pensait que les bonnes intentions suffisent à garantir le succès. Il n’était pas capable de gérer ses finances personnelles, mais ça ne l’a pas empêché de croire que pour les restos, ça ne serait pas pareil. Un socialiste typique, aveugle aux réalités.

    • Ben vvrrai !!!! La vraie réussite des restos du cÅ“ur serait de ne plus avoir besoin d’exister…..!!!!

    • ils ont pas été créés pour supprimer la misère mais juste pour nourrir des pauvres me semble t il..

  • “l’État n’a pas à nourrir les Français !”

    A partir du moment où c’est lui qui les affame volontairement, c’est discutable 🙂

  • Il faudrait demander à Alexis Corbière combien de son indemnité de député de 7000€ / mois (ce qui le fait rentrer dans la catégorie des riches en France), il donne pour les pauvres. Bizarre qu’aucun média ne pose cette question à nos gauchistes mais stigmatisant B. Arnaud pour son don.

  • Coluche avait compris, au moment de la création des Restos du coeur, que c’était les plus petits revenus qui donnaient à ce type d’assoces.
    Il s’est donc arrangé pour que la fiscalité de ces dons soit plus favorable que la normale.
    C’est la loi Coluche.
    L’Etat ainsi finance et incite à financer la nourriture aux plus démunis.
    Voyons le cas des gros revenus maintenant. Eux aussi sont aidés par l’Etat. Grâce au PLF qui taxe à “seulement” 30 % (IR + CSG) les revenus mobiliers. L’objectif est tout aussi noble : favoriser les investissements dans les entreprises (actions ou obligations).
    Garello et Cie, anonyme auteur de cette vilenie, n’observerait-il la vie que d’un seul oeil ?
    Garello et Cie, qui a à coeur de faire rayonner le libéralisme, devrait se rappeler la boutade de Coluche :
    “Maintenant, j’ai trouvé une combine : je milite !
    A chaque fois que je prends le taxi, je donne pas de pourboire, et j’lui dis :
    – “Vous vous rappellerez, hein ? …
    J’suis du RPR !”

    -4
    • l’Etat n’aide pas, il prend un peu moins.

    • L’objectif du prélèvement à 30% sur les revenus mobiliers est de ponctionner le maximum possible sur la fructification ultérieure d’argent qui a déjà subi l’impôt. 30% est un compromis entre l’avidité de Bercy et le seuil d’exil des productifs. Coluche pour l’importation des improductifs, nos ministres pour l’exportation des productifs, tout le monde pédale dans le même sens sur les vélos-dadas de la Borne.

  • “l’origine du nombre croissant des clients des Restos du cÅ“ur : les salaires ne sont pas à la hauteur, le patronat n’en veut pas, on a réduit l’indemnisation du chômage, le gouvernement ne paie plus le minimum vital.” C’était vrai lors de la création des restos. Maintenant, la majorité de l’aide va aux immigrés illégaux, dont le nombre explose …

  • Depuis des années les restons du cÅ“ur devraient être fermés si l’état faisait correctement son travail au lieu de pauperiser les Francais et de participer activement à leur précarité.

  • Euh.un état n’a pas pour charge légitime pour un libéral de faire du “social” autre nom de la redistribution..

    cette aide est un point de détail.

  • En France, les associations caritatives servent principalement à ne pas utiliser ses aides sociales pour ce qui est essentiel. Le sport national dans ma ville c’est de claquer ses aides mensuelles en 2-3 jours (en alcool, drogues…). Et de mendier s’il y a besoin de racheter de la drogue après le 7 du mois. Pas besoin de consacrer ses aides à l’achat de nourriture, puisqu’il y a les associations caritatives. On est en France, il y a tout, dans le pire des cas on est au RSA. Ce n’est pas vrai qu’une partie de la population a faim, ce n’est pas ce que je constate autour de moi.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Suite de notre recension, après les leçons 1, 2 et 3 sur le capitalisme, le socialisme et l’interventionnisme… L’inflation

Cette quatrième leçon porte pour l’essentiel sur l’idée de création monétaire. L’histoire se répète et a montré depuis longtemps, notamment lors de l’épisode de la découverte des réserves massives d’or et d’argent en provenance d’Amérique au XVIème siècle, à quel point la quantité de monnaie ou l’émission massive qui en est faite est source de montée des prix et constitue à ce titre une très mauvaise solution pour tenter ... Poursuivre la lecture

Economie, Capitalisme, Socialisme, Interventionnisme, Inflation, Liberté d’entreprendre, Libertés individuelles

Une lecture rafraîchissante, très concrète et abordable.

Ce recueil reprend une série de six conférences du célèbre économiste et penseur autrichien face à un public estudiantin en Argentine en 1959, sur des thèmes intemporels. L’intérêt de cette parution est de ne rien perdre, en les restituant, du caractère pédagogique et toujours parfaitement instructif aujourd’hui, de ces leçons.

Le capitalisme

Dans sa première leç... Poursuivre la lecture

Ouf, François Bayrou peut respirer ! Il reste Premier ministre pour un petit moment encore. Quoique adopté sans vote grâce à l'article 49.3 de la Constitution, le Projet de loi de finances (PLF 2025) révisé par ses soins après les déboires du PLF Barnier n'a pas abouti à la censure de son gouvernement. Il faut dire que depuis sa nomination à Matignon en décembre, M. Bayrou n'a pas ménagé sa peine pour faire plaisir au Parti socialiste (PS) quoi qu'il en coûte.

Ce dernier, satisfait du bout des lèvres des "concessions" budgétaires obten... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles