Quand la pensée devient parole : révolution des interfaces cerveau-machine

Au croisement de la neurologie, de la technologie et de l’intelligence artificielle, les chercheurs de l’université Stanford ont réalisé une avancée spectaculaire en traduisant les signaux électriques du cerveau en paroles compréhensibles.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 4
Image générée par IA

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Quand la pensée devient parole : révolution des interfaces cerveau-machine

Publié le 30 août 2023
- A +

Les avancées récentes dans le domaine des interfaces cerveau-machine (BCI, brain–computer interfaces en anglais) ont permis de redonner la parole à des personnes paralysées, ouvrant ainsi la voie à une meilleure qualité de vie et à l’inclusion. Une révolution scientifique portée par des chercheurs de l’université Stanford, qui ont réussi à transformer les pensées en paroles grâce à des électrodes implantées dans le cerveau.

Cette nouvelle ère de la communication neuronale ouvre des perspectives prometteuses pour l’amélioration de la santé grâce à l’intégration de l’intelligence artificielle.

 

Une révolution technologique pour restaurer la parole

L’histoire de Pat, une Américaine atteinte de la maladie de Charcot, illustre cette révolution. Grâce à des capteurs implantés dans son cerveau, elle a retrouvé la capacité de parler après des années de silence.

L’expérimentation de l’université Stanford a établi un nouveau record en permettant à Pat de produire jusqu’à 60 mots par minute. Cette prouesse marque une avancée majeure dans les BCI, montrant que la pensée peut être traduite en paroles grâce à des électrodes implantées dans le cerveau.

Les chercheurs de Stanford ont utilisé des électrodes implantées dans le cerveau pour décoder les signaux électriques associés aux mouvements de parole.

En les implantant, les chercheurs ont pu permettre à Pat de parler en pensant intensément à une phrase. Cette méthode a dépassé de loin les précédentes tentatives, démontrant l’efficacité des implants neuronaux, tels que ceux proposés par Neuralink la société d’Elon Musk, pour restaurer la parole des patients paralysés.

Les interfaces cerveau-ordinateur offrent un potentiel révolutionnaire en rétablissant la communication rapide pour les personnes paralysées. En décryptant l’activité neuronale liée à la parole, les BCI permettent la conversion en texte ou en son. Cependant, malgré des débuts prometteurs, les précédentes démonstrations n’avaient pas encore atteint une précision suffisante pour des phrases libres. Cette récente étude de l’université Stanford a présenté une BCI parole-vers-texte qui enregistre l’activité cérébrale, permettant à des patients paralysés par la sclérose latérale amyotrophique de produire jusqu’à 62 mots par minute.

Cette avancée suggère une voie viable pour restaurer la communication rapide chez les personnes paralysées, grâce à l’intégration de l’intelligence artificielle et des implants neuronaux.

Selon le rapport :

« Ces résultats ouvrent une voie réalisable pour rétablir une communication rapide aux personnes atteintes de paralysie qui ne peuvent plus parler. »

 

L’intelligence artificielle au service de la communication

Pour accroître la vitesse et la précision du processus, les chercheurs ont fait appel à l’intelligence artificielle. Des programmes informatiques spécialisés dans la sémantique ont été utilisés pour prédire les mots et les syllabes suivants en se basant sur le contexte. Cette approche a permis d’améliorer la vitesse de communication de Pat et ouvre la voie à des améliorations futures de cette technologie.

Ces avancées ont des implications profondes pour l’inclusion des personnes handicapées dans la société. Les BCI pourraient permettre à de nombreux patients de retrouver la capacité de communiquer, favorisant ainsi leur bien-être et leur qualité de vie. Des évolutions à peine imaginables il y a quelques années, qui encouragent une recherche poussée dans le domaine de l’intégration de l’IA dans la santé pour la voie à de nouvelles innovations et améliorations.

 

Encore du chemin à parcourir, mais une très belle lueur d’espoir

Bien que ces avancées soient remarquables, il reste encore des défis à relever.

Les chercheurs travaillent sur l’amélioration de la précision de la technologie et la réduction du temps nécessaire à l’entraînement des patients. Aussi, la technologie ne peut pas encore capter les pensées complexes, elle se concentre plutôt sur la reproduction de la parole physique. Mais ces limites ne font que souligner le potentiel extraordinaire de cette révolution technologique.

L’essor des interfaces cerveau-machine a ouvert la voie à un avenir où la parole peut être restaurée pour les personnes atteintes de paralysie. Les récentes avancées réalisées par l’université Stanford illustrent la fusion réussie de la neurologie, de la technologie et de l’intelligence artificielle pour le bien-être des patients. Alors que la recherche continue d’évoluer, il est encourageant de constater que la technologie peut rétablir des capacités perdues et améliorer la vie de ceux qui en ont le plus besoin.

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • En gros, dans quelque temps on pourra « lire » le cerveau d’une personne dés lors qu’on lui posera les bonnes questions. Même sous la contrainte? Progrés, certes…

  • Quand est-ce que l’on dira enfin qu’un cerveau ça ne pense pas ? Vous avez vu ou entendu dire qu’un corail, une plante, un oursin, un champignon (et bien d’autres êtres vivants tels la bactérie, le spermatozoïde, les virus qui « se parlent » avant d’attaquer, l’étrange blob) penser avec un cerveau ? Ils n’en ont pas et pourtant ils font des choses intelligentes et non forcément « instinctives ». Quand, à l’aide des machines sophistiquées modernes, on observe un cerveau humain soit disant en train de penser, l’on voit un processus la mise en oeuvre d’un processus électromagnétique sans plus. Le cerveau ne pense pas, sauf en un sens métaphorique.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Lors d’une émission de la chaîne économique Xerfi Canal, l’intervenant Olivier Passet opère la démonstration que les bullshit jobs conceptualisés par David Graeber (1961 – 2020) mènent inéxorablement au bullshit management.

Une assertion facilement vérifiable par tout individu qui parcourt les entreprises de services numériques où l’armée de managers qui s’affairent de réunion en réunion devrait pourtant alerter tout dirigeant averti sur la détérioration de valeur inhérente à cette réalité.

Une nécessité de correction d’autant p... Poursuivre la lecture

Retrouvez la première partie de cette série ici Retrouvez la seconde partie de cette série ici

 

Sans se perdre dans les abimes du deus ex machina, je ne cachais pas ma fierté en portant sur les fonts baptismaux ma petite IA, immodestement appelée Sébastien Laye EcoBot, la version Robotech (pour les plus âgés d’entre vous) ou Transformers de ma personne, du moins en tant qu’économiste. Cette expérience, destinée également à préparer les futurs services d’ADN AI, sera, j’en suis persuadé, aussi courante qu’un compte email ou... Poursuivre la lecture

Un article du Risk-Monger

Mardi 12 septembre 2028, 07 h 34.

Ange, mon robot assistant personnel robotisé 2.0, m'a réveillé à la fin d'une phase de sommeil léger avec une musique douce de ma playlist déterminée en fonction de ma fréquence cardiaque. Mon lit a été remonté dans une position confortable pour m’aider à me lever. J'ai reçu plusieurs rappels pour la journée, quelques anniversaires, la météo et des nouvelles légères.

Suivant les données collectées pendant la nuit par mes capteurs (tension, glycémie, inflammation,... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles