Quels seront les enjeux des sénatoriales de 2023 ?

Avec les élections sénatoriales, on s’attend à une sanction des macronistes et à l’isolement de LFI. Seul point de doute, le nombre de sénateurs RN.

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Quels seront les enjeux des sénatoriales de 2023 ?

Publié le 19 août 2023
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Les élections sénatoriales auront lieu à la rentrée, le dimanche 24 septembre prochain. Si elles ne bouleverseront probablement pas les grands équilibres de la Haute Assemblée, on s’attend à une sanction des macronistes et à l’isolement de LFI. Seul point de doute, le nombre de sénateurs RN.

 

Quelles spécificités pour les élections sénatoriales ?

Le Sénat a été renouvelé par tiers tous les trois ans jusqu’en 2008.

Depuis la loi organique du 30 juillet 2003 portant réforme de la durée du mandat et de l’âge d’éligibilité des sénateurs, ainsi que de la composition du Sénat, il est renouvelé par moitié tous les trois ans. Selon l’article 24 de la Constitution, le nombre de sénateurs ne peut excéder 348. Depuis les élections sénatoriales de 2011, les séries 1 et 2 remplacent les séries A, B et C. Le mandat des sénateurs de la série 1 est renouvelé en 2023. Ce sont les sénateurs de la série 1 qui sont renouvelés cette année. 170 sièges sont donc remis en jeu.

Les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect, par un collège de grands électeurs (article L. 280 du Code électoral). Le Sénat représente les collectivités territoriales. Ainsi, ce sont les délégués des conseils municipaux (95 % des électeurs), les conseillers départementaux, les conseillers régionaux et les parlementaires des départements concernés qui éliront les sénateurs de chaque département en septembre, soit un collège d’environ 78 000 grands électeurs.

Les départements renouvelables sont ceux du numéro 37 (Indre-et-Loire) au 66 (Pyrénées-Orientales), les départements d’Île-de-France, six territoires d’Outre-mer (la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion, Mayotte Saint-Pierre-et Miquelon et La Nouvelle-Calédonie), ainsi que 6 des 12 sièges de sénateurs représentant les Français établis hors de France. Trois quarts des sénateurs sont élus à la proportionnelle, ce qui permet une représentation pluraliste au sein de la Haute Assemblée.

 

Plusieurs figures historiques ne se représentent pas

Selon nos informations, ils seraient au moins 39 à avoir décidé de ne pas être candidats à leur succession, soit autant de nouveaux parlementaires qui feront leur entrée au palais du Luxembourg en octobre.

Parmi les départs marquants figurent : David Assouline (PS), André Gattolin (Renaissance), Pierre Laurent (PCF), Valérie Létard (UDI), Marie-Noëlle Lienemann (Gauche républicaine et socialiste), Gérard Longuet (LR), Catherine Procaccia (LR) Jean-Pierre Sueur (PS).

Deux présidents de groupes vont également quitter le Sénat : Jean-Claude Requier, sénateur du Lot et président du groupe RDSE (Rassemblement Démocratique et Social Européen), et Éliane Assassi, à la tête du CRCE (groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Écologiste).

La commission des affaires sociales est particulièrement concernée par les départs, avec une dizaine de membres qui ne siègeront pas sur les bancs pour le futur projet loi de bioéthique, ou encore le prochain budget de la Sécurité sociale dont sa présidente Catherine Deroche (LR) ou encore René-Paul Savary, le rapporteur de la réforme des retraites au printemps.

 

Quels changements attendre de ces élections ?

Les LR, qui constituent le groupe majoritaire au Sénat, jouent 65 de leurs 145 sièges à la rentrée. Si Bruno Retailleau, président du groupe au Sénat, « anticipe plutôt une stabilité », rien n’est encore joué. Le groupe pourrait notamment perdre des sièges dans les zones urbaines, au profit d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe.

Autre fait notable, une alliance à gauche dans de nombreuses circonscriptions.

Ainsi, le PS est parvenu à un accord avec EELV et avec le PCF. Le PS fera donc liste commune avec EELV dans 14 départements, et avec le PCF dans 15 départements. À titre de comparaison, lors des élections de 2017, la gauche n’était parvenue à un accord que dans deux départements. Aucun accord n’a cependant été conclu avec LFI, très peu représenté au niveau des communes, et qui pourrait donc n’avoir aucun siège au Sénat.

Les maires, qui sont autant de grands électeurs pour les sénatoriales, saisiront l’opportunité du scrutin pour faire passer un message sans ambiguïté sur les difficultés de l’exercice de la fonction : violences urbaines (les dernières émeutes sont encore visible dans les banlieues), violence vis-à-vis des édiles (plusieurs faits divers ont marqué les esprits ces dernières semaines), perte d’indépendance budgétaire (suppression de la taxe d’habitation), successions des crises sociale, sanitaire, énergétique… Leur vote pourrait se détacher des représentants des partis macronistes ou s’orienter vers les candidats RN.

En effet, depuis le ralliement de Stéphane Ravier à Éric Zemmour, le RN ne compte plus de sénateurs. Malgré la déception née des élections municipales de 2020 – le parti avait perdu 40 % de ses conseillers municipaux –, le parti mise sur trois départements où l’élection se jouera à la proportionnelle : le Pas-de-Calais, le Nord et la Moselle.

 

Après l’élection des sénateurs, celle du président du Sénat…

L’élection du président du Sénat, troisième personnage de l’État après le président et le Premier ministre, est un enjeu crucial des sénatoriales.

Le président sera élu le 2 octobre par l’ensemble des sénateurs. S’il ne l’a pas encore annoncé officiellement, Gérard Larcher, qui se représente dans les Yvelines, devrait briguer un cinquième mandat à la tête de la Chambre Haute. Là aussi la stabilité sera de mise.

 

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  • Avatar
    The Real Franky Bee
    19 août 2023 at 10 h 43 min

    Encore une particularité de française. À quoi sert ce Sénat très concrètement à part faire vivre grassement ses membres (notamment monseigneur Larcher) ? Et combien coûte-t-il au contribuable ?

  • Élections de parasites pentouflards. Quels changements attendre de cette élection ? Aucun.
    Et encore une fois, si nos édiles font l’objet de violence, ils n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Quand on ne combat pas la violence contre le citoyen lambda, il ne faut pas s’étonner qu’elle se reporte sur les élus : ce sont des citoyens comme les autres. Bien qu’ils se croient au dessus des lois.

  • La justification historique des sénats (racine senex=vieux) est qu’ils sont censés avoir acquis avec l’âge une certaine sagesse qui leur évite de sauter à pieds joints dans la dernière fantaisie à la mode. Ils agiraient comme un frein à l’excitation irrationnelle. En France ils imposent un petit délai de réflexion qui peut aussi bien éviter ou modérer une de ces grosses bêtises dont nos députés ignorants ont le secret que passer à côté d’une réforme nécessaire à leurs yeux prudents trop audacieuse.
    Il faut voir au cas par cas mais d’une manière générale je les trouve un peu moins nuls que la représentation élue directement par un peuple de plus en plus incompétent.

  • Les commentaires sont fermés.

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