Législatives 2024, premiers enseignements

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Législatives 2024, premiers enseignements

Publié le 1 juillet 2024
- A +

Les résultats du premier tour des législatives sont conformes aux sondages. Le RN et ses alliés sont en tête, avec un score jamais obtenu (33 %) lors d’une élection législative, puis vient le bloc des gauches, de l’extrême gauche jusqu’aux sociaux-démocrates (28 %), puis le bloc présidentiel (21 %). La participation a été très forte, beaucoup plus forte que lors des deux dernières élections législatives, ce qui montre que les Français se sont beaucoup intéressés à ces élections.

Les sondages ont été très critiqués ces dernières années. Or, l’un des enseignements des élections européennes et de ces législatives, c’est que le travail est réussi et qu’ils ne se trompent pas. À condition bien sûr de savoir les lire.

Si le RN est arrivé en tête, il n’a pas progressé par rapport aux Européennes en valeur relative. Ce qui n’est pas le cas du bloc des gauches, qui se place brillant deuxième.

Si le parti présidentiel est défait, il obtient un score plus important qu’aux Européennes et dépasse malgré tout la barre des 20 %, ce qui montre que le pari d’Emmanuel Macron n’était pas complètement absurde. Mais en nombre de sièges, il va dégringoler et ne plus être qu’un parti d’appoint.

 

Pour avoir une vision complète, il faut attendre le second tour

Les premières projections donnent, pour les projections hautes, environ 270 sièges pour le RN, 200 sièges pour le bloc des gauches et 90 sièges pour le bloc présidentiel. La majorité absolue étant à 289 sièges, aucun parti ne pourra gouverner seul. Nous allons donc aller vers un Parlement instable avec un gouvernement fragile. Les bruits de couloir évoquent déjà le fait qu’Emmanuel Macron songe à provoquer une nouvelle dissolution dans un an. Alors que le RN avait dit ne vouloir gouverner qu’avec une majorité absolue, Sébastien Chenu vient d’affirmer qu’ils pourraient gouverner avec une majorité relative.

Même s’il prend le gouvernement, le RN n’aura pas les pleins pouvoirs. Le Sénat lui échappe, ainsi que toutes les collectivités locales. Il devra gouverner dans le respect de la Constitution, et avec le risque d’une censure régulière du Conseil constitutionnel. Il ne pourra pas invoquer de référendum puisque celui-ci est du ressort du président de la République.

 

Une France coupée en trois

La principale difficulté va être de réconcilier ces trois blocs afin d’assurer une authentique vie en commun.

Les discours bolchéviques de la LFI, qui fait de la haine son fonds de commerce (haine du riche, du travailleur, etc.) empêchent toute entente et tout accord.

La France est aujourd’hui coupée en trois blocs, qui correspondent à des réalités géographiques et sociales différentes. Mais en diabolisant l’ennemi, en faisant des blocs politiques adversaires des ennemis ontologiques, on empêche toute coopération et toute entente. Il est normal que dans un pays il y ait des blocs politiques différents et des courants politiques différents, mais il faut quand même trouver des points d’accord. Or, en menant une campagne électorale hystérique, on empêche ensuite la réconciliation et l’entente des partis politiques sur des projets communs.

Ce sera là l’un des enjeux principaux des prochaines semaines.

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Créer un compte Tous les commentaires (14)
  • Je suis heureux de voir ici quelques points négligés par des commentateurs hier soir. Je rajoute que j’ai été frappé par l’élection au premier tour des NFP. à l’est et au nord de Paris. Le bon score de certains LFI montre que Melenchon n’est pas un épouvantail pour tout le monde, Notamment quand il joue la carte communautariste

    • Le nord et l est de l IDF sont d anciens fiefs du PCF que LFI a réinvestit comme l est parisien
      Soit l ancienne ceinture rouge communiste
      Le score du NPF atteint son plafond de verre a 30%……
      Contrairement à de nombreux propos la gauche continue de s etioler…..
      Le redressement du parti travailliste dans une ligne social démocrate grâce à K Starmer va le porter au pouvoir jeudi 5 juillet
      Aucun risque tant que le bruit et la fureur domineront a gauche en France

      • @Dodab Pas du tout la même vision que vous : le vote LFI c’est le vote des immigrés récents, des jeunes bobos des villes et d une grande partie de la FP. Bref le vote LFI c’est un vote jeune, en pleine croissance , LFI c’est notre futur proche si les incapables de droites diverses échouent une fois de plus , ou pas .

        • Sur la sociologie du vote LFI, effectivement les gros bataillons se recrutent dans la FP et para public , les cultureux, les medias, assos, ong…..
          Le vote musulman se porte de 60 à 70 % sur les insoumis
          L électorat actuellement est extrêmement volatil donc inutile de tirer des plans sur la comète….😀😀😀

          • L’électorat LFI que vous citez n’est hélas pas volatile. Le danger est réel.

            • Sortez de votre petite bulle douillette conservatrice pour vous rendre compte que l électorat est de plus en plus volatile car son opinion se construit sur de l émotion du ressenti…..

              -1
              • @dodab volatilité : Il est fort possible que LFI perde une partie de la FP , pour cela il faudrait urgemment demander à certaines personnes de déc*piter un peu plus de profs , et il est fort possible aussi que pas mal de populations immigrées excédées par ce qu’elles subissent (drogue etc) , se mettent à voter RN . Nous verrons .

  • The Real Franky Bee
    1 juillet 2024 at 15 h 26 min

    Le plus fascinant c’est l’hystérie collective qui caractérise les campagnes électorales françaises, si bien que les sujets qui sous-tendent la progression des extrêmes dans les urnes ne sont jamais discutés avec sérieux. Envisage-t-on un autre projet pour la France que celui qui consiste essentiellement à « faire barrage » ? Ou bien quelqu’un (autre que le RN) va-t-il avoir le courage de s’attaquer à des questions de fond telles que le déclassement économique (qui va de pair avec l’explosion de la dette), la faillite du système éducatif, ou encore la démission de l’État face à la violence ?

    En 2017, Macron avait bénéficié de ce même phénomène d’hystérie collective pour réussir à écarter M. Fillon et son programme jugé « dérangeant » par la caste politico-médiatique. On en mesure les conséquences sept ans après : le président et ses alliés sont désormais disqualifiés et les extrêmes n’ont jamais été aussi forts en nombre de voix. Tout ça pour ça ! Et les sujets d’avenir demeurent quant à eux éternellement sous le tapis.

    À quand la fin de ce cirque ?

    • Je vous rejoins, à une nuance près. L’échec de Fillon est davantage du aux “affaires” qu’à son projet.
      Et Macron a gagné en adoptant une ligne “dégagiste” comme un vulgaire Mélenchon.

      -1
      • Lors des primaires du PR en 2017 Fillon avait adopté une ligne dégagiste vis à vis de Sarkozy….comme Sarkozy a cherché à dégager chirac…….c est sempiternellement la même mécanique qui se met en œuvre en politique….🤣🤣🤣🤣🤣

        • Critiquer son prédécesseur et expliquer qu’on fera forcément mieux que lui, bien sûr, on retrouve ça à chaque élection.
          Mais en 2017, plusieurs candidats (Le Pen, Mélenchon, Macron, sans compter les “petits” candidats) ont fait campagne en disant qu’ils allaient changer complètement le système, faire advenir un “nouveau monde”.
          C’est ça le “dégagisme”.
          Et dans le cas de Macron, ça a marché. Son “populisme chic” a notamment séduit une partie de la jeunesse, qui a sincèrement cru que tout allait changer.

          • Le nouveau candidat va bien sur montrer dans son programme qu il fera bien mieux que ces prédécesseurs
            En cela 2017 et 2022 ressemblent à 2012, 2007, 2002…..1981….
            C est éternellement les mêmes promesses démagogiques avec un beau paquet cadeau
            Les arbres ne montent jamais jusqu au ciel comme aiment a le croire nos benêts franchouillards……😂😂😂😂

  • Si vous considérez que le pari de Macron n’était pas complètement absurde, alors que son seul espoir est maintenant d’empêcher le RN de gagner et qu’il est prêt pour cela à gouverner avec n’importe quel tocard gauchiste, on n’ose imaginer ce que ça aurait donné si son pari avait été absurde !
    Il faut se rendre à l’évidence, celui qu’on nous a vendu comme un Mozart ne connait même pas le solfège.

    • L homme politique n a comme unique stratégie que la prochaine élection ce qui est valable de LFI jusqu au RN……. et la fifille a papa ne déroge a cette règle……😁😁😁

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