Capitalisme de connivence : luttes entre zombies dans l’Union européenne

Un climat tendu règne au sein de l’Union européenne suite au rejet de la nomination d’une Américaine à un poste clé. Cet incident met en évidence une possible tendance à favoriser les acteurs internes au détriment d’une concurrence équitable.

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Capitalisme de connivence : luttes entre zombies dans l’Union européenne

Publié le 28 juillet 2023
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Les dirigeants de l’UE rejettent la nomination d’une Américaine à un poste d’administrateur.

Elle cède sa candidature en raison de l’opposition. La nouvelle atteste des jeux de pouvoir à l’intérieur de l’UE.

Les Échos rapportait :

« En France, la pression est nettement montée [contre Fiona Scott Morton] en début de semaine. Emmanuel Macron s’est dit « dubitatif », estimant que cette nomination contrevenait à l’ambition d’« autonomie stratégique » européenne. »

L’UE sert les ambitions d’une caste de politiciens et de profiteurs de monopoles, subventions, ou protections contre la concurrence.

Elle vise les GAFAM et les sociétés d’informatique étrangères avec des amendes.

Elle procure des protections à une poignée d’acteurs de l’économie à l’intérieur de l’UE. Le groupe des serveurs français OVHCloud, par exemple, compte bénéficier de nouvelles règles sur la transmission et l’hébergement de données. Les usines de batteries ou de semi-conducteurs bénéficient des barrières à l’échange avec la Chine.

L’UE revient à un réseau d’entraide et de copinage entre des fonctionnaires, patrons, et politiciens de la zone.

Le pouvoir du groupe découle en grande partie du contrôle sur la monnaie.

 

Le pouvoir du contrôle de l’argent

De mars à mai 2020, les gouvernements autour du monde ont annoncé 9000 milliards de dollars d’aides aux économies, selon le FMI.

Le resserrement de taux et l’inflation ne compensent pas encore l’excès de création d’argent en résultat des programmes.

L’argent gratuit des distributions reste dans le système encore aujourd’hui.

Les graphiques ci-dessous proviennent du Conseil d’analyse économique (un Think Tank du gouvernement).

Comme vous le voyez, la proportion d’entreprises en « bonne » situation financière (colonnes bleu foncé) a grimpé lors des confinements, en particulier dans la restauration.

Par la suite, la proportion d’entreprises en « bonne » situation financière retourne vers les niveaux de 2019.

 

Néanmoins, vous noterez que la part d’entreprises en « bonne » situation reste plus élevée qu’avant les confinements.

En somme, l’économie traîne encore beaucoup d’excès de trésorerie par rapport à 2019.

Avec tant de pouvoir entre les mains de l’UE, la clique ne lâche pas prise. Elle ne veut pas d’intrus dans la partie.

Les projets d’éliminer les énergies fossiles et passer aux voitures électriques vont mener à davantage de doses de crédits et aides.

Néanmoins, le tout ne peut pas avoir lieu sans la manne du contrôle de l’argent.

 

L’inflation et les déficits

L’un des membres du comité de direction de la BCE, Isabel Schnabel, donne une explication pour l’enlisement de l’inflation en dépit des taux plus élevés.

En somme, les gouvernements ne coupent pas les dépenses et distributions aux citoyens et entreprises.

Selon Mme Schnabel lors d’un discours officiel en juin :

« [La] demande de biens et services reste peut-être plus élevée que prévu, ce qui implique que les politiques monétaires et fiscales ne sont pas encore suffisamment restrictives.

La politique fiscale devrait devenir plus contraignante dans l’avenir prévisible. Cependant, nous pensons que seulement environ la moitié des politiques de stimulus en lien à la crise sanitaire et au choc sur les prix de l’énergie sera éliminée avant 2025.

Ces types de politiques sont accommodantes pour l’économie, et ne sont pas liés à des projets d’investissements publics qui pourraient réduire la pression inflationniste à terme. La politique monétaire devra se montrer plus restrictive en conséquence. »

Mme Schnabel, avertit que la modération de l’inflation requiert une baisse des déficits des gouvernements.

Or, les autorités n’ont pas envie de mettre fin aux mesures d’exception, ni d’éliminer les déficits, qui continuent de peser sur la valeur de l’euro.

Elle n’est pas la seule parmi les rangs des banquiers centraux qui critiquent les politiques d’argent facile.

L’ex-directeur de la Banque du Japon jusqu’en 2013, Masaaki Shirakawa, prévient via une tribune sur le site du FMI  :

« … lorsque l’assouplissement monétaire a lieu sur une longue période, disons d’une décennie ou plus, alors les effets nocifs de la mauvaise allocation des capitaux sur la production deviennent sérieux. »

En effet, l’argent des autorités incite les entreprises et particuliers à exploiter l’argent facile, ce qui mène à des gâchis.

Par exemple, la société Engie vient d’annoncer un projet de un milliard d’euros pour le développement de « kérosène vert » au Havre, à un coût de production de 5 à 6 fois les carburants d’aujourd’hui. Les investissements n’ont pas de sens économique, sans les subventions et les promesses des dirigeants.

 

Lutte entre zombies

La clique aux commandes dans l’UE tire son pouvoir du contrôle de l’argent, et de la capacité à rediriger l’épargne et la richesse des citoyens.

Grâce au contrôle de la monnaie, elle protège des entreprises de la faillite, ou fournit des aides aux renouvelables et à l’électrique.

Les zombies défendent leur territoire et leur emprise sur les citoyens.

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