40 ans après la découverte du sida, la rémission du patient de Genève

La rémission du patient de Genève infecté par le VIH est une bonne nouvelle dans la recherche sur cette maladie qui continue à toucher des millions de personnes.

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40 ans après la découverte du sida, la rémission du patient de Genève

Publié le 24 juillet 2023
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Le 20 juillet 2023, les Hôpitaux Universitaires de Genève publient un communiqué de presse sur le patient de Genève :

« À l’occasion de la conférence internationale scientifique sur le VIH, IAS20231, la Pre Alexandra Calmy, médecin adjointe agrégée, responsable de l’Unité VIH aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et le Pr Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, présentent un cas de rémission du VIH à la suite d’une greffe de moelle osseuse pour le traitement d’un cancer du sang. »

La particularité de ce patient, en rémission depuis 20 mois, est que la greffe qui lui a été faite ne provient pas d’un donneur porteur de la mutation CCR52 delta 32, qui rend les cellules naturellement résistantes au virus du sida.

Or, les cinq autres personnes précédemment considérées comme guéries (les patients de Berlin, de Londres, de Düsseldorf, de New York et de City of Hope) ont toutes reçu une greffe provenant d’un donneur porteur de cette fameuse mutation.

 

Les avancées dans la lutte contre le sida

Depuis la découverte, en 1983, du rétrovirus à l’origine du sida, qui vaut, en 2008, le prix Nobel de physiologie ou médecine à Françoise Barré-Sinoussi et à Luc Montagnier3 :

  • le séquençage de l’enzyme utilisée par ce rétrovirus permet en 1987 le premier traitement antirétroviral, l’AZT ;
  • les premières trithérapies sont commercialisées en 1996 et induisent un ralentissement de l’épidémie ;
  • le patient de Berlin est probablement guéri en 2009 ;
  • le premier cocktail antirétroviral prévenant la transmission est mis au point en 2012 ;
  • le patient de Londres est probablement guéri en 2019 ;
  • le premier cas probable de guérison naturelle se produit en 2020 ;
  • les patients de Düsseldorf, de New-York et de City of Hope sont probablement guéris en 2022.

 

La rémission du patient de Genève

Le cas du patient de Genève suivi aux HUG est étudié en collaboration avec l’Institut Pasteur, l’Institut Cochin et le consortium IciStem. Mais rémission ne signifie pas guérison, encore que la différence soit quelque peu subtile pour le béotien :

« On parle de rémission lorsque l’infection par le VIH4est contrôlée en absence du traitement antirétroviral, mais qu’il peut rester quelques cellules infectées susceptibles de se réactiver. On parle de guérison lorsque toutes les cellules infectées de l’organisme ont été éliminées, ce qui reste aujourd’hui impossible à prouver formellement. » Institut Pasteur – Dossier de presse : 40 ans après la découverte du VIH

Le patient de Genève vit avec le virus depuis le début des années 1990 et a toujours suivi un traitement antirétroviral, jusqu’en novembre 2021. En 2018, il avait reçu une greffe de cellules souches pour traiter une forme particulièrement agressive de leucémie…

Depuis l’arrêt de son traitement antirétroviral, les analyses n’ont pas détecté :

  • de particules virales,
  • de réservoir viral activable,
  • d’augmentation des réponses immunitaires contre le virus.

 

Le patient de Genève est considéré comme en rémission de l’infection par le VIH. Même si ce protocole n’est pas transposable à large échelle à cause de son agressivité, dixit Asier Sáez-Cirion, il permet d’explorer des voies nouvelles, dixit Alexandra Calmy.

 

Conclusion

Sachant qu’il y a aujourd’hui (2022) dans le monde environ 39 millions de personnes qui vivent avec le sida, qu’en 2022 environ 630 000 en sont mortes et qu’environ un million 300 000 en ont été infectées, le sida reste un fléau pour l’humanité.

Aussi toute avancée dans le traitement de cette maladie doit-elle être considérée comme une bonne nouvelle. Le cas du patient de Genève est de bon augure, même s’il reste encore beaucoup à explorer pour qu’il puisse être adapté à la multitude.

Sur le web

  1. L’IAS 2023 se tient à Brisbane en Australie du 23 au 26 juillet.
  2. Protéine nécessaire à la pénétration du virus dans la cellule cible et qui est identifiée en 1996.
  3. Lynché médiatiquement par des médiocres pendant la pandémie de Covid-19, décédé le 8 février 2022, inhumé au cimetière parisien du Père-Lachaise le 22 février 2022 en présence de centaines de personnes et en l’absence de représentant des autorités publiques françaises…
  4. Virus de l’Immunodéficience humaine, c’est-à-dire le rétrovirus à l’origine du sida.

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