Par Walter Block.
Les socialistes démocrates d’Amérique promeuvent un programme prétendument favorable aux populations autochtones. Ils soulignent qu’ils ne veulent pas poursuivre “la dépossession et l’exploitation des peuples indigènes” tout en reconnaissant la souveraineté des Amérindiens.
Le programme politique du Parti communiste américain insiste également sur l’inclusion des peuples indigènes dans le mouvement de la classe ouvrière. Si ces organisations ont partiellement raison de réclamer la reconnaissance de la souveraineté tribale (la libre entreprise y contribuerait plus que le socialisme), elles doivent aussi reconnaître les atrocités commises par l’Union soviétique, représentante du socialisme du XXe siècle, à l’encontre des tribus indigènes de Sibérie.
J’ai fait allusion aux abus commis par l’Union soviétique à l’encontre de groupes minoritaires dans un article récent, mais je ne suis pas entré dans les détails de l’exploitation. Les abus commis à l’encontre des indigènes sibériens constituent une étude de cas.
Lorsqu’ils ont pris le contrôle de la Russie, les bolcheviks ont hérité d’une vaste bande de terre connue sous le nom de Sibérie. Ils allaient l’utiliser pour leurs goulags, mais il y avait aussi le problème des tribus indigènes.
L’historien Benson Bobrick décrit les sévices infligés aux autochtones sibériens dans son livre East of the Sun. Bien que les Soviétiques aient proclamé la souveraineté des “différentes nationalités” en Russie, le sort des Sibériens n’a pas été tendre. Plutôt que d’accorder l’autonomie aux autochtones, les Soviétiques créent le Comité d’assistance aux peuples du Nord.
C’est le début de la cruelle plaisanterie de la souveraineté sous les Soviets, qui n’est en rien une véritable souveraineté. La structure soviétique n’offrait aucune “autonomie réelle” ; les Sibériens étaient essentiellement sous la direction des bureaucrates russes.
Bien qu’il y ait eu quelques améliorations en matière d’hygiène et de soins de santé (ce qui est normal lorsqu’on apporte de l’aide à une société plus ou moins primitive), les Soviétiques ont pris des mesures qui ont frustré et brisé la culture sibérienne. Dans un premier temps, les alphabets romains des langues indigènes ont été remplacés par l’alphabet cyrillique ; l’État a encouragé l’étude de la langue russe plutôt que de la langue indigène. C’est une tendance que l’on retrouve dans de nombreuses entreprises impérialistes. (autre exemple : en 1616, la couronne britannique a interdit la langue gaélique en Écosse).
Les chamans et autres chefs ont été éliminés par la dékoulakisation, les mosquées tartares ont été fermées, les temples ont été détruits et les habitudes agricoles indigènes ont été déplacées de force par les méthodes chaotiques des planificateurs centraux. Les Cosaques ont été traités de la même manière par la décosaquisation, c’est-à-dire la déportation et l’exécution systématiques des Cosaques, un autre groupe minoritaire sibérien. Les Sibériens de l’Arctique étaient gérés par des planificateurs d’État chargés de veiller à ce que l’élevage des rennes soit conforme au plan officiel, un plan qui ne pouvait en aucun cas tenir compte des milliers d’années de connaissances spécialisées que les Sibériens avaient développées grâce à leurs méthodes agricoles uniques.
Le contraste entre les Soviétiques et les Sibériens est particulièrement évident lorsque les modes de production communistes sont imposés au “communisme” primitif des Sibériens.
Bobrick déclare :
Bien qu’au départ, le gouvernement a supposé que le communisme primitif autochtone faciliterait l’application des concepts du communisme moderne, les idées autochtones de partage se sont révélées trop généreuses, notamment déconnectées de la théorie de la valeur du travail, et leur incapacité à faire la distinction entre le travail et les loisirs a été jugée improductive et idéologiquement erronée.
Les Soviétiques essayaient de faire entrer un carré dans un rond. Les plans officiels ne peuvent tenir compte des besoins de la population, qu’à cela ne tienne. Les bureaucrates poursuivent leur travail sur les Sibériens. Au début de la Seconde Guerre mondiale, “20 % de la population autochtone totale a été enrôlée et envoyée au front”, forcée de se battre dans une guerre qui ne la concernait pas.
Plutôt que d’accorder l’autonomie aux Sibériens, les Soviétiques ont microgéré leurs affaires et, lorsque la guerre a éclaté, ils ont envoyé mourir au front pour la Mère Russie une grande partie de la population. Les indigènes étaient traités comme des ressources à déplacer et à éliminer plutôt que comme des peuples libres.
Bobrick continue de raconter les relations des autochtones avec l’Union soviétique, mais les détails soulignés ci-dessus sont les injustices les plus flagrantes. Aujourd’hui, les Sibériens sont toujours sous le joug de la Russie, bien qu’il s’agisse d’un régime moins autoritaire, mais les parallèles sont nombreux. La guerre en Ukraine entraîne la conscription des Sibériens de souche.
Une approche moderne de la question de la souveraineté autochtone est simple. Les Sibériens devraient être autorisés à se séparer de la Russie ou à former des régions complètement autonomes, ce qui permettrait aux arrangements spontanés de régner plutôt qu’aux contrôles centraux. Il en va de même pour les tribus autochtones des États-Unis et du reste du monde, au lieu de répéter les erreurs commises par les ancêtres soviétiques de la Russie.
Les défenseurs du marché libre devraient reconnaître cette solution, mais les socialistes aussi. Conformément à leurs différents programmes, les socialistes modernes devraient reconnaître pleinement les abus commis par l’Union soviétique à l’encontre des autochtones sibériens et défendre activement la souveraineté de la Sibérie, tout comme ils le font pour les Amérindiens.
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Article un peu étrange… On ne saisit pas très bien le rapport entre le fait que les démocrates américains soutiendraient (ou pas d’ailleurs…) les peuples indigènes et les exactions du régime soviétique vis à vis des Sibériens… Les Américains, de tout bord politique, ont massacré les Indiens avant de parquer ceux qui restent et les Soviétiques n’ont pas été vraiment plus sympathiques envers ceux qui n’étaient pas d’accord avec leur définition du paradis des travailleurs. Mais quel est le rapport à part le fait que ce n’est pas bien ?
Au moins, ce n’est pas le système capitaliste qui a tué et parqué les Indiens d’Amérique. Ce système tel qu’on le connaît n’existait pas encore.
à RB83 :
“les américains ont massacré les indiens et parqués ceux qui restent”
N’importe quoi, délire de contre culture américaine et d’anti américanisme français.
Pour se rendre compte de la réalité, lire “Little Big Horn” de David Cornut.
Il est évident que Buffalo Bill et consort ont décimé les immenses troupeaux de bisons, principale nourriture des amérindiens, uniquement pour fournir de la viande tendre et juteuse aux abattoirs de Chicago…
En fait, les indiens ne faisaient que défendre leurs territoires (et leur vie) face à la ruée vers l’or. Mais la saga hollywoodienne a réécrit l’Histoire, comme toujours.
Ce fut un véritable génocide (non reconnu, bien sûr).
Ben voyons, les européens ne mangeaient pas de viande de bison, c’était pour des raisons industrielles que les bisons ont été abattus, et non pour affamer les indiens.
D’ailleurs, les bisons ne concernaient que les indiens des plaines, soit entre 10 et 20 % du total des amérindiens.
Pour rappel, les amérindiens faisaient eux aussi un abattage industriel des bisons, mais comme ils étaient moins nombreux, cela se voyait moins. reprocher à certains le comportement de tous est de la malhonnêteté intellectuelle.
Mais parlons chiffres : la population d’amérindiens (Amérique du nord) était estimée autour de 8 millions d’individus au 16 ième siècle.
a l’arrivée des premiers colons européens, ils étaient moins de 1 million, et au 19 ième siècle, moins de 200 000 (face à plus de 80 millions de migrants européens, il n’y a pas eu d’affrontement, juste l’effacement de populations disparates et minimes évoluant comme au néolithique).
La cause de cette décrue de population ? les maladies importées par les européens.
Mais ne pas croire que les européens étaient eux immunisés, les amérindiens leur ont refilé la syphilis, responsable d’au moins 50 millions de victimes en Europe entre le 17 ième et le 19 ième… (moins visible car population européenne bien plus importante).
Ne faudrait-il pas accuser plutôt les amérindiens de génocide dans ce cas là ?
Le bilan des victimes des combats entre les amérindiens et colons européens s’établit pour la période 1800-1900 à environ 5500 tués pour les amérindiens et 8800 pour les colons.
On voit bien que le résultat des affrontements a été plus que minime.
Pour rappel, les amérindiens étaient de pur sauvages (eh oui, mais aussi je n’y croyais pas avant d’ouvrir les yeux, little big man, c’est du pipo total), ils ne vivaient que pour la chasse et la guerre, ils massacraient sans vergognes femmes et enfants, ne respectaient rien, aucun traités ni accords, vivaient de rapines et de vols …
Au final, non, il n’y a pas eu de génocide par les colons européens, les seuls à qui on pourrait reprocher un génocide sont les espagnols en Amérique du sud mais manifestement, on n’en parle pas …
Tous ces chiffres et affirmations peuvent être retrouvées dans l’excellent livre de David Cornut “Little Big Horn” qui m’a fait ouvrir les yeux sur la réalité de la frontière il y a plus de 10 ans, avant je croyais à little big man, et toutes ces sottises …
Merci pour cet apport. Je vais approfondir mes connaissances, ou plutôt ce qui semblerait bien mes méconnaissances…
Avec plaisir !
Renseignez vous, voyez les arguments pour et contre, et laisser agir votre raison, c’est la seule façon de se faire une (bonne) idée !
Et lisez ce livre, il est vraiment génial, je l’ai relu plusieurs fois, j’y ai tjrs pris un plaisir fou !!
Et je suis fan de Blueberry, des BD de Fronval Marcellin, je suis un fana de la période (souvenir d’enfance, snif !)
Propagande tout ça. Comment le petit père des peuples (Staline) aurait pu faire une chose pareille ? Le communisme aide le peuple. Il ne le détruit pas. C’est bien connu. Les 50 millions de morts attribués à ce magnifique mouvement politique en URSS ne sont que mensonges ; comme les déportations intérieures. Idem pour les 80 millions attribués à Mao.
Non, s’il y a bien un régime politique qui protège les minorités, c’est bien le communisme dont Mélenchon, Rousseau et consort se revendiquent et que les Français adorent. Vivement l’arrivée de LFI et des écolos au pouvoir.