Quand on s’attaque à Zemmour, l’intolérance devient tolérable

La conception libérale de la tolérance apparaît comme la plus consistante, car elle nous amène à condamner avec la même clarté l’agression des soutiens de Zemmour et les insultes proférées à l’encontre de Sandrine Rousseau et Marine Tondelier.

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Quand on s’attaque à Zemmour, l’intolérance devient tolérable

Publié le 23 juin 2023
- A +

Nous sommes le samedi 17 juin 2023. Soixante-dix personnes environ attendent à l’extérieur d’un hôtel du centre-ville de Brest, afin de rencontrer leur héros malheureux de 2022, Éric Zemmour, pour une séance de dédicace. Au même moment, pas loin, la gauche marche contre la loi immigration, l’extrême droite et le racisme.

Faut-il en savoir davantage pour deviner la suite des évènements ?

 

L’intolérance au nom de la tolérance ?

D’après les informations dont nous disposons, une soixantaine de militants antifascistes se seraient réunis, échangeant des insultes et provoquant les sympathisants d’Éric Zemmour, occasionnant une rixe et des dégradations du matériel.

Il n’est pas question de généraliser à l’ensemble des manifestants et de la gauche l’action d’une poignée de militants radicaux qui, ironiquement, utilisent des méthodes proprement fascistes au nom de… l’antifascisme. Il est toutefois toujours intrigant de constater que ces démonstrations d’intolérance viennent, comme souvent, de ceux qui prônent et revendiquent une certaine forme de monopole de la tolérance et de l’humanisme.

Ce qui apparaît à première vue comme la manifestation criante d’une dissonance cognitive est en fait totalement intelligible. C’est parce que ces militants croient dur comme fer à la légitimité et à la vertu de leurs idées et de leur morale, ontologiquement supérieure, qu’ils se permettent d’employer des moyens en tous points condamnables. Ce schéma causal est essentiel pour comprendre les mécanismes qui mènent à la brutalité en politique : jamais dans l’histoire un individu ou groupe d’individus n’ont utilisé la violence sans être persuadés que cette dernière était nécessaire, légitime et morale. Cette conviction pourrait presque être considérée comme une condition nécessaire (mais heureusement insuffisante) à l’éruption de la violence politique.

 

Un traitement médiatique qui questionne : l’intolérance de gauche serait-elle plus tolérable ?

Tout observateur honnête de la vie politique française est amené à reconnaître que les volontés d’interdictions, de censures, parfois par des moyens violents, émanent bien souvent de l’extrême gauche.

La gauche « institutionnelle » (aujourd’hui majoritairement représentée par la NUPES, des associations, des syndicats…), qui pourtant ne manque jamais de raisons de s’indigner, assume ne pas se désolidariser des actes de sa frange radicale, bien que cette dernière, à travers ses actions, incarne l’exact opposé des valeurs et idées qu’elle porte en étendard.

Plus récemment, le soutien de Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, aux propos polémiques de Frédéric Tronche qui lui valent des accusations d’antisémitisme, est un énième exemple d’un deux poids deux mesures qui laisse penser que l’intolérance de la gauche, parce qu’exercée au nom d’une morale supérieure, serait plus tolérable.

Ce phénomène s’explique en partie par l’absence de coût politique, social et médiatique d’un tel positionnement. Dit plus simplement, la polémique causée par ces deux affaires est circonscrite à l’indignation d’une partie de la droite, assez peu relayée en dehors de ces cercles.

À l’inverse, si l’extrême droite se rendait coupable de faits similaires, l’ampleur de la polémique serait toute autre. Imagine-t-on un instant Jordan Bardella soutenir des actions violentes de groupuscules d’extrême droite ? La réponse ne peut être que négative, tant le Rassemblement national, qui tente d’assagir et de lisser son image, aurait à perdre.

En effet, à l’exception des médias de droite conservatrice et d’extrême droite, la presse française a, dans son ensemble, traité le sujet avec une neutralité et une tiédeur qui étonnent. Qu’on ne s’y trompe pas, il n’est point question ici d’objectivité, mais de réticence à donner le sentiment de soutenir Éric Zemmour.

Ainsi, dans un article du journal Le Monde tiré de l’AFP du 17 juin, le terme « extrême droite » (avec la connotation négative qui l’accompagne) revient à quatre reprises alors que le terme « ultragauche » (pourquoi ne pas parler d’extrême gauche ?) est simplement mentionné une fois. Ce qui pourrait être interprété comme une simple prudence et humilité journalistique dans le traitement de l’évènement trahit en fait une volonté (certainement inconsciente) de relativiser une réalité factuelle qui dérange, car n’entrant pas dans les schémas interprétatifs habituels sur l’extrême droite : cette dernière joue ici le rôle de la victime, alors que l’extrême gauche porte le costume de l’intolérance.

Restons nous-mêmes prudents par rapport aux faits, et n’adoptons pas une vision binaire et manichéenne d’un évènement dont on ne sait pas tout. S’il est fort probable que les agresseurs se trouvent du côté des activistes antifa, rien n’empêche de penser que du côté des soutiens d’Éric Zemmour, certains aient pu se laisser aller à des provocations, envenimant davantage la situation. Le récit de l’évènement que tracent Zemmour et ses soutiens doit aussi être interprété avec précaution, tant il profite à la vision et à la posture politique que l’ancien candidat à la présidentielle promeut.

 

Quand appliquerons-nous enfin une conception libérale de la tolérance ?

Il reste que, dans son article, Le Monde tient malgré tout à souligner qu’un soutien d’Éric Zemmour, âgé de 19 ans, aurait « refusé d’être évacué avant d’avoir pu recevoir une dédicace de M. Zemmour, « retardant d’autant l’action des sapeurs-pompiers ». » Cette volonté d’inverser les responsabilités, ou tout du moins de les relativiser en minimisant les violences de l’extrême gauche antifa, apparait totalement contre-productive et dangereuse pour notre démocratie.

C’est parce que nous méprisons autant les idées d’un Zemmour que les idées d’un Aymeric Caron que nous devons tout faire pour que l’un et l’autre puissent les exprimer librement et sereinement. La tolérance n’est pas une simple valeur, c’est une pratique. C’est pour cette raison que la conception libérale de la tolérance apparaît comme la plus consistante, car elle nous amène à condamner avec la même clarté l’agression des soutiens de Zemmour et les insultes proférées à l’encontre de Sandrine Rousseau et Marine Tondelier.

Un cadre démocratique et libéral ne saurait tolérer ce genre d’actions et il est fort regrettable qu’à l’exception notable de David Lisnard et quelques autres, ces attaques n’aient pas fait l’objet de davantage d’indignation et de condamnation.

En démocratie, la fin ne tolère pas les moyens, et cela s’applique à l’ensemble du corps social et politique, de Génération identitaire aux antifas, en passant par les Soulèvements de la Terre. Le non-respect des règles de droit pour imposer ses idées n’est pas acceptable, sinon d’assumer une vision de la politique comme simple rapport de force en vue de la conquête du pouvoir. Mais alors, les plus forts gagneront au détriment des plus justes.

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  • « Mais alors, les plus forts gagneront au détriment des plus justes. »
    Remarque qui vaut aussi pour la force du nombre qui est le moteur grippé de la Sainte Démocratie.

  • Pourquoi limiter cela aux seuls extrêmes : quand on est de gauche on peut tout se permettre et quand on est de droite tout sera retenu contre vous . Pour encore beaucoup de gens , être de droite c’est être un sal*ud . Nos journalistes n ont jamais été indépendants , ce sont pour la plupart des commissaires politiques . Mais c’est en train de changer , l appât de la gamelle peut être

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    • C’est vrai que s’afficher de gauche permet systématiquement d’être bien vu. Même dans un milieu droitier, on ne vous le reprochera pas. Parce qu’être de gauche, c’est être généreux, solidaire, altruiste etc… enfin, avec l’argent des autres…

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    • Avatar
      Hyacinthe Herve
      23 juin 2023 at 20 h 17 min

      Un journaliste indépendant ça veut juste dire un free-lance. En aucun ca implique d’être neutre. Idem pour le concept d’indépendance des rédactions, ça n’a aucun rapport avec une obligation de neutralité d’opinion qui reste un mythe total.

      • Avatar
        jacques lemiere
        25 juin 2023 at 13 h 27 min

        en effet….la neutralité est un choix editorial…un pari sur le désir de trouver une info neutre chez les « clients »…

    • Un individu qui s’est proclamé de gauche, mais qui est tombé sous le coup des lois, deviendra aussitôt un sujet protégé, car la Gauche s’est réinventé une aristocratie. Le gauchisme s’est, en effet, hissé sur un pavois fabriqué avec le grand mythe des Créateurs !

      • @Hyacinthe Hervé
        Bonjour,
        « une obligation de neutralité d’opinion qui reste un mythe total. »
        Les journalistes ne sont pas des objets avait rétorqué Charlotte d’Ornellas ils ne peuvent pas etee objectifs.
        Quand on est au lycée, on apprend que tout ce qui est écrit a un but. Que ce soit un poème, un roman, une fable, un conte, un article de journal. Pour ce qui est du journal, on apprend qu’il y a des tendances politiques derrière chaque titre. Les journaux de droite sont évidemment d’extrême-droite.

  • Comme quoi l’éducation nationale a bien fait son travail depuis Mitterrand : Pol Pot, Staline, Mao, Castro sont de vrais héros aux mains propres. Bientôt Kim Il Sung fera aussi parti du clan des bons dirigeants. Après tout, il a combattu ces sal*uds d’Américains en Corée ! D’ailleurs, je suis surpris que Mélenchon ne soit pas allé soutenir son modèle en Corée.

  • « C’est parce que nous méprisons autant les idées d’un Zemmour que les idées d’un Aymeric Caron »
    Ah bon?
    Si je soutiens Contrepoint je ne souhaite pas être associé aux lubies du rédacteur en chef,sauf à me convaincre par des arguments serieux de la nocivité des idées de Zemmour

    • Rassurez-vous. Il s’agit d’un pluriel de majesté.

      • Je l’ai pensé aussi, mais les petits mots disséminés dans l’article et l’absence de l’usage de ce pluriel de majesté dans d’autres phrases me fait douter.

        • Ne doutez pas. Les libéraux n’ont pas les idées de Zemmour.
          Déduisez en ce que vous voulez vous concernant.

          • Comment pouvez vous vous arroger les « idées des libéraux »? Vous êtes notre général en chef?
            .
            Je suis personnellement profondément libéral sur le plan économique et je considère qu’Eric Zemmour a des idées profondément libérales en économie (moteur de l’indépendance des personnes et de leur liberté). Je vous mets au défi de me citer d’autres libéraux dans la politique française, à part quelques rares LR (mais il y a de tout chez les LR).

    • Tout à fait d’accord avec vous. Cette simple considération du nouveau rédacteur en chef de Contrepoints est une honte qui dessert gravement le journal et n’incite pas les contributeurs à y publier.
      « C’est parce que nous méprisons… » : qui nous ?! Quelle prétention à embrigader le lectorat du journal !

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      • Le « nous » me semble évident : il désigne certainement la rédaction de Contrepoints ainsi que les libéraux qui se reconnaissent dans la ligne éditoriale.

        Qu’il y ait des lecteurs non libéraux de Contrepoints, tant mieux ! Mais je doute que la rédaction de Contrepoints prétende « embrigader » les non libéraux.

        • Je ne vois pas ce qu’Eric Zemmour a de particulièrement non-libéral dans sa ligne politique. Je ne sais pas si ses détracteurs l’ont remarqué mais il est même parmi les hommes politiques les plus libéraux, notamment sur le plan économique. Il l’est évidemment beaucoup plus que toute la gauche, beaucoup plus que la Macronie qui est profondément étatiste, beaucoup plus que Marine Le Pen dont le programme économique est nettement à gauche (rétablissement de l’ISF!), et enfin beaucoup plus que la majorité des LR qui sont quand même resté profondément attachés à un rôle dominant de l’Etat et qui a peur d’oser quoi que ce soit qui permettrait de penser qu’elle voudrait sortir de la tiédeur centriste.
          .
          Eric Zemmour est contre l’assistanat, pour la liberté d’entreprendre et pour la responsabilité qui découle de cette liberté. Dites moi donc qui est plus libéral que lui dans le « paysage » politique français?
          .
          Je regrette profondément cette prise de position anti-Zemmour de la part de Baptiste Gauthey. Elle est mal-fondée et mal-venue.

          • Avatar
            jacques lemiere
            28 juin 2023 at 6 h 06 min

            Zemmour n’est pas libéral… pour l’avoir entendu parfois..

            Et le libéralisme économique n’est pas le libéralisme..

            D’ailleurs, c’ets stérile, vous n’allez pas refuser de vous allier avec une personne non libérale qui a raison parce qu’elle refuse de s’étiqueter libérale..

            je ne suis pas libéral.. il y a des trucs qui coincent.. les limites de la nuisance à
            autrui ..le concept de pollution la propriété  » totale » du sol.. etc…
            par ailleurs je prends pour une évidence qu’aucune société ne sera jamais tout à fait libérale..la majorité cherchera toujours à imposer certaines de ses « normes »..
            la notion de décence.. la consommation de drogues..

            si on ajoute le concept d’espace public… avec les règles arbitraires qui les régissent…

            Mais le libéralisme est un excellent point de départ de tout débat politique..

            ai je le droit d’interdire..???

            contrepoints publie des tas d’article d’auteurs non libéraux, même et surtout économiquement..

            mais comment faire????

            on VA se farcir une politique énergétique..on va se farcir l’ed nat, on va se farcir une politique agricole;. on va se farcir une science publique..on va se farcir une politique d’indutrialisation une politique « contre le chomage »…

            l’exitence d’une monnaie obligatoire fait d’ailleurs de la possibilité d’une économie libérale, une vue de l’esprit..

            on fait quoi?

            à part dire ça ne regarde pas l’état..??

            alors liberal pas libéral , perte de temps..

            • Vous avez tort, le libéralisme économique est essentiel pour le libéralisme dans son ensemble. C’est la liberté économique qui permet la liberté de chacun et c’est son contraire, l’étatisme économique qui fait des citoyens des personnes dépendantes (non libres).
              La France ne meurt de rien d’autre que de son étatisme…et Zemmour est libéral sur le plan économique. Je l’ai lu et écouté. Il est pour la liberté d’entreprendre, pour l’allègement des contraintes imposées par l’Etat aussi bien réglementaires que fiscales, contre l’assistanat. Que voulez vous de plus?

          • Zemmour n’est pas libéral.
            Il tape même sur le libéralisme. Mais vous ne l’écoutez pas ni le lisez ?

            Je suis content d’être passé 😂, ça ne s’arrange pas dans les commentaires à ce que je vois. C’est pas boulevard voltaire ici.

            Très bon article.

    • Avatar
      Hyacinthe Herve
      23 juin 2023 at 20 h 22 min

      Bah Contrepoints c’est dans les moins pires après sur certains points ça reste très illiberal, le nucléaire par exemple. Jamais lu un article libéral sur ce sujet sur ce site, seulement des articles que les plus virulents étatistes n’auraient pas renié.
      C’est plus du centre droit saupoudré d’un léger sens du libéralisme à la playmobil en général.

      • Ben voyons… Vous venez abonder dans le sens d’un fan de Zemmour tout en prétendant être qualifié pour distribuer des bons points en libéralisme… vous n’êtes vraiment pas crédible.

        -2
        • Avatar
          jacques lemiere
          28 juin 2023 at 5 h 41 min

          Qu’entendez vous au juste dans le sens d’abonder dans le sens d’un fan de zemmour…???

          sauf à imaginer que parce qu’on est fan de zemmour on, a toujours tort…

          c’est la gauche, pour laquelle au passage il faut trouver un qualificatif tel sectaire , qui va se refuser d’abonder dans le sens un fan de zemmour..

          les autres gens abondent ou non , c’est selon..

    • Contrepoints est un journal libéral. Il n’y a pas à s’étonner qu’il s’oppose aux idées anti-libérales de gauche ou de droite…

  • « elle nous amène à condamner avec la même clarté l’agression des soutiens de Zemmour et les insultes proférées à l’encontre de Sandrine Rousseau et Marine Tondelier. »
    Autant je soutiens l’idée que la tolérance doit s’appliquer pour tous, autant je trouve abusif de mettre sur le même plan des insultes et des agressions. Et je note que si aucun camp n’a le monopole des insultes, c’est systématiquement la gauche qui se rend coupable d’agression.

    Par ailleurs, il est assez piquant d’entendre les réactions outrées de la gauche à l’annonce de la dissolution du groupe « soulèvements de la terre » quand les mêmes ont applaudi la dissolution du groupe « Génération Identitaire » (la droite étant elle restée silencieuse).

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    • N’oublions on pas que Jean Marie Le Pen a perdu un oeil pendant un rixe dans un meeting politique par exemple. L’extrême droite est aussi sanguine, Marine Le Pen essaye de faire oublier cela en les renvoyant dans les « groupuscules d’extrême droite », mais de façon générale les extrêmes sont toujours intolérants et violents.

      • Sauf que c’est une légende urbaine. C’est un accident pas une bagarre.
        Mais le sujet n’est pas là.
        Bien sûr que l’extrême droite est violente et même valorise la force, la violence.
        Il n’empêche que le RN a beaucoup calmé ses troupes ; on n’est plus dans les années 1960 ou même 1980.
        Et que la violence est devenue un quasi monopole de la gauche.

      • Je suis incapable de citer les dernières agressions physiques commises par les groupuscules d’extrême-droite, en revanche pour l’extrême-gauche (qui n’est pas un groupuscule), j’en ai tout plein en tête, la dernière étant évidemment la dédicace à Brest.

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    • Alors que le premier groupe n’a fait que saccager tout sur son passage lors de ses manifs alors que l’autre a fait ses revendications pacifiquement…

  • Vichy ou Auschwitz. Mauvaise blague ou bon vieux antisémitisme. J’ai hâte de savoir.

  • Sophie Binet s’était déjà fait remarquer par son sens aigu de la tolérance lorsqu’elle a déclaré qu’elle refusait de parler à CNews car elle n’aime pas leur ligne éditoriale.

  • Sachez que localement (au moins) les adhérents de « Reconquête ! » sont parfaitement en accord avec les thèses défendues par Monsieur David Lisnard. C’est ce que nous appelons une nouvelle droite.

  • J’aimerais qu’on arrête d’employer le concept psychologique de dissonance cognitive à tort et à travers. La DC n’a rien à voir avec le démagogique deux-poids-deux-mesures pratiqué couramment dans les milieux politiques et médiatiques : la dissonance cognitive représente, en résumé, « le malaise ressenti lors de la contradiction entre une pensée et une action. Il s’agit d’une théorie issue de la psychologie sociale qui met en évidence l’inconfort lorsque les informations reçues sont contradictoires. »

    Or les tenants du 2P2M ne ressentent nullement le moindre inconfort psychique ou intellectuel, au contraire, ils se disent légitime et le justifient ouvertement, comme cet article le dit lui-même : il s’agit de déni, de mauvaise foi ou de calcul conscient dans lequel la fin justifie les moyens.

    • Vous avez raison. Il faut toujours chercher la cohérence cachée dans les comportements des individus.
      « Nous sommes le Bien, tout ce que nous faisons et disons est Juste et Bon ». Voilà la nature profonde de ces gens.
      Va-t-on chercher des noises à Dieu, Lui faire un procès en tartufferie, incompétence ou incohérence ? Non, car Ses voies sont impénétrables par de simples mortels.

  • « Il est toutefois toujours intriguant »

    intrigant, adjectif, ne pas confondre avec le participe présent du verbe intriguer, intriguant.
    « Attention, l’adjectif et le nom s’écrivent sans u après le g (intrigant), contrairement au participe présent (intriguant) : un caractère intrigant ; de méprisables intrigants ; on les a vues toutes les deux intriguant au ministère. »

    « Dis plus simplement »

    Dit, participe passé, ne pas confondre avec la première personne de l’indicatif de dire.
    Je dis qu’il a dit ceci…

    • Bravo. L’auteur devrait définir les concepts qu’il utilise à mauvaise escient (cf remarque de Sr Slum) sur la dissonance cognitive. Je ne sais pas ce que c’est ; on peut écrire le français de manière à ce que tout le monde comprenne.
      Peut-on savoir de quelles insultes « proférées » envers Rousseau et Tondelier serait « accusé » Zemmour?

  • Votre article démarrait bien et promettait une impartialité qui fait cruellement défaut dans la presse en général et télévisuelle surtout.
    Et puis tout plein de petits mots par-ci par-là « dérangent » (pour reprendre un terme devenu à la mode) : si vous dénoncez l’usage du terme « extrême-droite » répétitif dans l’article du Monde, vous en faites autant, ainsi Jordan Bardella est-il associé à « extrême-droite », vous citez des « schémas répétitifs de l’extrême-droite » etc, alors qu’il n’y a plus d’extrême-droite en France en-dehors de groupuscules. Qui sont d’ailleurs les « médias d’extrême-droite » dont vous parlez ?
    De même dire que le RN « tente » de lisser son image, c’est négliger que cette image est déjà lissée depuis quelques années, sauf pour les journalistes de gauche bien sûr, et finalement faire passer le même message que la gauche (à savoir faire comprendre que ce parti serait problématique, alors que non).
    Je passerai sur la « volonté (certainement inconsciente) de relativiser une réalité factuelle » par Le Monde : volonté inconsciente, vraiment ?
    De même, si au début de l’article, vous indiquez clairement que des soutiens d’Eric Zemmour sont venus faire dédicacer le livre tandis qu’une manifestation de la gauche hostile se déroulait au même moment « pas loin », vous indiquez ensuite vouloir être prudent car peut-être les soutiens d’E. Zemmour auraient-ils pu provoquer cette gauche. J’aimerais comprendre comment des soutiens entrant dans un lieu statique auraient pu être en contact avec des gens défilant « pas loin », si ce n’est parce que ces gens défilant se sont rapprochés ? Ce raisonnement logique très simple permet d’éviter de glisser un doute dont on peut s’abstenir car n’apportant rien à l’article, si ce n’est faire un « oui, mais » comme chaque fois que la presse évoque les agressions sur Zemmour et ses sympathisants (Bruce Toussaint et son « vous l’avez peut-être cherché »). Et pourquoi d’ailleurs reprocher aux sympathisants « d’envenimer la situation » ? A moins de leur interdire de répondre aux insultes et agressions ?
    Comme vous dites, « les plus forts [(ou plus bruyants)] gagnent au détriment des plus justes » est hélas une évidence, y compris dans un article qui se présentait comme voulant rétablir une justice dans le traitement d’une information.

    10
    • Je ne vois pas ce qu’Eric Zemmour a de particulièrement non-libéral dans sa ligne politique. Je ne sais pas si ses détracteurs l’ont remarqué mais il est même parmi les hommes politiques les plus libéraux, notamment sur le plan économique. Il l’est évidemment beaucoup plus que toute la gauche, beaucoup plus que la Macronie qui est profondément étatiste, beaucoup plus que Marine Le Pen dont le programme économique est nettement à gauche (rétablissement de l’ISF!), et enfin beaucoup plus que la majorité des LR qui sont quand même resté profondément attachés à un rôle dominant de l’Etat et qui a peur d’oser quoi que ce soit qui permettrait de penser qu’elle voudrait sortir de la tiédeur centriste.
      .
      Eric Zemmour est contre l’assistanat, pour la liberté d’entreprendre et pour la responsabilité qui découle de cette liberté. Dites moi donc qui est plus libéral que lui dans le « paysage » politique français?
      .
      Je regrette profondément cette prise de position anti-Zemmour de la part de Baptiste Gauthey. Elle est mal-fondée et mal-venue.

    • Tout à fait d’accord avec Lauranne.
      Il est très désagréable de réaliser que le nouveau directeur de la rédaction de Contrepoints tente une position d’équilibre entre un conservateur libéral (Eric Zemmour) et un gauchiste de la pire espèce (Aymeric Caron).
      Un libéral ne peut pas être un centriste; il doit choisir.

      • Je suis toujours surprise de constater que les rédacteurs de Contrepoints, hors h16, s’arrêtent à la surface de Zemmour et répètent les critiques des journalistes de gauche, au lieu de mettre en avant les atouts économiques de son programme, qui, logiquement, devraient plaire aux libéraux. C’est curieux. Heureusement les commentateurs, pour la plupart, remettent ces points positifs en avant.

        • Tout à fait d’accord avec vous Lauranne.
          .
          Je ne pense pas que les journalistes anti-Zemmour, « libéraux », aient lu son programme ni écouté ses discours, notamment celui qu’il a prononcé à la fête de la Violette le week-end dernier. Ce discours était résolumment contre l’assistanat, pour le travail, contre les postures anti-riches et pour la responsabilité. Si ce n’est pas du libéralisme je n’y comprends plus rien (mais je suis certain de très bien comprendre).
          .
          Je pense en effet que beaucoup de journalistes « libéraux » devraient revoir leur copie.
          .
          NB: Je suis un des auteurs de Contrepoints (exploration spatiale).

          • Merci pour la précision en NB 😊 j’avoue que les sujets sur l’espace m’attirent moins mais maintenant je vous « connais » 🥂

  • J’avoue être très mitigé à la lecture de cet article qui , s’il se veut chantre du « libéral et tolérant » n’en demeure marqué de propos surprenants .
    Pourquoi alors parler d’Extrême Droite d’une part et d’Ultra Gauche d’autre part ? Pourquoi ne pas parler simplement d’extrêmes , qu’ils soient droite comme de gauche . Il semble qu’une expression soit condamnable et l’autre excusable .
    Pourquoi également dire  » nous méprisons autant les idées de Zemmour que celles de Caron ? N’est-ce pas là commettre une prise de position idéologique que nous n’attendons pas d’un homme honnête ?
    Désolé mais l’honnêteté est fondée sur un spectre qui ne se limite pas à ses propres idées. Tant de journalistes devraient se le rappeler pour respecter leur mission.

    • « commettre une prise de position idéologique »
      Contrepoints ne s’est jamais caché d’être libéral. Par conséquent, ça semble logique que le journal affirme sa position en s’opposant aussi bien à Caron qu’à Zemmour.

      -3
  • Certains sont plus égaux que d’autres.
    D’autres sont moins égaux que certains. ❗

  • Comment pouvez vous vous arroger les « idées des libéraux »? Vous êtes notre général en chef?
    .
    Je suis personnellement profondément libéral sur le plan économique et je considère qu’Eric Zemmour a des idées profondément libérales en économie (moteur de l’indépendance des personnes et de leur liberté). Je vous mets au défi de me citer d’autres libéraux dans la politique française, à part quelques rares LR (mais il y a de tout chez les LR).

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Le 12 décembre dernier s’est tenue une nouvelle édition de l’Assemblée des Idées, un cycle de débats bimestriel organisé à la Galerie des Fêtes de l’Hôtel de Lassay, résidence officielle de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui préside également cette série de colloques.

Après le logement, le rôle de la France à l’international, l’intelligence artificielle ou encore la morale, la chambre basse a accueilli plusieurs dirigeants de médias pour débattre du pluralisme et de l’indépendance ... Poursuivre la lecture

Par P.-E. Ford

Jusqu’à présent, la cancel culture au pouvoir à Harvard, Stanford, Yale et consoeurs, ne suscitait guère d’émotion dans les rangs du Parti démocrate, ni dans la presse qui lui est si dévouée. Tout a changé le 5 décembre, grâce aux auditions publiques de la Commission sur l’éducation et la population active de la Chambre des représentants, présidée par la républicaine Virginia Foxx, de Caroline du nord. Ce jour là, la présidente de Harvard, Claudine Gay, son homologue de University of Pennsylvania, Liz Magill, ainsi que l... Poursuivre la lecture

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