Dans notre monde complexe, les valeurs morales sont au cœur des débats de société. Pourtant, le prix à payer pour défendre ces valeurs est souvent ignoré. Ce prix peut être économique, social, ou encore politique. Comment décider de l’importance que nous accordons à ces valeurs et comment mesurer leur impact sur notre vie quotidienne ? C’est justement ce que propose de découvrir Liber-thé durant l’entretien vidéo de la semaine avec Augustin Landier, professeur de finance à HEC Paris et auteur du livre Le prix de nos valeurs.
Co-écrit avec David Thesmar, l’ouvrage est novateur. Il s’appuie sur une vaste enquête internationale, et invite le lecteur à participer activement à l’analyse économique de la dimension non pécuniaire de nos vies. En cartographiant les préférences des citoyens à travers le monde, il éclaire les choix économiques, politiques et sociaux qui sont en jeu dans nos démocraties modernes.
Durant l’entretien, Augustin Landier invite chacun à réfléchir sur les choix qu’il fait dans sa vie, notamment dans le domaine économique, et à mesurer leur impact sur son entourage et sur la société en général. Les exemples sont nombreux : préserver l’environnement, favoriser la diversité, aider les plus démunis… Chacun de ces choix repose sur une décision économique et sur une préférence morale. Ainsi, pour protéger notre patrimoine culturel, sommes-nous prêts à payer davantage d’impôts ? Pour favoriser le lien social, sommes-nous prêts à subventionner certaines entreprises ? L’entretien permet d’appréhender les choix économico-moraux qui se posent à nous, et de comprendre comment les citoyens prennent leur décision ; et à mieux comprendre pourquoi les bonnes intentions collectivistes se révèlent souvent contre-productives.
« Il arrive que le bien commun du point de vue des experts ne corresponde pas à ce que souhaite la population. »
La liberté fait partie des thématiques abordées durant l’échange. Augustin Landier revient sur l’idée que l’État devrait éviter de prendre des décisions à la place des gens, car il ne possède pas assez d’informations pour le faire de façon éclairée. L’invité partage cette intuition, déjà défendue par Friedrich Hayek, qui considérait que la complexité inhérente aux ordres spontanés empêche une agrégation pertinente des informations. Augustin Landier la trouve toutefois fragile, car parfois, avec l’évolution technologique, il est possible d’en savoir énormément et avec précision sur les individus. En conséquence, il plaide pour une défense de la liberté comme étant une valeur en soi, qu’il faut défendre par principe, et non pas pour son efficacité.
En fin de compte, l’entretien pose la question de la place de l’économie dans nos choix de vie et de société. Quelle importance accordons-nous à la dimension morale de nos décisions économiques ? Quel est le poids de nos valeurs dans notre manière de concevoir l’économie ? Autant de questions auxquelles l’économiste tente de répondre en proposant une approche innovante, à la fois scientifique et accessible.
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