Les élites occidentales n’en peuvent plus de cette odieuse liberté d’expression

Ces élites savent que leurs idées finalement totalitaires ne pourront s’appliquer que dans le silence imposé aux peuples.

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Les élites occidentales n’en peuvent plus de cette odieuse liberté d’expression

Publié le 3 mai 2023
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En France, pays de la liberté et des droits de l’Homme, on peut tout dire à condition de chuchoter ce qui pourrait agacer, et seulement à des oreilles qui l’acceptent. Sinon, on s’attire de gros problèmes : la liberté et les droits de l’Homme, c’est très bien tout ça, mais faut pas pousser.

C’est ainsi qu’apostropher le chef de l’État en lui reprochant plus ou moins vertement sa politique et la façon dont son gouvernement gère les affaires courantes, ce n’est pas très bien vu et cela peut même vous mener au tribunal. Rien ne crie plus fort « Démocratie ! » qu’embastiller ceux qui ne vous montrent pas de respect, n’est-ce pas.

Eh oui : alors que la liberté d’expression fut jadis un pilier des démocraties, il apparaît que la France – qui n’a jamais fait vraiment l’effort d’en être une particulièrement appliquée – est maintenant en pointe pour bien faire comprendre à tous ses citoyens que la question va se poser dans des termes très différents à mesure que les mois vont passer.

C’est ainsi qu’on apprend de source de moins en moins officieuse qu’au prétexte de lutter contre la haine en ligne, le gouvernement envisage de plus en plus sérieusement des mesures coercitives pour éliminer certains internautes des réseaux sociaux.

Bien évidemment et comme d’habitude, pour faire passer ce qui apparaît de plus en plus comme une atteinte constitutionnelle grave au droit d’expression fondamental, il s’agira d’enrober la mesure dans une bonne couche de sécurité : afin de conserver les réseaux sociaux propres sur eux, les harceleurs et autres cybercriminels en seront bannis. Il suffira de s’appuyer sur la nouvelle bordée de directives et de règlements en cours d’application dans l’espace européen empaquetées dans le nom de « Digital Service Act » vaste fourre-tout sécuritaire où tout pourra être prétexte à restreindre et limiter les allées et venues des internautes européens.

Comme à chaque entourloupe liberticide, le principe exposé est d’une simplicité biblique : on va lutter contre les méchants et les vilains, baptisés par exemple cyberharceleurs et cybercriminels. Ensuite, d’un mois à l’autre, et en vertu de lois anti-terroristes ou de « salut public » (après tout, ça a bien marché une fois, pourquoi pas une nouvelle ?), la notion même de cyberharceleur ou de cybercriminel sera redéfiinie.

Tout le monde imagine sans mal le cyberharceleur comme l’une de ces hyènes emplies de haine s’acharnant sur internet à se moquer et harceler l’un ou l’autre pauvre adolescent qui fera commodément la Une des journaux lorsqu’il se sera suicidé. Personne n’imagine pour le moment qu’un cyberharceleur puisse être celui qui envoie quelques e-mails à son maire, son député ou au président de la République pour leur demander des comptes.

Pourtant, rien n’empêche cette définition très large et, compte tenu de la tendance actuelle, on peut même garantir qu’elle sera utilisée. En somme, tous les Français (ou à peu près) pourront être poursuivis pour cyberharcèlement dès que le pouvoir le jugera bon.

Même si on peut raisonnablement imaginer que l’application pratique de cette nouvelle forme de censure aura un succès équivalent à celui de la Hadopi (tant les moyens d’esquiver sont nombreux et faibles les capacités technologiques de nos dirigeants), il n’en reste pas moins que cette restriction de plus en plus ferme du droit fondamental d’expression est une tendance pour laquelle la France est en avance mais qui touche en réalité toute l’Union européenne : cette dernière entend en effet faire de l’internet européen une zone millimétriquement contrôlée, dans laquelle des non-élus comme Thierry Breton viendront distribuer la bonne parole et retirer la leur à ceux qui lui auront été désagréables.

Là encore, il suffira de camoufler cette censure dictatoriale derrière une « lutte contre les abus de la BigTech » et, moyennant l’aplaventrisme total de médias complètement inféodés aux subsides étatiques, ça passera comme un email d’Hadopi une lettre à la poste.

En effet, il faut bien comprendre que nos élites, européennes comme Breton ou même françaises comme Ernotte, l’actuelle directeur général de France Téloches, n’en peuvent plus de ces (pourtant rares) réseaux sociaux où les internautes peuvent effectivement échanger des informations qui ne sont pas contrôlées par le pouvoir en place. Ces élites n’en peuvent plus de voir leur propagande sabotée à coups de mèmes rigolos, d’aphorismes cinglants, de mises en boîte bien croustillantes dans lesquelles elles sont brocardées et montrées sous leur vrai jour, celui de petits dictateurs furibards à l’idée qu’on se moque de leurs petites personnes.

Ces élites savent que leurs idées finalement totalitaires ne pourront s’appliquer que dans le silence imposé aux peuples. Des individus turbulents, qui discutent entre eux et débattent des options, qui découvrent les supercheries et la pauvreté des argumentaires proposés, c’est une très mauvaise affaire pour ceux qui entendent les embobiner dans des programmes mondiaux, impératifs et indiscutables sur le climat, la santé, la nourriture et j’en passe.

Ceci n’est pas une exagération : chaque jour qui passe, on découvre de nouvelles idées (loufoques et liberticides) de la part de ces élites trépignantes de colère à l’idée qu’on puisse penser et agir différemment de ce qu’elles avaient choisi, alors que, c’est pourtant évident, elles savent et vous, les gueux, ne comprenez rien, pardi !

Par exemple, il ne suffit déjà plus de vouloir censurer les propos qualifiés de haineux sur les réseaux sociaux : il faut maintenant passer aussi aux textes échangés sur les applications de messages personnels comme WhatsApp, Signal, Telegram et j’en passe.

Pourquoi croyez-vous que le gouvernement français (et, derrière lui, toute l’Union européenne) pousse si fort la mise en place d’une identité numérique qui, dans un futur de plus en plus proche, servira à vous autoriser sur internet ? Pourquoi croyez-vous que les politiciens cherchent à tout prix à faire disparaître l’anonymat ?

Comprenez-vous que la différence entre les dictatures chinoise ou nord-coréenne n’est plus qu’une différence de degré et plus de nature ? Que le chemin pris est bien celui qui amène à terme ceux qui se sont échangés des paroles un peu vives sur Messenger ou Instagram, odieux dissidents, dans les goulags républicains de rééducation citoyens, tolérants, inclusifs et festifs ?

Tortillez les faits comme vous voulez, niez si vous voulez que la trajectoire est celle-ci, il n’en restera pas moins que dans quelques mois, vous pourriez être poursuivi pour avoir pensé de travers une fois de trop.

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  • Avatar
    Abon Neabcent
    3 mai 2023 at 9 h 37 min

    Tout en vous laissant le libre choix de vos opinions, je n’admettrai jamais qu’elles s’opposent aux miennes (Francis Blanche)

  • Avatar
    Abon Neabcent
    3 mai 2023 at 9 h 39 min

    Et pour faire bonne mesure…

  • Avatar
    Abon Neabcent
    3 mai 2023 at 9 h 39 min

    Plus un peuple voit sa situation s’améliorer et son bien-être augmenter, plus son pouvoir d’achat et son accès aux biens considérés comme la norme sociale augmentent. Bref, plus il tend ainsi vers l’égalité des conditions donc approche de son but, plus il est sensible à la distance (devenant insupportable) qui le sépare encore du but (Tocqueville)

  • Vivons caché en ne disant pas de mal de nos pré-dictateurs et tout ira bien.

  • Désormais, on ne pourra dire que du bien de nos, forcément, bien aimés dictateurs dirigeants.

  • Que Staline aimerai avoir accès à tous ses moyens…
    Anon, d’ Andrew Niccol est un film à voir… « anonymity is the enemy »…

  • Avatar
    jacques lemiere
    8 mai 2023 at 9 h 44 min

    les lois le problème quand on a plus la liberté d’expression c’est un jour de nep las pouvoir en faire le constat et donc de ne pas pouvoir faire marche arrière…autrement que par la violence..

    les lois contre le négationnisme ou l’antisémitisme furent des erreurs dramatiques…
    l’enfer est pavé de bonnes intentions…

    • Avatar
      jacques lemiere
      8 mai 2023 at 10 h 03 min

      je ne peux pas m’epecher de faire le lien avec la liberté de porter une arme ou les violences conjugales…

      personne ne se réjouit des violences conjugales pourtant se fixer comme but de les réduire autrement que par l’education de ses enfants est en contradiction avec la liberté de choisir son conjoint..

      le gros problème de vouloir agir sur des paramètres sociétaux globaux..
      La violence et la haine vont de pair avec la liberté…

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