Dans la plupart des secteurs, l’énergie reste le moteur principal de l’inflation

La hausse des coûts des inputs, dont bien sûr l’énergie, est la principale source de la hausse des prix de la production pour tous les secteurs, sauf les services hors sphère marchande

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Inflation BY Michael J. Slezak(CC BY-NC 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Dans la plupart des secteurs, l’énergie reste le moteur principal de l’inflation

Publié le 30 mars 2023
- A +

Par Eric Dor. 

La hausse des prix et les tensions inflationnistes n’auront échappé à personne. Plusieurs mesures du phénomène sont possibles en fonction de l’indice des prix utilisé, dont le très populaire indice des prix à la consommation utilisé par l’Insee. L’institut statistique mesure ainsi l’inflation à 5,2 % sur l’ensemble de l’année 2022.

Nous avons pour notre part fait usage du taux de croissance annuel des prix de la production. Mesurés à prix courants, ils se décomposent en quatre éléments :

  1. Le coût des consommations intermédiaires (les éléments que l’on transforme pour aboutir au produit final, également appelés intrants ou inputs)
  2. Le coût du travail
  3. Les impôts nets de subventions sur la production
  4. L’excédent brut d’exploitation (que l’on appelle aussi les marges brutes)

 

Les trois derniers correspondent à la valeur ajoutée brute.

Les contributions de chacune de ces parties à la hausse du prix de la production ont été calculées par secteur pour une période s’écoulant entre le quatrième trimestre 2021 et le quatrième trimestre 2022. Les données disponibles portent sur la rémunération des salariés et l’agrégat formé de l’excédent brut d’exploitation et du revenu mixte. Ce revenu mixte des indépendants mélange indistinctement leur revenu du travail et leur excédent brut d’exploitation. Pour les estimations présentées ici, il a été partagé sous l’hypothèse que le revenu horaire du travail des indépendants est identique à celui des salariés du même secteur.

La partie correspondant au revenu du travail des indépendants ainsi estimée a été ajoutée à la rémunération des salariés et déduite de l’agrégat qui regroupe l’excédent brut d’exploitation et le revenu mixte du secteur. C’est bien sûr une approximation mais ainsi a-t-on une distinction claire entre coût du travail et marges brutes.

La hausse des coûts des inputs, dont bien sûr l’énergie, est la principale source de la hausse des prix de la production pour tous les secteurs, sauf les services hors sphère marchande. Cette contribution des coûts des inputs est particulièrement forte pour l’industrie et tout spécialement l’agroalimentaire, pour l’agriculture et l’hébergement restauration.

La hausse du coût unitaire du travail, elle, est la principale source de la hausse des prix de la production des services hors sphère marchande. Pour tous les autres secteurs, elle contribue moins que l’augmentation du coût des consommations intermédiaires.

Par rapport aux marges brutes, le poids du travail reste supérieur dans la construction ainsi que dans le commerce et dans tous les autres secteurs des services. Les marges ont même diminué dans certains secteurs et tirent les prix de production vers le bas. C’est le cas pour l’hébergement restauration, l’information et communication, le transport, les services aux entreprises, les services aux ménages et les services hors sphère marchande.

La contribution des marges brutes à la hausse des prix de production est, a contrario, supérieure à celle du coût du travail pour l’agriculture, l’énergie, l’agroalimentaire, les biens d’équipement, les matériels de transport, et les autres branches industrielles.The Conversation*

 

Eric Dor, Director of Economic Studies, IÉSEG School of Management

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.The Conversation

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Je ne suis pas sûr que la validité des résultats de l’étude en soit affectée, mais la proposition suivante “4. L’excédent brut d’exploitation (que l’on appelle aussi les marges brutes)” crée en gros doute sur la méthode de calcul.

  • Pas toutes les énergies, en fait. Chine et Inde font le plein de gaz à des prix bradés tandis que nous payons plein pot les élucubrations énergétiques de nos élites illuminées : du koikilencout comme dirait l’autre et puisqu’il s’agit de sauver la planète …

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Suite de notre recension, après les leçons 1, 2 et 3 sur le capitalisme, le socialisme et l’interventionnisme… L’inflation

Cette quatrième leçon porte pour l’essentiel sur l’idée de création monétaire. L’histoire se répète et a montré depuis longtemps, notamment lors de l’épisode de la découverte des réserves massives d’or et d’argent en provenance d’Amérique au XVIème siècle, à quel point la quantité de monnaie ou l’émission massive qui en est faite est source de montée des prix et constitue à ce titre une très mauvaise solution pour tenter ... Poursuivre la lecture

Economie, Capitalisme, Socialisme, Interventionnisme, Inflation, Liberté d’entreprendre, Libertés individuelles

Une lecture rafraîchissante, très concrète et abordable.

Ce recueil reprend une série de six conférences du célèbre économiste et penseur autrichien face à un public estudiantin en Argentine en 1959, sur des thèmes intemporels. L’intérêt de cette parution est de ne rien perdre, en les restituant, du caractère pédagogique et toujours parfaitement instructif aujourd’hui, de ces leçons.

Le capitalisme

Dans sa première leç... Poursuivre la lecture

Après les Trente Glorieuses (Jean Fourastié) et les Trente Piteuses (Nicolas Baverez), voici venues, depuis 2005, ce que l’on pourrait appeler selon Olivier Babeau les Trente Paresseuses.

 Après l’euphorie qui a suivi les guerres mondiales, puis l’indifférence un peu blasée une fois les acquis de la modernité considérés comme allant de soi, voici maintenant l’ère de la déprime.

La lutte multimillénaire contre les efforts physiques et contre les contraintes du groupe a en effet abouti à un degré de confort jamais atteint durant les diff... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles