Par Yannick Chatelain et Antoine Roche1.
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Seconde partie de cette analyse ici.
Troisième partie de cette analyse ici.
En plusieurs étapes, nous vous proposons de rendre la cryptomonnaie à la portée de tous.
Après « La blockchain est une révolution », « Les Smart Contracts », « Les différents types de cryptommonaies », nous abordons aujourd’hui en profondeur la place de « la finance décentralisée » dans cet écosystème en permanente évolution.
Qu’est-ce que la finance décentralisée ? Histoire d’une croissance exponentielle
La finance décentralisée, également appelée DeFi, est un système financier qui permet à quiconque ayant une connexion internet d’accéder à des services financiers sans avoir besoin d’intermédiaires traditionnels tels que les banques ou les courtiers.
Elle est basée sur la technologie de la blockchain, qui est un registre numérique transparent et immuable qui enregistre toutes les transactions de manière sécurisée. L’histoire de la DeFi remonte à 2009, lorsque le bitcoin, la première cryptomonnaie, a été créé. Cependant, la DeFi telle que nous la connaissons aujourd’hui a vraiment pris son envol en 2017 avec la création d’Ethereum, une plateforme de blockchain qui permet la création de contrats intelligents.
Les chiffres de la DeFi ont connu une croissance exponentielle au cours des dernières années. En 2021, le marché de la DeFi a atteint une capitalisation boursière de plus de 100 milliards de dollars américains, contre seulement quelques milliards de dollars en 2019. De plus, il existe actuellement plus de 10 000 projets DeFi différents, offrant une variété de services financiers tels que des prêts, des échanges de cryptomonnaies, des fonds communs de placement et bien plus encore.
DeFI vs CeFI ! Une véritable révolution financière ?
La finance décentralisée (DeFi) est complémentaire de la finance centralisée (CeFi), elle propose des services similaires mais de façon décentralisée et sur une blockchain remplaçant les intermédiaires de confiance.
Si les atouts indéniables de la CeFi reposent sur la sécurité et la garantie, est-elle pour autant adaptée à un monde extrêmement chahuté, en dérivant vers une approche zéro risque, qui a de plus en mal à dissimuler ses faiblesses et ses limites ? La sécurité à l’extrême induit une frilosité à prendre des risques, à faire confiance : « on ne prête qu’au riche » n’a jamais été autant d’actualité ! Appliquée indistinctement à des structures n’ayant jamais failli par beau temps et se retrouvent maltraitées durant la tempête, cette dérive du CeFI vers le risque zéro est-t-elle pertinente ?
Cette même approche est appliquée à des particuliers en recherche de source de financement – les demandes, les exigences de « garanties » se font croissantes voire inatteignables. De notre point de vue, cela relève d’un choix stratégique court-termiste et perdant, il faut savoir perdre pour gagner ! Face à ce choix stratégique du « principe de la défiance » a priori les DeFis s’efforcent eux de diminuer leurs risques (risques existants) tout en accordant un « principe de confiance » vérifiable sur la blockchain, à ceux qui voient la finance centralisée leur claquer la porte au nez pour un prêt, une assurance. Leur seul point commun c’est que les deux peuvent utiliser de la cryptomonnaie… Deux philosophies se font face.
Pour être très clair, le secteur bancaire traditionnel fait partie de la CeFi : si vous décidez de confier vos actifs à une banque, elle en est pleinement responsable. Le risque zéro n’existant pas, si elle fait faillite, est victime d’un braquage, d’une cyberattaque, d’un détournement… si vos fonds sont siphonnés par défaut de sécurité, votre banque est tenue par la loi à la responsabilité de rembourser ses clients, voire de leur payer des intérêts.
Voilà pour ce qui est de ses atouts : la sécurité et une garantie qui ne doit pas masquer tous ses inconvénients dans la période actuelle. En effet pour quiconque veut par exemple aujourd’hui obtenir un prêt… comme le souligne Mustiphi Zenari journaliste, France 3 Hauts-de-France, dans un article étayés du 10 février 2023 intitulé : « Immobilier : courtiers et agents immobiliers s’inquiètent, les banques ne prêtent plus ! » C’est un fait, et une nouvelle opportunité pour la finance décentralisée, par-delà les faiblesses que nous allons aborder.
Cinq points essentiels à intégrer et retenir dans notre analyse
- Les échanges décentralisés.
- Les protocoles de prêt et d’emprunts.
- Les Vaults décentralisés.
- Le rôle des Stablecoins dans la Defi.
- La notion de trust & DYOR.
Encore un effort, courage, vous y êtes presque… poursuivons :
Les échanges décentralisés
Comme nous l’avons évoqué plus haut, un échange décentralisé est une plateforme d’échange de cryptomonnaies qui fonctionne sans intermédiaire centralisé tel qu’une entreprise ou une banque. Au lieu de cela, les transactions sont exécutées par des smart contracts (contrats intelligents) qui sont enregistrés sur une blockchain publique. Les utilisateurs peuvent donc échanger des cryptomonnaies directement entre eux sans avoir besoin de faire confiance à un tiers pour gérer les transactions.
Prêt et Emprunt
Les protocoles d’emprunt et de prêt décentralisés sont des plateformes de finance décentralisée (DeFi) qui permettent aux utilisateurs de prêter et d’emprunter des cryptomonnaies. Les transactions sont automatisées grâce aux smart contracts et les taux d’intérêt sont déterminés par l’offre et la demande. Ces protocoles offrent une alternative à la finance traditionnelle en permettant une plus grande transparence, une sécurité accrue et des taux d’intérêt plus attractifs pour les utilisateurs.
Les Vaults décentralisées
Les Vaults sont un concept de gestion de portefeuille décentralisé popularisé par Yearn Finance. Ils permettent aux utilisateurs de déposer des fonds dans une pool commune gérée par un smart contract. Celui-ci utilise ensuite des stratégies d’investissement pour maximiser les rendements des fonds déposés en exploitant des opportunités de prêt, d’emprunt ou d’échange sur les marchés de la finance décentralisée (DeFi).
Les stratégies d’investissement sont des algorithmes complexes programmés pour suivre des règles prédéfinies. Par exemple, une stratégie d’investissement pourrait être programmée pour déterminer quelles cryptomonnaies sont les plus rentables à emprunter ou à prêter sur les différents protocoles DeFi, et pour exécuter automatiquement ces transactions. Les rendements générés par ces stratégies sont ensuite répartis entre les utilisateurs qui ont déposé des fonds dans la pool commune, en fonction de leur participation.
Le principe est le même que si vous déposez de l’argent dans un livret A ou une assurance vie, sauf que vous pouvez vérifier toutes les transactions qu’effectuent effectivement le protocole avec votre argent, en live.
Le rôle des Stablecoins dans la DeFi
Les stablecoins que nous avons déjà évoqué lors de notre analyse des différents types de cryptomonnaies sont des cryptos dont la valeur est indexée sur une monnaie fiduciaire telle que le dollar américain, l’euro ou le yen japonais. Elles sont conçues pour assurer la stabilité des prix et sont particulièrement utiles pour échanger et stocker de la valeur dans les cryptomonnaies.
Les entreprises proposant des stablecoins (acteurs centralisés tel que Circle our décentralisés tel que Maker) permettent aux utilisateurs de convertir des cryptomonnaies volatiles en une monnaie stable qui peut être utilisée pour les différentes transactions et les investissements.
De plus, les protocoles DeFi permettent l’utilisation de stablecoins pour fournir des liquidités et effectuer des transactions. Pour faire simple : les stablecoins sont la pierre angulaire de l’écosystème DeFi car ils assurent une réserve de valeur et permettent une utilisation plus facile et plus sûre des services financiers décentralisés.
Rester prudent : le mantra « Trust & DYOR »
Trust (confiance) fait référence à la croyance en la fiabilité, l’honnêteté et l’intégrité d’une personne, d’une organisation ou d’une information. Dans de nombreux contextes, pour ne pas dire tous, la confiance est essentielle pour établir des relations positives et efficaces.
DYOR est l’acronyme de l’expression anglaise qui « Do Your Own Research » (faites vos propres recherches)
Trust & DYOR est de fait un mantra qui rappelle que, bien que la confiance soit importante, elle ne doit pas être accordée aveuglément. Il s’agit d’un conseil souvent donné aux investisseurs en cryptomonnaies et aux participants à d’autres marchés financiers pour encourager leur propre diligence raisonnable avant de prendre des décisions d’investissement.
DYOR implique souvent de vérifier les informations sur les projets, les équipes de développement, les perspectives de marché et les tendances de l’industrie. Comme nous l’avons régulièrement rappelé dans nos précédents articles, il est essentiel de vérifier soi-même les informations avant de prendre des décisions d’investissement, de croiser ses sources à la façon d’un journaliste pour minimiser les risques et maximiser les opportunités.
Tout n’est pas rose dans le monde de la DeFi, tant s’en faut, et elle doit encore faire face à un grand nombre de défis et risques dont le risque réglementaire qui diffère selon les pays, de liquidité, le risque dit de marché lié aux abus de marché, le risque d’évasion fiscale ou encore le risque de cyberfraude.
Voilà une quatrième marche vers la maîtrise de l’univers de la cryptomonnaie.
Rendez-vous pour les suites de nos aventures dans ce monde de la cryptomonnaie. Nous aborderons alors un exercice pratique : en partant de rien (si ce n’est après avoir révisé avec assiduité nos articles précédents, nous nous faisons fort, Antoine Roche et moi-même de vous démontrer qu’une personne motivée, dotée du savoir que nous nous efforçons de transmettre, peut accéder à la finance décentralisée, et en procédant étape par étape, le faire en toute sécurité, en maîtrisant les risques.
« Il faut toujours prendre le maximum de risques avec le maximum de précautions. » Rudyard Kipling
- Antoine Roche, Ingénieur, chef de produit chez SingularityDAO. ↩
