Frappes en Russie : retenue affichée, cobelligérance avérée

Si Washington retient encore la fourniture de ses puissants missiles de théâtre ATACMS, elle envisage de fournir bientôt à Kiev un système d’armes de précision et portée bien supérieures.

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Frappes en Russie : retenue affichée, cobelligérance avérée

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 17 décembre 2022
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La presse de cette fin d’année 2022 bruisse d’une thèse apaisante : tout en dotant l’Ukraine des moyens de frappes d’artillerie de précision à longue portée, les États-Unis se seraient assurés de ne pas lui laisser « escalader le conflit » par des attaques menaçant le territoire russe sanctuarisé par la dissuasion nucléaire la plus puissante du monde.

Cette thèse coïncide avec l’affaire des missiles sol-air ukrainiens retombés sur un village polonais qui avait mis l’OTAN au bord de ses responsabilités : dédouaner la Russie d’une attaque contre un pays membre de l’Alliance ou entrer en guerre, en application de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord. Elle s’inscrit également dans le contexte préoccupant de frappes ukrainiennes de bases aériennes russes situées à plusieurs centaines de km du front du Donbass à partir de drones soviétiques modifiés, notamment par le recours aux données de navigation du GPS américain.

En réalité, les arguments d’une « modération » américaine, dans cette guerre par procuration contre la Russie, greffée sur la guerre civile qui fait rage en Ukraine depuis 2014, sont fragiles et faussés ; l’escalade est ailleurs et déjà largement consommée.

 

Le propos porte sur la fourniture américaine à l’Ukraine de seize lance-roquettes d’artillerie autonomes M142 HIMARS (des camions blindés équipés d’un conteneur de munitions modulaire capables de se recharger et de se positionner seuls par rapport à leur cible), avec un lot de roquettes lourdes (100 kg d’explosif) M30/M31 GMLRS à guidage GPS. Ces armes ont fourni à Kiev un atout qualitatif majeur à l’origine du retournement de l’été 2022 qui voit la reconquête de territoires envahis par les forces russes depuis février. Tout en autorisant cette livraison d’armements de précision avancés, Washingtonles aurait toutefois « secrètement modifiés » pour empêcher l’Ukraine de frapper dans la profondeur russe.

Qu’en est-il vraiment ?

La modification d’armements à l’export pour en restreindre le domaine d’emploi est en effet une pratique courante, le plus souvent affichée au client. Pour les lanceurs HIMARS et leurs munitions déjà exportés dans le Golfe par exemple, ces modifications regroupent des inhibitions de fonction du système de conduite de tir (le logiciel propriétaire UFCS fourni avec les lanceurs) et des limitations dans les performances du kit de guidage des roquettes associées, voire des types d’ogives militaires disponibles (unitaires, à fragmentation, à sous-munitions, pénétrantes, etc).

En Ukraine, il est très probable que ces mêmes modifications standard ont à la fois bridé les capacités du lanceur M142 autour de la sélection des seules munitions livrées (dont la précision quasi-métrique a tout de même permis de couper des voies ferrées ou de détruire des segments entiers du pont de Kherson) et la programmation de coordonnées d’objectif associées (portée, modes d’attaque et leurs trajectoires associées, pour contrer les défenses aériennes sur l’objectif). Ces restrictions interdiraient notamment à l’Ukraine d’utiliser d’autres munitions compatibles du système modulaire HIMARS, dont les fameux missiles semi-balistiques d’artillerie M39 ATACMS de 300 km de portée réclamés à cor et à cris par Zelensky. Washington les a promis aux pays baltes mais les refuse encore à l’Ukraine.

En revanche, cette thèse rassurante d’une « restriction » des HIMARS pêche largement par omission, en dissimulant le volet qualitatif essentiel de la fourniture d’un système d’artillerie de précision à longue portée : la chaîne d’acquisition d’objectifs et de ciblage, capable d’exploiter des vecteurs d’une telle précision à une telle portée. Or elle est forcément américaine et c’est ici que réside l’escalade.

En effet, un système d’artillerie classique comprend des moyens associés de reconnaissance et d’acquisition de cibles à quelques dizaines de km généralement formés de véhicules spécialisés dotés de capteurs, de moyens de navigation autonome et de communications sécurisées à longue portée pour reconnaître une cible éloignée et en transmettre les coordonnées au lanceur. Mais les HIMARS, qui tirent à plus de 70 km derrière le front devraient alors dépendre d’observateurs d’artillerie infiltrés loin en territoire ennemi en franchissant les obstacles et les défenses du front, ce qui est tactiquement irréalisable. Même une aviation de reconnaissance (dont l’Ukraine est pratiquement dépourvue) aurait le plus grand mal à trouver des cibles ponctuelles pour les HIMARS, à les transmettre aux artilleurs et à revenir à sa base. C’est pourquoi pour tirer leurs précieuses roquettes sur des cibles de valeur, les Ukrainiens dépendent de capteurs avancés de reconnaissance optique ou électronique, au moins aéroportés et probablement orbitaux, qui recherchent, trouvent et transmettent à temps les coordonnées des cibles aux HIMARS : centres de commandement, dépôts logistiques, ou concentration de forces. Or, associer l’Ukraine à ces moyens de renseignement stratégique capables de lire le dispositif russe à ciel ouvert, que les Américains sont pratiquement seuls à posséder, signe une cobelligérance de fait qui constitue le véritable facteur d’escalade pour Moscou.

De plus, prétendre que le HIMARS et ses 70 km de portée sont insuffisants à frapper la Russie relève aujourd’hui du déni : Moscou considère en effet la Crimée réoccupée depuis 2014 comme partie de son territoire et a fait reconnaitre les provinces où stationnent ses forces venues en renfort des républiques autoproclamées du Donbass comme des nouveaux territoires russes ; les régions à majorité russophone conquises au sud (Kherson, Zaporijjia) ont connu le même sort. Les frappes de précision menées depuis l’automne 2022 ont donc de facto franchi la ligne rouge fixée par le Kremlin, alimentant une escalade qui, selon sa propre rhétorique, pourrait aller jusqu’à une riposte nucléaire.

Enfin, si Washington retient encore la fourniture de ses lourds missiles de théâtre ATACMS, elle envisage de fournir bientôt à Kiev un système d’armes de grande précision de plus de 170 km de portée capable donc d’atteindre des cibles à l’intérieur des frontières russes. Il s’agit des bombes guidées propulsées GLSDB qui associent à une roquette d’artillerie M26 (tirée par le HIMARS) une bombe d’aviation GBU-39B pourvue d’un kit de navigation et de guidage de précision lui permettant, au largage de la roquette qui la propulse en altitude, de planer jusqu’à une cible fixe ou mobile de faible dimension et d’y délivrer 50 kg d’explosif avec une précision métrique.

La « modération » américaine est donc essentiellement déclarative puisque les mêmes renseignements et ciblages de précision s’étendraient alors à des systèmes de dernière génération de portée doublée.

Plus sérieusement, on peut donc supposer que la retenue prêtée aux Américains à propos des missiles balistiques ATACMS est nourrie par l’inquiétude réelle de ne pas aggraver la prolifération ukrainienne en la matière, qui échappe à l’Oncle Sam. C’est notamment l’objet du programme local de missiles balistiques Hrim-2 financé par l’Arabie Saoudite dont les vecteurs de 300 km de portée dépendent des mêmes moyens d’acquisition d’objectif et de ciblage dans la profondeur que les HIMARS.

La retenue invoquée est donc de pure forme, et l’escalade est en marche. Combien de lignes rouges la Russie est elle ainsi prête à laisser franchir ?

Valéry Rousset, La guerre à ciel ouvert, decoopman.com, 2020, 430 pages

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  • Ce n’est pas parce que la Russie à déclaré unilatéralement que le Donbass et la Crimée sont territoires russes que ceux-ci le deviennent. Donc si l’Ukraine les bombarde, il n’y a pas violation du territoire russe au sens internationale.
    Les américains devraient aider les ukrainiens à fabriquer des missiles locaux qui permettraient de détruire des cibles russes en représailles des destructions des moyens de production électrique ukrainiens.
    Ne soyons pas naïfs. Russie et OTAN ont décidés d’un commun accord secret les lignes que chacun ne doit pas dépasser pour éviter une guerre entre-eux.

    • Les Ukrainiens ont pour principal objectif de transgresser cet accord secret, afin d’obtenir une escalade malgré tout. Les attaques en territoire russe et l’amplification des bombardements de civils au Donbass ont pour principal objectif d’obtenir une augmentation de la portée et la létalité des armes gracieusement fournies par l’OTAN (c’est bien ce que dit l’article). Mais tout ça ne tient que si ce sont des Ukrainiens qui bombardent le Donbass ou la Russie. Or ça devient de plus en plus difficile : les pertes ukrainiennes sont considérables, l’armée ukrainienne est très largement composée aujourd’hui de mercenaires payés et armés par les Occidentaux, et il devient difficile de faire semblant, pour l’OTAN, de ne pas être à la manoeuvre avec les Ukrainiens comme simples exécutants (et chair à canon), autant voire plus encore que les autonomistes donbassiens pour les Russes.
      Je ne commenterai pas l’idée de faire fabriquer localement des missiles avec la technologie américaine dans un pays sans industrie ni énergie, et où règne une corruption quasi-inégalée. Vous nous avez habitués à mieux…

      • L ’amplification des bombardements de civils sur la ville de Kiev , ça vous dit qq chose? La Russie fait la guerre aux civils.
        Quand aux soldats Russe, beaucoup pourrissent sur le terrain… Les blesses abandonnés à la bonne volonté des Ukrainiens !
        La méthode de l’armée Russe est d’envoyer des recrues très mal préparées, qui servent de chair à canon. Les mercenaires, c’est wagner et ses repris de justice libérés de prison. La propagande de Moscou est tout simplement répugnante !

        -1
        • La guerre, c’est la guerre. Les civils de Donetsk ne sont ni plus ni moins civils que ceux de Kiev, ou que ne l’étaient mes parents sous les bombes allemandes, anglaises et américaines en Normandie. J’imagine que vous n’avez pas fait de service militaire, sinon vous sauriez que dans TOUTE guerre, les militaires disposent d’équipements et de bunkers qui les protègent, et les civils trinquent. L’espèce d’hypocrisie consistant à présenter comme des héros les uns et comme des démons les autres est détestable (vous pouvez me mettre -1 si ça vous soulage, mais s’il vous plaît, réfléchissez un peu). Un bon soldat est une ordure vis-à-vis de l’ennemi, et réciproquement. Il n’y a pas d’exception.
          La manière dont ça se passe sur le terrain n’est pas simple à déterminer. Merci de donner la source de vos allégations. En rassemblant ce que j’ai pu trouver tant du côté américain ou européen que du côté russe, on arrive à la constatation que les pertes ukrainiennes sont effrayantes. Même Ursula parlait de 100000 militaires morts (pas hors de combat, MORTS) côté ukrainien. Pensez un peu à ce que ça représente. Même les généraux américains reconnaissent que les pertes ukrainiennes sont au moins égales à celles des Russes. La méthode russe n’est clairement pas ou plus ce que vous dites. La Russie n’a lancé de conscription que récemment, et les premiers conscrits n’arrivent sur le front que maintenant. L’Ukraine a lancé 8 vagues de conscription et s’apprêterait à en lancer une 9e. Ca n’est pas de la propagande moscovite, c’est la désolante réalité. L’offensive ukrainienne s’est faite au prix de pertes considérables, les Russes disposant de la maîtrise des airs et reculant en plus ou moins bon ordre (très bon à Kherson, un peu moins dans le nord) n’ont eu que des pertes réduites (nulles à Kherson). Les mercenaires existent aussi côté occidental, renseignez-vous sur les sociétés allemandes ou polonaises qui donnent dans ce business. Et ce ne sont pas plus des enfants de coeur que ceux de Wagner.
          La réalité que vous traitez de propagande russe parce qu’elle ne vous plaît pas et que vous ne voudriez pas la voir, c’est que Russes et Occidentaux ont volé au secours de leurs camps respectifs dans une guerre civile, aussi atroce que toutes les autres guerres civiles. Lorsqu’en mars, les pourparlers de paix ont failli aboutir (Poutine y était prêt, sur les termes de l’accord de Minsk), Zelensky et les Occidentaux ont froidement condamné des dizaines de milliers de soldats et de civils pour continuer la guerre, afin de préserver des intérêts personnels, économiques, et des questions de face. Rappelons que la France et l’Allemagne étaient prétendument garantes des accords de Minsk qu’elles ont laissé Kyev (pas Moscou) impunément violer. Poutine n’est pas une blanche colombe, MAIS NOUS NE VALONS PAS MIEUX.

          • « pas plus des enfants de cœur »

            Des enfants « de cœur », pitié…
            Des enfants de chœur, enfin !

            • Faites mettre en place un système de commentaires où on puisse se relire et se corriger facilement, au lieu de vous plaindre.

            • Faites mettre en place un système de c0mmentalres où on puisse se rellre et se corrlger facllement sans pour autant heuhrter la cent sûre, au lleu de vous plalndre.

              • Effectivement, comme sur Facebook.
                Ici, il vaut mieux se relire avant de publier.

                • Eh bien quand je me relis immédiatement et sans un changement de mise en page, les fautes ne m’apparaissent pas. Je fais néanmoins un effort raisonnable pour être lisible, et quand je lis d’autres c0mmentaires, je fais un effort raisonnable pour passer les fautes de forme et m’attacher à ce que l’auteur entendait exprimer sur le fond. Ca n’est pas aujourd’hui que je vais changer. Sur le fond, vous avez des c0mmentaires ?

              • Par ailleurs la remarque n’a guère de sens, car on ne voit pas forcément les coquilles ou les fautes qu’on laisse.
                L’intérêt de les signaler est de permettre de les corriger. Quand on m’en fait remarquer une, je remercie la personne, et je modifie (si c’est possible bien sûr).

                • Et quel est l’intérêt de les signaler quand on sait qu’il n’est pas possible de les corriger ?

                  • Un grand intérêt, pour moi en tout cas. Encore une fois, quand on me signale une erreur, ça me permet de ne pas la rééditer.
                    Je remercie et je n’en fais pas un fromage. Ça s’arrête là.

          • J’apprécie votre lucidité et concernant les accords de Minsk il faut noter l »article très intéressant paru sur Marianne le 14/12 et intitulé «  »Les accords de Minsk devaient donner du temps à l’Ukraine » : Angela Merkel jette un pavé dans la mare »
            Conclusion, nous ne sommes pas sortis de l’ornière !

  • « Combien de lignes rouges la Russie est elle ainsi prête à laisser franchir ? » Il n’y a pas de lignes tracées par la Russie et qu’il faudrait respecter comme des principes moraux. C’est la Russie qui a franchi les lignes du bon sens, à elle de reculer.

  • On fait la guerre ou on ne la fait pas. Comment continuer à considérer comme acquis que la Russie envahisse l’Ukraine, massacre sa population, détruise systématiquement ses infrastructures énergétiques en s’interdisant d’attaquer son territoire ? Un peu comme si en 42 les alliés s’étaient interdits de bombarder l’Allemagne…

    • L’Ukraine fait ce qu’elle veut. La France et autres « alliés », s’ils bombardent la Russie, doivent être prêts à en assumer les conséquences. A la guerre comme à la guerre, dites-vous, mais pourquoi notre pays devrait-il se mêler de cette guerre ? Des massacres, il y en a tout le temps quelque part dans le monde, et s’y impliquer n’a jamais été la manière d’y mettre fin.

      • « mais pourquoi notre pays devrait-il se mêler de cette guerre ? » Parce que la Russie est notre ennemi déclaré depuis un siècle est que la blague a assez duré.

        -5
        • Votre ennemi peut-être, pas le mien. Moi, je suis normand, la Normandie vous savez, comme dans Normandie-Niemen.
          Bon, j’imagine que c’était du second degré…

        • votre réponse montre une intelligence hors du commun, un raisonnement d’une puissance rarement égalée. Allez, au moins, vous saurez pourquoi lorsque vous serez appelé à y aller vous battre. Vous devez l’espérer ardemment avec cette haine qui vous taraude.
          Je ne comprend même pas que vous n’y soyez pas déjà parti! Il faut être cohérent dans la vie.

        • Vous ne seriez pas un peu binaire?
          Cette guère par procuration a été parfaitement voulue; elle ne sert ni les intérêts de l’Ukraine (enfin surtout pas les intérêts de sa population qui sert effectivement de chair à canon) ni ceux de la Russie, ni ceux de l’Europe qui aurait pu éviter cette tuerie mais qui ne l’a pas fait pour des raisons qui devront être un jour analysées. A une certaine époque tout policier pourvu de bon sens posait la question ‘à qui profite le crime?’ Il est curieux que cette question évidente aient semble-t-il désertée la plupart des analyses actuelles!
          Il est vrai que quand on visionne 5 minutes LCI, chaîne de propagande officielle de Mr Zelenski 24h sur 24, ce type d’interrogation ne vient pas spontanément à l’esprit!

    • C’est aussi mon avis !

      -3
  • La guerre s’arrêtera faute de combattants et d’armements. Et que sera l’ue l’année prochaine ? Une friche industrielle. Avec une montagne de dettes…

  • « cette thèse rassurante d’une « restriction » des HIMARS pêche largement par omission »

    Quel rapport avec la pêche ?
    Ce n’est pas pécher que de pêcher à la ligne tout de même !

  • C’est quoi ce curieux procès ? Il eut été légitime que l’occident ayant des rapports amicaux avec l’Ukraine soit présente militairement sur le sol ukrainien avant l’invasion russe, cela aurait éviter toute guerre. L’aide d’aujourd’hui ne fait qu’essayer de réparer une lourde erreur. La livraison d’armes à un pays ami n’a jamais été de la cobelligérance, les Etats Unis n’ont pas que je sache menacé l’Urss pendant la guerre du Vietnam. La timidité de Biden au sujet de portée des armes pour l’Ukraine est au contraire un mauvais signal dont l’ennemi a profité, il semble que là aussi, la doctrine devrait rapidement et heureusement changer. Il reste à l’auteur comme os à ronger la question des satellites. C’est un peu vite oublier que de multiples satellites commerciaux sont en orbite et délivrent moyennant rétribution leurs lots d’images. Et d’ailleurs, il suffit d’ouvrir Google Earth pour avoir les coordonnées GPS de tout ce que l’on veut. Il faut y ajouter en l’absence supposée d’avions de reconnaissance, l’utilisation de drones qui certes vulnérables, sont capables de donner les positions en direct de cibles mobiles, tâche non accessible aux satellites. Enfin, il y a le renseignement au sol où la population des territoires occupés peut transmettre des lieux banaux où sont installés sinon le matériel, du moins les personnels militaires russes. Manifestement l’hôtel récemment ciblé dans le Dombass et servant d’hébergement à la milice Wagner ne pouvait pas être repéré par un quelconque satellite. Enfin, s’il y a un cobelligérant dans cette affaire, c’est bien la Biélorussie d’où sont partis et partent encore des missiles ou des avions et d’où venait en grande partie la fameuse invasion du 24 février. Zelinski s’abstient de riposter contre la Bielorussie pour des raisons de géopolitique, mais après tout l’Otan pourrait très bien intervenir ici sans crainte puisque la Biélorussie n’est pas « nucléaire ». Les russophiles ici présents semblent aussi paniqués que les autorités russes, ils n’arrivent pas à prendre en considération le fait largement nouveau que la Russie soit devenue un état fasciste et criminel et s’accrochent à leur vieille lune poutinienne.

  • Au fait, sur le sabotage de Nord Stream, on a du nouveau ? Que donnent les enquêtes ?
    Beaucoup d’agitation dans les media, puis maintenant silence radio.

    • Qui avait le mobile, les moyens, et l’opportunité ? Avec ça, on peut se faire une intime conviction, mais les suspects ne sont pas mauvais au point d’avoir laissé des preuves.

    • On n’en parle plus car tous les dirigeants européens connaissent la réponse. Oskar Lafontaine chef de l’opposition allemande dans une interview récente à dit que Olaf Shultz connaissait la réponse mais ne pouvait pas la donner car cela créerait de graves conséquences diplomatiques avec de proches alliés… Plus loin dans l’interview O. Lafontaine a été plus explicite en faisant allusion aux étasuniens…

      • Oui donc un chef de l’opposition qui n’a donc en principe pas accès aux secrets d’Etat, qui ne peut pas citer ses sources et ne donne pas de preuves, ça n’est pas hyper-convaincant.

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