Midterms 2022 : les hauts et les bas du libéralisme

Les élections 2022 ont été assez bonnes pour le libéralisme au niveau des États.

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Marijuana CC Flickr Scott Beale

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Midterms 2022 : les hauts et les bas du libéralisme

Publié le 15 novembre 2022
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Novembre est la saison des élections aux États-Unis. Cette année, en plus des élections au Congrès, plusieurs États ont avancé des questions à leurs citoyens afin de faire avancer ou reculer leurs libertés.

Et l’excellente lancée de la légalisation de la marijuana se poursuit. Deux nouveaux États, le Maryland et le Missouri, l’ont légalisé à des fins récréatives. Ce sont maintenant 21 États qui font fi des restrictions fédérales selon lesquelles le pot est au même niveau de la cocaïne, c’est-à-dire que aucun usage médical n’est reconnu. À ce sujet, 37 États ont légalisé la marijuana à cette fin. Le Dakota du Sud, du Nord et l’Arkansas ont toutefois rejeté des mesures similaires.

Mais le Colorado a poussé sa défiance des lois fédérales (fort probablement) anticonstitutionnelles sur les drogues en légalisant les drogues et plantes psychédéliques. Il reste à espérer que l’organisme gouvernemental créé en même temps pour gérer cette légalisation fera mieux que son équivalent pour la marijuana. En effet, les prix « légaux » sont plus élevés, ce qui encourage fortement le marché noir.

Toujours au Colorado, on a rejeté une mesure qui aurait permis aux restaurants et bars de vendre de l’alcool à emporter et la livraison des boissons alcoolisées.

 

L’avortement en jeu

Par ailleurs, depuis le rejet par la Cour suprême des lignes directrices sur l’avortement, plusieurs États ont déjà durement légiféré sur le sujet – ils avaient des lois rendant l’opération illégale dès le rejet de Roe vs Wade.

Mais durant cette élection, plusieurs États ont soumis leurs propositions et les défenseurs de l’IVG ont de quoi se réjouir. Avec des majorités écrasantes respectives de 76 % et 65 %, le Vermont et la Californie ont amendé leur Constitution pour y officialiser des « libertés reproductives » et interdire au gouvernement de violer une telle liberté.

Bonne nouvelle : la Californie a également inclus l’accès aux contraceptifs dans cette mesure. Malgré leur inclusion depuis 2012 dans la loi sur la santé d’Obama, leur accès est encore restreint par la FDA, qui gère l’accès aux médicaments. Les mettre en vente libre au même titre que le paracétamol pourrait permettre d’éviter des grossesses non désirées.

Le Michigan a également approuvé une mesure semblable à la Californie à environ 56,5 %. Au Kentucky, les électeurs ont rejeté un amendement explicitant la non-existence d’un droit à l’avortement. Au Montana, les électeurs ont rejeté une proposition qui aurait obligé des soins médicaux à tout fœtus né même suite à un avortement et fortement mis à l’amende quiconque s’y soustrairait.

 

La diminution de l’emprise de l’État…

Toujours au sujet de bonnes nouvelles pour la liberté, trois États (Vermont, Tennessee et Oregon) ont définitivement aboli l’esclavage. Peu de gens se souviennent que le 13e amendement de la Constitution fédérale abolissant l’esclavage « l’autorise » encore comme punition. La Louisiane a rejeté une proposition semblable.

D’autres (Colorado) ont voté pour une diminution de l’impôt sur le revenu, (Arizona) rejeté de nouvelles taxes de vente et étonnamment pour la Californie, rejeté un nouveau palier d’imposition pour les hauts revenus. Le Tennessee a constitutionalisé le « droit au travail » (pas d’obligation de payer une cotisation syndicale), le Nevada exclut désormais toute violation des droits fondamentaux basée sur une panoplie de caractéristiques et le Montana exige maintenant un mandat avant l’accès aux données électroniques d’une personne.

Car en suivant la logique de plusieurs hoplophobes selon quoi le Second amendement ne s’applique qu’aux mousquets, il irait de soi que le Quatrième amendement ne s’appliquerait pas aux courriels.

 

… et son augmentation

Malheureusement, plusieurs initiatives montrent que vox populi non est sagere (la voix du peuple n’est pas celle de la sagesse).

En Californie, deux propositions qui auraient légalisé le jeu et confirmé l’interdiction du tabac parfumé ont été rejetées. L’État de la vice-présidente continue ici de montrer son déclin. Si l’expérience du Massachussetts est un indicateur, alors la Californie pourrait connaître une hausse des ventes de cigarettes ordinaires ainsi qu’une hausse du marché noir pour les produits nouvellement interdits. « Protéger les enfants » est l’excuse la plus nulle qui soit.

Au Nevada et au Nebraska, une hausse du salaire minimum a été approuvée. Ceux qui supportent cette mesure adorent généralement ce qu’on voit : de meilleurs salaires et un chômage encore très bas, comme on a répété ad nauseam à Seattle. Mais ils ignorent (ou refusent de considérer) ce qu’on ne voit pas : une diminution de la population active.

Aux États-Unis du moins, la population active est soit employée soit activement à la recherche d’un emploi. Un chômeur trop découragé dans sa recherche finira par l’abandonner, diminuant artificiellement les statistiques. Considérant que la population active du pays chez les 16-20 ans n’a pas augmenté depuis la récession de 2008, une hausse quelconque du salaire minimum, surtout dans un État bon marché comme le Nebraska, aura des effets néfastes sur les jeunes travailleurs.

De retour au Colorado maintenant : une proposition de consacrer 0,1 % des revenus de l’impôt au logement abordable est passée de justesse. Oh, il certain que l’État profiterait de logements plus abordables, le prix médian des maisons dépassant 580 000 dollars. Mais dans trop de grandes villes comme Denver, la réglementation empêche un développement résidentiel plus dense, laissant des quartiers entiers au développement unifamilial. Utiliser des fonds publics ne changera pas le problème.

Finalement, une chimère chouchou des Démocrates a maintenant force constitutionnelle en Oregon : le « droit » à des soins de santé abordables. N’en déplaise aux Orégoniens, garantir un droit positif ne saurait assurer sa pratique.

De toute façon, le gouvernement est le seul responsable de ces prix exorbitants en santé. D’un encouragement artificiel à l’assurance à une forte limitation du nombre de médecins et des écoles de médecine en passant par des obligations n’ayant aucun sens actuariel, le gouvernement ne peut résoudre ses problèmes en mettant des garanties ou en injectant plus d’argent.

Bref, les élections 2022 ont été assez bonnes pour le libéralisme au niveau des États. Au niveau fédéral, espérons que les Républicains obtiennent une majorité de sièges à la Chambre des représentants. En effet, un président et un Parlement de couleur différente « aide » au blocage législatif et ainsi à l’adoption de moins de lois.

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