La mobilisation en Ukraine : plus idéologique que militaire

La Russie a reflué du nord de l’Ukraine, les Ukrainiens ont repris l’initiative au sud et Vladimir Poutine va devoir gérer les conséquences politiques de sa décision d’envahir son voisin ukrainien.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 2
poutine capture d'écran youtube

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La mobilisation en Ukraine : plus idéologique que militaire

Publié le 27 septembre 2022
- A +

Vladimir Poutine a donc annoncé la mobilisation. Il n’avait pas le choix. L’armée russe est sur le point d’être désintégrée, s’il n’est d’ailleurs pas déjà trop tard. La situation en Ukraine est un réel cauchemar pour ses troupes qui subissent revers après revers depuis 7 mois que dure l’expédition spéciale. Une opération qui peut d’ailleurs être qualifiée de spéciale surtout parce que spécialement mal préparée par excès de confiance et spécialement mal servie par une succession d’erreurs et de retards sur les événements.

Les meilleures troupes russes, les unités de parachutistes et les forces spéciales, ont été décimées. Envoyées au casse-pipe dans l’assaut raté vers Kiev, portées en pointe vers des objectifs bien plus politiques que militaires, sacrifiées pour permettre à la hiérarchie militaire de cacher ses échecs par quelques gains territoriaux ridicules, les derniers éléments des forces d’élite sont actuellement pris au piège dans la nasse de Kherson où les Ukrainiens les réduisent méthodiquement jour après jour sans qu’ils puissent être ni ravitaillés ni relevés, ni renforcés.

Les pertes russes sont effroyables, s’élevant entre 8 et 55 mille morts selon les sources (russes ou ukrainiennes). C’est entre un tiers et deux fois plus en 7 mois qu’en 10 ans qu’a duré la guerre d’Afghanistan. Coté matériel, on compte uniquement en recensement de photos et vidéos sur les réseaux sociaux, trois fois le nombre de véhicules blindés détruits ou capturés comparé au total des pertes russes en Afghanistan. Et ce ne sont que les pertes documentées.

On reçoit régulièrement des rapports de situation, confirmés par les pertes visuellement constatées qui indiquent que de nombreuses unités de ligne, supposées constituer le corps de l’armée russe dans une coopération interarmes situées au niveau du bataillon, ont vu leur capacité opérationnelle tellement anéanties que dans certains cas, sur une unité qui comptait entre 600 et 900 hommes et 40 blindés, il ne reste plus que quelques dizaines de survivants et quelques rares engins qui se comptent sur les doigts d’une main.

Il ne reste guère plus que les groupes de mercenaires pour donner l’illusion d’une quelconque capacité offensive résiduelle.

Moscou ne peut plus compter sur sa stratégie d’action qu’il n’a d’ailleurs jamais réussi à mettre en œuvre, les Ukrainiens ayant dès le début répondu à la très conventionnelle doctrine russe par des mesures asymétriques contre laquelle la lourde machinerie militaire a été totalement incapable de trouver la parade.

 

Une mobilisation plus idéologique que militaire

Il ne reste plus aux généraux russes que l’option de retour à la doctrine sanglante de l’Armée rouge, basée sur le nombre et les sacrifices meurtriers mais qui malgré son coût exorbitant en hommes et en matériels avait permis à l’URSS de vaincre l’Allemagne nazie.

Mais la comparaison avec la victorieuse grande armée populaire s’arrête là. Il faut tout de suite réfréner les projections que la comparaison pourrait engendrer.

En juin 1944, l’armée commandée par le maréchal Joukov comptait plus de deux millions d’hommes et 4000 blindés et n’avait en face d’elle que le reliquat de l’armée allemande, trois fois moins nombreuse en personnel et huit fois moins nombreuse en matériel, qui plus est en retraite depuis deux longues années où s’étaient succédé défaite après défaite et gravement sous-alimentée en carburant comme en munitions.

Surtout, les rôles sont aujourd’hui inversés. Ce sont les Allemands qui ont engagé leurs forces dans la campagne de Russie en 1942. Les Allemands, comme les Russes aujourd’hui, ont accumulé échec après échec, principalement parce que les objectifs poursuivis étaient décidés politiquement et non militairement, un autre point commun qui conforte l’idée que l’armée russe d’aujourd’hui se trouve davantage dans la position de la Wehrmacht en 1944 que dans celle de l’Armée rouge.

L’armée de Joukov étaient engagée dans une contre-offensive sur son sol ou sur le sol de pays amis et non pas dans une opération de prise de contrôle en territoire hostile. Même si la propagande sur la Grande Guerre patriotique a joué un rôle important en créant un soutien populaire certain, celle-ci reposait sur un fait incontestable totalement absent aujourd’hui : les Soviétiques en 1942 n’avaient aucune autre option que celle de combattre l’agression.

Enfin le régime de Joseph Staline a pu bénéficier d’un appui international qui s’est révélé décisif car il a permis à l’Armée rouge de se placer sinon en supériorité technologique, tout au moins pas très loin de l’égalité avec son adversaire, surtout à la fin du conflit quand les moyens blindés et l’artillerie russe eurent largement rattrapé leur retard des premiers engagements.

 

L’opération de la dernière chance

L’armée russe d’aujourd’hui est au abois. Si elle ne réagit pas rapidement, les 20 à 25 mille hommes pris dans le chaudron de Kherson s’aligneront bientôt dans des files interminables marchant vers les camps de prisonniers.

Il semble d’ailleurs que les Ukrainiens aient délibérément choisi d’enfermer les Russes dans un remake de Stalingrad. L’offensive au sud cherche à éliminer les forces prises au piège. L’armée ukrainienne les a attirés sur la rive droite du Dniepr, à la fois pour les empêcher de venir contrer l’offensive à l’est de Kharkiv, mais aussi pour les éliminer dans un long et incessant ballet de frappes ciblées nocturnes et de fausses offensives meurtrières la journée.

Sur le reste du front, la situation n’est pas meilleure. Les actions de guerre asymétriques opérées par la résistance et par les forces spéciales infiltrées opèrent un lent et méthodique travail de sape en profondeur auquel les Russes n’ont pas les moyens humains pour réagir, ni l’organisation nécessaire pour contrôler la zone occupée et ses sept millions d’habitants et encore moins pour y établir des points forts.

La zone de front est quant à elle gigantesque, surtout qu’elle s’étend sur a minima 50 km de profondeur côté russe, ce qui représente quasiment la superficie d’un cinquième de la France, le tout étalé sur une diagonale équivalente à celle reliant Strasbourg à Bordeaux.

L’offensive fulgurante à l’est a montré combien l’armée russe était en mauvaise posture. Il semble que l’état-major russe a mis le chef du Kremlin devant un choix cornélien : soit Vladimir Poutine affrontait l’énorme risque politique que représente la mobilisation, soit l’armée en Ukraine s’effondrait dans les prochaines semaines et avec elle tout le rêve de recréer l’Empire soviétique dans une nouvelle URSS.

 

Retour au politique

L’Ukraine pourrait en effet bien être la faille qui fasse tomber tout le lent travail imaginé par Vladimir Poutine pour hisser son pays au premier rang des grandes puissances mondiales qu’il avait réussi à occuper à l’issue de la Seconde Guerre mondiale et perdu depuis.

En mars dernier, en pleine bataille de Kijv, j’émettais l’option d’un scénario à l’époque totalement à contrecourant de l’histoire de l’invasion qui devait durer une semaine, mais qui a fini par se réaliser.

 

Nous en sommes à la troisième étape : la Russie a reflué du nord de l’Ukraine, les Ukrainiens ont repris l’initiative au sud et Vladimir Poutine va devoir gérer les conséquences politiques de sa décision d’envahir son voisin ukrainien.

Il va surtout devoir rassurer ses interlocuteurs sur sa capacité à gérer la situation et à rester aux commandes.

Personne n’a réussi à savoir exactement ce qui s’est dit à Samarkand il y a quelques jours entre la Russie, la Turquie et la Chine, mais les signes s’accumulent pour indiquer qu’il n’y a pas que les généraux russes qui ont mis Vladimir Poutine devant ses responsabilités.

Toute l’Asie centrale est en train de s’enflammer et il semble bien que ce sommet a été pour le dirigeant russe sinon un échec cuisant, tout du moins un pied de nez qui le laisse terriblement isolé. Il est maintenant bien obligé de prendre des mesures drastiques s’il ne veut pas que la situation dégénère rapidement sur les frontières sud-est de son territoire, avec en ombre de tout ce chahut, celles d’Ankara et de Pékin.

 

L’Asie centrale en ébullition

On peut se rendre compte rapidement de cette dissonance en jetant un œil aux titres publiés par le quotidien du peuple Chinois, organe officiel de représentation du régime à l’international.

On aura beau chercher, on n’y trouve pas un seul article sur la guerre en Ukraine, pas un… sauf un article mettant en avant l’échange de combattants prisonniers étrangers réalisé grâce à la médiation de l’Arabie Saoudite qui est, rappelons-le s’il en est encore besoin, à la fois un allié historique des Américains et un adversaire juré de l’Iran qui reste (après la soudaine et incompréhensible défection de la Corée du Nord, pays que l’on sait très proche de la Chine), un des rares pays au monde affichant encore son soutien au maître du Kremlin.

L’histoire semble s’accélérer en Asie, à moins qu’il ne s’agisse pour l’instant que de tests pour estimer la perte de capacité de réaction de la Russie dans ce qui, il y a quelques semaines encore, paraissait être son domaine réservé.

L’Iran est secoué par des émeutes dont la décision du gouvernement de couper les communications rend difficile d’évaluer encore l’étendue. Les combats frontaliers entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont fait plusieurs centaines de victimes, tout comme ceux entre le Tadjikistan et le Kirghizistan.

Le Kazakhstan a quant à lui décidé d’interdire le transport de produits sous embargo européen de et vers la Russie et de ne plus utiliser le système de paiement russe Mir, juste quelques jours après avoir reçu la visite du Pape… et celle du président chinois qui a d’ailleurs préféré cette visite aux obsèques de la Reine Elizabeth II et dont c’était le premier voyage hors de Chine depuis le covid. On se demande pourquoi le Kazakhstan est subitement devenu la destination privilégiée des jeunes Russes fuyant la conscription

Kirghizistan, Kazakhstan et Ouzbékistan ont d’ailleurs annoncé que leurs ressortissants, dont un très grand nombre travaille sur le territoire de Russie, risquaient une solide peine de prison s’il leur prenait l’idée saugrenue de se joindre à la conscription annoncée par Vladimir Poutine.

 

Fuite en avant

Faute de voir le conflit s’orienter vers une solution diplomatique après cette dernière escalade, il semble bien que celui-ci pourrait se déplacer vers l’est et se transformer à l’ouest.

Des victoires ukrainiennes dans un avenir proche risquent en effet d’attiser le feu qui couve dans ce secteur situé entre la Syrie à l’ouest et le Kirghizstan à l’est, le Kazakhstan au nord et l’Iran au sud, dans cette Asie centrale qui est d’une importance stratégique primordiale pour la Chine et la Turquie parce qu’elle relie Pékin à Istamboul via l’historique route de la soie.

Un enlisement avec l’hiver qui arrive risque d’être d’ailleurs encore plus délétère pour Moscou qui verrait une énorme partie de sa puissance militaire bloquée dans le bourbier ukrainien. L’armée russe, qui n’a actuellement aucun moyen d’éviter les pertes infligées par les frappes ukrainiennes en profondeur, devra alors affronter son opinion publique qui lui demandera des réponses maintenant que la conscription a été décrétée.

Une escalade dans l’est crédibiliserait l’histoire de la patrie en danger et permettrait à Vladimir Poutine de conclure une paix occidentale sans perdre la face, quel qu’en soit le prix.

 

Même une victoire serait un échec

Quant à une victoire russe en Ukraine, même si celle-ci paraît bien improbable, mais la guerre n’est que surprises et inconnues, elle mettrait immédiatement en lumière à la fois le risque d’une extension en Pologne ou dans les pays baltes et le paradoxe d’une Europe qui a sur le papier tous les ingrédients nécessaires pour faire entendre raison au maitre du Kremlin en quelques jours.

Tout ce qu’il faut pour réveiller les dirigeants européens tellement désœuvrés par la gestion du quotidien et les problèmes de barbecue et de marabout qu’ils en viennent à dégainer le mot guerre au moindre rhume ou au premier psychopathe exotique venu.

L’Allemagne a déjà décidé de rattraper le temps perdu en se réarmant à marche forcée et de redevenir ouvertement la plus grande armée d’Europe en y investissant 70 à 80 milliards d’euros par an, rompant ainsi un tabou qu’on croyait dur comme l’acier il y a un an encore.

Dans ses fantasmes impérialistes, Vladimir Poutine a sans doute oublié que les Européens en connaissaient un rayon en termes de conflits, d’empires et de génie militaire. C’est d’ailleurs ce dont il est en train de se rendre compte douloureusement en Ukraine. L’Europe est tout de même la seule région au monde qui, avant le 8 mai 1945, était en guerre permanente et ininterrompue depuis quasiment 3000 ans et qui a vu naître et mourir bien plus d’empires que tout le reste de la planète réuni.

Voir les commentaires (22)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (22)
  • Avatar
    FrancoisCarmignola
    27 septembre 2022 at 8 h 10 min

    On trouve donc ici la totalité de la désinformation débile que nous sert un occident aux abois qui a perdu tout contact avec la réalité: on pourrait dire que c’est le contraire exact de ce qui est dit ici qui est vrai.

    Le plus important est pourtant formé ce qui se voit et pour ce qui nous concerne, la dure réalité va se sentir très bientôt: nous avons, nous européens, rompu tout contact avec notre principal fournisseur d’énergie. L’énergie est ce qui permet à nos processus économiques de fonctionner. Ceux-ci vont donc s’arrêter. De 40%.

    Pour ce qui concerne l’appréciation militaire, les terribles pertes évoquées ici avec humanité doivent plutôt être comptées du côté de l’Ukraine: les descriptions faites ici la concerne bien sûr au premier chef. Au point que l’on peut dire que ce sont les Russes qui n’ont pas de pertes ou très peu, aucun vrai choc n’ayant été subi ou provoqué de leur part. Ce n’est pas le cas de l’Ukraine et l’offensive récente, toujours en cours et qui a provoqué un repli (rapide) des Russes, fut et continue d’être un affreux carnage pour la pauvre chair à canon attaquante.
    La mobilisation Russe de réservistes capable de tenir l’arrière est une bonne nouvelle pour les Russes qui vont pouvoir aligner des troupes fraiches face à une armée Ukrainienne saignée à blanc et qui n’a pas, pour l’instant, tiré un quelconque parti de ses récentes avancées…
    L’arrivée de l’automne devrait tout geler en l’état. On se revoit en Décembre, les européens auront tellement froid et tellement faim qu’ils viendront demander à s’engager dans l’armée Russe pour survivre, y a que là qu’on les autorisera à manger des bébés.

    • Il est évident dans ce cas que c’est la Russie qui est au abois et qui a d’ailleurs prouvé dès la décision de l’attaque de l’Ukraine avec des moyens très largement sous dimensionnés qu’elle vivait dans un monde parallèle.
      C’est assez amusant de croire sur parole la propagande russe quand on refait l’historique de ce qui s’est passé.
      La Russie est plutôt dans un risque politique très sérieux avec d’un coté les provinces périphériques qui pourraient se révolter et de l’autre coté la population et les amis de poutine qui pourraient bien être tentés de le renverser. Sans successeur clair on va d’ailleurs dans une direction très dangereuse

      -4
      • Les amis de Poutine les plus susceptibles de le renverser lui reprochent sa tiédeur dans le conflit. Ce sont les informations que j’ai pu rassembler, si vous avez des sources plus crédibles, merci de les indiquer.

        10
        • Vous avez raison sur les amis de poutine, ce sont tous des fanatiques de la guerre. Mais aucun n’a apparemment la stature pour s’imposer d’où une guerre des chefs probable

    • « On trouve donc ici la totalité de la désinformation débile que nous sert un occident aux abois qui a perdu tout contact avec la réalité: on pourrait dire que c’est le contraire exact de ce qui est dit ici qui est vrai.  »
      Totalement d’accord avec votre analyse, on est submergé par les Trolls anti-Russe.

    • Un grand merci à FrancoisCarmignola de remettre les choses dans leur contexte. Je n’ai pas pu dépasser les 4 1eres phrases de l’article car avec un tel ramassis de notions plus espérées que conforme à la réalité, ce n’était pas la peine de perdre du temps

  • Directed by Quentin Inventino.
    Vous commencez par comparer la guerre en Ukraine et la guerre en Afghanistan…un des pays les plus pauvres du monde, séparés en ethnies, clans, seigneurs de guerre et soutenu par aucun autre pays.
    Puis on vient comparer avec 1944 et Stalingrad. OK, mais Stalingrad, c’est quasiment 500 000 morts pour l’URSS en 6 mois.
    Bref vous en êtes encore à penser qu’il s’agit d’une guerre totale, alors que Poutine ne veut pas détruire l’Ukraine. Il veut la neutraliser pour ne pas qu’elle serve à l’OTAN. La situation de guerre de moyenne intensité est favorable à cette neutralisation.
    La mobilisation est un simple coup de communication: montrer au monde que la Russie est prête à rester longtemps en Ukraine.
    On vient parler de l’Asie Centrale, comme si ce bloc de pays n’avait de vie que pour ou contre Poutine. Oui l’Arménie subit l’Azerbaijan, il y a des conflits frontaliers, et les pays ne sont pas contents de voir Poutine utiliser des moyens financiers pour recruter des soldats kazakh et ouzbek. Oui, ces pays réagissent diplomatiquement comme des pays du tiers-monde dirigés par des dictateurs bien pires que Poutine. Oui, la Turquie et la Chine en profitent pour gagner du terrain dans ces régions. Non, la région ne s’embrase pas pour une victoire de l’armée ukrainienne, c’est un tout petit peu plus complexe que ça.

    La seule vraie question c’est : « Quand va t’on négocier pour de vrai ? Et qu’est ce qu’on devra négocier ? »

    • La négociation aura très certainement lieu quand les chefs Russes commenceront à se battre entre eux
      Pour l’Ukraine il n’y aura de toute façon pas de négociation tant que le dernier territoire pris par la Russie n’est pas rendu. A moins d’un retournement de situation militaire mais à ce stade c’est plus qu’improbable. La supériorité Ukraininienne est établie et se renforce encore au fil du temps par l’arrivée de renforts formés et de nouvelles armes ultra modernes de l’occident

      -6
      • Les fabricants d’armes adorent les guerres qui sont un banc d’essais irremplaçable pour leurs nouveaux produits. Mais une fois les essais réalisés dans un bon assortiment de saisons, il ne sert à rien d’en faire plus, et ça finit par coûter un bras. A ce moment-là, le comptable dit « stop ! » et on ne livre plus d’armes qu’à ceux qui les paient.

        • Vous oubliez le but politique
          En dehors du fait que remettre la Russie à sa place permet d’éviter de futures guerres, les dirigeants occidentaux ne sont que trop contents de pouvoir battre l’idole des l’extrêmes droites à son propre jeu
          Pour ça je suis certain qu’ils sont prêts à durer longtemps

          -8
          • Votre naïveté est sidérante. La politique, et les guerres n’y échappent pas, est régie en sous-main par les aspects économiques qui finissent toujours par se rappeler au bon souvenir des intervenants. L’affaire du besoin pour les marchands d’armes de disposer de bancs d’essais et les limites aux dépenses correspondantes m’ont été enseignées il y a 50 ans et je n’ai jamais trouvé depuis de mise en défaut.
            On ne « remet pas à sa place » un pays disposant d’armes nucléaires. La paix se construit en trouvant des compromis gagnant-gagnant, pas en donnant des leçons, quand bien même certains en mériteraient parfois. Les dirigeants occidentaux ont leurs buts, parmi lesquels rester au pouvoir le plus longtemps possible. Mais la stigmatisation de leurs adversaires, quand bien même elle serait là aussi justifiée, ne les sauvera pas du naufrage économique. Il reste un doute pour Biden, mais les dirigeants européens ne vont pas pouvoir ignorer que le quoi qu’il en coûte a une fin, même si c’est pour sauver l’Ukraine. Les Européens seront bientôt trop occupés à sauver leur propre pays du FMI pour continuer à déverser des milliards pour l’Ukraine. Poutine l’a dit avec un petit sourire : c’est à la fin qu’on fait les comptes. Je ne soutiens ni Poutine ni Zelensky, simplement ce sont les dirigeants européens qui leur ont offert ces trônes, ils sont les plus grands coupables.

          • Remettre la Russie à sa place permet d’éviter de futures guerres. On disait la même chose en 1919 par rapport à l’Allemagne… Il s’est avéré que c’était pas vraiment le truc qui marche le mieux au monde.
            Et Hitler n’avait pas plus de 5000 ogives nucléaires à disposition, Poutine si…

  • Terrifiant, il n’y a pas de guerre russi/Ukraine mais usa contre l’ue… OK, je sort., à quoi bon discuter sur l’agonie meurtrière des usa voulant nous emporter en enfer. Super le dollar remonte, ils semblerait que les gens ont peur du futur… No futur si on persiste à suivre le démon.
    Si vous n’avez pas encore compris que le dollar est en guerre contre l’euro, c’est desperant. La majeur partie du monde l’a compris.

  • Un bilan, assez complet, il manque un élément négatif : la fermeture de la Méditerranée pour la flotte russe.
    https://www.nationalreview.com/2022/09/putin-is-paying-the-price-for-his-ukraine-war/

    -4
    • la flotte russe est déjà en Méditerranée, via la base de Tartous en Syrie.

      • Certes, mais elle ne peut plus aller et venir entre ces bases en Syrie et celles de la mer Noire, en Crimée notamment. Les détroits sont bloqués par les Turcs, du fait d’anciens traités. Sauf si le « sultan » les renie, mais comme ses intérêts et ceux du « czar » sont historiquement opposés, il y a peu de chances.

  • Surprenant de lire un tel article sur Contrepoints : rien que les évocations historiques sont truffées d’erreurs.
    Ce serait bien de reprendre la copie.

  • la situation est encore plus complexe , je ne vais pas m’engager dans des décomptes que personne ne connait exactement :Simplement l’armée russe n’est pas à son avantage puisque ça a commencé par une tentative de s’enterrer qui a échoué ,manifestement /Quand on creuse ça veut dire qu on défend ,pas qu ‘on avance ,n’est ce pas , même cela ,n’empêche pas la contre attaque; pour l’instant victorieuse de l’Ukraine . Poutine avec son annexion par référendum bidon du Dombass joue sa dernière carte , celle de la peur,.. désormais la rhétorique devient : si vous attaquez le Dombass ,vous attaquez le sol national de la Russie et comme a menacé Medvedev l »‘ancien gentil » c’est la bombe atomique à coup sûr …. nous allons voir dans les jours qui viennent l’attitude des ukrainiens mais surtout celle des USA … Au poker menteur de la peur qui va se dégonfler ? A moins, à moins..que tout cela ait été négocié par en dessous pour arrêter cette tragédie dont plus personne ne voit la fin. Surtout que le Pétardage des tuyaux Gazier n a pu être fait que ,soit par le Russes sabordant définitivement tout approvisionnement de gaz à l ‘UE pariant sur un hiver froid et l’abandon par les masses européennes de leurs . gouvernements belliqueux , hypothèse Russe , peu vraisemblable , ou par les USA qui ont été toujours contre ces 2 tuyaux que soutenaient farouchement les allemands . Qui d’autres?Macron lol . Bref on va voir dans les toutes les prochaines semaines si Poutine ne remportera pas sur le tapis ;ce que son armée ne pouvait faire

    • Un truc qui me tarabuste, au sujet des référendums : pourquoi, s’ils sont bidon, l’Ukraine n’en a-t-elle pas organisé de sérieux avant, avec contrôle de l’ONU, pour renforcer sa position démocratique ?

  • La Russie attaquer la Pologne et les pays Baltes?
    On nage en plein délire, déjà qu’elle a bien de la peine a tenir les territoires sous son contrôle.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Les Gilets verts ont bloqué le pays avec leurs tracteurs en demandant notamment que l'on n’importe pas ce que l’on interdit en France. Leurs revendications ont également porté sur l’accès à l’eau et sur la rigueur des normes environnementales françaises, qui seraient plus exigeantes que celles de leurs concurrents.

C'est la hausse du prix du gazole agricole qui a mis le feu aux poudres, en reproduisant les mêmes effets que la taxe carbone sur tous les carburants, qui avait initié le mouvement des Gilets jaunes cinq ans plus tôt.

Poursuivre la lecture
Ukraine : inquiétude sur le front et à l’arrière

Le mois de février aura vu s’accumuler les mauvaises nouvelles pour l’Ukraine. Son armée est confrontée à une pénurie grave de munitions qui amène désormais en maints endroits de ce front de 1000 km le « rapport de feu » (nombre d’obus tirés par l’ennemi vs nombre d’obus qu’on tire soi-même) à près de dix contre un. Ce qui a contribué, après deux mois d’intenses combats et de pertes élevées, jusqu’à 240 chars russes, selon Kyiv, à la chute d’Adviivka, vendredi dernier. La conquête de cette vill... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles