L’âge de la retraite semble avoir beaucoup d’intérêt pour les candidats, il n’en a pratiquement pas pour les retraités actuels et futurs.
Certes l’âge de la retraite est désormais au cœur de la campagne électorale. Dans son allocution de lundi soir le Premier ministre a annoncé non seulement son soutien inconditionnel au candidat Macron (ce qui était surprenant et courageux) mais aussi sa certitude que les tout premiers jours du nouveau président (« reconduit » a-t-il dit avant de corriger pour « réélu ») seraient consacrés à la réforme des retraites, ce qui supposerait une loi, donc une majorité parlementaire acquise à cette réforme.
Il est vrai qu’au cours des cinq dernières années le président n’a pas eu de véritable majorité parlementaire, ce qui l’a empêché de mener à leur terme les travaux de la Commission Delevoye. Les électeurs sont donc appelés non seulement à élire Emmanuel Macron, mais dans la foulée des députés de son parti, peut-être même Jean Castex sera-t-il lui aussi « reconduit » pour mener à bien cette réforme.
En quoi va-t-elle consister ? À sauver le système actuel grâce au bon calcul de l’âge de la retraite, choix considéré désormais comme décisif à tous points de vue. D’ailleurs, lorsque les huit candidats principaux ont été réunis sur le plateau de TF1 le lundi précédent, les journalistes leur ont immanquablement posé la question de l’âge de la retraite. Aux 6O ans (voire plus tôt) de Le Pen, Mélenchon et Roussel, s’opposent les 65 ans de Pécresse et Macron, en passant par les 62 ans d’Hidalgo et Jadot et les 64 ans de Zemmour. Voilà bien de la réforme, évidemment chiffrée avec toute la rigueur et la précision voulues.
En fait l’âge de la retraite n’a aucun sens, autre que démagogique, et ce n’est sûrement pas ce qui va sauver les actuels et futurs retraités. Il y a à cela une raison majeure : c’est que l’on veut sauver le système de répartition et le monopole de la Sécurité sociale qui conduisent à l’explosion rapide, sans réaliser la seule réforme systémique, celle de la capitalisation ouverte à la concurrence. L’âge de la retraite est l’un des paramètres de la répartition, comme le niveau et la durée des cotisations et des pensions, et une réforme paramétrique n’a aucun mérite quand c’est une réforme systémique qui s’impose.
Trois piliers pour le système des retraites
Je prends tout de suite un exemple de cette évidence. On compare l’âge de la retraite actuel en France à celui des pays étrangers. On oublie de préciser que dans la plupart de ces pays et non des moindres le système des retraites repose sur trois piliers :
- Un pilier par répartition garantissant un minimum vital pour les retraités : ce filet social est inspiré par la solidarité nationale et il est financé par le budget de l’État.
- Un pilier par capitalisation organisé par l’État, qui est tantôt obligatoire, tantôt offert au choix des assurés, et géré par des comptes d’épargne ou des fonds de pension habilités ou non.
- Un pilier par capitalisation entièrement laissé au choix de l’assuré et géré librement par des fonds de pension.
Dans le système actuel français, il y a quelques traces de ces trois piliers, mais pour l’essentiel c’est la répartition qui est la règle, imposée par la législation sociale.
Il existe bien un filet social représenté par l’allocation de solidarité pour les personnes âgées (ASPA, dont le montant garantit un minimum autour de 1000 euros et 1500 euros pour un couple), mais elle n’est pas inscrite au budget de l’État (même si elle est intégrée dans le PLFSS, projet de loi de finance de la Sécurité Sociale).
Il existe bien aussi un pilier de capitalisation offerte par la législation aux personnes désireuses de s’assurer une meilleure retraite : la Prefon pour les fonctionnaires, les divers comptes d’épargne retraite, PEE, PERP, PERC, PERE, PERCO, dont certains peuvent être organisés par les employeurs, et l’assurance vie. Ce pilier est cependant très étroitement réglementé, notamment pour les dispositions fiscales prévues (après avoir été choyée pendant des décennies, l’assurance maladie a été soudain rattrapée par le fisc).
Il y a bien aussi une capitalisation libre organisée par certaines professions, comme celle des pharmaciens, mais elle est appelée à disparaître si l’on met fin aux régimes spéciaux comme il est toujours prévu par messieurs Castex et Macron (pour les pharmaciens cela revient à changer une équipe qui gagne).
En fait, pour mesurer ce qui chez nous relève de la répartition et ce qui relève de la capitalisation, il n’est qu’à prendre un indice publié dans toutes les études sur le sujet : la part que les fonds de pension représentent par rapport au PIB1.
Dans un rapport publié à partir des chiffres de l’OCDE2, voici quelle serait cette part :
Les 10 pays en tête (part comprise entre Danemark (198,6) et Chili (70) : Pays-Bas, Islande, Canada, Suisse, Australie, États-Unis, Royaume-Uni, Suède.
Les 10 pays suivants (part comprise entre Israël (57,4) et Lettonie (13,8) : Finlande, Irlande, Corée, Japon, Nouvelle Zélande, Portugal, Estonie, Espagne.
Les dix pays suivants (part comprise entre Slovaquie (12,5) et Italie (6,9) : Belgique, France (10,4) Norvège, Italie, Tchéquie, Pologne, Lituanie, Allemagne.
La moyenne des pays de l’OCDE est à 49.
Les retraités sont-ils avantagés par le recul de l’âge de la retraite ?
En l’absence de véritable réforme systémique, donc en restant pour l’essentiel dans la logique de la répartition, le recul de l’âge de la retraite ne présente aucun intérêt pour les retraités, même si les politiciens soutiennent le contraire.
On veut faire croire que l’équilibre du système sera acquis définitivement grâce au recul de l’âge de la retraite. Les arguments habituellement avancés sont les suivants :
Le recul de l’âge de la retraite permet d’allonger la durée des années de cotisations et de réduire la durée des années de retraite. C’est évidemment ce qui nourrit tous les espoirs, sauf à préciser que les retraités ont pris maintenant la mauvaise habitude de mourir plus vieux (ce qui scandalisait déjà Jacques Attali en 1981) et que l’âge d’entrée dans la vie active ne cesse de s’accroître aussi.
La croissance démographique peut s’accélérer : davantage d’enfants demain, ce sont plus de cotisants après-demain. La natalité française n’est pas si mauvaise comparée à celle d’autres pays européens, mais elle est toujours insuffisante à simplement maintenir la population actuelle, sauf à accepter une immigration massive (ce qu’ont fait les Allemands).
La croissance économique peut aussi s’accélérer, donc accroître les revenus, de sorte que le poids des cotisations sera de plus en plus supportable, et le sacrifice des pensions de moins en moins douloureux. Mais quelles seraient la cause et la garantie de cette croissance économique ?
Plus cyniquement, les gestionnaires du système savent qu’une bonne inflation est de nature à limiter le poids des pensions (sauf si elles sont indexées). Nous y sommes, et les prévisions du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) intègrent désormais en option cette rassurante perspective, c’est dire que la valeur réelle des pensions diminuera.
Il est fait référence aussi à l’énorme capital qui serait engrangé par les caisses complémentaires de retraite, sans doute plus de 110 milliards d’euros actuellement. De même la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale) pourrait dégager d’ici 2024 quelque 25 milliards d’euros, de sorte que finalement on s’affolerait pour rien.
Cet optimisme béat repose sur deux oublis : d’une part voler le capital épargné et placé par les caisses complémentaires ne peut se produire qu’une fois, l’argent volé aura disparu au bout d’environ quatre ans de déficits, d’autre part la CADES essaie en vain de suivre le rythme des déficits (elle emprunte à long terme pour combler les trous à court terme). En principe elle devrait cesser ses opérations en 2024, mais le gouvernement a réussi à la proroger jusqu’à fin décembre 20333.
Enfin et non le moindre, on peut persuader les seniors que prendre la retraite à 62 ans c’est se retirer de la vie active alors que l’on est encore en pleine forme physique et intellectuelle et que l’on peut rendre service à la communauté grâce à l’expérience acquise.
Finalement, la retraite serait une sorte de punition. Ce dernier argument ayant été bien souvent évoqué par le président de la République, je ne peux que m’incliner.
La vérité est tout autre : dans le système par répartition appliqué à une population vieillissante l’argent des cotisations est gaspillé, au détriment des retraités d’abord, mais aussi au détriment de la croissance économique et de la société entière.
La répartition pénalise les assurés
Aujourd’hui, les Français surpayent une retraite médiocre, car le nombre des actifs ne cesse de diminuer par rapport à celui des retraités.
Durant les années 1970 le rapport était de 4,5 cotisants pour un retraité (effet du baby boom des années 1945 et suivantes). Le rapport est aujourd’hui de 1,2 cotisant, et il sera proche de un dans cinq ans. Dans ces conditions, l’âge de la retraite ne devrait pas cesser d’augmenter, et le déficit suivra avec lui : c’est la fuite en avant. J’ai suggéré un jour la retraite à 90 ans.
Ce que les réformateurs n’ont pas compris, c’est que le système par répartition est un pur gaspillage, puisque les sommes versées par les cotisants sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités du moment. L’URSSAF est un simple tiroir-caisse, l’argent reçu est immédiatement ressorti. Lorsque Xavier Bertrand, ministre du Travail de l’époque, avait demandé au directeur de l’URSSAF de payer les pensions un peu plus tôt dans le mois, il lui a été répondu qu’il fallait attendre le 10 de chaque mois pour que les cotisations du mois précédent soient perçues. Ce vice évident du système est évidemment ignoré de la plupart des Français qui pensent naïvement que l’argent qu’ils ont versé a été mis de côté pour qu’ils puissent le retrouver quand ils partiront à la retraite.
Plusieurs études convergent dans ce sens : à cotisation égale et à même durée de cotisation la retraite par capitalisation procure une pension très supérieure, elle peut dépasser la valeur du dernier salaire versé, alors qu’actuellement le « taux de remplacement net » est en moyenne inférieur à 60 % pour les salariés du privé4. Une autre façon de comparer les deux systèmes est de constater que la pension par capitalisation coûte en cotisations entre 60 % et 200 % de moins qu’en répartition. C’est d’ailleurs, à mon sens, le meilleur moyen d’organiser la transition d’un système à l’autre sans diminuer les prestations dues aux ayants droits actuels, déjà à la retraite ou susceptibles de la prendre dans les 15 ans à venir5 .
La capitalisation enrichit tout le monde
Dans un système de capitalisation, l’assuré place l’argent dans un fonds de pension ou une compagnie d’assurance qui va les grossir. Cet argent va bénéficier du « miracle de la capitalisation », qui n’est autre que la loi des intérêts composés. Un placement de 100 euros à un taux de 4 % a une valeur de 128 euros en cinq ans, la mise est doublée en 16 ans, et triplée en 22 ans.
En réalité s’il y a miracle, il est économique : la croissance sera au rendez-vous. En effet les sommes versées par les futurs retraités sont placées et investies dans des titres financiers et des entreprises sélectionnées pour leurs performances actuelles, mais plus encore pour les perspectives que leur ouvrent des innovations durables et une compétitivité avérée. Les investissements réalisés par les gestionnaires des pensions capitalisées sont sources de produit marchand, de revenus et d’emplois. Il n’y a ni « distribution de faux droits » (Rueff) ni « mal-investissement » (Hayek), l’argent va où il doit être pour satisfaire au mieux les besoins repérés sur le marché à travers les signaux des prix et profits relatifs6.
Les faits sont là pour témoigner de la croissance induite par les investissements des fonds de pension.
Au Chili, pays pionnier dans l’abandon de la répartition et le choix de la capitalisation, la croissance économique (PIB marchand) a été supérieure à 10 % l’an. Une telle performance s’est retrouvée dans nombre de pays ayant introduit la capitalisation, sous forme d’un système unique ou d’un pilier d’un système composite. C’est notamment le cas des Pays-Bas, de l’Australie, de la Nouvelle Zélande, d’Israël, de la Suède et de la Norvège, tous des pays en tête du classement mondial des systèmes de retraite, classement où la France est en 23ème position des pays de l’OCDE.
En réalité, à côté de ses performances financières chiffrées il faut comprendre que le passage à la capitalisation est un vrai choix de société. C’est ce qu’avait souligné Gary Becker, prix Nobel d’Économie, venu à Paris en 1996 tenir conférence à mon invitation et à celle de Gérard Maudrux, gestionnaire de la Caisse des Retraites des Médecins.
Voici le choix de société lié à la capitalisation :
« C’est un retour au travail, plus de gens seront actifs et le seront plus longtemps.
C’est un retour à l’épargne alors que la répartition dilapide l’argent gagné et la richesse nationale. C’est un retour à la responsabilité personnelle ; la répartition contient tous les germes de la collectivisation et aboutit à faire disparaître toute idée de progrès personnel ».
Alors, pourquoi retarder depuis des décennies la transition à la capitalisation, partielle ou totale ?
Il y a urgence : prenons le temps !
Toute réforme mérite d’être réfléchie si elle veut être réussie. Cette évidence n’a pas été respectée à ce jour, puisque la classe politique et la population n’ont jamais évoqué la seule solution qui s’impose : opérer un changement systémique. Il ne manquait pourtant pas de littérature scientifique et politique sur la question. L’intérêt de la réflexion repose cependant sur quelques préalables.
Le premier est l’information sincère des Français. Les rapports du COR (Centre d’Orientation des Retraites) ou de la Cour des comptes ont pourtant alerté la nation sur le sort qui attend les retraites avec le système actuel, mais l’alerte n’a pas intéressé grand monde.
Le deuxième est la comparaison internationale : pourquoi la France est-elle à la 23ème place quand on mesure les performances des pays de l’OCDE en matière de retraites ?
Le troisième est de comprendre que ce sont bien les salariés, et pas leurs employeurs, qui sont spoliés par le niveau élevé des cotisations ; payer le salaire complet est une information déterminante.
Le quatrième est de dépolitiser la réforme, et de l’affranchir du calendrier électoral. C’est sans doute le préalable le plus impérieux dans un pays où tout est politique.
Un article publié initialement le 26 mars 2022.
- Cette méthode, déjà utilisée dans un grand nombre de rapports mondiaux, a été appliquée en mai 2000 dans mon ouvrage Futur des retraites et Retraites du Futur Tome III la transition p.123 ↩
- Rapport de Croissance plus et de l’Institut Molinari (Nicolas Marquès) en septembre 2021 ↩
- Le Conseil d’Etat avait donné un avis très défavorable à cette mutation qui transforme un organe d’amortissement en organe de financement ↩
- Il est de 75 % pour le public. Dans le public, la base de calcul de la pension est le dernier salaire versé (loi Juppé) et dans le privé la moyenne des 25 meilleures années de salaire (loi Balladur). ↩
- La transition d’un système à l’autre dépend aussi de la décision du futur retraité : rester dans le système actuel avec les risques de perte considérable Cf. mon ouvrage Comment sauver vos retraites ed.libréchange, 2014. Tout dépend évidemment de l’âge actuel du futur retraité. ↩
- On objecte qu’il y a eu des faillites célèbres, et souvent frauduleuses, dans le monde de la finance : Enron, Maxwell, Madoff ont fait perdre des milliards aux retraités. Cela n’a rien à voir avec la capitalisation, c’est un vol, un détournement de fonds, qui relève du droit pénal, et qui a été en général puni. ↩
« la pension par capitalisation coûte en cotisations entre 60 % et 200 % de moins qu’en répartition » veut sans doute dire « la pension par répartition coûte (..) entre 60 % et 200 % de plus qu’en capitalisation », la première phrase étant mathématiquement impossible
200% d’accord avec vous..
Ben faites le calcul. La retraite se calcul ainsi : la
(Somme des cotisations sur les 25 meilleures années) divisée par 25 et multipliée par 50% donne le revenu annuel brut du retraité. Ainsi, par capitalisation :
– la même somme placée ne serait pas multipliée par 50% sauf si le placement perd 50% de sa valeur
– et il faut y ajouter les 15 autres années de cotisation.
Et tout cela en considérant aucun intérêt.
En capitalisation, il faut bien aussi que la durée d’activité, qui se confond alors avec la durée d’accumulation du capital, soit suffisante.
Par ailleurs il faut se demander de quoi est constitué le capital. Le capital strictement matériel (les usines, machines, bâtiments…) est bien trop limité pour que le retraité puisse subsister très longtemps en ne consommant que ce qu’il a accumulé. Reste le capital immatériel qui est essentiellement le savoir faire de ceux qui sont en activité. Comme l’esclavage n’existe plus, personne n’est propriétaire de ce type de capital. Les retraités doivent donc se reposer sur les actifs pour pouvoir continuer à vivre ! Dit autrement cela signifie que chaque génération d’actifs supporte largement ceux qui ne sont plus actifs. Voilà qui ressemble fort à de la répartition !
La distinction entre capital matériel et immatériel est assez peu justifiée. On possède des biens, dont la valeur représente un mix entre le matériel et l’immatériel, et quand on transforme explicitement ou non ces biens en rente viagère pour en vivre à la retraite, la chose se fait au prix du marché. Le jeune qui achète la maison du vieux qui part en Ehpad en a pour son argent, quand bien même le prix en serait largement gonflé par des facteurs spéculatifs. C’est bien différent de la répartition où le jeune est bien loin d’en avoir, dans la promesse pour sa propre retraite, pour l’argent qu’il doit verser pour les vieux. Donc bien sûr la capitalisation ne peut pas fonctionner sans l’existence d’une jeune génération, mais le transfert entre générations se fait, pour la capitalisation, dans un cadre loyal contrairement à ce que laisse entendre le terme « support ».
Vous avez raison, et je vais encore plus loin : un nombre suffisant d’actifs est nécessaire pour acheter les titres support de l’épargne, payer les intérêts et les dividendes. Ce n’est que le reflet de la nécessité d’un nombre suffisant d’actifs pour produire la nourriture et les soins sans lesquelles la pension est en monnaie de singe. Bref ça ressemble beaucoup à la répartition : https://www.yvesmontenay.fr/2022/02/05/on-peut-etre-liberal-sans-etre-dogmatique/
Le seul point pour lequel je vois une supériorité pratique à la capitalisation est l’achat de son logement pour ne pas payer de loyer une fois retraités. Et ce n’est qu’une suggestion pratique car théoriquement elle ne tient pas
Pardon, quand je dis « vous » je m’adresse à JCB
La différence entre l’achat de son logement pour ne pas payer de loyer une fois retraité, et l’achat de parts de société pour pouvoir les revendre à la retraite afin de se payer sa nourriture n’est pas évidente. Elle est que le logement se dégrade avec le temps, et que sa valeur d’usage aurait donc plutôt tendance à baisser, tandis que la société croît et fructifie et donc que sa valeur d’usage (la revente des parts) augmente.
Pourriez-vous donner les références de pourquoi, théoriquement et toutes choses démographiquement égales par ailleurs, ça ne tiendrait pas ?
Je ne comprends pas pourquoi vous vous tapez toujours des -1. Vous ne faites que dire une évidence: Les richesses produites à un temps t sont produites par les actifs au temps t. Peut être que ces produitq sont achetés par les économies de personnes âgées, mais cela revient au même.
Cependant je pense qu’il y a d’autres avantages à la capitalisation, comme la responsabilisation. C’est très différent pour quelqu’un d’être assuré d’une retraite par le gvt que d’avoir un compte à gérer où l’on voit l’argent s’entasser et les gains et une future retraite se réaliser. La retraite par capitalisation entrainerait un boom des investissements et à terme de la croissance. Pour sûr cela n’améliorerait pas le niveau de vie de ces retraités par rapport aux actifs d’alors (cf votre argument), mais la croissance pour toute la société améliorerait le sort de tous.
Il est vrai que pour le socialisme, seul compte de ratio de richesse entre les classes, et donc l’enrichissement (ou l’appauvrissement) général est hors sujet.
Le sophisme est que moins d’actifs dans 30 ans aboutirait à moins de création de richesses dans 30 ans. La création de richesses n’est ni proportionnelle au nombre d’actifs, ni constante dans le temps. Elle dépend très fortement de l’environnement économique et normatif.
Je ne comprends pas comment on peut argumenter contre la capitalisation après un tel article qui démontre clairement ses avantages. On peut se gargariser d’être 23e ? Et refuser de voir tous ces autres pays, si proches, qui s’en sortent si bien ?
Et ne pas voir que notre système se rapproche du mur ?
je crois que sur un site liberal, personne va nier que la capitalisation soit plus performante que la repartition. Mais la question est comment faire la bascule ?
Actuellement on a environ 13 millions de retraités. Une grande partie d entre eux va vivre au moins 20 ans (si vous avez atteint les 60 ans, vous avez peu de chance de deceder avant 80, et probablement meme 90).
Et vous avez tout ceux qui sont pres de l age de la retraite et qui donc pourrons peu capitaliser car actifs que quelques annees.
Comment faire pour a la fois payer les retraites des retraités actuels (et donc devoir pontionner massivement les actifs) et demander aux memes actifs d epargner pour leur retraite par capitalisation. C est intenable!
Il faut donc choisir entre planter les actifs (cotisations elevees pour maintenir le niveau de vie de retraités alors que les actifs ne toucherons rien quand agös (solution actuelle) ou planter les retraités en reduisant drastiquement les pensions actuelles (avec 13 millions de retraités electeurs inutile de dire que c est un suicide electoral)
J’ai déjà suggéré ici à plusieurs reprises la méthode (que modestement je trouve géniale 🙂 ) pour faire la transition. Elle consiste à permettre de défiscaliser une grande variété de placements de type capitalisation, leurs plus-values et leurs revenus présents et futurs par l’abandon d’une proportion égale de droits à la retraite par répartition. En gros, vous avez (ou vous achetez) un appartement loué qui vous rapporte 1000€ par mois, sur lesquels vous payez 300€ d’impôts. Le dispositif vous permettrait d’abandonner 300€ de vos droits à retraite par répartition et de voir en échange les revenus de votre appartement défiscalisés. Pour un citoyen déjà retraité, l’Etat voit ses recettes et ses dépenses diminuer de 300€ chacune. Le retraité comprend vite que s’il aménage son appartement pour pouvoir le louer 1100€, les 100€ sont intégralement pour lui. Pour un citoyen pas encore retraité, c’est plus compliqué, il faut faire jouer l’effet Laffer pour montrer qu’en pratique la perte de recettes se retrouvera au final en grande partie compensée. Si nos politiciens sont pusillanimes, ils peuvent reporter la défiscalisation, en tout ou partie, au jour de la retraite.
Personne ne serait obligé à quoi que ce soit, mais je vous garantis que la perspective de ne plus voir vos plus-values amputées de 30% si vous les utilisez pour remplacer une partie de votre retraite par répartition aurait un grand pouvoir de motivation !
Et, toujours immodestement, au politicien qui mettra en place ce dispositif, je dis : appelez-le de votre nom, et vous resterez dans l’histoire !