Le mythe de la précarité énergétique

Les bénéficiaires du SMIC seront-ils davantage en difficulté que les autres face à montée du prix de l’essence ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 4
Photo by Dawn McDonald on Unsplash

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le mythe de la précarité énergétique

Publié le 2 septembre 2022
- A +

L’institut Sapiens a récemment publié une note de Philippe Charlez, auteur régulier dans les colonnes de Contrepoints et expert en questions énergétiques, intitulée « Smic et prix de l’essence ».

Les prix de l’énergie sont aujourd’hui au centre de tous les débats et de toutes les inquiétudes. Les matières premières coûtent de plus en plus cher. Pourtant, l’une de ces matières premières retient particulièrement l’attention des citoyens : le pétrole.

Si certaines notions peuvent paraître floues pour le commun des mortels, cette dernière touche directement au portefeuille de presque n’importe quel consommateur.

Comme décrit par l’auteur dans ce rapport :

« Par rapport aux autres matières premières, le gaz et le pétrole ont un handicap majeur : ils sont en prise directe sous leur forme (quasi) brute avec les consommateurs. […] La prise directe confère aussi aux produits pétroliers un caractère d’instantanéité : contrairement aux prix des produits manufacturés, les prix à la pompe varient au jour le jour. »

Cela donne lieu a une prise de conscience générale plus concrète, et donc bien souvent à des controverses gérées sous le coup de l’émotion.

 

La question des inégalités qui revient

La crise énergétique actuelle fait l’objet d’énormément de craintes. L’alarmisme que nous avons eu l’occasion de découvrir lors de la crise sanitaire, toujours présent lorsque l’on parle de la crise climatique, ne manque pas à l’appel lorsqu’il est question des prix de l’énergie. On entend souvent dire que cela va être difficile à gérer pour tous, surtout pour les moins aisés d’entre nous. Reviennent alors sur la tapis la question des écarts salariaux, des inégalités, de la revalorisation du SMIC.

Les bénéficiaires du SMIC seront-ils davantage en difficulté que les autres face à montée du prix de l’essence ? Non, il s’agit là d’une idée reçue et c’est ce que démontre clairement le rapport.

Alors que depuis 1960, les prix à la consommation ont été multipliés par 11, durant cette même période les prix des carburants ont été multipliés par 10,5. En comparaison, entre 1960 et 2020, le prix du pain et les loyers ont été multipliés par 20 soit le double de l’inflation. Quant au SMIC horaire, il a été multiplié par… 40. En litres d’essences, un smicard est donc aujourd’hui quatre fois plus riche qu’au milieu des Trente glorieuses. 

Pourtant la pensée dominante veut que le smicard s’appauvrit fortement, notamment sur le plan énergétique au cours des dernières décennies. Cette pensée est largement démentie par les données.

Si pour les plus modestes, la précarité énergétique a largement diminué au cours des dernières années, l’auteur précise par contre que la tendance n’est pas la même pour les ouvriers et encore moins pour les cadres.

Un autre point pertinent relevé par Philippe Charlez est le lien entre la précarité énergétique et l’allocation du budget d’un foyer à d’autres dépenses :

La précarité énergétique n’est en rien liée aux prix de l’énergie mais à l’arbitrage du budget des ménages en faveur d’autres postes comme l’alimentation et surtout le logement dont les prix ont largement excédé l’inflation.

Il ajoute :

Depuis trente ans, la part de l’énergie est quasi stable dans le budget des ménages français. Représentant entre 8 % et 9 % elle apparaît modeste quand on la compare au logement (27 % du budget), à l’alimentation (incluant alcool et tabac – 18 %) ou encore aux loisirs (13 %).

 

Le problème du pouvoir d’achat du Français dépasse donc de loin le secteur de l’énergie, qui représente à peine 10 % de ses dépenses.

Pour retrouver l’étude, cliquez ici

Voir les commentaires (12)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (12)
  • Mais toute hausse réelle du cout de l’énergie se répercute sur les autres dépenses..
    parce que la réalité sous jacente est que la hausse du pouvoir d’achat c’est
    essentiellement des fossiles modulo l’évolution technique et le capital.. qui demandent aussi des fossiles..

    Ce qui me frappe est la capacité à se plaindre de l’essence ET du prix de l’essence..

    la hausse du prix de l’esence , pour les individus, est supposé être le projet politique en cours..le cap idéologique…

    et quand ça gratte on parle d’égalitarisme..

    • le projet véritable c’est le controle presque total des dépenses par l’état. qui se défausse sur l’onu la science ou autre corps non démocratique..

      l’état en veut du pétrole!!! il en a besoin pour se …passer de pétrole..

  • Plus facile de faire baisser le prix de l’essence (au moins temporairement) que le prix du loyer, et l’effet psychologique est immédiat. C’est la précarité de l’offre politique..

  • Cette précarité n’est dûe qu’aux prélèvements de l’État sur tout ce qu’on consomme et particulièrement sur les consommations indispensables ou obligatoires : essence, eau, électricité, gaz, loyer, assurances. Sur tous ces biens, les prélèvements sont supérieurs ou égaux à 50%. Dès qu’il en à l’occasion, il se vente alors à grands renforts de communication (marketing) de baisser les prix, c’est à dire son racket. C’est donc l’Etat qui appauvrit les Français et non pas les lois du marché.
    Dans la communication des infos du 20h, aucun journaliste ne dit : l’état baisse ses taxes de 65% à 62% ; mais l’état baisse les prix. Et tous les sans-dents d’applaudir les efforts du gouvernement en croyant qu’il paye une partie du produit de base !!!! Décidément, Hollande, dans son mépris socialiste affiché du peuple, avait raison de l’appeler les sans-dents.

    • « Décidément, Hollande, dans son mépris socialiste affiché du peuple, avait raison de l’appeler les sans-dents »
      C’est parce que vous partagez avec Hollande et Macron le même mépris de classe.
      Posez vous les bonnes questions.

      • Évidement je suis d’accord avec vous sur le fond, mais je n’ai pas ce mépris pour les petites gens qui se lèvent tôt, triment toute la sainte journée et n’ont pas les moyens de se payer une mutuelle, le 15 du mois ils sont secs ( et non pas parce qu’ils sont mal payés, parce qu’il se font volés en chemin, tout comme nous ).
        Si je défend le droit de propriété et que je lutte contre la spoliation c’est aussi leur droit que je défends et pas uniquement celui des riches.
        On bien nous n’avons pas la même définition du sans-dents que je ne confonds pas non plus avec les parasites ( les spoliateurs légaux et illégaux ) qui ont le monopole de mon mépris.
        Les parasites ont de belles dents, mais je n’en déduis pas que les gens qui ont de belles dents sont des parasites. Les pauvres ont parfois de mauvaises dents, j’en déduis que ceux là ne sont pas des parasites, mais des victimes.

      • Ce journaliste du 20h n’a t’il pas de très belles dents ? Vous ne l’accablez pas assez de raconter des sonnettes et vous accablez bien trop celui qui les croient et qui n’est pas très éduqué lui.

  • C’est uniquement parce que je traduit leur pensée actuelle qui n’a pas changée. Croyez-vous que leur opinion sur les Français à changée ? Absolument pas et ils sont tous les jours confortés dans ce jugement : il suffit de voir comment ils traitent le peuple.

  • Sur les 60 dernières années, Madame la Marquise a raison pour les smicards : tout va très bien !
    Sur les 6 derniers mois, pour payer mon plein, avec +30 % sur le prix, si on me laisse le choix, je préfère être cadre que smicard.
    Eh oui, pour certains, la fin du mois, c’est la fin du monde !

  •  » lien entre la précarité énergétique et l’allocation du budget d’un foyer à d’autres dépenses : »
    Quand les coûts de l’énergie fluctuent aussi largement et rapidement et que le budget du foyer est déjà aux taquets à cause des dépenses contraintes, soit on coupe dans les dépenses énergétiques ( moins de chauffage, d’éclairage, d’électroménager etc….) soit on coupe comme indiqué, dans l’alimentation, en quantité, mais surtout en qualité, avec les conséquences à long terme sur la santé de la population. Quand on voit avec quelle sollicitude toute militaire le gouvernent nous a imposé ses mesures aberrantes de guerre sanitaire, on peut douter de l’intérêt qu’il porte à sa population?

  • Propagande quant tu tiens !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Dans ce second volume de sa série sur La religion écologiste, Christian Gérondeau interroge la validité des affirmations du GIEC, dont découlent le catastrophisme ambiant au sujet de l’avenir de notre planète, et la désespérance d’une partie de la jeunesse.

Il s’alarme en particulier des conséquences graves sur la vie des plus pauvres.

 

Le mensonge de Glasgow

Dans une première partie, Christian Gérondeau commence par revenir sur la conférence de Glasgow, dite COP 26, qui marque un tournant majeur dans ce cycle de ré... Poursuivre la lecture

Parmi les sujets de mécontentement de la population il en est un qui est récurrent : la faiblesse du pouvoir d’achat. C’est encore une fois ce qu’a montré le dernier sondage IPSOS pour le CESE, en date du 26 octobre 2023. Les Français interrogés sur ce que sont leurs préoccupations placent le problème du pouvoir d’achat en tête, avec 40 % des réponses, suivi par la santé.

Aussi, dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le Premier ministre a déclaré qu’il voulait « desmicardiser » les Français, c'est-à-dire augmenter le... Poursuivre la lecture

Un article de Bertrand Nouel

Qu’est-ce que la « trappe à bas salaires » ? C’est le fait d’encourager l’embauche de salariés peu productifs (peu compétents, peu expérimentés…) en abaissant, jusqu’à les supprimer, les cotisations et charges patronales qui seraient normalement prélevées sur le salaire brut. On a « en même temps » complété la rémunération des mêmes salariés avec la « prime d’activité », qui est à la charge de la CAF. Ces exonérations et ce complément n’existent que pour les bas salaires : au niveau du smic et en dégressivi... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles