La redistribution est une mauvaise idée, principalement pour des raisons économiques. Les personnes qui reçoivent des aides financières sont moins incitées à être productives et celles qui paient des impôts pour financer ces dépenses ont moins envie d’être productives. Cela se traduit par une baisse de la production économique, et donc du niveau de vie.
Mais il y a une autre raison de s’inquiéter de la redistribution. Je crains qu’elle n’érode le capital sociétal, c’est-à -dire l’ensemble des caractéristiques attitudinales telles que l’éthique du travail, l’autonomie, etc., qui sont associées aux sociétés prospères.
Que se passe-t-il, par exemple, lorsque les politiciens convainquent les gens qu’ils ont un “droit humain” à l’argent des autres1 ? Une société où la plupart des gens ont cet état d’esprit ne prête guère à l’optimisme. C’est pourquoi je suis très pessimiste quant à la possibilité d’un rebond économique significatif dans des pays comme la Grèce et l’Argentine.
Pour dire les choses simplement, trop de gens pensent qu’ils ont droit à des cadeaux fournis par l’État. Ce qui signifie, bien sûr, qu’ils pensent avoir le droit de vivre du travail des autres.
Un « droit humain » aux protections menstruelles
Prenons un exemple. Un article du New York Times indique que les politiciens écossais ont décrété qu’il existe un droit humain aux tampons et aux serviettes hygiéniques :
« Depuis le 15 août, les produits menstruels sont désormais gratuits pour toute personne en Écosse qui en a besoin, près de deux ans après que le Parlement du pays a approuvé un texte de loi historique. Cette initiative fait de l’Écosse le premier pays au monde à fournir des protections hygiéniques gratuites, dans le cadre d’un effort mondial visant à mettre fin à la “précarité menstruelle”. […] La loi de 2020 en Écosse fait suite à une loi antérieure qui prévoyait un accès gratuit aux tampons et aux serviettes hygiéniques dans les écoles, les collèges, les universités et autres bâtiments publics. […] Les gens peuvent trouver l’endroit le plus proche avec des produits menstruels gratuits via une application mobile. […] Dix-sept États et Washington D.C. ont fait passer des lois exigeant l’accès gratuit aux produits périodiques pour les étudiantes. »
En tant qu’économiste, je suis irrité que l’article continue de faire allusion à la “gratuité”. Les produits menstruels auront toujours un coût. Tout ce qui se passe, c’est que les contribuables paient à la place des utilisatrices.
Je suis également consterné (mais pas surpris) qu’il n’y ait aucune discussion sur l’impact potentiel du “tiers payant”. Selon toute vraisemblance, les producteurs profiteront de ce nouveau droit en augmentant les prix.
Inflation de « droits humains »
Mais le plus déprimant dans cette histoire, c’est que cette idée semble assez populaire. Que se passera-t-il ensuite ? Après tout, la nourriture est encore plus importante pour l’existence humaine, alors pourquoi ne pas la rendre “gratuite” elle aussi ?
Voici d’autres exemples peu glorieux pour les droits et libertés :
- Au Canada, on a désormais le droit d’être un alcoolique salarié.
- En Europe, une antenne parabolique est désormais un droit de l’homme.
- Aux États-Unis, le ministère du logement et du développement urbain a estimé qu’il existe un droit aux “animaux de soutien émotionnel” dans les résidences universitaires.
- En Finlande, l’accès au haut débit est un droit fondamental.
- Il existe un droit à la diffusion gratuite de certains matchs de football en Europe.
- Les Nations unies ont estimé qu’il existe un droit à la contraception financée par les contribuables.
- Aux États-Unis, les personnes âgées ont le droit de subir des opérations de changement de sexe financées par le contribuable.
- Il existe même un droit à un “aménagement spécial” pour les travailleurs qui ont peur de faire pipi.
Cette inflation de « droits humains » est la recette pour créer une nation remplie de gens comme Minnie the Moocher. Et Margaret Thatcher nous a alerté sur ce qui nous pend au nez : « Le socialisme finit toujours par manquer de l’argent des autres. »
—
Traduction : Raphaël Marfaux pour Contrepoints.
Sur le web.
- Je parle ici d’une conception des droits défendue par les sociaux-démocrates, celle des « droits humains » positifs, à ne pas confondre avec celle des droits et libertés négatifs, défendue par les libéraux. ↩
La démocratie est une tyrannie..
Un tampon coute du temps humain pour être produit, il ne peut être “gratuit”.
Exiger le droit de ne pas le payer.. signifie forcer des gens à travailler pour rien quelque part..
ce qui est très ennuyeux est qu’il est déjà dans ces pays des allocations supposées permettre aux gens sans autres revenus de mener une vie “décente”…
NORMALEMENT…agir sur leur niveau devrait suffire..
c’est pour ça que le revenus universel ne peut pas marcher…
sitôt mis en place, il y aura une série de demandes spécifiques;. dans le cas d’espèce, être une femme ,pardon une personne menstruant, “coute” plus cher et donc doit recevoir plus..
Ce n’est pas un argument contre le RU. Au contraire.
Les allocs actuelles et les droits positifs, c’est de la dentelle et du sur-mesure. Ça peut n’avoir jamais de fin.
Le RU, c’est du prêt-à -porter. A taille unique. C’est comme ça épicétou.
La femme se paiera ses tampons. L’homme ses capotes. Et tous les deux leur rasoir… Bleu pour l’un, rose pour l’autre. Et réciproquement pour les LGBTQETC.
Et pour la mousse a Raser ?
J’y pense, a la ménopause , il faut prévoir déclarationss sur l’honneur et des controles pour eviter les gaspillages et autres abus ….
Ici, j’ai le droit de donner mon avis, mais j’ai le devoir de rester correct. Nos sociétés oublient les devoirs et obligations de la vie collective.
Et quelles sont les obligations de la vie en société ?
A part ne pas voler, ne pas tuer, ne pas contraindre, je ne vois vraiment pas.
Restez correct si vous en sentez l’obligation, ça ne me gêne pas.
Oui j’ai bien écris « vie en société et non pas « vie collective ». Je ne vis pas collectivement perso, je vis avec les autres. C’est pas pareil.
Bon enfin non…c’est ce que j’aimerais, le problème est justement que nous vivons en collectivité au lieu de vivre paisiblement ensemble avec des règles communes que nous pourrions partager aisément, elles sont universelles sauf pour les criminels.
Je trouve totalement aberrant ! Et bientôt le droit au papier hygiénique gratuit? Tout produit a un coût que tout un chacun doit payer. Cet appel aux droits humains devient non seulement ridicule mais stupide.
Le droit de recevoir génère une symétrie, le devoir de payer. L’Etat possède une banque publique, le Trésor Public, alimentée par les dépôts sous contrainte des contribuables. Quand on est propriétaire d’une banque, on investit là où ça paye. Donc, une part dans la redistribution sera un placement judicieux: ça calme les mécontents, et donne des voix pour être réélu. Le seul problème sera que les contribuables dépositaires, eux, cherchent et trouvent une autre banque publique dans un autre pays. C’est leur unique liberté.
Pour le cas des tampn, a mon avis ce qui va coute le plus cher c est pas le tampon mais toute la procedure: il faudfra un fornctionnair epour les acheter (avec la procedure avec appel d offre qui va bien, un autre pour le stockage des tampons et un troisieme pour verifier qu ela personne qui en demande remplit bien les criteres)
Mais en periode de MLF triomphant, s opposeer a ce type de mesure est prendr ele risque de se faire lyncher …
PS: pour les autres exemple de l article, je suis d accord a l exception d un. une connection internet est quasiment obligatoire de nos jours. essayez de vivre sans internet. il vous faut vous connecter pur votre banque, pour prendre un rendez a l aCAF ou chez un docteur et de plus en plus pour recevoir vos factures (la facture papier vous est facturee) …
En France, Hollande a bien dit que les vacances étaient un droit. Il est vrai que, après 1 année au RSA, il faut partir en vacances se reposer de tant de stress !