Les missiles balistiques de théâtre dans les guerres d’Ukraine : artillerie de terreur ou facteur de supériorité qualitative ?

Les missiles balistiques sont un enjeu militaire et stratégique de la guerre en Ukraine. Retour sur ces équipements dévastateurs.

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Des missiles balistiques mobiles de théâtre OTR-21 'Tochka-U' défilent lors de la fête de l'indépendance ukrainienne (wikipedia CC BY 3.0 via Vitaly) https://en.wikipedia.org/wiki/OTR-21_Tochka#/media/File:OTR-21_Tochka_missiles_of_the_Ukrainian_Military.JPG

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Les missiles balistiques de théâtre dans les guerres d’Ukraine : artillerie de terreur ou facteur de supériorité qualitative ?

Publié le 26 juin 2022
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Les missiles balistiques sont issus du fracas de la fin de la Seconde Guerre mondiale, d’un rêve de représailles dans l’Allemagne écrasée sous les bombes alliées. Récupérés comme vecteur d’armes de destruction massive par les vainqueurs, ils proliférent bientôt chez les États clients des superpuissances, alimentant soit des ambitions nucléaires nationales, soit des projets de super-artillerie.

C’est que le missile balistique offre une spécificité discriminante : flirtant avec les limites de l’espace (sous les 100 km d’altitude pour des vecteurs de théâtre, transit orbital pour les missiles intercontinentaux), il promet à la fois le prestige et l’impunité : les fusées sont un premier pas vers la puissance spatiale, tout en offrant la quasi-certitude de frapper l’ennemi, grâce à leur vitesse terminale chiffrée en kilomètres par seconde. Avec les capacités de manœuvre finale des vecteurs les plus récents, ces armes portent aux limites l’interception par des défenses antimissiles, qui doivent acquérir l’attaquant à très haute altitude pour le poursuivre de leurs radars, avant d’expédier un missile antimissile lutter contre la gravité pour neutraliser une arme hypersonique.

Dans tous les conflits ou les gesticulations armées depuis 1945, le missile balistique, devenu mobile, s’impose en perturbateur : au cœur de la crise des missiles de Cuba, il offre à l’URSS un avantage stratégique ; instrument de la guerre des villes entre l’Iran et l’Irak, il conduit au règlement du conflit en 1988 ; dans la guerre du Golfe de 1991, il offre à Saddam Hussein son seul espace de manœuvre stratégique, en harcelant impunément Israël et la péninsule arabique, malgré un millier de sorties aériennes anglo-américaines, aussi infructueuses que la traque des lanceurs mobiles par des forces spéciales dans l’ouest irakien, et plus de 250 missiles antimissiles Patriot tirés en vain contre les Al Hussein, dérivés du Scud soviétique (lui-même inspiré de la V2 du jeune Dr Wernher von Braun, à l’origine des fusées allemandes avant d’œuvrer à la conquête de la Lune). Au Moyen-Orient comme en Extrême-Orient enfin, la gesticulation de vastes arsenaux de missiles balistiques iraniens, nord-coréens ou chinois obsède les défenseurs d’Israël, du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan et leurs alliés américains, planant également sur les revendications d’îlots stratégiques en Mer de Chine.

Utilisés en super-artillerie au tiers-monde, de l’Égypte à l’Afghanistan en passant par la Libye de Kadhafi ou l’Arabie saoudite à la tête d’une coalition contre le Yémen, les missiles balistiques avaient quitté l’Europe depuis le désarmement obtenu à l’issue de la crise des euromissiles. La chute de l’URSS, en laissant des arsenaux de théâtre (d’une portée de quelques centaines de km) pléthoriques dans les pays de l’ex-Pacte de Varsovie, présentait le risque de l’emploi de ces vecteurs à la faveur de crises locales ou régionales. Le basculement de l’Ukraine dans un régime hostile à la Russie lors de l’occupation de la Crimée en 2014 déclenche une guerre civile, étendue à un conflit de haute intensité depuis l’invasion russe du 24 février 2022, offrant au potentiel dormant des missiles balistiques une renaissance inquiétante.

C’est tout d’abord l’Ukraine qui le réveille, dans son « opération antiterroriste » décrétée par le nouveau régime de Kiev contre les populations russophones du Donbass à partir du printemps 2014. Les revers rencontrés sur le terrain par une armée ukrainienne jugée peu fiable conduisent à une rapide escalade dans les bombardements : en août, Kiev déclenche des tirs de missiles balistiques mobiles ex-soviétiques Tochka (SS-21 « Scarab » dans la désignation OTAN) contre les villes et villages de l’est, aux milices de défense renforcées par de discrètes infiltrations de forces russes. L’OTAN est obligée de se prononcer sur ce premier emploi en Europe des mêmes armes de destruction massives refusées à l’Irak ou à la Libye. Sous l’impulsion américaine, l’Alliance choisit de rebaptiser les missiles balistiques « armes défensives » ; après avoir tenté de nier leur emploi par l’Ukraine, elle en minimise l’usage, avant que les lanceurs de SS-21 défilent à Kiev lors de la fête nationale du 24 août.

Le gel du conflit, comme la médiation occidentale débouchant sur les accords de paix de Minsk, avaient neutralisé temporairement ce potentiel de part et d’autre. Mais ce n’était que partie remise, alors que le missile balistique occupait une place de choix dans les ambitions de réarmement de l’Ukraine comme à travers la gesticulation russe, appuyée sur le déploiement de ses agiles batteries de SS-26 Iskander semi-balistiques (manœuvrant à l’approche et pourvus d’aides à la pénétration des défenses aériennes).

Au regain de tirs d’artillerie lourde ukrainienne sur le Donbass de la mi-février 2022, suivi de l’invasion russe du 24, l’arsenal des missiles balistiques tonne à nouveau : tirs sélectifs sur des objectifs de haute valeur par la Russie à l’ouverture de son « opération militaire spéciale » sur le nord et l’est de l’Ukraine, répondent de nouveaux tirs de SS-21 ukrainiens sur le Donbass. Dans ce nouveau duel, le missile montre son visage de Janus : arme de terreur sur les centres urbains ou les centrales électriques des républiques autoproclamées (reconnues par la Russie juste avant l’ouverture du conflit transfrontalier), et vecteur de gesticulation d’armes de destructions massives dénoncées de part et d’autre : bombe sale issue des déchets de Tchernobyl pour les uns, arme nucléaire tactique pour les autres. Qu’en est-il réellement ?

Aujourd’hui, l’Ukraine tire ses derniers SS-21 des stocks soviétiques, dans une double logique déstabilisatrice : frappes sur le centre-ville de Donestk le 14 mars (51 victimes), puis sur le sol russe le 18 juin. La Russie a beau jeu de dénoncer la logique criminelle des premières, et l’escalade de la violence des dernières, où l’Ukraine agressée se fait agresseur. Or, si les trente pays qui soutiennent inconditionnellement la résistance de Kiev à l’invasion russe s’abstiennent encore de livrer des missiles balistiques, l’envoi récent d’artillerie à longue portée (dont des munitions guidées) envoie un signal fort à Moscou :  la volonté de poursuivre la guerre par le bombardement de cibles de plus en plus éloignées des objectifs tactiques constitués par les groupements tactiques blindés russes.

La Russie, qui érode troupes et matériels sur un front qui s’enlise, poursuit sa gesticulation ambiguë, dominée par une artillerie désormais employée sans retenue, où pointe la menace du recours à des armes de destruction massive. Il se dessine alors un scénario du pire, où les missiles balistiques de dernières génération russes pourraient renouer avec leur charge nucléaire, notamment lors d’une frappe ponctuelle d’arme à rayonnement renforcé (ou « bombe à neutrons ») visant les tankistes et artilleurs ukrainiens en rase campagne plutôt que leur armement sans cesse renouvelé. Si cette option voyait le jour, c’est tout l’arsenal de la dissuasion qui entrerait en alerte, bien au-delà du front ukrainien. L’OTAN soutiendrait-elle l’emploi de missiles balistiques intercontinentaux contre Moscou, risquant ses propres capitales pour venger une pauvre brigade ukrainienne ?

Valéry Rousset, La guerre à ciel ouvert, decoopman.com, 2020, 430 pages

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    jacques lemiere
    26 juin 2022 at 7 h 11 min

    bah…on sait pas où on va…

    on a des armes nucléaires donc oui ça PEUT et pour des raisons à la con…réfléchira n’aide pas.. nos services n’ont pas prévu cette guerre alors son issue!!!

    si ce conflit se termine il serait bon que le monde se pose des questions sur l’onu… et pose quelques élements de droit international, et donc, à mon opinion, supprime les privilèges de certains pays.. .. ou il faut admettre que le monde est partagé entre groupes aux valeurs opposés.. et que nous en sommes revenus aux simples rapports de force.

    si une bombe français tombe sur une école c’est une dommage collatéral, si une bombe russe tombe sur un école c’est un crime de guerre…

    • Guerre ou pas, ceux qui ont conçu, fabriqué et lancé la bombe sont des criminels ( avec préméditation) Point!
      Tout le reste n’est que verbiage pour se fabriquer une bonne conscience!

      -5
      • Bizarre ce moins 5 attribué par des gens qui se prétendent libéraux! Une bombe par sa conception et son utilisation est juste destinée à tuer et détruire, et donc les intentions du fabricant à l’utilisateur sont parfaitement criminelles! Ce n’est pas juste un joujou de feu d’artifice!
        Je réagissais à la dernière phrase de Jacques Lemière associant dommage collatéral et crime de guerre et montrant l’absurdité de faire une différence quant au « résultat » d’un bombardement! ( je mets « résultat » entre guillements car on ne peut douter que c’est ce que recherchent ceux , russes ou autres, lanceurs de bombes et missiles balistiques.)

        • Business is business. Un fabricant d’armes, c’est un industriel. Tant qu’il fait du fric, le reste, c’est pas son problème.
          C’est comme dire que l’industrie du tabac tué des gens en connaissance de cause, que l’industrie de l’alcool veut propager l’alcoolisme ou que les labo pharma veulent rendre les gens accro aux médoc. Accessoirement, l’eau, ça mouille.
          Tant qu’il y a des gens pour acheter, il y aura toujours quelqu’un pour vendre, c’est comme ça que tourne le monde. Ils savent très bien que les armes vont être utilisées, ils les produisent exactement pour ça. Que ce soit une armée régulière en guerre contre une autre, un groupe terroriste ou le connard du coin contre une école, c’est pas leur problème. À la fin du mois, ils touchent leur chèque et c’est tout ce qui importe.
          Faut arrêter de voir les gens comme des méchants de James Bond. C’est notoirement des connards mais les mecs dont juste ce pour quoi on les paye. Ils se félicitent pas que leurs armes massacrent femmes et enfants, ce qui les intéressent, ce sont les profits. Le reste, c’est des données dans un tableau Excel et de la communication.

        • C’est comme les « frappes chirurgicales » avec les bombes d’une tonne… ça doit quand même déborder un peu…

        • @C2MR
          Bonsoir,
          La responsabilité revient à celui qui s’en sert, que ce soit un un mousquet ou un missile balistique nucléaire. Ce sont des produits, vendus par un fabriquant, acheté par un Etat (avec l’argent pris aux citoyens) ou un civil. La cession-acqusition une fois faite transfère la propriété du bien/produit à celui qui l’acquisition. Transfert de propriété => transfert de responsabilité. La culpabilité est à prouver.
          Condamneriez-vous de la même manière le fabriquant de la marque du camion utilisé par le tueur desu 14 juillet 2016 ? Non, vous ne le feriez pas. C’est la même chose pour des munitions ou des armes. Les missiles sont des munitions.

    • L agresseur est la Russie et l agressé l Ukraine. C est fou comme les pro russes renversent systématiquement l ordre des choses suivant en cela la propagande du kremlin. Leur mauvaise foi est sans borne……..😅😅😅😅

      -3
      • L’agresseur c’est les USA, l’agressé c’est la Russie et entre les deux les Ukrainiens qui ne sont rien et bientôt plus rien… Quant à nous, notre intérêt est que la Russie disparaisse, qu’elle soit dépecée, qu’elle devienne une colonie et qu’on exploite ses ressources, tout cela au nom d’une saine démocratie.

        -3
        • @PaLef à propos de « … notre intérêt est que la Russie disparaisse, qu’elle soit dépecée, qu’elle devienne une colonie et qu’on exploite ses ressources, … ».
          Ah, qu’il est plaisant de lire des propos reprenant les grandioses projets d’un grand homme injustement abattu par les envieux alors que, à partir de 22 juin 1941, il avait déclenché l’opération Barbarossa pour mettre en œuvre ces projets visionnaires : quel dommage qu’il n’ait disposé que de 3 ans pour appliquer ce programme …

        • Les USA, c’est des banquiers et des industriels. La seule chose qui les intéressent, c’est le fric.
          Mais faut arrêter de déconner, la Russie, c’est rien pour eux, juste un épouvantail pour la populace quand il faut donner des milliards aux industriels de l’armement.
          Si c’était vraiment les agresseurs, ils auraient armé bien plus massivement l’Ukraine, sans même attendre le début des combats. Ils auraient pas attendu pour envoyer missiles et Patriots en masse, ils auraient été envoyés par centaines dès le premier jour.
          La Russie s’est mise toute seule dans cette merde en espérant une victoire rapide face à un gouvernement corrompu. Pour être corrompu, il l’est, aucun doute là dessus. Mais il a aussi montré ses dents et botté le cul des conscrits russes.
          Maintenant, la Russie balance toutes les justificatifs possibles et imaginables en espérant que les idiots marchent et beaucoup courent…
          Et pendant ce temps, c’est les civils des deux côtés qui mangent parce que Poutine a perdu pied avec la réalité et que ses supports ne savent pas comment transformer cette merde en billets.

          -4
      • Trop facile alors qu l’agresseur est l’otan depuis des annees.. Enfin, l’otan, les us et les anglais, je ne sais pas dans quel ordre..

        • Les anglais, l’Otan et les US, ils balancent pas des bombes à ce que je sache.
          Faut arrêter de déconner, tout le monde s’en bats les couilles de la Russie. Au mieux, c’est un épouvantail quand les US veulent lâcher quelques milliards aux industriels de l’armement.
          Ils étaient où les ricains pendant la guerre en Géorgie, pendant la merde en Tchétchénie ?
          Les Russes se sont mis dans la merde tous seuls. Ils espéraient une victoire rapide contre un gouvernement corrompu et ils avaient tort. Oh, le gouvernement est corrompu, pas de doute. Mais il se défend.
          Si les US voulaient vraiment liquider la Russie dès le début, ils auraient pas attendu des semaines avant d’envoyer missiles et Patriots (rappelez vous que les USA avaient prévenu tout le monde avant le début). Ils auraient armé l’Ukraine comme un arsenal d’une république bananiere africaine et les Russes auraient pris encore plus cher. Si les USA voulaient vraiment casser les dents à la Russie, on entendrait pas tous les débats « est-ce qu’on doit envoyer ce type d’armement ou pas? ». Ils auraient fait comme avec l’Afghanistan ou Israël, un gros chèque pour les industriels et une livraison express de matériels.
          Je le répète, les USA s’en balancent de la Russie, la seule chose qui les intéressent, c’est le fric. Ils ont pas besoin des ressources de la Russie, ils ont le dollar et tout le monde paye pour leur dette.
          La Russie s’est mise toute seule dans la merde. Et maintenant, elle balance toutes les justifications bidons en espérant que les idiots et les complotistes marchent. Et visiblement, la majorité coure.

          -3
          • En fait il est probable que l’opération russe a justement devancé ces envois massifs d’armes. Tout est question de timming…. Il suffit de regarder les vidéos du front pour voir que les Ukrainiens étaient déjà copieusement équipés en armes US.
            Poutine n’a jamais perdu une guerre et les USA les ont toutes perdues… Et on est bien parti pour rester dans la continuité…

            • Les vidéos du front, ça montre surtout que les Ukrainiens étaient copieusement servi en matos russes. À part quelques grenades et des munitions vendues à prix d’or, pas de matos américain avant le début de la guerre. Bien sûr, on peut trouver quelques vieux fusils US, quelques lances-roquettes mais les US ont pris l’habitude de vendre ça à la tonne en Afrique et au M-O, c’est pas étonnant d’en voir dans n’importe quel conflit. Par contre, bonne chance pour trouver du matos lourd. Les chars sont soviétiques, les chasseurs sont soviétiques, les hélico sont … soviétiques. Pas la moindre artillerie US, pas le moindre missile, nada, niet. Et c’est pas faute d’avoir essayé d’en vendre (ça fait 20 ans qu’ils essayent mais l’Ukraine est le parent pauvre de l’Europe et peut pas se le permettre).
              Par contre, faut arrêter de déconner, les Russes n’ont pas lancé leur « opération militaire spéciale » pour prendre de vitesse les livraisons d’armes. Ils ont attaqué parce que Papi Biden, dans toute sa sénilité a dit texto « aucun boys américain ne va mourir pour défendre l’Ukraine ». Les Russes ont compris ça comme « faites vous plaisir, on s’en bats les couilles ». Grosse erreur tactique. La guerre, c’est le fond de commerce US. À chaque guerre, ils vendent leur matos en échange de dettes ou d’autres obligations (les politiques s’en foutent, c’est l’américain moyen qui paye et c’est eux et leur potes industriels qui raflent la mise).
              Croire que la Russie peut prendre de vitesse les livraisons d’armes US, c’est du délire. Les ricains sont des cons et notoirement incompétents quand il s’agit de faire autre chose que de balancer des bombes. Mais ils ont une logistique béton. Ils ont les armes, les avions et les bateaux pour arroser n’importe quel coin de globe en armes en moins de 24h. Même les chinois disent que la logistique US est le top du top. Qu’ils savent pas utiliser leur matos, c’est une chose. Mais quand il s’agit de le vendre et de le livrer, ils sont imparables.
              La Russie, c’est l’inverse. Le trouffion moyen est pas si mauvais (et encore, ça se discute vu qu’ils se font piquer des chars après les avoir abandonné). Mais leur logistique, c’est de la merde. Comment ils peuvent manquer de carburants, c’est un des pays producteurs de pétrole. Ils ont un arsenal énorme, une industrie militaire dans le top 5 et ils sont pas foutu de livrer carburant et munitions sur le front (voire même à la frontière). Penser qu’ils vont faire autre chose que balancer des bombes depuis l’arrière, c’est un conte de fées. Ça va juste faire comme quand l’URSS a envahi l’Afghanistan. Ils vont massacrer un paquet de gens à droite à gauche, se faire péter la rondelle par des bousued armés de lance-roquettes puis rentrer la queue entre les jambes en disant avoir gagné. Exactement comme les ricains en Iraq ou en Afghanistan.

  • les Russes occupent actuellement 25% du territoire Ukrainien, leur prochain objectif doit être Odessa
    et si ce port tombe la tenaille se refermera sur l’Ukraine. Missiles, Chasseurs, Bombardiers, hélicoptères, satellites, navires de guerre et troupes au sol, les Russes doivent utiliser tous ces supports militaires mais je pense que l’arme suprême est de donné un passeport Russe, des aides financières, alimentaires, de reconstruction aux habitants des zones annexés

    • Faut arrêter de fumer. Un passeport russe, ça n’a aucune valeur. Et pour ce qui est des aides à la reconstruction, il aurait fallu y penser avant de bousiller tout à grand coup de missiles. La Russie comme l’Ukraine sont fauchés (pour la Russie, tant que les pipelines pour la Chine et l’Inde sont pas construis et utilisé à 100% et que le grain volé à l’Ukraine ne soit vendu).
      La majestueuse armée russe est pas capable d’alimenter ses propres troupes en nourriture et essence, bonne chance pour fournir aide alimentaire aux territoires occupés…
      Un tel niveau de désillusion, c’est fantastique. Soit vous êtes un troll russe, soit vous ne savez pas utiliser votre tête pour autre chose que mettre des coups de boule. Votre splendide analyse géopolitique n’est qu’une vaste fumisterie et les rêves de grandeur des propagandistes du Kremlin.
      Si la Russie ressemble au paradis, allez-y donc. Ça permettra au QI moyen d’augmenter de manière significative en France.

      -1
      • Pour un ukrainien d’origine russe, il est possible qu’un passeport russe présente un intérêt. C’est sur que s’il s’est fait pulvériser sa maison, tout est relatif…

        De plus il faut garder a l’esprit que les villes qui n’ont pas eu de « défenseurs » ukrainiens sont restées intactes. Les habitants de ces régions majoritairement russes (les autres ont du fuir…) le voient et savent à qui ils doivent la destruction de leurs maisons… Ils savent aussi qui leur tire des Totchka-U dessus…
        Pas le genre de choses qui va faire augmenter l’amitié entre les peuples d’ukraine.

      • Faut arrêter avec les insultes aussi.
        Vous n’êtes rien d’autre qu’un simple petit commentateur sur un site web (comme nous tous)… Ca ne vous donne pas le droit d’insulter de cette façon… Surtout quand les arguments que vous apportez à coté sont aussi pauvres…

        • @Talhoffer : je vous remercie d’avoir posté ce message dont j’approuve entièrement le contenu.
          Ce type de site n’est pas un « défouloir » mais un espace de discussion. Dans ce cadre, le respect élémentaire dû aux autres participants – et à Contrepoints qui nous permet de nous exprimer et de dialoguer – doit se manifester :
          – en fournissant, si on en dispose, des informations fiables sur le sujet débattu : dans mon cas, cela m’a parfois amené à réviser mon jugement et j’ai toujours été reconnaissant aux personnes qui ont ainsi enrichi mes connaissances ;
          – en essayant d’argumenter le mieux possible dans la limite de ses connaissances sur le sujet ;
          – en étant intellectuellement honnête, notamment en distinguant argument de fond « documenté » et convictions personnelles qu’on a évidemment le droit d’exprimer ;
          – et, en tout cas, en restant courtois, même en cas de désaccord : les injures et autres « hurlades électroniques » sont pénibles ; on peut ironiser ou « taquiner » mais raisonnablement.
          On rougit de devoir rappeler de telles évidences …

    • @ Iris
      Avant Odessa, il est probable qu’ils terminent Donesk. Il reste encore qq forces ukrainiennes la bas. Ensuite Mikolaiv. Odessa, c’est après et encore loin.
      L’arme suprême c’est surtout le gaz et l’essence pas cher…

    • @iris : tout en prévenant que mes connaissances en la matière sont, au mieux, celles d’un amateur qui s’intéresse à ces questions depuis des décennies, ce qui n’a rien à voir avec le savoir et les réflexes de professionnels, je me permets de tempérer votre point de vue.

      En effet, je ne suis pas certain que les Russes projettent d’occuper plus de territoire ukrainien que le « croissant » est et sud qui comprend essentiellement les régions plus ou moins russophones – appelons cette zone « Donbass » par facilité, même si le terme est « simpliste ». Cela est loin d’être terminé et reste coûteux en hommes comme en matériel.
      Il me semble qu’il y a une sorte de « course » entre la fin victorieuse (pour les Russes) de l’occupation du Donbass et la mise en service sur ce front des matériels fournis à l’Ukraine par les États-Unis et leurs alliés.
      Une fois cet objectif atteint, les forces armées russes devraient globalement pouvoir adopter une posture défensive, donc bien moins coûteuse à tous égards, alors que les forces ukrainiennes devront envisager d’attaquer pour reprendre ces territoires, ce qui nécessite en général un rapport de forces minimal de 3 à 1 au profit de l’attaquant.
      Mais il faut probablement prendre en compte d’autres paramètres, comme une éventuelle « résistance » ukrainienne ou l’action de commandos de sabotage infiltrés dans les zones occupées par les Russes : là, j’avoue ne pas avoir d’idée plus précise sur ces questions, à commencer le niveau de perturbation que de telles actions pourraient entraîner pour les forces d’occupation russes.
      Encore sous réserve de l’avis de personnes connaissant vraiment la question, je me demande si le « rapport qualité-prix » d’une extension de l’occupation russe au-delà du Donbass est intéressant, notamment en ce qui concerne l’occupation d’Odessa ou d’autres villes.
      En effet, de telles opérations (combats urbains) sont très « usantes », y compris moralement, pour l’attaquant et il faut donc la perspective d’un « gain » de (grande) valeur et à relativement court terme pour se lancer dans de tels « guêpiers » : or, après 4 mois d’une guerre coûteuse en matériel, voire humainement, les forces russes ont déjà subi de lourdes pertes dans des « combats de rue » de ce genre et vont en éprouver encore d’autres pour finir d’occuper le Donbass.
      Alternativement, la limite des territoires occupés par les forces armées russes passant parfois à moins de 150 km d’Odessa, on peut supposer qu’il soit « facile », au moyen de missiles, de drones ou d’autres formes de frappes aériennes, de bloquer ou, au moins, de gravement perturber toute navigation à partir ou vers cette ville, laquelle est actuellement le seul port de quelque importance aux mains des Ukrainiens : si tel est le cas, quelle serait la « valeur ajoutée » de l’occupation d’un vaste champ de ruines peuplé d’habitants au mieux désespérés, au pire hostiles ?
      Après avoir rêvé de faire « exploser » l’Ukraine et d’occuper l’ensemble de ce pays, les Russes – sans le reconnaître, bien évidemment – ont pris acte de leur échec, notamment à Kiev, et se sont rabattus volens nolens sur une « option » plus modeste (l’occupation du Donbass) qui leur permet de remplir l’essentiel de leurs objectifs prioritaires.
      Ce serait un comble que le pays qui fut la cible de la guerre absolue entamée par l’opération Barbarossa en 1941 commette la même erreur que l’agresseur nazi de l’époque en surestimant ses moyens, en sous-estimant ceux de l’adversaire et, surtout, en accordant plus d’importance aux fantasmes idéologiques qu’à l’analyse rationnelle des rapports de forces. Je sais que certains, parfois manœuvrés par la communication étasuniennne, considèrent que M. Poutine est un grand malade devenu fou : outre que cela reste à démontrer et qu’il existe d’autres pouvoirs en Russie (même s’ils sont « inférieurs » à ceux de M. Poutine), on ferait mieux de se rappeler que, depuis vingt ans, ledit Vladimir Poutine a généralement obtenu des succès remarquables en politique étrangère, par exemple en Syrie. Entre les zélateurs propagandistes et les contempteurs – souvent également propagandistes – de la Russie, on ne lit pas assez d’analyses se plaçant du point de vue de la Russie, ce qui ne vaut ni approbation ni condamnation de la politique de ce pays (vu le climat houleux des débats, il faut rappeler de telles évidences élémentaires).

  • Il semble que, actuellement, la supériorité viens plus des missiles de croisière que des missiles balistiques.

    Le missile Balistique a l’immense inconvénient de se faire repérer et intercepter. Depuis l’irak des progrès ont été faits et l’interception est beaucoup plus efficace. En Israel, même les petites roquettes sont interceptées avec une efficacité proche de 100% par le dôme de fer. L’ère du missile balistique classique semble presque terminée.

    Dans le futur il faudra qu’il soit hyper rapide et hyper manœuvrant ou de croisière. Finalement, 70ans après c’est le triomphe du V1 sur le V2 !

  • L’armée russe détruit méthodiquement les forces ukrainiennes enterrées dans le Donbass : cela prend du temps, mais elle avance et les ukrainiens en ne manœuvrant pas se font malheureusement massacrés. Les Russes s’arrêteront quand ils auront pris toute la partie russophone de l’Ukraine, qui a voulu faire sécession en 2014.
    Ils n’ont pas besoin de missiles balistiques pour cela. Aucune force en Europe n’a les moyens de les arrêter.

    • L’invasion russe en Ukraine (tout comme les guerres au MO ou au Haut Karabagh) nous offre une vision parfaite grâce à l’évolution des smartphones. On voit aussi le retour de la propagande (plus ou moins subtile) des deux camps et de leurs soutiens.
      L’OSINT (pour open source intelligence) permet à n’importe qui d’analyser les images (photo, vidéo, image satellite) pour se faire une idée de la situation. Des groupes indépendants, composés de personnes tout autour de la terre s’y emploient au quotidien. On peut par exemple citer CassusBelli ou Little ThinkTank. Et leurs info sont édifiantes. Que ce soit la Russie ou l’Ukraine, aucun des deux camps n’a ce qu’il faut pour avancer. On observe majoritairement des escarmouches de faible ampleur et des bombardements massifs. On est dans une phase de guerre de position et malgré quelques légers mouvements des lignes aux grés des repositionnements, pas d’avancées significatives d’un camp ou d’un autre.
      Croire que la Russie avance et détruit méthodiquement la résistance Ukrainienne est au mieux, un fantasme, au pire, un mensonge éhonté à des fins de propagande. Pareillement, l’Ukraine, sans livraison d’armement lourd n’a pas les moyens de reprendre les territoires tenus par les Russes.
      On est donc dans un statu-quo jusqu’à ce qu’un des camps reprennent l’avantage. Et pour le moment, aucune évolution notable n’est à prévoir. Les deux camps manquent d’hommes et de matériels (équipés, entretenus et approvisionnés). Penser autrement est en contradiction avec toutes les analyses.
      À moins que l’Ukraine soit fournie massivement en matériel ou que la Russie se résoud à employer l’armement nucléaire tactique (et que cela brise la combativité ukrainienne), la guerre sera une guerre d’obus et de missiles. Pas d’hommes et de chars.

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  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Les Gilets verts ont bloqué le pays avec leurs tracteurs en demandant notamment que l'on n’importe pas ce que l’on interdit en France. Leurs revendications ont également porté sur l’accès à l’eau et sur la rigueur des normes environnementales françaises, qui seraient plus exigeantes que celles de leurs concurrents.

C'est la hausse du prix du gazole agricole qui a mis le feu aux poudres, en reproduisant les mêmes effets que la taxe carbone sur tous les carburants, qui avait initié le mouvement des Gilets jaunes cinq ans plus tôt.

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Ukraine : inquiétude sur le front et à l’arrière

Le mois de février aura vu s’accumuler les mauvaises nouvelles pour l’Ukraine. Son armée est confrontée à une pénurie grave de munitions qui amène désormais en maints endroits de ce front de 1000 km le « rapport de feu » (nombre d’obus tirés par l’ennemi vs nombre d’obus qu’on tire soi-même) à près de dix contre un. Ce qui a contribué, après deux mois d’intenses combats et de pertes élevées, jusqu’à 240 chars russes, selon Kyiv, à la chute d’Adviivka, vendredi dernier. La conquête de cette vill... Poursuivre la lecture

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