Les cours des cryptomonnaies ont fortement baissé ces dernières semaines. La nature cyclique de ce nouveau type d’actif est bien connue même si l’ampleur de la baisse a surpris et démotivé de nombreux observateurs et spéculateurs. Beaucoup d’amateurs de la technologie blockchain sur laquelle repose ces projets y voient néanmoins l’occasion de continuer à construire un écosystème dans une optique plus long-termiste, persuadés que la situation redeviendra plus favorable.
Que sont les NFT (non-fungible token)
Une des applications les plus concrètes des blockchains sont les NFT, ces jetons introduisant de la rareté et de la propriété dans le monde numérique. L’utilisation actuellement la plus populaire des NFT est de servir de certificats d’authenticités pour des œuvres d’art, le plus souvent purement numériques.
Cela permet notamment aux artistes de vendre ces certificats et de toucher une part du prix en cas de revente. Même si ce monde est plein d’abus et de spéculation sans grand lien avec l’art, on peut penser que c’est une réussite pour les artistes contemporains et une occasion de créer des communautés entre ces artistes et les amateurs d’art. Plus d’explications peuvent être trouvées dans l’entretien avec le collectionneur Benoît Couty, créateur du Museum of Crypto Art, publié dans Contrepoints.
BLOB LOCKIN’
By @etiennedecrecyBlob Dancing Skills Looping Animation with Music Etienne de Crécy, 2022 pic.twitter.com/KZOw7saQuA
— New French Touch on SuperRare (@NewFrenchTouch_) June 14, 2022
Cet art est souvent purement numérique, éventuellement interactif mais il peut aussi être physique comme la Chapelle Undergroud de Pascal Boyart que vous avait présentée Contrepoints.
Ce lien avec le physique peut aussi se faire par la présentation d’œuvres numériques sur écrans comme dans les foires récentes d’Art Basel.
If Forbes says that the @tezos and @fx_hash_ exhibition is from the best of Art Basel 2022, then it should be. Congrats @Eko3316 !https://t.co/J3h0o9P9JO pic.twitter.com/YVN1FAHeHb
— Iskra Velitchkova ⚫️➖ (@pointline_) June 17, 2022
Un espace physique à Paris pour les NFT
La façon dont ce lien entre NFT et espace physique va se pérenniser en France est l’ouverture prochaine de la NFT Factory Paris. Cet espace de 400 m² dont le lieu exact n’a pas encore été dévoilé ouvrira en septembre. Il accueillera des expositions, des conférences ou encore des formations liées aux NFT.
Ce projet a été monté par une équipe de passionnés impliqués dans les aspects artistiques, commerciaux, techniques ou juridiques des NFT en France.
Une originalité de ce projet est son usage des NFT pour comme carte de membre. Toute personne ayant un NFT de la NFT Factory Paris dans son portefeuille virtuel sera considérée comme un membre ayant des accès privilégiés et des réductions sur les services proposés par le lieu.
Le nombre de ces membres sera limité à 1000, c’est-à-dire qu’il n’existera que 1000 éditions de ce NFT, éventuellement transférable. Une partie de ces NFT a déjà été pré-vendue à des personnes ayant prouvé leur implication dans l’univers des NFT. Les NFT restant seront vendus à partir du lundi 27 juin à midi pour la somme de 0,2 ETH, soit environ 200 euros au cours actuel (ce prix est le même qu’en pré-vente). Notez que les NFT ne seront en vente que sur le site officiel et que c’est donc là qu’il faut se connecter pour éviter tout risque de fraude.
Today is a big day !
Meet our membership token : the Member Node 🍾Congratulations to those who managed to get a spot for the allowlist and minted their NFT today ! pic.twitter.com/1iRaM9P68V
— NFT Factory Paris (@NFTFactoryParis) June 23, 2022
Pour en savoir plus :
- Le site officiel
- Les épisodes du podcast NFT Morning (dont les animateurs sont parmi les fondateurs du projet) : Annonce et Lancement officiel.
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce que l’amateur d’art, au contraire de l’artiste, gagne dans l’affaire ? Ca ressemble désagréablement à une carte de fidélité de supermarché ou au club affaires de la compagnie aérienne : des réductions et le plaisir de faire partie d’une coterie, sans rapport avec l’exaltation qui devrait accompagner une découverte artistique.
J’ai lu l’article avec attention : je n’ai trouvé, pour la définition des NFT que : “des jetons introduisant de la rareté et de la propriété dans le monde numérique”. ??
La traduction de l’anglais “non-fungible-tokens”, soit” jetons non fongibles” n’éclaircit pas beaucoup la situation. ????
La définition de “fongible” à peine : “Chose, bien qui peut être consommé(e) par l’usage et remplacé(e) par un(e) autre de même nature, de même qualité et en même quantité, par opposition à une chose, à un bien non fongible que l’usage laisse entier(e) et qui se restitue en nature”. ??????
J’ai finalement trouvé des explications ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeton_non_fongible
J’avoue : je suis terriblement ignare en ce qui concerne les spécialités qui alimentent la conversation dans certains diners parisiens…
L’idée que je m’en fais, sans certitude, est celle d’une part de la propriété d’une oeuvre d’art et de certains droits de la regarder/écouter/montrer/diffuser. L’analogie serait avec un cadastre qui garantirait la co-propriété, chaque part de cette copropriété correspondant à un jeton qui l’identifie (comme Appt.3 Esc.B, ou 1/1000e de cet appartement) contrairement à, mettons, une part de SCPI.
Quel dommage que Rachmaninoff n’ait pas pensé “tout seul” (all by himself) à apposer un NFT sur le second mouvement de son second concerto pour piano.
C’est ballot !