Législatives 2022 : ménage chez les députés sortants

Au total 113 députés sortants (décompte à fin mai 2022) ne se représenteront pas aux élections législatives des 12 et 19 juin ; soit 20 % des effectifs de l’Assemblée nationale (il y a 577 députés au total).

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Législatives 2022 : ménage chez les députés sortants

Publié le 10 juin 2022
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Tous les groupes au Palais Bourbon vont voir un certain nombre de leurs troupes quitter l’Assemblée nationale. Au total 113 députés sortants (décompte à fin mai 2022) ne se représenteront pas aux élections législatives des 12 et 19 juin ; soit 20 % des effectifs de l’Assemblée nationale (il y a 577 députés au total). C’est un chiffre significatif mais pas exceptionnel.

En 2012, déjà, environ 20 % des sortants avaient décidé de ne pas briguer un nouveau mandat. Quant aux élections de 2017, elles semblent être une exception : plus de 37 % de députés ne s’étaient pas représentés, notamment en raison de l’application de la loi sur le non-cumul des mandats.

Cette année, la part de députés sortants non-candidats est particulièrement importante au sein des deux partis traditionnels, Les Républicains – 25 départs sur 101 élus – et le Parti socialiste – 7 départs sur 28 élus – soit 25 % de leurs effectifs.

Le groupe Liberté et territoires recensait 18 élus, huit n’ont pas voulu repartir. Le groupe Agir constate la même proportion de ses effectifs quitter l’Assemblée. Du côté de La République en marche, 54 députés sortants ne rempileront pas. Partenaire de la majorité, le MoDem est lui moins touché par cette vague : seuls quatre de ses 53 députés ne resignent pas.

Ainsi quelques figures du Palais Bourbon sont sur le départ. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon, qui n’aura fait qu’un seul mandat, de la communiste Marie-George Buffet, élue pour la première fois en 1997, de l’ex-candidat à la présidentielle Jean Lassalle, ou de François de Rugy qui occupa le perchoir de juin 2017 à septembre 2018. Les LR Christian Jacob, le patron des Républicains, qui a présidé le groupe de 2010 à 2019, mais aussi Gilles Carrez, reconnu pour son expertise financière, ou des élus de longue date comme Bernard Brochand ou Jean-Pierre Door ne se représentent pas.

 

Pourquoi ?

Équilibre personnel, désillusion, volonté de renouvellement…

Quatre députés – Régis Juanico, Albane Gaillot, Jean-Michel Fauvergue et Matthieu Orphelin – avaient expliqué au JDD pourquoi ils n’étaient pas candidats à leur réélection. Une décision notamment motivée par leur déception à l’égard de leur rôle de représentant et, plus généralement, du rôle du Parlement dans le système institutionnel.

« L’Assemblée nationale est considérée comme une chambre d’enregistrement de décisions élaborées ailleurs », a critiqué le député et actuel vice-président de l’Assemblée, Hugues Renson (LREM), qui ne se représente pas.

D’autres facteurs de retrait peuvent être observés. La multiplication de la violence contre les élus, ainsi que l’augmentation du niveau de défiance à l’égard du personnel politique, n’incitent pas les parlementaires à se représenter. D’autres mandats, notamment celui de maire, sont perçus comme plus gratifiants. Plusieurs jeunes espoirs du camp présidentiel ont aussi étonnamment choisi de raccrocher les gants (Mounir Mahjoubi, Pierre Person ou Pacôme Rupin). Enfin, une dizaine de sortants, qui auraient souhaité effectuer un nouveau mandat, mais n’ont pas obtenu l’investiture Ensemble!, ont jeté l’éponge (Claire O’Petit, Jacques Maire…). Plusieurs députés élus sous l’étiquette LREM en 2017, mais ayant quitté la majorité présidentielle, n’ont pas par la suite trouvé leur place (Matthieu Orphelin, Paula Forteza, Émilie Cariou…).

La volonté de quitter la vie politique, la perte d’investiture, mais aussi la défaite électorale (le dégagisme), contribuent au renouvellement du Parlement et sont souvent interprétés comme un signe de vitalité démocratique : en 2017, ils n’étaient que 147 députés à avoir été réélus (25 %), une baisse significative par rapport à 2012 (59 %).

 

Liste des 113 députés qui vont quitter l’Assemblée nationale

La République en marche

Didier Baichère (Yvelines, 1re circonscription)
Anne Blanc (Aveyron, 2e circonscription)
Bruno Bonnell (Rhône, 6e circonscription)
Jean-Jacques Bridey (Val-de-Marne, 7e circonscription)
Pierre Cabaré (Haute-Garonne, 1re circonscription)
Danièle Cazarian (Rhône, 13e circonscription)
Fannette Charvier (Doubs, 1re circonscription)
Francis Chouat (Essonne, 1re circonscription)
Stéphane Claireaux (Saint-Pierre-et-Miquelon)
Yves Daniel (Loire-Atlantique, 6e circonscription)
Dominique David (Gironde, 1re circonscription)
Typhanie Degois (Savoie, 1re circonscription)
Nicolas Démoulin (Hérault, 8e circonscription)
Christelle Dubos (Gironde, 12e circonscription)
Coralie Dubost (Hérault, 3e circonscription)
Valéria Faure Muntian (Loire, 3e circonscription)
Jean-Michel Fauvergue (Seine-et-Marne, 8e circonscription)
Raphaël Gauvain (Saône-et-Loire, 5e circonscription)
Laurence Gayte (Pyrénées-Orientales, 3e circonscription)
Florence Granjus (Yvelines, 12e circonscription)
Benjamin Griveaux (Paris, 5e circonscription)
Émilie Guerel (Var, 7e circonscription)
Christine Hennion (Hauts-de-Seine, 3e circonscription)
Catherine Kamowski (Isère, 5e circonscription)
Jacques Krabal (Aisne, 5e circonscription)
Gaël Le Bohec (Ille-et-Vilaine, 4e circonscription)
Marion Lenne (Haute-Savoie, 5e circonscription)
Monique Limon (Isère, 7e circonscription)
Mustapha Laabid (Ille-et-Vilaine, 1re circonscription)
Marie-Ange Magne (Haute-Vienne, 3e circonscription)
Mounir Mahjoubi (Paris, 16e circonscription)
Jacques Maire (Hauts-de-Seine, 8e circonscription)
Jacques Marilossian (Hauts-de-Seine, 7e circonscription)
Thierry Michels (Bas-Rhin, 1re circonscription)
Monica Michel-Brassart (Bouches-du-Rhône, 16e circonscription)
Mickaël Nogal (Haute-Garonne, 4e circonscription)
Claire O’Petit (Eure, 5e circonscription)
Pierre Person (Paris, 6e circonscription)
Hervé Pellois (Morbihan, 1re circonscription)
Damien Pichereau (Sarthe, 1re circonscription)
Pierre-Alain Raphan (Essone, 10e circonscription)
Hugues Renson (Paris, 13e circonscription)
Jacques Rey (Haute-Savoie, 2e circonscription)
Laëtitia Romeiro Dias (Essonne, 3e circonscription)
Gwendal Rouillard (Morbihan, 5e circonscription)
Cédric Roussel (Alpes-Maritimes, 1re circonscription)
François de Rugy (Loire-Atlantique, 1re circonscription)
Pacôme Rupin (Paris, 7e circonscription)
Thierry Solère (Hauts-de-Seine, 9e circonscription)
Denis Sommer (Doubs, 3e circonscription)
Alice Thourot (Drôme, 2e circonscription)
Jean-Louis Touraine (Rhône, 3e circonscription)
Alain Tourret (Calvados, 6e circonscription)
Pierre Venteau (Haute-Vienne, 2e circonscription)

Les Républicains

Édith Audibert (Var, 3e circonscription)
Sandrine Boëlle (Paris, 14e circonscription)
Jean-Claude Bouchet (Vaucluse, 2e circonscription)
Sylvie Bouchet-Bellecourt (Seine-et-Marne, 2e circonscription)
Bernard Bouley (Essonne, 2e circonscription)
Bernard Brochand (Alpes-Maritimes, 8e circonscription)
Gilles Carrez (Val-de-Marne, 5e circonscription)
Gérard Cherpion (Vosges,2e circonscription)
Bernard Deflesselles (Bouches-du-Rhône, 9e circonscription)
Rémi Delatte (Côte-d’Or, 2e circonscription )
Jean-Pierre Door (Loiret, 4e circonscription)
Marianne Dubois (Loiret, 5e circonscription)
Jean-Jacques Ferrara (Corse du Sud, 1e circonscription)
Christian Jacob (Seine-et-Marne, 4e circonscription)
Geneviève Levy (Var, 1re circonscription)
Gérard Menuel (Aube, 3e circonscription)
Bérengère Poletti (Ardennes,1re circonscription)
Bernard Perrut (Rhône, 9e circonscription)
Jean-Luc Poudroux (La Réunion, 7e circonscription)
Julien Ravier (Bouches-du-Rhône, 1re circonscription)
Jean-Luc Reitzer (Haut-Rhin, 3e circonscription)
Jean-Marie Sermier (Jura, 3e circonscription)
Guy Teissier (Bouches-du-Rhône, 6e circonscription)
Robert Therry (Pas-de-Calais)
Charles de La Verpillière (Ain, 2e circonscription)

MoDem

Pascale César (Meurthe-et-Moselle, 2e circonscription)
Pascale Fontenel-Personne (Sarthe, 3e circonscription)
Bruno Joncour (Côtes d’Armor, 1re circonscription) circonscription
Michèle de Vaucouleurs (Yvelines, 7e circonscription)

Parti socialiste et apparentés

Christian Hutin (Nord, 13e circonscription)
Régis Juanico (Loire, 1re circonscription)
Gisèle Biémouret (Gers, 2e circonscription)
Laurence Dumont (Calvados, 2e circonscription)
Michèle Victory (Ardèche, 2e circonscription)
Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe, 4e circonscription)
Josette Manin (Martinique, 1re circonscription)

La France insoumise

Jean-Luc Mélenchon (Bouches-du-Rhône, 4e circonscription)
Sabine Rubin (Seine-Saint-Denis, 9e circonscription)

Agir

Annie Chapelier (Gard, 4e circonscription)
M’jid El Guerrab (Français de l’étranger, 9e circonscription)
Antoine Herth (Bas-Rhin, 5e circonscription)
Valérie Petit (Nord, 9e circonscription)
Maina Sage (Polynésie française, 1re circonscription)

UDI

Philippe Gomes (Nouvelle Calédonie, 2e circonscription)

Parti communiste et apparentés

Jean-Paul Dufrègne (Allier, 1e circonscription)
Marie-George Buffet (Seine-Saint-Denis, 4e circonscription)

Liberté et Territoires

Sylvain Brial (Wallis-et-Futuna)
Jeanine Dubié (Hautes-Pyrénées, 2e circonscription)
Frédérique Dumas (Hauts-de-Seine, 13e circonscription)
François Michel Lambert (Bouches-du-Rhône, 10e circonscription)
Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques, 4e circonscription)
Sébastien Nadot (Haute-Garonne, 10e circonscription)
Benoît Simian (Gironde, 4e circonscription)
Jennifer de Temmerman (Nord, 15e circonscription)

Non-inscrits

Emilie Cariou (Meuse, 2e circonscription)
Matthieu Orphelin (Maine-et-Loire,1re circonscription)
Albane Gaillot (Val-de-Marne, 11e circonscription)
Paula Forteza (Amérique latine/Caraïbes, 2e circonscription)
Catherine Pujol (Pyrénées-Orientales, 2e circonscription)

 

 

SOURCES

Assemblée nationale (elections-legislatives.fr)

577 députés – Assemblée nationale (assemblee-nationale.fr)

nsppolls/candidatures_legislatives.csv at master · nsppolls/nsppolls · GitHub

 

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    Francois Brault
    10 juin 2022 at 8 h 49 min

    Donc si je compte bien en 2012: 53% de nouveaux députés (en moyenne 1,9 mandats) et en 2017: 84% de nouveaux (en moyenne 1,2 mandats).

    Si la règle de 2 mandats max existait combien n’auraient pas pu se représenter en 2012, en 2017 et en 2022?

    Accessoirement je serais curieux de savoir combien de députés sortants sont devenus Sénateurs.

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