Le marché français est en baisse de 6 % depuis jeudi.
Les actifs tangibles comme l’or et le pétrole résistent plus. L’or a baissé de 10 % depuis son record du mois de mars. Mais il affiche toujours un léger gain sur 6 mois. Et le baril de pétrole reste au-dessus des 100 dollars… bien au-dessus des niveaux de l’an dernier.
Au contraire, le marché-actions est en baisse de 12 % sur les 6 derniers mois.
La plupart des investisseurs croient sans doute à l’abandon des tentatives de normalisation de la part de le Fed. Les autorités ne veulent pas de plongeons de la Bourse. Donc elles vont remettre en place le stimulus. Cependant, la Fed n’a pas encore hissé le drapeau blanc. Et cela suggère davantage de hausses des taux, peut-être jusqu’à 2 % cet été. Cela devrait faire durer les pertes dans la Bourse.
Une surprise à la baisse
Tout le monde avait déjà anticipé une hausse de 0,50 % par la Fed jeudi. Alors pourquoi ce déclin ? Quel genre de surprise a eu lieu ?
Sans doute qu’une bonne partie des gens n’avait pas compris l’impact de la hausse.
En effet, juste après l’annonce, les taux sur les obligations publics se sont mis à grimper autour du monde.
Ici en France, les obligations du gouvernement à 10 ans de maturité ont baissé en valeur. Les taux ont grimpé et ont atteint 1,7 % en fin de la semaine, alors qu’ils étaient encore dans le négatif en décembre.
Par la suite, les taux ont un peu baissé. Comme toujours, la fuite vers la sécurité a valorisé les obligations de l’État. Mais ces taux restent aux niveaux les plus élevés depuis juin 2014. Les taux sur les obligations devraient en principe aller encore plus bas si l’économie européenne ralentit et entre dans une récession.
Ainsi, le ralentissement de l’économie stoppera la hausse de taux, portera soutien aux obligations et arrêtera l’inflation.
La directrice de la BCE, Mme Lagarde, mise là -dessus. Elle parle toujours d’une inflation transitoire.
Elle expliquait la semaine dernière que « dans les années 70, les augmentations de salaires en réponse à l’inflation ont alimenté la croissance des prix. Nous ne voyons pas cela aujourd’hui. »
Trop de pertes en trop peu de temps
La BCE va continuer à soutenir les marchés. Mais un danger pour le système financier apparaît si les actifs chutent trop sévèrement.
Dans ce cas, un plongeon dans les marchés pourrait mener à une crise de liquidités. Et là , des groupes importants feront faillite par manque d’argent.
Les autorités comptent éviter ce cas de figure à tout prix. Mais elles ne savent pas au juste combien d’argent cela va nécessiter, ni combien de pertes en Bourse ou dans l’immobilier le système peut endurer, avant d’avoir ce genre de crise.
Les dirigeants peuvent seulement réagir après coup, comme ils l’ont fait avec l’apparition du virus.
En mars 2020, ils ont annoncé des programmes de secours après un plongeon des Bourses de plus de 30 %. Les actions ont rebondi par la suite. Aucune faillite importante n’avait encore eu lieu.
Les interventions, dont les prêts garantis, sont arrivées à temps pour empêcher la banqueroute de sociétés comme Air France-KLM ou Darty, qui auraient pu mener à une crise.
Mais cette fois-ci, les autorités n’arriveront peut-être pas à temps.
Potentiel de faillites dans l’immobilier
L’immobilier court tout particulièrement le risque d’un repli en cas d’évaporation des crédits.
Selon MeilleursAgents, les taux d’intérêts moyens sur 20 ans ont atteint 1,45 % après avoir grimpé cette année.
Mais c’est toujours moins que les 1,9 % sur la dette à 20 ans du gouvernement français, selon worldgovernmentbonds.com.
Comment est-il possible d’emprunter à meilleurs taux que le gouvernement qui ne peut pas faire faillite dans sa propre monnaie ?
Les taux des prêts aux particuliers vont donc monter encore plus et le nombre d’acheteurs va baisser.
Déjà , BMF Immo rapporte que :
« Dans leur dernière note, les notaires prévoient qu’à fin juin les prix dans la capitale seront descendus à 10 400 euros (10 410) soit une baisse de plus de 4 % par rapport au point haut qui avait été atteint en octobre 2020 (10 860 euros). »
En principe, les élus ont une infinité d’argent à disposition grâce à la planche à billets. Mais en pratique, ils ne savent pas quelle somme – sous forme de stimulus – va suffire pour empêcher les problèmes. Ils ne savent pas comment va se comporter la monnaie.
Déjà , la résistance du pétrole et de l’or signale que l’inflation peut continuer, même dans une récession et donc pousser les taux encore plus haut.
Où cela va-t-il mener ?
Lors de mon interview avec l’auteur Simone Wapler, elle explique que les autorités vont réagir de deux manières. D’abord, « il va falloir essayer d’enfermer les gens dans le système euro » pour empêcher la fuite de devant la monnaie. Puis, les dirigeants vont contrôler les prix.
Selon elle :
« Je pense qu’on aura des contrôles de prix. On le voit déjà pour les prix de l’énergie, mais je pense que ça va se multiplier. »
Bonjour, je ne connais pas les solutions économiques, (le mal est déjà fait avec le quoi qu’il en coûte et la planche à billets) mais un rapide calcul montre environ un mois de revenu “en moins” par an…. (inflation de l’ordre de 8 à 9% sans “compensation”).
On est mal parti.
On est mal partiS.
Très bon article.
Le contrôle des prix de l’énergie, cette belle arnaque… En fait, c’est justement à cause de l’UE que la France est dans la panade avec le gaz…
Le bouc emissaire de l UE commence a être passablement éventé depuis des décennies.
L inflation est générale dans le monde et liée au quoiqu il en coute qui a généré une demande supérieure à l offre frainee par des pénuries en matières premières et en transports.
Contrairement à ce croit Christine Lagarde, il est possible que les prix ne cessent de monter sans que les salaires montent.
Dans une économie normale, à salaires fixes, les prix ne peuvent pas monter, car sinon, qui achèterait? Mais en France et en Europe, il y a une solution. Il y a un acheteur qui n’a pas ce genre de limite pécuniaire, c’est l’état. Quand l’état dépense en achetant des produits avec l’argent fabriqué de la BCE, il ne fournit pas de travail, c’est donc que ceux qui le fournissent auront moins de biens en échange. Les biens produits sont en grande partie “achetés” par le pouvoir, qui peut se permettre de les payer cher (car l’argent ne lui coute rien).
Et oui, pour avoir une inflation sur les produits et pas sur les salaires, il suffirait que l’état intervienne en dépensant… Cela pourrait être une autre explication qu’un “phénomène transitoire”.