L’état de la France au XXIe siècle (2)

Comment définir la France du XXIe siècle ? Quelques points de réponses.

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L’état de la France au XXIe siècle (2)

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 février 2022
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Dans la première partie de cet article, nous avons dressé le succinct tableau qui a mené à la situation présente de la France. Nous y avons rappelé comment sont apparus dans son histoire l’idée de nation, le principe de la laïcité, ainsi que le phénomène de l’immigration. Il nous reste à accomplir la tâche fixée dès le début, nous permettre de répondre à la question initiale qui a servi à l’intitulé de notre réflexion : Qu’est-ce que la France au XXIe siècle ?

Deux axes seront l’objet de cette deuxième partie.

Nous devrons d’abord effectuer un rapide détour sur le rôle donné aux fictions par Yuval Noah Harari dans la marche de l’histoire. Nous nous en servirons ensuite pour proposer notre définition de la France du XXIe siècle en invalidant au passage le portrait du peuple français dessiné par le Général de Gaulle.

Avant de poursuivre, une remarque pour aider le lecteur : le contenu de cette deuxième partie suit logiquement celui de la première partie, les deux parties formant un tout cohérent essayant de faire part d’une démonstration lisible sur une question aussi difficile que l’identité nationale ; ainsi, les motivations qui ont animé tout le travail à venir se trouvent essentiellement dans l’introduction de la première partie de cet article. 

Les fictions dans l’histoire 

Dans son ouvrage le plus célèbre1, Yuval Noah Harari a montré en quoi les hommes se distinguent du règne animal par leur faculté à croire en des fictions. Selon la terminologie hararienne, les fictions sont des conventions ancrées dans l’ordre imaginaire des hommes, leur permettant de coopérer à une échelle jamais observée ailleurs dans le monde du vivant. Selon lui, les constructions politiques, religieuses ou philosophiques sont des exemples de fictions.

Bien qu’intersubjective, c’est-à-dire n’existant que dans l’esprit d’hommes qui la partagent, la croyance en l’existence de l’Empire romain, de l’islam ou du libéralisme a entraîné des conséquences dans la réalité des groupes qui l’intégrèrent. Elle leur donna le pouvoir de créer et de faire perdurer des collectivités complexes composées de millions d’individus.

Ainsi, les fictions façonnent notre monde d’une manière tangible. Celle qui a le mieux réussi est la monnaie, dont l’utilisation, basée sur la confiance, rencontre une aura universelle, alors même qu’elle ne possède aucune valeur intrinsèque. Le pacte politique par lequel la nation française se détermina une existence adossée à son État, aux valeurs des Droits de l’Homme et à « un plébiscite de tous les jours »2 est aussi une fiction qui a été édifiée avec succès. 

Pour illustrer son point de vue, Harari propose une traduction originale d’un passage de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis de 17763.

Le passage en question est le suivant : 

Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. 

Il choisit de remplacer les termes sélectionnés par les représentants américains pour proclamer des principes universels et éternels de justice inspirés de Dieu par d’autres qui sont d’ordre biologique, c’est-à-dire validés par la science, en l’état actuel de nos connaissances. 

En langage biologique, le passage devient ce qui suit :

Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes ont évolué différemment ; ils sont nés avec certaines caractéristiques muables ; parmi ces caractéristiques se trouvent la vie et la recherche du plaisir. 

C’est parce que les notables américains des années 1770 croyaient dans l’existence d’un Créateur, dans les valeurs de l’égalité, de droits inaliénables, de la liberté, etc., que ce qui découle de ces croyances a inspiré l’acte de naissance politique des États-Unis, ainsi que les luttes dans la guerre qui s’ensuivit contre la puissance coloniale britannique. Cela dit, même si elles jouèrent le rôle de moteur de l’histoire de ce pays, elles n’ont aucune validité scientifique. C’est en cela qu’elles sont des fictions. 

Une définition de la France au XXIe siècle 

Cette méthode de traduction hararienne peut nous aider à dénicher la définition qui instillerait dans notre peuple la concorde qui semble de plus en plus lui faire défaut. Pour ce faire, nous pourrions produire ce travail sur la description des Français qu’énuméra le Général de Gaulle :

Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.

Même s’il ne s’agit pas d’un texte prononcé publiquement mais de propos rapportés par Alain Peyrefitte4, ce qui suppose un minimum de méfiance sur sa véracité, il est régulièrement utilisé par le camp identitaire pour justifier son rejet de la France multiculturelle. L’usage de ce texte est donc légitime.

Mais à la différence d’Harari, nous ne le traduirons pas dans un langage biologique. Notre volonté n’est pas de dénoncer une fiction en lui substituant ce qui est prouvé par la science. Nous considérons plutôt que la fiction gaullienne n’a plus d’intérêt pour la France d’aujourd’hui. Du point de vue du fondateur de la Vème République, elle était peut-être pertinente face aux conséquences d’un éventuel maintien de l’Algérie dans le giron français, qui aurait fait perdre à la France d’alors ses caractéristiques culturelles hégémoniques.

Mais pour notre société devenue plurielle par la force de l’histoire, elle se révèle inopérante. Or, cette société a besoin de trouver les modes par lesquels construire sa cohésion. Le travail de traduction que nous nous apprêtons à produire à partir des mots de De Gaulle pourrait aider à la poursuite de cette quête en participant à la création d’une nouvelle fiction rassembleuse.  

Reprenons donc la citation de de Gaulle rapportée par Peyrefitte, en soulignant ce que nous allons modifier : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne ». 

Si par la localisation de notre territoire et l’intégration de notre pays dans l’Union européenne nous sommes bien évidemment un peuple européen, nous ne pouvons plus utiliser le mot race pour nous définir. La notion qu’il renferme a été des siècles durant utilisée avec des connotations négatives, notamment lorsqu’elle fut mobilisée pour justifier l’esclavage des Noirs africains ou la domination européenne sur le reste du monde habité par des peuples supposément inférieurs. Nous lui préférons le mot ethnie, dont l’évocation est plus savante, plus neutre. Par ailleurs, les personnes blanches ne forment plus la totalité de la nation, même si elles en composent la majorité.

Car, à cause de la mondialisation dont l’empire colonial et l’immigration furent d’importants jalons, vivent désormais par millions en France « des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns », pour reprendre la terminologie gaullienne qui précède dans le propos rapporté par Peyrefitte la citation extrapolée ci-dessus. Surtout, le métissage a fait une entrée remarquable sur la scène sociétale française, que ce soit à l’issue d’unions entre Blancs et des personnes d’une autre ethnie, ou entre deux personnes de deux ethnies non-blanches. Enfin, notre pacte républicain se fonde depuis la Révolution sur les valeurs des Droits de l’Homme à l’échelle de notre nation, que le Préambule de la Constitution de 1946, à laquelle se rattache dans son propre Préambule la Constitution de 1958, établit « sans distinction de race ».

Aussi, à la place d’« un peuple européen de race blanche », nous devrions dire :

Un peuple européen à majorité blanche, devenu multi-ethnique et métissé à la suite de son insertion dans la mondialisation à laquelle la France a participé et participe encore aujourd’hui, et qui forme la nation des Droits de l’Homme. 

La culture est tout ce qui a trait aux pratiques et habitudes sociales que l’on retrouve dans tous les groupes humains. Elle est affaire de sociabilité, de fidélité à un héritage, de projection dans l’avenir. Elle concerne les relations familiales et amicales, les arts de la table, les loisirs, mais aussi la place accordée à la politique, à la pensée, à la science. Et il est vrai que des différences existent entre groupes culturels en France. Par exemple, dans ce pays qui s’enorgueillit pour son vin qui y est produit depuis l’Antiquité, et dont les meilleures bouteilles atteignent des prix faramineux et une renommée mondiale, l’alcool n’a pas la même valeur selon la culture d’où l’on provient.

Certains s’en interdisent la consommation, d’autres en font un art de vivre. Tout le monde s’accorde toutefois sur la dénonciation de ses méfaits en cas d’abus. Sur un sujet aussi prosaïque que le vin, il apparait que nous ne sommes plus uniquement de culture gréco-latine. Cela est tout autant vrai sur des sujets plus significatifs, comme le sens à donner à une vie, les relations à nouer avec nos aînés ou nos morts, l’éthique au service de la Cité, la considération de la Chose publique, etc. Il y a un intérêt évident à ce que les cultures qui occupent l’espace français se fécondent entre elles par une confrontation de leur point de vue. Compte tenu de la richesse exceptionnelle de son histoire, la France y regagnerait peut-être l’horizon mondial qu’elle a perdu, au lieu de ne s’arc-bouter que sur un étroit tropisme européen qui ne fait pas honneur à son rang.

Cependant, la tradition gréco-latine occupe une place majeure du fait de la provenance latine de la langue française que nous utilisons tous et qui est un véhicule idéal pour favoriser l’entre-connaissance culturelle, mais encore de l’étymologie de bon nombre des mots la composant (grecque ou latine), de l’importance dans l’histoire du pays de la philosophie grecque et du droit romain à tel point qu’ils sont à l’origine de notre mode de vie et de la façon dont nous nous organisons politiquement.

Mais de nos jours, ce qui était appelé gréco-latin reçoit désormais le qualificatif d’occidental, le paradigme civilisationnel étant privilégié dans les explications sur la marche du monde. Plutôt que « de culture grecque et latine », nous devrions donc sélectionner les mots suivants : « de culture multiple à prédominance occidentale ».

Enfin, ce n’est plus vrai que les Français sont de religion chrétienne à l’exclusion de toute autre (que nous devons, dans la bouche de De Gaulle, assimiler au catholicisme si l’on prend en compte la foi qu’il professait avec une certaine ferveur). Des études ont bien montré que l’athéisme et l’agnosticisme sont devenus majoritaires dans le pays. D’autres religions sont pratiquées par des millions de citoyens, comme, pour les plus importantes, l’islam, le bouddhisme, le protestantisme, la religion orthodoxe, le judaïsme.

Parmi les croyances qui se pratiquent en France, le catholicisme domine néanmoins le panorama, non seulement par le somptueux patrimoine servant de cadre à son exercice mais aussi par le nombre encore considérable de personnes qui y adhèrent. Cette atomisation religieuse révèle pourquoi la laïcité reste d’importance cruciale pour permette aux individus d’être égalitairement considérés quelles que soient leurs croyances ou leur absence de croyances.

Dans cette logique, elle s’avère un instrument d’apaisement indispensable pour notre République. Nous devrions donc traduire de religion chrétienne par :

Sans confession ou de religions variées, parmi lesquelles le catholicisme tient une place particulière à cause de ses effectifs qui sont les plus nombreux comme de son foisonnant patrimoine qui structure le territoire de nos villes et de nos campagnes, et avec un attachement particulier à la laïcité de notre État qui est le seul principe qui puisse nous permette d’apaiser nos passions religieuses et de nous penser en tant que République indivisible. 

Ainsi, la définition que nous proposons du peuple français, c’est-à-dire de la France au XXIe siècle, est la suivante (avec un remodelage afin de la rendre intelligible, objectif qui ne serait pas rempli si nous avions juxtaposé dans une même phrase tous les termes que nous avons élaborés ci-dessus) : 

La France est le pays d’un peuple européen à majorité blanche, devenu multi-ethnique et métissé à la suite de son insertion dans la mondialisation à laquelle elle a participé et participe encore aujourd’hui. Elle forme la nation des Droits de l’Homme.

Elle est de culture multiple à prédominance occidentale. Sa population est composée d’individus sans confession ou de religions variées. Parmi ces religions, le catholicisme tient une place particulière à cause de ses effectifs qui sont les plus nombreux comme de son foisonnant patrimoine qui structure le territoire de nos villes et de nos campagnes. Elle connait un attachement particulier à la laïcité de son État qui est le seul principe qui puisse lui permette d’apaiser ses passions religieuses et de se penser en tant que République indivisible.  

Un nouveau Solon ? 

La définition que nous venons d’établir de la France au XXIe siècle serait la fiction que nous nous donnerions collectivement au sein de notre nation pour réaliser la cohésion de l’ensemble de la population. Elle serait une arme idéale contre la perte de repères induite par les divisions internes et renforcée par la postmodernité. 

Comme la France a le culte des grands hommes, notre nouvelle conception de l’identité nationale a sans doute besoin pour se voir couronner de succès que la porte un nouveau « Solon », ce fondateur de la démocratie athénienne antique.

Ce Solon du XXIe siècle succèderait à ceux de notre glorieux passé, par exemple à celui du XXe siècle (de Gaulle, le libérateur de la France et l’initiateur de nos actuelles institutions), à celui du XVIIe siècle (au choix : Richelieu, l’inventeur de l’État à caractère moderne et rationnel, ou Louis XIV, le concepteur ultime de l’absolutisme royal préfigurant le jacobinisme républicain), ou à celui du XIXe siècle (Napoléon qui, en protégeant les acquis de la Révolution, représente également pour notre pays le Solon du IIème millénaire, à l’image de Clovis qui, par son baptême au tournant du VIe siècle, le fut pour le premier millénaire, même si l’acte de naissance politique de la France se situe beaucoup plus tard, à l’occasion du partage de Verdun de 843). 

Certes, s’en remettre à un seul homme est lourd de dangers et nécessite une vigilance de tous les instants. Mais ce n’est peut-être que par ce biais que l’Esprit de la Nation, au sens hégélien du terme, fera un bond en avant vers l’acceptation de tous par tous, prédisposition individuelle qui serait la quintessence du Français du XXIe siècle et même, qui sait, du troisième millénaire. 

 

Article mis à jour le 16/02/22 à 10h37

  1. Yuval Noah Harari, Sapiens : Une brève histoire de l’humanité, Éditions Albin Michel, 2015
  2. Ernest Renan, « Qu’est-ce qu’une nation ? », conférence prononcée à la Sorbonne en 1882
  3. Yuval Noah Harari, Sapiens : Une brève histoire de l’humanité, Editions Albin Michel, 2015. L’évocation qui sera faite du travail effectué par Yuval Noah Harari à partir de là prendra appui sur les pages 135 à 137 de l’ouvrage.
  4. Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Éditions Fayard, 1994
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  • bonjour, article sympa, un poil bisounours, mais auquel il manque juste un détail, et je vais surement attirer des commentaires comment dire ? …. violents. Nous sommes fiers , nous français d’avoir écris la déclaration des droits de l’homme. Et nous avons pris la mauvaise habitude de nous considérer un peu au centre du monde, en nous présentant comme des humanistes et la référence mondiale. C’est évidement positif pour le moral, sauf qu’il existe ailleurs un « équivalent » à notre déclaration universelle. Il faut remonter à l’après guerre pour mieux comprendre, avec les accords de Yalta qui ont « organisés » notre occident géopolitique mais aussi avec les accords du Caire en 1948. Cet accord, mal connu « fédère » les états musulmans face à l’occident.. Il va sans dire qu’il en découle une opposition du moyen orient envers l’occident. Cet accord sous-tend une quasi structure religieuse des états membres. Depuis cet accord l’évolution de l’Iran, de l’Egypte, de l’Irak, de la Turquie et aussi d’autres pays nous démontre leur évolution vers un Islam de gouvernance, alors que sur les décennies d’avant guerre, ces pays avaient des coutumes plus occidentales et des modes de gouvernance plus démocratiques . Bien entendu, c’est toujours une minorité active qui est à la barre, mais soyons vigilant. Ces modifications ne sont jamais brutales, mais s’insinuent progressivement.
    N’oublions pas de regarder l’histoire pour mieux essayer de comprendre le présent.

    • « Et nous avons pris la mauvaise habitude de nous considérer un peu au centre du monde, »
      Et nous avons pris l’habitude aussi de faire des leçons de morale à tout le monde sans se les appliquer à nous mêmes!
      Nous sommes devenus comme le coq de la ferme sur son tas de f**ier qui se rengorge en croyant faire lever le soleil par son chant matinal!
      Et comme lui nous sommes la risée de la basse-cour!

  • Sur le fond, plus la distance entre deux cultures est grande, plus le conflit est violent et inévitable, les sociétés « multiculturelles » de ce type sont un échec conflictuel partout. En France, ça faisait illusion dans les années 80, mais actuellement il est difficile d’ignorer un problème qui est devenu critique et que seuls des intellectuels ou des gens intéressés ne « voient » pas.
    .
    La nation « heureuse » des « droits de l’homme » du XXIème siècle n’est ni heureuse ni garante de droits qui sont massivement violés en particulier avec les sommes pillées ici et distribuées là. 700 milliards d’euros de dépenses sociales, record mondial, c’est possiblement le pillage le plus massif de l’histoire en temps de paix. Si le socialisme est évidemment en cause, on ne peut nier que l’arrivée massive de populations pauvres a servi à la gauche pour opérer ces pillages et prendre le pouvoir en transformant le pays en bureaucratie « sociale ».
    .
    Libéralement, c’est très simple: il n’y a aucun « droit » à venir dans un pays pour vivre sur le dos des gens, Zemmour veut simplement appliquer ce qui existe en Suisse et qui est du simple bon sens libéral: permis d’établissement et fin du droit au bout de 6 mois sans travail, fin de la fraude sociale massive, fin de la gratuité pour des illégaux, fin des subventions aux associations « sociales » etc. etc.
    Avec la baisse des dépenses il veut redonner de la liberté aux entreprises enfermées dans une prison fiscale et retrouver une nation bien plus heureuse et respectueuse des droits de l’homme.

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