Greffe du cÅ“ur d’un porc sur un humain : on n’arrête pas le progrès !

Des chirurgiens américains ont greffé, sur David Bennett, un patient humain de 57 ans, un cÅ“ur issu d’un porc génétiquement modifié sans rejet immédiat : une première mondiale.

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Greffe du cÅ“ur d’un porc sur un humain : on n’arrête pas le progrès !

Publié le 13 janvier 2022
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Ce vendredi 7 janvier 2022 marque le coup d’une grande première mondiale : le cÅ“ur d’un porc génétiquement modifié a été greffé sur un patient âgé de 57 ans. L’intervention chirurgicale a duré plusieurs heures. L’école de médecine de l’université du Maryland explique dans un communiqué que l’opération aura permis de montrer que le cÅ“ur d’un animal pouvait continuer à fonctionner à l’intérieur d’un humain sans rejet immédiat. Il s’agit d’une avancée de taille pour le monde de la santé.

David Bennett était trop malade pour être éligible à une greffe d’origine humaine. Cette opération résultant de longues années de recherche était donc considérée comme sa dernière chance.

Lors d’un communiqué, le chirurgien Bartley Griffith a confié :

« Il ne veut tout simplement pas mourir. Plusieurs médecins lui ont dit qu’il était atteint d’une maladie mortelle, qu’il ne quitterait probablement pas l’hôpital. Il m’a alors dit deux choses importantes : “je ne veux pas mourir” et “si je meurs, peut-être que vous apprendrez quelque chose qui aidera les autres“. »

Le cÅ“ur du patient a donc été prélevé avec succès, puis remplacé par celui d’un porc d’un an, élevé et génétiquement modifié expressément en vue de l’opération. Les organes de cet animal sont très proches de ceux d’un humain. La xénogreffe, terme désignant la transplantation d’un greffon dont le donneur est d’une espèce biologique différente de celle du receveur, semble s’être déroulée sans encombre. David Bennett est actuellement en convalescence et ne montre aucun signe de rejet immédiat.

Greffe réussie, une première

Les opérations semblables réalisées dans le passé ont échoué car le corps des patients a rapidement rejeté l’organe animal. La différence avec la procédure testée ce vendredi sur ce patient américain, c’est que le porc a été génétiquement modifié pour s’adapter au corps du receveur et donc éviter les rejets. Le système immunitaire humain est tellement vigoureux qu’il réagit généralement à toute perturbation, même mineure. Cette intervention en amont de la greffe sur l’organisme de l’animal donneur permet de réduire le lourd traitement anti-rejet que le receveur doit supporter toute sa vie. La procédure n’est néanmoins pas sans risque.

En octobre 2021, une équipe de chercheurs new-yorkaise avait réussi à transplanter le rein d’un porc à un humain sans que son corps ne rejette l’organe. Ce type d’opération engendre toujours un débat sur la question éthique de la procédure, ainsi que sur les droits des animaux.

Mais si David Bennett survit à l’opération et qu’elle est un succès sur le long terme, ce type d’intervention pourrait révolutionner le monde médical. Si cette première mondiale est concluante, nous aurions à l’avenir la technique nécessaire pour disposer d’organes génétiquement modifiés, ce progrès permettrait de customiser des organes pour les transplanter à des patients. Cette greffe de cÅ“ur porcin pourrait, à long terme, venir à bout de la pénurie d’organes.

Une véritable lueur d’espoir

Aux États-Unis, 6000 personnes meurent chaque année en attente de reins, cÅ“urs ou poumons. On ne dispose pas d’assez d’organes humains pour aider tous ces malades. Cette greffe de cÅ“ur d’un porc représente une véritable lueur d’espoir pour ces milliers de malades incrits sur les listes d’attente interminables aux quatre coins du monde. On n’arrête pas le progrès, et il est bon de voir que même en temps de crise sanitaire, toutes les forces de la recherche médicale ne se cantonnent pas aux problèmes liés à la crise covid.

Comme le soulignait Francis Richard dans les colonnes de Contrepoints il y a peu, la recherche contre le sida progresse également aux États-Unis. Il n’y a pas que le covid dans la vie, l’innovation et le progrès médical ne doivent pas se mettre en pause le temps de l’épidémie.

Seulement, comme le fait remarquer le professeur Olivier Bastien, ancien directeur de l’activité de prélèvement et de greffes d’organes et de tissus en France à l’Agence de la Biomédecine dans un entretien à France Info :

« Après l’épidémie des vaches folles, les programmes de recherche ont quasiment été arrêtés en France. On continue la recherche fondamentale sur les mécanismes du rejet. Il faut un énorme investissement de biotechnologie et une volonté au niveau de l’État pour lancer des programmes. »

La France, et l’Europe de manière plus générale, doit se réveiller et encourager la recherche, la science et la santé.

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