États-Unis : le plan de Biden stoppé par un sénateur trouble-fête

Le plan du président Biden a été bloqué par le sénateur démocrate Joe Manchin. Retour sur cette affaire et sur ce sénateur.

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Joe Biden by jlhervas (creative commons) CC BY 2.0)

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États-Unis : le plan de Biden stoppé par un sénateur trouble-fête

Publié le 12 janvier 2022
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Malgré de nombreuses et ardues négociations, les démocrates ne pourront pas adopter leur fameux projet Build Back Better (BBB) pour l’instant. L’un des leurs, le sénateur de la Virginie occidentale Joe Manchin, a annoncé qu’il s’opposerait au titanesque projet de loi de trois billions (12 zéros) de dollars.

Évidemment, les réactions négatives ont été presque instantanées. Chez les démocrates, on doute de la loyauté de Manchin envers son parti. Joe Biden a même promis « de lui parler » et ne semble pas regretter ce message agressif. Mais considérant la réponse de sa vice-présidente à une question récente au sujet de Manchin, l’on peut se demander si c’est une bonne idée.

De son côté, le socialiste Bernie Sanders va jusqu’à qualifier « d’arrogants » Manchin et sa collègue de l’Arizona, Kyrsten Sinema, pour leur opposition à l’agenda démocrate. Quant à l’extrémiste Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), elle suggère à son patron d’émettre davantage de décrets afin de faire passer l’agenda progressiste. Elle et ses sbires le supportent tellement qu’elles deviennent arrogantes en votant Non s’il n’est pas 100 % présent.

Quant aux laquais des médias et du divertissement, on est passé par des attaques personnelles et des hyperboles prédisant la fin de la démocratie. La palme revient toutefois à Bette Midler, reconnue sur Twitter pour ses attaques acerbes envers quiconque n’est pas entièrement de son côté. En plus des attaques ad hominem habituelles, elle se plaint que la Virginie occidentale a une population inférieure au quartier de Brooklyn à New York.

Madame Midler, ainsi que trop de soi-disant journalistes, semble oublier que le Sénat fut créé pour représenter les États et non la population – sa représentation étant la Chambre des représentants. L’inégalité y est donc consubstantielle. D’ailleurs, les sénateurs étaient nommés par les législatures locales et non élus au suffrage universel.

Fait intéressant : quand vient le temps de se plaindre du manque de démocratie au Sénat, on s’acharne généralement sur le Wyoming plutôt que sur le Vermont. Je me demande si le fait que le Wyoming soit davantage conservateur que le Vermont – État de Sanders – a quelque chose à y voir…

Manchin n’est pas libéral

Toutefois, n’allez pas croire que ce refus de Manchin signifie qu’il soit un allié libéral. Il est certes moins progressiste que Sanders ou AOC, mais il est avant tout un démocrate et ça se reflétait dans ses négociations pour BBB.

En effet, si « son » plan de 1,8 billion avait été accepté, il aurait voté Oui sans hésiter. Ledit plan incluait des éléments favoris pour les démocrates tels la prématernelle pour tous, des mesures pour s’attaquer au supposé #rechauffementchangementderangementclimatique ainsi qu’une augmentation des subventions du programme sur la santé adopté sous Obama (Obamacare).

Une des plus grosses pommes de discorde dans les négociations concernait un crédit d’impôt pour enfant s’adressant aux familles à faible revenu. Selon Manchin, BBB aurait prolongé ledit crédit pour environ un an pour ensuite le prolonger encore une fois dans le futur. Le sénateur estimait qu’ainsi, le véritable prix de BBB n’était pas transparent. Il aurait préféré qu’on le prolonge d’un seul coup pour 10 ans. Il aurait aussi été partant pour que ce crédit ait son propre projet de loi, ce qui était une fin de non-recevoir pour la Maison Blanche et plusieurs démocrates.

Un plan de Biden fourre-tout pour plaire à tous

À ce sujet, Manchin a ainsi mis (involontairement?) le doigt sur un problème majeur dans le processus législatif fédéral : sa lourdeur. Les projets de lois sont si volumineux qu’il semble nécessaire de « voter pour afin de savoir ce qu’ils contiennent. »

Prenons Obamacare mentionné plus haut.

Ce projet comptait 906 pages à son adoption et plusieurs articles n’ayant strictement rien à voir avec les coûts de soins de santé que la loi tentait de contrôler. D’une obligation à l’affichage du nombre de calories dans les menus au restaurant à l’offre aux nouvelles mères de tire-lait au travail, en passant par des violations patentes de la liberté religieuse et une taxe sur les salons de bronzage, ces provisions sont là pour aguicher le vote stratégique d’une personne tenant à l’une ou l’autre de ces provisions. En d’autres circonstances, ce pourrait être qualifié de pot-de-vin.

Le projet BBB n’était pas différent. Supposément écrit pour relancer l’économie et reconstruire plusieurs infrastructures qui en ont grandement besoin, il incluait des mesures sans lien aucun telles :

  • Un fort alourdissement fiscal qui aurait découragé l’épargne, le véritable moteur de la croissance économique ;
  • Prolonger certaines subventions d’Obamacare pour les foyers gagnant jusqu’à 106 000 dollars
  • Des crédits d’impôt pour les services d’informations locaux ;
  • Davantage de fonds pour les étudiants à faible revenu, l’assistance publique aux nouvelles mères, et j’en passe.

Bref, ce n’est que partie remise. Ce rejet de Joe Manchin signifie simplement que les démocrates vont tenter de trouver d’autres moyens pour obtenir les votes nécessaires pour leurs ruineux projet BBB.

Ils devront toutefois manœuvrer comme s’ils marchaient sur des œufs. L’adoption d’Obamacare leur avait coûté la Chambre en 2010 et le Sénat en 2014. Si le parti de Joe Biden continue d’ignorer ce qui s’est passé en Virginie ou à l’inflation galopante, alors l’histoire va se répéter.

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