Guadeloupe : le tragique échec de la gestion de crise sanitaire

OPINION : afin que la Guadeloupe retrouve son calme, il va falloir enfin que le ministre trouve le ton ou bien l’épidémie anti-gouvernementale s’abattra sur la métropole.

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Guadeloupe : le tragique échec de la gestion de crise sanitaire

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 novembre 2021
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Par Denis Dupuy.

Pour l’essentiel, je suis pacifiste, soucieux de conciliation mais évidemment mes nerfs chatouilleux ont leur limite. Encourager ou applaudir les violences dont est victime la Guadeloupe serait mal venu. Déterminer les causes et responsabilités de cette explosion, en revanche…

Commençons par isoler le versant politique.

Oui, certains syndicats sont probablement à la manœuvre mais puisqu’ils y sont constamment, il faut bien qu’un autre facteur intervienne. Les syndicats appellent sans cesse à la violence sans être entendus la plupart du temps. Mais la plupart du temps, la population n’est pas à bout.

Personne n’a souhaité cette épidémie. Chacun est épuisé mais comme de nombreux confrères, je pense que pour nous le terme se profile : une épidémie dure en général deux à trois années et aucune publication scientifique ne remet en question cette constatation empirique.

Reste… le reste, le catastrophique reste, la gestion politique et administrative.

En remémorer chaque détail apparaîtrait lassant et cruel pour le pouvoir. Monsieur Véran s’est voulu médecin et ministre mais il a échoué dans ces deux domaines. La comparaison avec les politiques internationales n’est guère flatteuse : des milliards dilapidés, des réglementations abracadabrantesques, la démocratie foulée aux pieds…

Ce qu’aurait fait Churchill

Qu’aurions-nous attendu d’un dirigeant ? Une éthique, une vision digne d’un Churchill, une ligne toute de courage et de raison.

« Nous ne savons pas grand-chose de ce virus, nous allons déplorer des victimes mais notre administration et ses troupes sont prêtes au combat : nous sommes la France et nous vaincrons.

Grâce à mon ministère, nous disposons des compétences, de l’expertise et de l’équipement qui font ailleurs cruellement défaut. Nous répondrons présents. Vous, citoyens, protégez-vous, épargnez vos proches, isolez les plus fragiles, même s’il n’existe aucune martingale. Le vaccin ? Merveilleux pour les personnes à risque. Nous gagnerons l’approbation des réfractaires par la raison car chacun doit disposer, dans notre glorieuse nation, de sa santé à sa convenance… »

Les applaudissements auraient crépité…

Au lieu de cela, Véran s’est fait balader par des infectiologues immanquablement catégoriques sur des questions toujours sans réponses. Il est tombé dans le panneau de LA publication déterminante, quand celle-ci est remise en cause quelques heures après sa parution. Un étudiant en médecine a en tête deux à trois articles de référence.

Un agrégé étoffe son discours de dizaines de publications. Je m’en amuse souvent, sur le réseau, quand un commentateur agacé brandit un seul et unique article, malingre bibliographie qui aurait valu un sermon de la part du patron à la revue de cas du vendredi soir…

En matière de santé, la coercition est cruelle. Elle bafoue l’éthique, qui veut que l’on ne soigne pas contre la volonté. Je suis effaré de savoir que 60 % des Français accepteraient les rétorsions contre les personnes non-vaccinées alors que le vaccin n’est pas même stérilisant : un vacciné peut être contaminé ou contaminant.

Le danger, réel ou fantasmé, est hélas et de tout temps, prétexte aux pires excès :

Hitler agita le chiffon d’une race aryenne menacée mais elle n’avait jamais existé que dans son cerveau malade.

Les communistes défendaient la classe ouvrière menacée. En échangeant avec les petits patrons français, je me demande si lesdits ouvriers ne sont pas aujourd’hui ceux qui sont les plus menacants !

Les écologistes luttent pour sauver la planète et nombre d’entre eux avouent qu’une dictature ne les rebuterait pas.

À l’heure où jamais l’on n’a compté si peu de victimes grâce aux progrès technologiques, l’intransigeance en matière de politique routière laisse elle aussi songeur…

Si seulement une même discipline était réservée aux secteurs régaliens en premier lieu.

Chacun a pu l’observer, le covid n’a pas fait tant de victimes et, en deçà de 70 ans, comme le rapport d’activité des hôpitaux l’a montré mourir revient à échapper aux statistiques : une courbe de Gauss a toujours deux extrémités.

Nous sommes loin de la peste de Marseille, à l’heure de Chateaubriand :

Dans un quartier dont tous les habitants avaient péri, on les avait murés à domicile, comme pour empêcher la mort de sortir. De ces avenues de grands tombeaux de famille, on passait à des carrefours dont les pavés étaient couverts de malades et de mourants étendus sur des matelas et abandonnés sans secours.

[…]

Sur l’esplanade de la Tourette, au bord de la mer, on avait, pendant trois semaines, porté des corps, lesquels, exposés au soleil et fondus par ses rayons, ne présentaient plus qu’un lac empesté. Sur cette surface de chairs liquéfiées, les vers seuls imprimaient quelque mouvement à des formes pressées, indéfinies, qui pouvaient avoir été des effigies humaines.

Les hôpitaux ne sont aucunement submergés dans la totalité des villes et la réserve du privé, moins onéreuse, a été laissée à l’écart par des fonctionnaires dogmatiques. Le vaccin n’est pas la panacée mais il a évidemment sa place chez les patients à risque. Internet a amplifié les terreurs et nombreux sont ceux qui redoutent des effets secondaires largement exagérés.

L’épuisement des professionnels

Ceci posé, contraindre celui qui redoute, y compris pour de mauvaises raisons, de s’injecter ce qu’il considère comme un poison, relève de la cruauté. Hélas, l’épuisement a laissé de nombreux professionnels sur le chemin et ce sont toutes les autres pathologies auxquelles il faut maintenant faire face (comme la bronchiolite) qui inquiètent des dirigeants jusqu’alors fermés aux revendications.

Voilà grossièrement ce que chacun sait.

Outre-Mer, s’ajoute un déterminant spécifique. On ne veut pas des ordres venus de Paris. Ceux-ci ont déjà du mal à s’imposer dans les régions de métropole très inégalement affectées par l’épidémie… alors, là-bas… Le pouvoir s’est couché face aux Martiniquais. Je suppose donc qu’il en fera de même après les quelques démonstrations de moulinets de ses gros bras. Souhaitons que la catastrophe soit évitée. J’entends que certains insuffisants rénaux n’ont pas accès à leurs dialyseurs…

La covid a représenté en 2020 2 % des hospitalisations mais l’activité générale a par ailleurs chuté de 13,5 %. Les injonctions administratives ont conduit à bloquer des lits au cas où : ils sont le plus souvent demeurés vides, mais le cancer ne connaît pas la crise. Nous avons observé des retards et des défauts de soins et l’avenir reste incertain : une vague de cancers historiques pourrait s’abattre.

Et que dire de ces errements qui rendront la sinistre comptabilité des victimes complexe ? Je rapporte les confidences de patients : ici, un père dont la chirurgie cardiaque avait été repoussée en novembre, décède en mars à cause de ce délai, là un patient atteint d’un cancer broncho-pulmonaire meurt sans avoir eu sa chimiothérapie.

Et puis ces tricheries à visée financière, les soi-disant morts de covid. Un patient me confiait avoir perdu son grand-père de 98 ans d’un AVC. Interdit d’accès au corps du défunt, il a exigé de rencontrer le médecin et de voir la PCR. Le confrère l’a finalement autorisé à s’incliner sur la dépouille. « Vous comprenez, vous comprenez… Mais n’oubliez pas le masque, s’il vous plait… »

Au terme de cette phénoménale confusion, 500 plaintes ont été déposées. Je demande souvent à mes vieux patients s’ils se souviennent des épidémies de 1957 ou 1969… Parfois mais à peine… Peut-être n’auront-elles pas moins tué… La différence ? Un réseau avec lequel il va falloir apprendre à composer. Climat, santé, démographie, quelle canule que l’hystérie ambiante… La science ne connaît pas l’émotion, Internet, en revanche…

Afin que la Guadeloupe retrouve son calme, il va falloir enfin que le ministre trouve le ton ou bien l’épidémie anti-gouvernementale s’abattra sur la métropole. Déjà, de nombreux pays sont affectés. Historiquement, c’est toujours ainsi qu’une épidémie se conclut. Si je n’appelle pas à la violence, la réaction des peuples m’apparaît le plus souvent parfaitement justifiée : trop, c’est trop…

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  • Analyse extrêmement superficielle. Elle ne prend pas en compte les aspects politiques spécifiques de la Guadeloupe et de la Martinique.
    C’est 2 îles vivent un racisme anti blanc exacerbé par les communistes à l’époque de la guerre froide et qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Ce racisme remonte à l’époque de la canne à sucre et de l’esclavage bien évidemment.
    Mais depuis, quel descendant d’esclave qui bénéficie de le sécurité sociale, des écoles gratuites, des indemnités sociales, du RSA, de la retraite, etc est prêt à retourner définitivement en Afrique sur la terre de ses ancêtres à laquelle il a été arraché ? Aucun !
    Un racisme et une haine entretenus par les politiciens/syndicats de gauche et que les politiciens plus à droite considèrent de façon bienveillante.
    Il est peut-être temps que la France se libère de ces îles qui la déteste. Et ainsi qu’elles prennent leur destin en main. On voit ce que cela donne à Haïti…

    • Commentaire infiniment plus superficielle que l’article qu’il critique. L’obsession raciale n’est peut être pas du côté de la Guadeloupe …

  • Tout ça pour imposer un vaccin , a priori pas trop utile loin de France.. Mais le roi a décidé que son peuple doit être vacciné ou perir

    • Sachant que Pfizer a été condamné à 5.3 b$ pour corruption et autre, ils ont été prudent ce coup ci , toutes les parties se sont mise d accord pour s’offrir mutuellement et contractuellement une totale immunité , au cas ou corrompus et corrupteurs viendraient a ne plus s entendre …
      l immunité totale par principe de précaution , pour votre santé et leur bien .

    • même vacciné le peuple peut périr…

  • Merci de votre publication, c’est très intéressant. Mais petit bémol, votre analyse sur le fait que Véran se fasse « balader » me semble un peu naïve. Toute personne peut constater que les solutions choisies sont tout à fait cohérentes. Et Véran est loin d’être le pauvre petit politicien qui ne sait plus trop quoi faire. Chaque médoc acheté par la France sur la base d’une seule publication est un mutagène reconnu (remdisivir, multavipar, … ). Et donc, leur utilisation crée des variants, c’est en 1ère année de médecine je crois. Chaque solution basée sur des médicament ayant fait leur preuve et qui pourrait avoir une chance d’aider est interdite (HDC, Ivermectine, …) bien que soutenues par de nombreuses publications. Véran n’est pas un idiot et le Covid est juste une opportunité. Il veut instaurer le pass pour permettre une identification numérique de chaque citoyen et un contrôle de la population par la population. Chacun devient le flic de son voisin, c’est pus simple et la police peut ainsi tranquillement garantir la « sécurité » de l’état. A pas cher.
    Peut-être qu’en Guadeloupe, les gens ne veulent juste pas être des flics.

    • Je pense que vous surestimer Véran, qui est ministre de la santé grâce à un formidable concours de circonstances.
      Il n’est que l’instrument de Macron, dont la politique est celle du chien crevé au fil de l’eau.

  • Le peuple n’a pas toujours raison mais il a toujours le dernier mot… Tôt ou tard…

  • Pour reprendre votre exercice sur ce qu’aurait dit Churchill, j’imagine le discours que pourrait tenir un président capable de reconnaitre ses erreurs.
    Mes chers compatriotes,
    Après bientôt 2 ans de pandémie, nous sommes bien obligés d’avouer notre ignorance face à cette maladie.
    Je vous avais promis la liberté grâce à la vaccination.
    Malheureusement, ce n’est pas la baguette magique, comme l’avait annoncé Didier Raoult, que nous avons eu tort de ne pas écouter.
    Aussi, nous ne souhaitons pas rendre obligatoire la vaccination des moins de 12 ans, nous manquons de recul et cette tranche d’âge présente un risque très faible face au Covid.
    Nous ne savons pas quand prendra fin cette épidémie, mais nous savons que vous êtes des citoyens responsables.
    Je vous demande de prendre soin de vous et des plus fragiles qui vous sont chers.
    Je vous demande de respecter quelques règles simples, comme le port du masque en intérieur, mais pas en extérieur où il est inutile en plus d’être inconfortable.
    Je demande aux maires d’annuler les arrêtés qui exigent le port du masque en extérieur.
    La vaccination n’empêchant pas la contamination, le passe sanitaire ne sera plus exigé à partir du 1er décembre.
    J’ai confiance en vous et je sais que nous vaincrons cette épidémie.

  • J’observe que l’auteur n’envisage pas que la situation serait meilleure si les Guadeloupéens s’étaient fait vacciner en nombre.
    Mais non, ils préfèrent leurs tisanes.

    • Ironiquement, on observe surtout que le taux d’incidence actuel en Guadeloupe est le plus bas de France (à 43 cas pour 100k hab) et que le taux d’occupation des lits de réa est à 28% (soit 8 pers en réa).
      Sans doute l’effet direct de l’arrivée du RAID, du GIGN et des blindés de la gendarmerie… il ne reste qu’à appliquer le même traitement aux autres départements et RIP le virus !

  • Bizarre, je n’entends pas beaucoup les antiracistes. Pourtant, le gouvernement donne l’impression de traiter les ultra-marins comme des esclaves. Les problèmes que nous rencontrons en métropole sont amplifiés: capitalisme de connivence, politiques absurdes, anarchie, réponse du gouvernement par des flics et des chèques…

  • Les commentaires sont fermés.

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