Par François Jolain.
Tiens, tiens, tiens, l’inflation revient… Selon les médias, il s’agirait d’un phénomène naturel, indépendant de la politique et de sa gestion monétaire. On constate une hausse du prix de l’énergie, comme on constate la pluie, sans pouvoir expliquer la cause. De mon côté, j’attends toujours que les mots Biden et BCE soient prononcés au journal télévisé comme étant à l’origine de cette inflation.
En même temps, il est préférable de faire croire au peuple que l’inflation est un phénomène indépendant des volontés des hommes. Car pour le Français moyen, c’est le cas. L’euro comme les autres monnaies sont profondément non démocratiques. Aucun citoyen dans le monde n’a voté sur une inflation cible, un taux directeur ou la mise en place de taux de change flottant.
Cette gestion monétaire est anachronique. Aujourd’hui, nous avons le choix pour tout : logement, vêtements, voiture, politique, art ou travail. Tout, sauf la monnaie, qui n’a pas bougé depuis l’Antiquité. Un gouvernement décide seul des règles monétaires et les impose par la force à son peuple.
Heureusement, ce grave manquement démocratique est la raison d’être du bitcoin. Le bitcoin est une monnaie prenant la forme d’un code open source, ce qui implique trois conséquences majeures pour notre démocratie.
Une transparence totale du bitcoin
La gestion monétaire est écrite dans le code. Or le code étant consultable par tous, une cryptomonnaie a forcément une gestion monétaire prédictive, vérifiable et transparente.
Nous sommes loin du monde opaque des banques centrales où les règles sont floues, cachées sous des termes ambigus tels le Quantitative easing (qui désigne le fait d’arroser massivement l’économie avec de l’argent imaginaire), ou encore le Securities Market Program (qui désigne le fait de sauver les banques avec l’argent du contribuable).
Avec les cryptomonnaies, les règles monétaires deviennent des algorithmes parfaitement explicites faisant source d’unique vérité consultable par tous.
Un vote obligatoire pour chaque changement
Si la monnaie devient un logiciel, alors un changement de règles monétaires devient une mise à jour du logiciel.
Dans les cryptomonnaies, les développeurs font office de législateurs. Ils conçoivent les nouvelles règles algorithmiques. Cependant, ils ne peuvent pas imposer leurs changements, puisque ce sont les acteurs du réseau qui déploient la nouvelle version.
Ainsi les acteurs du réseau qui valident les transactions (les mineurs pour Bitcoin), votent pour ou contre les nouvelles règles en déployant ou non la mise à jour.
Dans une blockchain, la version officielle est tout simplement la version la plus utilisée. Si la nouvelle version dépasse l’ancienne en termes d’usage, elle est alors comme ratifiée.
Les cryptomonnaies ne sont pas une démocratie parfaite puisque ceux qui votent sont les valideurs de bloc et non les utilisateurs comme vous et moi. Cela ressemble plus au Sénat romain qu’à l’Agora athénienne.
Néanmoins, ce système reste plus démocratique que les monnaies étatiques. Aussi bien en 2017 sur Bitcoin ou actuellement sur Ethereum, nous assistons à des débats enflammés autour de déploiement de nouvelles versions. Des votes et débats autour d’une gestion monétaire, c’est une première dans l’histoire !
La diversité monétaire
Un code open source peut être copié, modifié et redistribué par n’importe qui à l’infini. Ainsi le code Bitcoin donna naissance à plein de monnaies différentes. On peut noter Ethereum qui améliora la polyvalence en apportant les Smart Contracts. Ou encore Monero qui améliora l’anonymat avec les signatures en cercle.
Il existe aussi des monnaies contestataires. Lors d’une mise à jour de la monnaie, si après le vote, les mineurs ayant la version minoritaire ne veulent toujours pas rejoindre la majorité, alors un fork peut apparaître, la version minoritaire devient une nouvelle monnaie. Bitcoin CASH provient d’une contestation de Bitcoin en 2017. Pareil pour Ethereum Classic qui est apparu en 2016 suite à une nouvelle version d’Ethereum.
En fait, avec les cryptomonnaies n’importe quel citoyen peut créer sa monnaie en se basant sur une monnaie existante. Évidemment, la valeur de la nouvelle monnaie dépendra du prix voulu par le marché.
Conclusion
Une gestion monétaire transparente, explicite et prédictive. Des décisions monétaires nécessitant la majorité des acteurs. La possibilité de proposer sa monnaie si l’on souhaite innover ou si l’on est en désaccord avec la gestion monétaire actuelle. Les cryptomonnaies apportent un vent de démocratie et de liberté sur le pré carré étatique de la monnaie. Ce n’est pas étonnant que les gouvernements diffament voire interdisent le bitcoin.
Voir aussi : comment gagner de l’argent grâce au bitcoin ?
Sans compter l’énergie dépensée au minage, qui serait certainement mieux utilisée ailleurs. Pour ce qui est de la prédiction, il ne faudrait pas que Musk fasse des déclarations trop souvents.
L’énergie consacrée au minage n’est pas la même que celle qui sert à faire fonctionner votre grille-pain. L’intérêt des mineurs est de trouver une énergie dont les producteurs veulent se débarrasser pour obtenir un prix très bas. Ainsi vous absorbez les surproductions, en particulier celles du renouvelable.
Le système BTC, par l’activité de minage, consomme beaucoup d’électricité (pensez aux rack de GPU alimentés). L’origine de l’électricité ne change rien à la consommation de ces matériels.
Et cette électricité serait plutôt le bienvenu sur le réseau en Chine (vu que la majorité des mineurs sont chinois), plutôt qu’à miner, vu que la Chine connait des blackouts localisés depuis 1 mois (https://www.20minutes.fr/monde/3137051-20210930-chine-coupures-courant-perturbent-fonctionnent-usines-sud-pays).
Si vous ne voyez pas la bêtise de cette lubie.
A la base, le minage est une compétition économique entre les mineurs pour remporter la « transaction ». A partir du moment où c’est une compétition, vous croyez vraiment qu’ils vont s’aliéner à l’intermittence des ENR?
Fini de réver, ça s’appelle la réalité.
Cette énergie est intégralement dissipée en chaleur par effet Joule. On peut toujours la récupérer ou la revendre, une aubaine dans les pays froids.
Voilà qu’un ticket de loterie perpétuel est bon pour le démocratie……
La planche à billet a nourrit et continuera de nourrir ce vent . Au passage, il faudrait m’expliquer , en ce qui concerne le bitcoin, comment une monnaie contrôlée et manipulée par 20000 portefeuilles qui detiennent plus de 80% du stock émis à ce jour serait plus democratique qu’une monnaie fiat ? Une oligarchie de plus se forme sous nos yeux …on est loin très loin des objectifs de Nakamoto .
Je vais sur mes 87 printemps. Dans ma vie d’avant, je baignais dans le monde de l’art . Artisan, je restaurai les bois dorées, j’encadrai pour les musées parisiens . Le processus de valorisation à l’oeuvre pour le bitcoin a de profondes analogies avec celui de l’art contemporain. Du homard de Koons au vagin de la reine de Kapoor , avec le bitcoin, le même imaginaire se déploie sous nos yeux . Toujours plus haut , un gogo me le rachètera …..on a encore vu ça avec une »oeuvre » au pochoir de Bansky revendu 20 fois son prix d’achat après avoir été victime d’un » attentat » . Tout est virtualisé, l’argent ne vaut plus rien. Je m’accroche à ma relique barbare, l’or . Dans la vie réelle qui existe encore en attendant le metaverse de facebook , il faut bien manger .
A 86 printemps , je m’accroche à une relique barbare l’or. J’avoue avoir du mal avec l’or 2.0 . Artisan dans une vie antérieure, j’etais restaurateur de bois dorées et encadreur pour les musées nationaux . Je vois dans le bitcoin, le même processus de valorisation que dans l’art contemporain. Du homard de Koons, au vagin de la reine de Kapoor , au bitcoin… le même imaginaire, toujours plus haut, un gogo vous le rachètera. Tout se virtualise pour le meilleur parait il .
Fidèle à l’or, je reste ancré dans une réalité certes ancienne mais qui a fait ses preuves . En attendant le metaverse de facebook …
Suffirait-il d’affirmer qu’un jeton électronique soit une crypto-« monnaie » alors qu’il doit s’échanger d’abord en monnaie fiat pour procéder à l’échange économique. Pourquoi devoir faire ces conversions préalables pour acheter/vendre un bien ou service avec en plus un risque de variation sur la quantité de monnaie?
Où est la valeur intrinsèque ?
La valeur intrinsèque vient de la proof of work (ou éventuellement de la proof of stake).
@libertariandeter- Cela n’a malheureusement rien à voir.
« il doit s’échanger d’abord en monnaie fiat pour procéder à l’échange économique »
Il y a déjà une communauté réduite qui commerce directement en bitcoin sans passer par les monnaies fiduciaires. On peut penser qu’avec l’effondrement des dollars et €uros cette communauté des adeptes du bitcoin peut s’amplifier.
En un sens les variations extravagantes du cours du bitcoin sont déjà un indice de l’incertitude sur la valeur réelle des monnaies étatiques.
L’euro a perdu 30% contre le franc suisse, une des plus stable du monde, le Bitcoin c’est +2000% avec des variations rapide de 400%.
Les variations extravagantes du cours du bitcoin ne reflètent que les problèmes intrinsèque du bitcoin.
A libertariandeter ,
Le souci dans votre raisonnement, c´est que la valeur intrinsèque est égale à la quantité d´energie nécessaire pour le produire . On est très loin, la manipulation est monstrueuse sur le bitcoin.
De plus la théorie marginale nous enseigne que les coûts sont décroissants des quantités. Ici c’est l´inverse, le prochain bitcoin coûte toujours plus …
L´ argument de rareté ne tient pas non plus . Il suffit de faire un fork du bitcoin ….on en crée autant qu´on veut . Et enfin, personne ne dépense ses bitcoins, ils sont stockées…en période de hausse, personne n´achète avec et en période de baisse personne n´en veut en échange d´un bien ou service .
A 86 printemps, ancien artisan, rien n´égale l´or pour moi . L´or 2.0 est suspect à mes yeux . J´ ai passé ma vie dans le monde de l´art , à restaurer des bois dorées, à encadrer pour les musées nationaux . Je peux vous dire que le processus de valorisation du bitcoin me rappelle furieusement celui en vigueur dans l´art contemporain . Le homard de Koons, le vagin de la reine de Kapoor, les pochoirs de bansky , le bitcoin …. tout ça c´est le même imaginaire . Alors virtualisez tant que vous pourrez mais il faut bien manger . A moins que Facebook et son metaverse finisse de nous transformer .
En attendant, vive la relique barbare, l´or , ça fait 2000 ans qu´il a fait ses preuves .
Les bitcoins c’est bon pour la démocratie des gogos :
– pour apprendre à spéculer outrageusement
– pour dépenser l’argent du ménage ailleurs qu’au bistrot
– pour croire au père noël
« UNE TRANSPARENCE TOTALE DU BITCOIN » : Vous confondez la manipulation du btc (qui elle, est dans le code), et la fixation de son taux de change contre monnaie réelle (qui elle, est totalement opaque).
La monnaie réelle, c’est la quantification du travail de l’acteur économique standard, c’est à dire l’ouvrier agricole qui travaille à la force de ses muscles. De là, tout le système économique et de valeurs repose sur cette quantification, vieux oui, mais qui est l’élément de base de tout a chacun car tout le monde a des muscles (par contre, les capacités pour produire, c’est une autre histoire).
A quoi correspond une unité de btc? Le proof of work (ou stake), quantifie surtout l’énergie utilisée pour la miner. En fonction du pays, de ses moyens (on achète l’électrique en monnaie réelle), et du cours de l’énergie (cf crise actuel), son prix varie et n’a donc rien à voir avec l’unité élémentaire qu’est le travail manuel.
Comment peut-on considérer comme monnaie d’échange un « actif » dont la valeur intrinsèque est tributaire d’externalités non maitrisées par personne ?
« UN VOTE OBLIGATOIRE POUR CHAQUE CHANGEMENT » : Ce n’est pas parce qu’il y a un vote que c’est démocratique. On peut très bien imaginer le MEDEF voter des dispositifs sur le code du travail. Ce ne serait pas démocratique mais autocratique.
Idem pour le btc, où seuls les mineurs (la minorité) votent.
« LA DIVERSITÉ MONÉTAIRE » : c’est quoi l’intéret de démultiplier les monnaies? On se prends déjà plein de problèmes pour les achats/ventes de monnaies internationales.
Alors le pendant numérique, avec des « places d’échanges » sans sécurité ou sans garantie d’état…. et qui fixe les taux de change, quand justement, on n’a aucune information sur les valeurs intrinsèques? Surtout que les proof of work/stake ou autre peuvent être différentes.
La gouvernance de bitcoin est assurée par une relation tripartite entre les codeurs, les mineurs et les utilisateur, ces derniers sont en fait ceux qui ont le plus de pouvoir, car ils obligent les deux premiers à bien se tenir.
Et l’état qui contrôle la monnaie va bien entendu laisser libre une monnaie qui pourrait déjouer ce contrôle ?
C’est un amusant joujou informatique, mais ça n’a aucune caractéristique d’une monnaie pratique et elle est entièrement dépendante de tuyaux numérique que l’état peut, et va, contrôler d’un claquement de doigt.
Autant confier votre or au Reishtag en 1938.
Vous avez raisons sur les capacités de nuisance de l’état, mais il ne pourra tuer le bitcoin. L’état n’a jammais pu empêcher le piratage.
En cas de crise majeure, le bitcoin ou certains de ses clones amélioré sera trés utile pour le black market…
On parle de monnaie, vous croyez que le vendeur du marché va accepter votre monnaie « criminelle » qu’il ne pourra pas échanger et dont la transaction sera très facile à voir passer et à géolocaliser vu que le gouvernement à les moyens de filtrer ce qui passe par les fournisseurs d’accès ?
Les bitcoins ont une signature et des passages obligés très facile à détecter même si la transaction est cryptée (je suis programmeur pro depuis 30 ans).
.
Bref, si en 1941 quelques pièces d’une monnaie anonyme étaient utilisables partout, avoir une monnaie numérique interdite qui passe dans les tuyaux du gouvernement c’est du suicide.
Vous pouvez bien vous amuser dans votre coin en prenant le gros risque d’être instantanément tracé et géolocalisé, aucun commerçant ne va jouer la survie de son commerce et vous ne pourrez rien en faire d’utile (cf: les coups de filet en Chine après le durcissement en 2019).
.
Le piratage marche en France parce que le gouvernement s’en fout, s’il met en taule les contrevenants plutôt que leur envoyer une lettre ça s’arrêterait assez rapidement.
Et j’ajoute que le gouvernement s’en fout du piratage parce que l’idéologie socialiste voit au fond d’un bon œil le pillage des « patrons » par le « peuple ». Quand il s’agit de ses propres revenus il est d’une férocité et d’une efficacité exemplaire.
Le jour où le bitcoin dérange l’état, il en sera de même et ce sera d’autant plus facile que cette « monnaie » est numérique et donc très facilement repérable et traçable (ça a déjà commencé en Chine et ça arrive aussi dans nos pays)
.
Avoir du bitcoin pour se prémunir des dérives de l’état, c’est passer le cou dans un nœud coulant et donner le bout de la corde à l’état.
En cas de crise majeure, vous croyez qu’on aura l’électricité et les infrastructure de communication pour faire opérer les cryptomonnaies?