Ayn Rand : défendre le capitalisme sur des bases morales

Si elle vivait aujourd’hui, Ayn Rand s’opposerait au protectionnisme autant qu’au capitalisme de connivence.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Atlas by Roman Kruglov(CC BY-NC-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ayn Rand : défendre le capitalisme sur des bases morales

Publié le 19 juin 2021
- A +

Par Jasmin Guénette.
Un article de l’Institut économique de Montréal

Peu de penseurs de la tradition libérale classique suscitent autant de réactions qu’Ayn Rand. Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, la romancière américaine née en Russie polarise comme nul autre.

Née à Saint-Pétersbourg en 1905, Ayn Rand – ou Alisa Rosenbaum comme elle s’appelait alors – a vécu la révolution russe, à la suite de laquelle la pharmacie de son père fut confisquée et sa famille, comme beaucoup d’autres, dut traverser des moments difficiles. En 1926, elle parvint à obtenir l’autorisation de quitter la Russie pour rendre visite à des parents aux États-Unis, et elle ne revint jamais.

Son expérience personnelle de la vie sous le très répressif régime communiste lui inspira son premier roman, We the Living, publié en 1936 alors que de nombreux intellectuels chantaient les louanges de la « noble expérience soviétique ». Ce n’était pas la dernière fois que Rand allait défier la sagesse du jour.

 

L’égoïsme comme vertu

En plus de s’opposer à la tendance intellectuelle, Rand a également cherché à choquer avec des titres comme The Virtue of Selfishness, un recueil d’essais publié après We the Living. Comment, en effet, l’égoïsme pouvait-il être une vertu ?

Manifestement, le but était d’attirer l’attention. Rand ne prônait pas un égoïsme mesquin et à courte vue. Elle faisait plutôt la promotion d’un intérêt personnel rationnel, ou éclairé. Votre vie est la vôtre et vous avez le droit de la vivre comme bon vous semble. Vous avez le droit de rechercher votre propre bonheur, tant que vous le faites de manière pacifique.

Cette notion selon laquelle l’intérêt personnel est une vertu et que votre vie vous appartient est très attrayante, en particulier pour les jeunes qui aspirent à la liberté. C’est encore plus vrai lorsque cette notion est illustrée dans des romans captivants tels que The Fountainhead et Atlas Shrugged, qui présentent des personnages fascinants aspirant à s’épanouir et à vivre selon leurs valeurs.

C’est dans Atlas Shrugged, et dans ses écrits ultérieurs non romanesques, que Rand a explicitement affirmé sa conviction que le principe moral de l’intérêt personnel rationnel avait des implications politiques et économiques évidentes. Plus précisément, si ma vie est la mienne et que votre vie est la vôtre, la société humaine devrait alors être organisée à travers un système de gouvernement limité dont la responsabilité première serait de protéger les personnes et leurs biens.

 

Le capitalisme est moral

Rand comprenait et appréciait les arguments pragmatiques avancés par des économistes classiques comme Adam Smith. Elle réalisait que la main invisible du marché amenait les gens à défendre leurs intérêts pacifiques d’une manière qui profite aux autres. Indéniablement, le commerce a de nombreux avantages, et la liberté économique peut et doit être défendue sur ces fondements pratiques.

Mais Rand pensait en outre qu’en plus d’être bénéfique, le capitalisme est moral et qu’une défense plus fondamentale de la liberté économique devait être fondée sur des raisons morales. En bref, si votre vie vous appartient, personne n’a le droit d’utiliser la force contre vous, ce qui signifie que toutes les interactions humaines doivent être volontaires.

En conséquence, lorsque nous interagissons avec les autres, en particulier avec des personnes que nous connaissons peu, nous devons le faire en tant que commerçants. Nous ne devons pas nous poser comme des maîtres ou des esclaves, mais comme des égaux indépendants qui agissent les uns avec les autres « par le moyen d’échanges libres, volontaires, non forcés et sans contrainte – échanges qui profitent aux deux parties selon leur propre jugement indépendant ».

 

Un processus de marché démocratique

Dans un marché libre, souligne-t-elle encore, la richesse ne peut être obtenue que par une sorte de processus « démocratique », à travers lequel les consommateurs de biens et de services « votent » avec leurs dollars. Et lorsque les gens votent avec leurs dollars, ils ne votent que sur des sujets pour lesquels ils ont les compétences nécessaires pour juger : leurs propres préférences, intérêts et besoins.

Comme elle l’écrivait, dans un marché libre, « personne n’a le pouvoir de décider pour autrui ou de substituer son jugement au leur ; personne n’a le pouvoir de se désigner lui-même la voix du public et de laisser ensuite le public sans voix et sans droits ».

Rand était régulièrement accusée d’être pro-entreprise. Mais s’il est certes vrai qu’elle a célébré sans vergogne les hommes d’affaires productifs qui contribuent autant à la société, il est également vrai que bon nombre des méchants d’Atlas Shrugged sont des hommes d’affaires. Cependant, contrairement aux entrepreneurs héroïques du roman, ces « capitalistes de copinage » s’enrichissent en s’attirant les faveurs de politiciens malhonnêtes et en influençant la réglementation à leur avantage et au détriment de leurs concurrents nationaux et étrangers.

Si elle vivait aujourd’hui, Rand s’opposerait aux tarifs et aux quotas qui continuent de limiter le libre-échange au nom d’un protectionnisme visant à favoriser certaines industries, ainsi qu’aux subventions et autres privilèges accordés à des intérêts particuliers qui ont l’oreille des gouvernements.

Dans un marché véritablement libre, le gouvernement serait impuissant à distribuer de telles faveurs, et le seul moyen de devenir riche serait de servir son prochain, homme ou femme. Il y aurait, pour utiliser les mots de Rand, une séparation de l’État et de l’économie, et tant les conseils d’administration que la législature s’en trouveraient améliorés.

Sur le web

Un article publié initialement le 29 novembre 2018.

Voir les commentaires (32)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (32)
  • le capitalisme engendre la concurrence, l’état se complait dans le monopole absolu !

    • Le capitalisme n engendre pas forcement la concurrence. Outre le classique des cartels et autres ententes (illegales certes) vous avez la tendance naturelle du capitalisme a creer des monopoles en rachetant vos concurrents ou en assechant leur marché (par ex Microsoft dans les annees 90 a coule Netscape en offrant son browser gratuitement. Ils pouvaient se le permettre car ils gagnaient leur argent sur d autres produit)

      • En effet zelectron s’est mal exprimé; le capitalisme n’engendre pas la concurrence. Mais la concurrence « régule » le capitalisme.
        Toute entreprise recherche le monopole et c’est bien naturel. En management on parle de « différenciation » et tout vendeur s’acharne à prétendre être le seul à faire aussi bien. Mais chaque vendeur prétend la même chose et c’est précisément ça la concurrence, cette pression permanente pour obtenir d’être choisi par le client.
        Plusieurs entreprises peuvent bien s’entendre pour faire un cartel, tant qu’elles n’usent pas de contrainte sur un concurrent bien décidé à profiter de cette aubaine (car les prix grimpent, c’est le but du cartel, sinon où est le mal ?).

      • MIcrosoft n’a pas coulé netscape, netscape s’est coulé lui même en faisant de la merde, gratuite certes, mais de la merde quand même. d’ailleurs firefox est né des cendres de netscape et à réussi avec le même modèle économique et le même soit disant monopole de Microsoft. Microsoft n’est pas et n’a jamais été un monopole, c’est juste un conte pour les enfants et les gogos qui aiment bien pensée que les gentils états vont punir les méchant capitalistes.

      • Microsoft est l’exemple même du capitalisme de connivence.
        Ce n’est pas les qualités de ce système (bien au contraire) qu’il a été imposé sur plus de 90% du parc des PC !
        Microsoft est l’exact inverse du capitalisme sain

  • Il me semble que les libéraux devraient davantage dénoncer le capitalisme de connivence que certains appellent « libéralisme »!

    • Entièrement d’accord avec vous !

      En France en particulier, la population ayant été complètement lobotomisée par 70 ans d’Éducation Nationale, appelle Libéralisme le capitalisme de connivence franco-français…

      Mais j’ai pu constater récemment que même de hauts fonctionnaires et des « intellectuels » réputés n’ont jamais entendu parler de Frédéric Bastiat par exemple…

    • @La petite bête

      Il faudrait d’abord pour cela que ce pays permette aux libéraux d’être audibles. A la place, nous avons manipulation, désinformation, déformation…

      • @ David J
        Pourtant vos « gros » médias sont aux mains de capitalistes bon teint!

      • « Il faudrait d’abord pour cela que ce pays permette aux libéraux d’être audibles »

        La faute à la société ?!
        On croirait entendre le discours d’un ado boutonneux (de gauche) des années 70 !
        Si nous ne sommes pas audibles, nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes.

  • Merci pour ce texte et cette référence à la philosophie d’Ayn Rand qui apporte en effet une authentique justification morale au libéralisme et au capitalisme. On peut d’ailleurs la résumer brièvement en disant que le devoir prioritaire de l’homme c’est d’abord de réussir sa vie pour lui-même, pour ses proches et son environnement, ce qui fait dire péjorativement de Rand qu’elle défend l’égoïsme rationnel quand il ne s’agit que d’individualisme naturel, nécessaire et vital. D’ailleurs les chrétiens disent à peu prés la même chose avec « aide-toi, le Ciel t’aidera ».. Une fois admis ce point de départ instituant l’individu comme acteur principal et nécessaire ( c’est son devoir) de sa vie, tout le reste en découle logiquement et rationnellement: les vertus de l’effort personnel, du mérite, de la responsabilité, puis du besoin de l’individualisme des autres pour en profiter soi-même dans l’échange et le marché libre, consenti et non faussé, arrangé (connivence) , ou administré, qui constituent des dérives antimorales au système.

  • D’où vient cette obsession de la morale, de vouloir en mettre partout ?
    Le capitalisme n’est ni moral ni amoral ni immoral. Il est juste le meilleur moyen de bâtir une société profitable au plus grand nombre, prospère et avancée technologiquement.
    Un pays peut se choisir une autre voie, comme le repli sur soi ou la décroissance ou l’ascétisme. Les règles sociales à suivre y seront différentes mais elles n’en feront pas un pays plus moral ou moins moral que le premier. Il sera seulement plus pauvre, plus fragile et moins durable que le premier.
    Ne confondons pas tout. La morale est un ensemble de règles à suivre qui définissent les « bonnes moeurs ». C’est une adéquation entre la règle et la pratique. Il n’y a pas de morale dans l’absolu, les règles morales sont conditionnées par un temps et un lieu.

    • Relativisme moral, toute morale se vaut, chacun fait ce qu’il veut et tant pis-tant mieux tutut pouet-pouet. Par ailleurs la morale n’a rien à voir ce que vous appelez « les bonnes moeurs », qui relèvent plus de la coutume.

      Le capitalisme a justement besoin de s’appuyer sur des règles morales pour être viable, parce que le capitalisme reposant sur le vol n’irait pas bien loin. Dites-vous que le capitalisme se passe de lois? Les lois sont intimement liées à la morale, et la morale à l’expérience humaine.

      La morale est une vraie discipline philosophique, le libéralisme est une philosophie du droit, et l’expérience montre que le libéralisme permet un meilleur fonctionnement du capitalisme.
      Vous n’avez manifestement rien compris à cet article, et proférez des opinions sans queue ni tête.

      • Âneries, lieux communs et procès d’intention. Vous faites fort.

        1. Le libéralisme n’est pas une philosophie du droit mais une philosophie politique. Je vous invite à aller regarder la définition de la philosophie du droit.

        2. Vous confondez morale et philosophie morale. La morale est un ensemble (voire un corpus) de règles en vigueur dans une société. En revanche, vous avez raison ( votre seule réflexion intelligente ?) : lois, morale et expérience humaine sont imbriquées.

        3. Que le capitalisme soit obligé de s’appuyer sur des règles et des lois comme toute activité humaine est une évidence… cela le rend-il moral pour autant ? Le code de la route rend-il la voiture morale ?

        4. Où aurais-je dit que toutes les morales se valaient ? Nulle part. J’ai écrit : « les règles morales sont conditionnées par un temps et un lieu ». Est-ce que vous comprenez la différence ?

        Tant que vous ne serez pas clair sur les définitions de base inutile de continuer à m’adresser la parole. Je n’ai pas de temps à perdre avec des importuns ignares…

        • « Les règles sociales à suivre y seront différentes mais elles n’en feront pas un pays plus moral ou moins moral que le premier.  »
          – Si ce n’est pas du relativisme, ça y fait bien penser.

          « Il sera seulement plus pauvre, plus fragile… »
          – Et c’est pas grave? Ca se vaut comparé à un autre pays dont les lois permettent la prospérité du plus grand nombre? C’est peut-être une maladresse d’expression, mais ça prête à question vous ne croyez pas?

           » Le libéralisme n’est pas une philosophie du droit mais une philosophie politique.  »
          – Admettons. Mais vous jouez sur les mots, le libéralisme relève de ces deux branches de la philosophie pratique que sont philosophie du droit et philosophie politique. Dissocier politique et droit est absurde dans ce contexte.

          « Il est juste le meilleur moyen de bâtir une société profitable au plus grand nombre… »
          – Je partage cette évidence, mais ça ne marche pas par magie. On ne peut pas dissocier le capitalisme de ses acteurs que sont les humains, humains faillibles, imparfaits, et corruptibles. C’est comme pour la concurrence pure et parfaite: elle n’existe pas, sauf pour les détracteurs du capitalisme. Souffrez donc qu’on parle de morale aussi à propos du capitalisme, c’est positif, il n’y a rien de péjoratif dans le fait d’attribuer une valeur morale au capitalisme, c’est quoi votre problème avec ça ?

          • « « Il sera seulement plus pauvre, plus fragile… »
            – Et c’est pas grave? Ca se vaut comparé à un autre pays dont les lois permettent la prospérité du plus grand nombre? »

            Bis repetita placent ! Ai-je dit que ce n’était pas grave ? Ai-je même suggéré que je préférais une société décroissante à une société prospère ? Non. Je dis que ça n’a rien à voir avec la morale, qui est, si vous avez suivi, l’adéquation entre la pratique des citoyens et les règles sociales instituées.
            Donc ce qui me navre, quand on tente d’expliquer que le capitalisme est moral, c’est qu’on utilise le sens d’un mot à tort et à travers. Je suis libéral et capitaliste et… je refuse de donner une valeur morale au capitalisme. Comme disait Laplace à Napoléon : « je n’ai pas eu besoin de l’hypothèse de Dieu ». Nous n’avons pas besoin de l’hypothèse de la morale pour juger qu’une société libérale, capitaliste et démocratique est plus prospère qu’une autre.
            Un marchand de biens n’est pas plus ou moins moral qu’un anachorete. Je vous souhaite beaucoup de courage pour me démontrer le contraire. En revanche, ils sont moraux tous les deux tant qu’ils suivent les préceptes de leur « vocation ». Ils ne le sont plus si le marchand extorque ses clients ou si l’anachorete se rend au b.rdel tous les soirs…

            • « ils sont moraux tous les deux tant qu’ils suivent les préceptes de leur « vocation » »
              Donc un voleur qui observe sa règle de vivre du vol de la propriété d’autrui est moral tant qu’il s’en tient à sa règle. Par contre, s’il commet une entorse à son précepte, et tire un bénéfice d’une vente honnête, il devient immoral ?

              Il semble que vous confondiez morale et éthique, morale personnelle (subjective) et morale en tant que discipline objective. Il ne s’agit pas de donner dans le moralisme et la bigoterie, mais bien de s’appuyer sur des principes rationnels. Il y a des morales qui sont bonnes, d’autres qui sont mauvaises, et les principes moraux sur lesquels s’appuie le libéralisme sont plus favorables à la réalisation personnelle, à la prospérité et la stabilité de la société. Ce n’est pas de la science, mais c’est mesurable avec les outils de la science.

              Il est maintenant clair que c’est bien vous qui confondez tout.

              • Vous n’avez toujours pas ouvert votre dico, je suppose…

                Moral : du matin moralis/morse = mœurs
                Qui concerne les mœurs, les habitudes et les règles de conduite admise et pratiquées dans une société.
                Qui est conforme aux mœurs, à la morale.
                Qui concerne l’étude philosophiques de la morale. Cf éthique

                On va donc s’arrêter là parce que discuter avec des gus qui n’utilisent pas les bonnes définitions, ça devient lassant…

              • PS avant de vous quitter définitivement. ..

                Vous dites : « les principes moraux sur lesquels s’appuie le libéralisme sont plus favorables à la réalisation personnelle, à la prospérité et la stabilité de la société »…

                Je suis d’accord à un mot près : « moraux ». Je le vire et je garde le reste.

                Vous êtes Napoléon. Je suis Laplace.

        • Nan mais lol M. La purée.
          Ça sent le libéral qui n’a pas tout bien saisi, mais ça viendra, c’est un chemin mec.

    • @jeremy mais quand vous dites « meilleur etc. au plus grand nombre  » vous venez de porter un jugement moral . Elle est partout la morale. Des que vous dites qu un système est meilleur qu un autre.

      • C’est vous qui pensez que c’est un jugement moral, parce que vous donnez à ce mot un sens qu’il n’a pas…
        Si je dis que le premier de la classe est meilleur que le cancre au fond près du radiateur, je fais seulement une comparaison de leurs compétences, pas de leur moralité.

        • @jérémy définissez donc précisément ce que vous définissez comme « meilleur » . Parce que la mention du « plus grand nombre » prêtait à confusion et sonnait bon son communisme 😉

        • @Jéremy par ailleurs la morale intervient justement dans le choix de ce qui est meilleur , de ce que c’est d’être « meilleur » . Pour moi meilleur c’est plus libre , plus juste , je le tire de ma morale chrétienne . Et pour vous ? Pourquoi ce refus d’admettre que vous posez vos choix sur une morale ? c’est étrange de mon point de vue .

          • C’est parce qu’il n’a pas bien compris que le libéralisme est une philosophie du droit, que le capitalisme est un système économique, et que la morale ce n’est pas des sermons qu’on reçoit de son maître à penser.

            • « C’est parce qu’il n’a pas bien compris que le libéralisme est une philosophie du droit »
              Et pour cause : le libéralisme n’est pas une philosophie du droit. C’est une philosophie politique. La philosophie du droit c’est tout autre chose…

          • Que voulez vous que je vous dise ? Peut-être, avec le risque de vous être désagréable : ouvrez un dico…

  • En 1871, Flaubert écrivait à Georges Sand : « Dans trois ans tous les Français peuvent savoir lire. Croyez-vous que nous en serons plus avancés ? Imaginez au contraire que dans chaque commune, il y ait un bourgeois, un seul, ayant lu Bastiat, et que ce bourgeois-là soit respecté, les choses changeraient ! »
    Imaginons qu’aujourd’hui chaque votant ait lu Ayn Rand, et qu’il se fasse son porte-parole; peut-être les choses changeraient-elles…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La démocratie libérale est un régime politique jeune et fragile. Elle commence véritablement à se concrétiser à la fin du XIXe siècle, et n’existe que dans une trentaine de pays dans le monde. Le primat de l’individu constitue son principal pilier qui est d’abord politique : garantir les droits naturels de l’Homme (la vie, la propriété, la liberté, la vie privée, la religion, la sécurité…) et limiter l’action de l’État¹.

La propriété de soi d’abord, la propriété des choses par le travail ensuite, la pensée critique (libre examen), la t... Poursuivre la lecture

Mercredi 17 janvier dernier, le président argentin Javier Milei a prononcé un discours enflammé et disruptif au Forum économique mondial de Davos. Son éloge de la croissance et des entrepreneurs, tout comme sa mise en garde contre les dangers du socialisme ont déjà fait couler beaucoup d'encre. En réalité, l'économiste n'a fait que reprendre, à quelques expressions près, le contenu d'une conférence TED donnée en 2019 à San Nicolás, au cours de laquelle il expliquait comment, tout au long de l'histoire, le capitalisme s'était avéré supérieur a... Poursuivre la lecture

Peste et famine vont sévir, le délire ultralibéral anéantir les acquis sociaux, et les sauterelles ravager les cultures. C’est, à peine caricaturé, la réaction de la plus grande partie de la presse française (notamment Ouest France, FranceTVinfo, France24, LaTribune, Alternatives économiques...) à l’arrivée au pouvoir, le 10 décembre, en Argentine de Javier Milei, élu sur un programme libertarien, c’est-à-dire de réduction drastique du rôle de l’État sur les plans économique et sociétal.

Le récit dominant en France serait que l’économi... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles