Par Francis Richard.
Six mois plus tard, presque jour pour jour, j’apprends incidemment sur la Toile, et avec tristesse, le décès de mon ami Michel de Montaigne de Poncins. Dieu l’a en effet rappelé à Lui à la fin du premier confinement de la France, le 7 mai 2020.
La cérémonie religieuse a été célébrée dans l’intimité familiale le 12 mai 2020, jour du déconfinement, en l’église de Notre-Dame-de-l’Assomption à Paris. Même si j’y avais été invité, la frontière entre la Suisse et la France était encore fermée…
Michel de Poncins était catholique et libéral, ce qui n’est pas du tout incompatible, contrairement à ce que d’aucuns pensent, jusques et y compris au sommet de l’Église où on n’aime décidément pas que soit laissée la liberté aux enfants de Dieu.
Que ce soit dans ses articles ou dans ses livres, Michel de Poncins a toujours vivement défendu la propriété privée et le capital qu’il voulait populaire, capital sans l’accumulation duquel, de fait, il n’y a pas de prospérité possible pour les hommes.
Il s’est attaqué à ce qu’il appelle les Hifis, c’est-à -dire aux Hauts fonctionnaires, qui ont fait main basse sur la France et commodément carrière dans la politique. Il a défendu tous les autres qui subissent leur tyrannie croissante, assise sur la rapine légale.
Le chômage était pour lui le fils du socialisme, qui, quelle que soit la forme qu’il revêt et quel que soit le prétexte invoqué pour le justifier, est annonciateur de collectivisme, comme nous pouvons le constater, avec tous ses effets de ruine.
Dans Thatcher à l’Élysée – Le jour où elle est devenue présidente, il fait le rêve improbable de son élection régulière et décrit par le menu les conséquences bénéfiques qui en résulteraient, mais ce n’était qu’un rêve puisque Chirac vint…
Dans La luxure était sur la ville et la ville était bleue, la Terre, en 2052, est devenue une immense Ville bleue où la matérielle est assurée, mais où règnent les Saigneurs sur les Zenbas, méprisés par les politichiens dont ils sont le gagne-pain :
« La démocratie était devenue ce qu’elle avait toujours été sans se l’avouer vraiment : un décor vide pour masquer un totalitarisme mou. »
Dans 2089 ou le temps de la grâce, il tourne en dérision l’adjectif durable employé à tort et à travers et relativise les modes intellectuelles d’aujourd’hui telles que l’épuisement des ressources qui n’a pas eu lieu, comme l’annonçaient les Cassandre :
« Les éléments dont la planète est pourvue sont sans limites. Elles ne deviennent des ressources que grâce à l’ingéniosité humaine et celle-ci aussi est sans limite. En 2080 on avait compris que pour libérer cette force la liberté était le meilleur levier. »
En 2089, les hommes ne se nourrissent pas seulement de pain. Ils sont également affamés de Vérité. En redécouvrant les Tables de la Loi et le commandement Tu ne voleras pas, ils comprennent pourquoi le capitalisme est pleinement justifié :
« Le capitalisme n’était pas justifié parce qu’il réussissait mais il était justifié parce qu’il était moral. »
Si nous ne devions retenir qu’une phrase de Michel de Poncins, ce serait celle où il énonce le principe des calamités, qui illustre si bien ce que nous vivons tous les jours dans nos pays et notamment avec la gestion publique de l’actuelle épidémie :
« Une calamité d’origine publique conduit toujours à une autre calamité publique pour soi-disant corriger la première. »
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je ne connaissais pas ce personnage : merci donc pour cet éclairage !