Une fiscalité marginalement exécrable

Si un économiste essayait d’inventer consciemment le pire système d’imposition possible dans le but de saborder l’offre de travail, il tomberait sur le système français.

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Une fiscalité marginalement exécrable

Publié le 12 juillet 2020
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Par Philippe Lacoude.

En économie, l’utilité est la satisfaction ou le bien-être dérivé de la consommation – c’est-à-dire de la destruction – d’un produit. Contrairement à ce que pensent les nombreuses personnes qui considèrent bizarrement l’activité économique comme une poursuite effrénée du profit à des fins d’accumulation matérialiste, ce bien-être est une fin en soi de l’activité économique.

Marginalement utile ?

Si nous retirons une utilité, c’est-à-dire un gain psychologique subjectif, de la consommation d’un certain bien (qui peut être matériel ou pas) alors se pose immédiatement la question de l’utilité d’une plus grande consommation de ce même bien.

Aussi, l’utilité marginale d’un bien est le changement de ce gain psychologique subjectif à mesure que les quantités consommées augmentent.

Une seconde d’introspection permet de conclure que ce changement est décroissant : la première unité consommée d’un bien procure plus d’utilité que la seconde unité. Cette baisse continue pour les unités suivantes. En clair, le premier carré de chocolat consommé dans un laps de temps donné procure plus de plaisir que le second, le second que le troisième, etc.

L’utilité marginale est donc décroissante.

Il est notable que lorsqu’on atteint la fin de la tablette, le énième morceau peut même procurer un écœurement : l’utilité marginale est donc non seulement décroissante mais peut même devenir négative ; ce qui est la seule raison pour laquelle il existe une limite à la consommation d’un bien rendu gratuit par un subside, qu’il soit public ou privé.

Cette grande découverte est généralement attribuée à Stanley Jevons, Alfred Marshall et Léon Walras (pour l’école néoclassique) ou à Carl Menger (pour l’école autrichienne) même si elle était déjà en germe dans les esprits de Anne Robert Jacques Turgot, Jean-Baptiste Say et Frédéric Bastiat.

Application de l’analyse marginale à presque tout…

L’économie est la science de l’action humaine et on peut appliquer cette théorie à n’importe quelle activité. La consommation de chocolat, de beurre ou d’essence. Mais aussi la criminalité, le mariage, la monnaie, la connaissance ou le don d’organe. En effet, l’économie s’intéresse à ce gain psychologique subjectif qui peut exister qu’il y ait ou non un caractère monétaire à une action donnée…

À ceux de mes étudiants qui n’en étaient pas convaincus, je recommandais toujours le fascinant roman policier Meurtre à la marge de Jevons Marshall, un écrivain fictif inventé et utilisé par William L. Breit et Kenneth G. Elzinga, professeurs d’économie à l’Université Trinity, à San Antonio et à l’Université de Virginie, respectivement. Le héros, Henry Spearman, économiste à Harvard (et qui ressemble en tous points à Milton Friedman) utilise l’analyse marginaliste pour élucider des meurtres dont il est le témoin.

Application de l’analyse marginale à l’offre de travail

Évidemment, on peut appliquer l’analyse marginale à l’offre de travail. Doté de vingt-quatre heures, l’être humain doit en choisir l’allocation entre ses activités privées, que les économistes nomment abusivement loisir, et ses activités marchandes, souvent principalement de travail salarié.

Le nombre d’heures passées à travailler va jusqu’au point où une unité supplémentaire de travail procure la même utilité qu’une unité supplémentaire de temps de loisir.

Cette décision se prend à la marge.

Et plus on veut motiver un individu à travailler et plus on doit le payer cher à la marge. Ceci est la raison pour laquelle les heures supplémentaires étaient déjà payées plus cher, même avant que le législateur ne vienne y mettre son grain de sel inutile.

Ce n’est pas seulement le salaire moyen qui détermine l’offre de travail mais surtout le salaire marginal, celui de l’ultime heure travaillée par unité de temps (jour, semaine, mois ou année).

Application de l’analyse marginale à la fiscalité

Du coup, ce qui domine l’offre de travail dans un contexte de fiscalité non nulle n’est pas seulement le salaire moyen net d’impôt mais surtout le salaire marginal net d’impôt.

C’est pourquoi l’impôt de capitation n’a presque pas d’effet économique et que l’impôt à taux unique a un effet économique bien moins délétère que l’impôt progressif dont le taux augmente à mesure que l’assiette augmente.

Nous n’en sommes qu’à deux pages du début mais j’ai déjà atteint la fin de The Power to Tax, le summum moderne de l’analyse marginaliste de la fiscalité par James M. Buchanan et Geoffrey Brennan, et on peut toujours se référer au livre sur La tyrannie fiscale de Pascal Salin.

Le point le plus incontournable de toute discussion fiscale est donc que les taux moyens sont moins conséquents que les taux marginaux d’imposition. Ces derniers font la compétitivité d’un pays d’un point de vue fiscal.

Un économiste ne peut pas omettre le mot « marginal » d’une discussion sur l’incidence fiscale.

Compétitivité de la France en matière de fiscalité ?

La France est-elle donc compétitive en matière de fiscalité ?

Eh bien, d’un pur point de vue juridique et comptable, la réponse est clairement négative comme nous l’a montré Hseize dans un de ses magnifiques graphiques d’anthologie dont il a le secret.

Mais qu’en est-il d’un point de vue économique ?

Dans l’indice de liberté économique de la Heritage Foundation, la France est maintenant classée au 67ème rang mondial.

Cet indice est composite et une grande partie de la raison est sa note exécrable en matière de fiscalité qui la place en 174ème position mondiale (sur 180 pays classés) juste derrière Cuba ! Pour la dépense publique, la France est 178ème (sur 183 pays classés) devant la Libye, la Micronésie, Kiribati, Cuba et la Corée du Nord !

De leur côté, Timbro, la Tax Foundation et Epicenter classent la France en sixième position des pires pays en matière de fiscalité : conformément à ce que nous enseigne la science économique, ces trois instituts de recherche économique se concentrent sur le taux marginal réel – c’est-à-dire comprenant tous les impôts, cotisation et taxes – qui pèsent à la marge sur les hauts revenus :

La décomposition du coin fiscal marginal

De son côté, l’OCDE procède de façon similaire à la décomposition du « coin fiscal » marginal – c’est-à-dire au taux marginal réel pesant sur les salaires quand sont pris en compte tous les prélèvements. Le modèle de l’OCDE est intéressant car il permet ce calcul à tous les niveaux de revenus compris entre la moitié (50 %) et deux fois et demi (250%) du salaire moyen de chaque pays.

Là encore, la France ne brille pas sinon par ses catastrophiques effets de seuil : en effet, elle arrive à la performance de taxer à la marge les salaires moyens à un taux effectif réel de 93,48 % ! En d’autres termes, la fiscalité française fait en sorte qu’à certains niveaux de revenus, il n’est pratiquement pas intéressant de recevoir un revenu marginal additionnel : une augmentation de salaire ou le paiement d’heures supplémentaires ne rapportent pratiquement rien au contribuable.

Rappelons-nous que les décisions humaines sont prises à la marge ! Cela signifie que le système fiscal français est construit – à certains niveaux de revenus – de telle sorte qu’il soit le plus désincitatif possible.

Si un économiste, muni de The Power to Tax et de La tyrannie fiscale s’asseyait devant son ordinateur pour inventer consciemment le pire système d’imposition possible dans le but de saborder l’offre de travail, il ne pourrait pratiquement pas faire mieux.

En France, on peut se retrouver à payer 85 % de taux marginal d’imposition réel en gagnant environ 1900 euros par mois ! Au même niveau de revenu, un Néo-Zélandais serait à 17,5 % !

Non seulement le taux marginal d’imposition est confiscatoire pour les classes moyennes françaises – celles qu’on connaît, incidemment, sous le doux nom de  Gilets jaunes – mais, en plus, il y a des effets de seuils à de très nombreux niveaux de revenus.

Ces effets de seuils sont ces pics qui font passer le taux marginal d’imposition de moins de 60 % à plus de 85 %, voire 90 %, quand le revenu mensuel change de quelques dizaines d’euros, avant qu’il ne retombe à 60 %, un taux considérable au regard des services publics consternants qui sont « offerts » aux Français.

Hélas, ça ne date pas d’hier. J’avais fait les mêmes calculs dans une annexe de ma thèse de finances publiques en 1998 ! Et j’étais arrivé aux mêmes résultats. La seule amélioration, si j’ose dire, est que l’OCDE fait maintenant les mêmes calculs et les publie chaque année.

L’unique consolation est que l’Italie et, surtout, la Belgique essaient de faire de même sans toutefois égaler les usines à gaz fiscales françaises. Nous sommes premiers, preums, nouméros ounos ! We are the champions of the world ! Prenez ça, vous, les Belges !

Certains Français – qu’on trouve, curieusement, surtout parmi les classes oisives – passent une bonne partie de leur temps à se plaindre de la fraude fiscale et des paradis fiscaux.

À un moment donné, il va falloir opérer un changement de modèle mental. La France n’est pas compétitive. La « starteupe nèchiheunne » est une immense plaisanterie d’énarque n’ayant jamais créé un seul emploi privé.

Les entreprises et les riches contribuables français ne mettraient pas tant d’énergie à essayer de faire des montages douteux dans les paradis fiscaux s’ils ne vivaient pas dans l’un des pires enfers fiscaux.

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  • Notre fiscalité n’est pas gérée dans l’intérêt général. Elle est abusivement utilisée par la technocratie qui masque les gaspillages budgétaires résultant de son incompétence et de son ambition à décider de l’ensemble de l’activité des citoyens par des impôts dissimulés : elle remplace progressivement les impôts directs qui se voient trop (impôt sur le revenu, taxe d’habitation…) par des impôts indirects (essence…). De ce fait le pouvoir d’achat diminue et et la contestation monte néanmoins (gilets jaunes). Pour la faire taire, on arrose largement de subventions de toutes sortes. On a donc besoin de recettes supplémentaires et on taxe à nouveau. Un jour ce cycle infernal explosera sans doute !

    • Encore un élément que le monde entier nous envie : l’efficacité sans rechigner des impôts français (la tonsure des moutons)

  • Cet article me rappelle une époque lointaine où je dirigeais la filiale française d’une multinationale américaine. Mon patron me proposait une augmentation de salaire significative que j’ai refusée à son grand étonnement. Je lui ai rappelé que j’étais responsable de mon compte d’exploitation et que je ne souhaitais pas l’impacter négativement d’une somme supplémentaire de 100 pour qu’au final je touche 13. Il est resté sans voix…

  • « Le nombre d’heures passées à travailler va jusqu’au point où une unité supplémentaire de travail procure la même utilité qu’une unité supplémentaire de temps de loisir. »

    C’est vrai, mais l’Etat fait tout ce qu’il peut pour empêcher un calcul trop facile pour le monton-tribuable.
    J’ai vu des universitaires en sciences (donc normalement bons en math) incapables de comprendre ce genre de calcul à la marge.

    L’obfuscation des règles est la meilleure façon pour l’Etat de faire perdurer ce système.
    Merci à l’auteur de cet article pour son oeuvre pédagogique!

  • Et, malgré ça, l’économie « parallèle » ou « souterraine » n’était « que » de 10,8 % du PIB en 2014, pour une moyenne européenne ( 27 pays ) de 18.4 %. https://opee.unistra.fr/spip.php?article306 Les politiques inquisitoriales du fisc et les limites strictes à l’usage du liquide semblent donc fonctionner;

    • Ce sont surtout le travail de lobotomisation communisante des français conduit depuis 70 ans par l’éducation nationale et les médias qui engendre ce résultat.

  • Le système fiscal français n’a qu’un seul but qui est celui de appauvrir les riches. Donc il faut d’un côté les faire disparaître et de l’autre les empêcher de se reproduire. L’état français se fiche pas mal des victimes colatérales comme l’emploi… Tant que la philosophie même du système fiscal français ne sera pas revue, c’est-à-dire prélever des impôts pour faire fonctionner un État qui se limitera à ses prérogatives essentielles, les impôts français resteront dans la zone des records du monde… Et le coût du travail français restera dans les plus chers du monde et la compétitivité fera que les Français n’auront jamais les moyens d’acheter français ils se trouvent donc obligés d’importer des produits fabriqués à bas coût.

    • clairement si le but est d’appauvrir les riches, le système ne marche pas. Les riches n’ont jamais été aussi riches et leur contribution fiscale est faible relativement à leurs revenus.

      • Le principe est de vous faire regarder dans l’assiette du voisin pour pouvoir mieux piquer dans la vôtre. Quant à la contribution fiscale relative de qui que ce soit, dans un état où plus de 50% des dépenses sont effectuées par des apparatchiks à tous les étages (cela va même jusque 70% dans le micro-état socialo wallon aux portes de la France) , ce n’est pas en l’augmentant que vous améliorerez la situation. Que du contraire !

      • Un peu faux comme jugement, le système actuel est de spolier ceux qui se donnent de la peine et réussissent dans la vie (car parmi les riches il n’y a pas que des rentiers !).
        Et, s’il est nécessaire bien souvent d’avoir beaucoup de fonds (et de les risquer) pour faire tourner une boite, il arrive que cette boite revienne au fils de papa-créateur, fils qui n’a pas les mêmes compétences ou préfère simplement profiter et là, l’État plutôt que de prélever une cote-part sur la succession devait plutôt mettre en place une tutelle indépendante mais associée à la branche d’activité mais surtout pas ÉNArquienne.

        • Pourquoi faire intervenir l’Etat?
          Si le fils de papa-créateur n’est pas compétent, sa boite coulera ou sera rachetée par un compétent qui saura la développer.
          On n’a encore jamais vu l’Etat capable de faire cela soit directement lui-même, soit via une « tutelle » choisie par ses soins.

    • Pas tant appauvrir les riches que plaire à ceux qui jalousent les plus riches qu’eux-mêmes, et faire oublier à ces jaloux que c’est par eux-mêmes et non par la manne étatique que leur situation devrait s’améliorer.

    • Vous n’avez pas le monopole. ON dit que la Belgique est aussi un des pays les plus taxés du monde.  » … elle remplace progressivement les impôts directs qui se voient trop (impôt sur le revenu, taxe d’habitation…) par des impôts indirects (essence…). Regardez les radars, les vignettes diverses, … comme si le fait d’avoir une vignette faisait moins consommer la voiture. Mais tout cela est tellement diffus qu’on n’en parle pratiquement pas.

  • Malheureux français !

  • Chaque pic marque un découpage de la classe électorale. Ils forment les bornes des classes sociales auxquelles les politiciens s’adressent.
    Précisément, ces pics sont le produit d’un historique de manipulation des niveaux d’impositions, où les politiciens veulent augmenter les impôts de certains mais pas d’autres. Entre ces classes s’effectue un « lissage » pour éviter que le taux ne devienne pas infini (ce qui n’est pas toujours le cas si on prend en compte la taxe d’habitation), et le support du lissage est fait pour être le plus petit possible pour que les gens ne le ressentent pas.
    N.B:Un taux marginal infini est possible lorsque pour 1c€ de revenu en plus, vous payez la taxe d’habitation alors qu’en dessous vous en étiez exempté.

    • «…lorsque pour 1c€ de revenu en plus, vous payez une TAXE alors qu’en dessous vous en étiez exempté.»
      Il ne faut pas exagérer, il suffit de verser moins d’une dizaine d’Euro à une assos ou à un syndicat ça peut dans ce cas faire changer de tranche… Mais c’est vrai ça demande un terrible effort (un petit calcul avant la date fatidique).

      • J’ai déjà essayé ça pour passer en dessous des 61€ minimum de collecte de l’impôt. Ça n’a pas marché, j’ai quand même été imposé de 30€.
        Pour la taxe d’habitation, c’est basé sur le RFR, il me semble que les dons ne l’impute pas, c’est après dans le calcul de l’impot. Une solution aurait été de demander une baisse de salaire à mon employeur (d’un montant bien précis!), sans doute impossible.

  • Mais en quoi le système français a échoué, on a des chômeurs, il est difficile de changer de classe sociale, on emprunte au grand bonheur des fonds de pensions , tout va bien.

    • Il y a un peu une raison pour laquelle nous avons un grand (et persistant) nombre de chômeurs :
      * Ayant un diplôme bidon «ON» attend un poste de directeur d’on ne sait quoi ;
      * «ON» accepte pas de changer de métier ;
      * «ON» accepte pas de changer de région ;
      * «ON» accepte pas de boulot obligeant à se lever tôt le matin ;
      * etc.

  • Personnellement, je serait partisan d’une TVA variable à 5 ou 6 taux en fonction de la «luxure» les 5% sur les produit de première nécessité en suite 12% sur les produits de la vie courante, 25% sur les investissements (véhicules de moins de 100ch -2 roues de 50ch-, les TV de moins de 40″, etc.), 33% (caviar noir, véhicule de 100 à 150ch -2 roues de 50 à 80ch-, les TV de 40 à 55″, etc.) et un taux à 40 au-delà,
    Et uniformiser au niveau européen les taxes sur les carburants (étant frontalier, je joue contre mon portefeuille).
    Rétablir la Taxe Habitation (associée aux services soit-disant gratuits) et suppression de la Taxe Foncière (aucun service associé, c’est du racket) et augmenter ou moduler les taxes sur les loyers encaissés par les proprio.

    • Et même… recréer une vignette pour les véhicules particuliers de plus de 150ch (de + de 80 pour les 2 roues) payable également par les étrangers roulant en France. (Ça devrait faire plaisir à nos élus pastèques)

      • Et bien voilà un programme de qualité, taxer le futile pour avantager l’utile… Reste à connaître le sage capable de différencier les deux… J’ai plus simple on supprime les taxes et on taxe toutes les importations, simple, pas besoin de Saint homme.

      • Ne votez pas pour lui.

    • Ah, la valeur ajoutée de la  » luxure »!
      ?

    • La taxophilie a toujours été à l’origine de grands succès économique sen France. C’est bien connu.
      Le taux de chômage, la fuite des riches, des entreprises…etc Et vous proposez quoi? Des taxes, encore des taxes! Différentes peut-être, mais des taxes encore. Et des économies, vous y pensez?
      Schröder avait baissé la taxation il y a 20 ans, avec un grand succès pour l’Allemagne! Se serait-il trompé?

    • D’accord pour rétablir la taxe d’habitation et supprimer la taxe foncière.
      Le reste n’est que de la jalousie.
      Pourquoi augmenter les taxes sur les loyers encaissés ? D’ailleurs pourquoi taxer les loyers encaissés ? Pourquoi tout, absolument tout, devrait-il avoir sa taxe ??
      Enfin, m’occupant du reversement de la TVA dans une entreprise du bâtiment, je peux vous dire que c’est une usine à gaz avec 3 taux. Alors avec 5 ou 6, mdrrrr !
      Si vous nous achetez le volet roulant électrique, TVA normale à 20%. Si nous le posons, TVA réduite à 10%. Sauf si votre maison a moins de 2 ans, là ça reste à 20%.
      Attention, la TVA tombe à 5,5% si ce volet roulant participe à l’amélioration énergétique, mais alors il faut que le tablier soit extérieur blanc et intérieur gris clair. Et le moteur, intégré, n’est pas concerné, vous devez donc le sortir du prix pour sortir la tva correspondante qui reste à 10 pour lui.
      Oh pas si vite : la tva de la main d’œuvre doit correspondre à la tva du produit posé… On a donc une ligne main d’œuvre à 5,5 pour le volet roulant, à 10 pour le moteur.
      Mais vous devez faire signer au client l’attestation de tva à taux réduit, si on ne l’a pas avec la facture, l’Etat nous fera payer la différence entre les 5,5 ou 10% et les 20% légaux….
      Et bien sûr, vu que vous reversez la TVA au fur et à mesure que vous encaissez, vous devez comptablement créer 2 comptes pour chaque client ayant 2 taux dans son devis….
      Bon j’arrête là, mais c’est juste pour dire que toutes les exceptions sont des usines à gaz.
      Au lieu de chercher comment taxer plus certains produits (par jalousie envers ceux qui peuvent se les payer) cherchons comment faire en sorte que les profiteurs ne trouvent plus davantage de profit à glander qu’à travailler !

  • Lorsqu’il prélève un euro -compte tenu des niveaux actuels de prélèvements obligatoires- l’état dépense environ un euro de coût de collecte,et le contribuable, environ un euro de coût de compliance.
    Déjà à ce stade donc, l’endettement de l’état est inscrit sur le mûr.

    Ensuite, l’allocation de cette resource ainsi collectée est faite selon des critères idéologiques et/ou des informations parcellaires, qui en rendent le résultat toujours inférieur à celui qui aurait été obtenu en laissant cet argent dans la poche des gens.

    Et on laisse de côté provisioirement l’immense destruction de valeur engendrée en plus de la fiscalité, par l’hyper- règlementation…

    L’usage de la violence de l’état qui, selon ses partisants extrêmement nombreux, procurerait de meilleurs résultats pour surmonter la violence de la rareté des resources que le système de la propriété privée et libre, ne peut plus, sur le plan intellectuel, trouver la moindre justification.
    Seul la peur de cette violence permet à l’ignorance de prospérer et au roi de rester encore longtemps tout nu.

    • Une partie des prélèvements sur les salaires est directement retourné (ou retournera) aux «prélevés» (cotisations retraite), la Sécu et la mutuelle ou «assurance santé» (en tant qu »actif «on» cotise plus que l’on consomme mais à la retraite c’est l’inverse, c’est en quelque sorte un placement)…
      Le chômage seul ceux qui sont dans la vraie vie cotise et en bénéficie, mais ceux qui sont dans cette vraie vie nourrissent les fonctionnaires dans leur confort à vie… Pourquoi ne participent-ils pas à l’assurance de ceux qui prennent les risques des aléas ?
      Le coût de collecte de l’impôt sur les revenus est assuré par les entreprises depuis le fameux «impôt à la source» ¿Les coûts de fonctionnement de DGFiP ont-ils réduits ?
      Il serait, je pense (trop), intéressant que comparer de deux célibataire l’un gagnant 2 fois le SMIC et l’autre 4 ou 5 fois (car plus diplômé ou se donnant plus la peine)…
      Je reste persuadé que la TVA reste l’impôt le plus juste car attaché à ce que l’on dépense mais à condition qu’il existe plus de taux différents.

      • Jean-M64 Non ce qui est prélevé sur le salaire ne retourne pas directement à celui qui est prélevé : entre-temps il y a tout plein de monde qui ponctionne, et pour un prélèvement d’une valeur de 100, c’est 33 qui reviendra au prélevé (j’abuse je sais). Mais la n’est pas le plus important.
        Le plus important est : de quel droit preleve-t-on d’office ? Pourquoi le salarié ne peut-il pas choisir auprès de quelle compagnie d’assurance il veut cotiser ? Car là, sur 100 prélevés, il retrouvera 90 en assurance, et carrément 140 en retraite !
        Vous citez les coûts de collecte des impôts, c’est tout récent, mais les entreprises s’occupent déjà de reverser la retraite, la maladie, le chômage, et à chaque organisme en plus !
        Ce sont les entreprises qui font tout le boulot, sans compensation financière (mon salaire devrait être à 50% financé par « l’état »).
        La TVA serait « l’impôt le plus juste car attaché à ce que l’on dépense » oui sauf que derrière vous voulez des taux différents ! Alors il n’y a plus de justice. Exemple : vous allez taxer fortement une télé grand écran par rapport à un petit écran (vous avez cité cet exemple) ; or dans un appartement familial on met un plus grand écran que dans un studio. Pourquoi faire payer plus une situation normale ?
        J’habite en bord de mer, pourquoi mon petit bateau devrait être taxé en objet de luxe ? Le paddle aussi ? Et en quoi l’usage que je fais de mes sous devrait-il être jugé ? J’ai un bateau mais pas de voiture ou de smartphone dernier cri, moins de resto ou de cinéma etc, c’est mon choix pour avoir mon bateau. Pourquoi le taxer à un taux différent, décidé par un fonctionnaire jaloux parisien ?
        Oui à la TVA, non aux différents taux.

      • @Jean-M64
        (1er commentaire long perdu sur les ondes, alors je le refais en court, si le 1er apparaît finalement aussi, désolée par avance pour le doublon)
        « Une partie des prélèvements est directement retourné aux prélevés » non pas directement donc très amputé. Ainsi 100 prélevés = 40 retournes (j’exagère, je sais, mais le propos n’est pas dans le chiffre exact). Le propos est : pourquoi mon salaire doit-il être amputé de manière arbitraire ? Pourquoi je ne pourrais pas choisir moi-même à qui je verse et verser moi-même (comme mon assurance habitation). Le gros, l’énorme avantage, est qu’alors, pour 100 versés, je retrouverai 100 en maladie ou chômage et même 150 en retraite (le privé gère p mieux, de nombreuses études l’attestent). Je veux gérer mon placement moi-même.
        Le coût de la collecte des impôts est assuré par les entreprises, oui, comme pour la collecte de la retraite, du chômage, de la maladie, même de la mutuelle maintenant.
        Et pourtant l’Etat coûte toujours un « pognon de dingue ».
        Oui « la TVA reste l’impôt le plus juste » mais justement à condition qu’il n’y ait pas des taux différents !
        Vous dites plus haut qu’une TV grand écran doit être taxée davantage qu’un TV petit écran. Mais forcément un appartement familial, plus grand qu’un studio, va être équipé d’une télé à écran plus grand qu’un studio, pourquoi faudrait-il payer la TVA à un taux plus élevé, sachant que déjà le produit de cette TVA sera plus élevé puisque le HT sera plus élevé ? Où est la justice ?
        J’habite en bord de mer, je m’achète un petit bateau. Pour pouvoir me le payer, je n’ai pas de téléphone dernier cri, pas même de voiture. Pourquoi devrais-je payer une TVA à un taux supérieur ?
        Par ce raisonnement, vous niez aux gens la liberté de faire ce qu’ils veulent avec leur argent, de faire leurs choix. Vous allez aussi appliquer une TVA supérieure aux restaurants gastronomiques par rapport aux petites pizzerias ? Pourquoi non ?

  • « utilise l’analyse marginaliste pour élucider des meurtres dont il est le témoin. »
    Pas besoin de ce type d’analyse…

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L'auteur : Éric Pichet est professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School.

 

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