Libéralisme de gauche, libéralisme de droite

Le libéralisme est un et indivisible puisqu’il s’attache à préserver les droits de l’individu face à l’arbitraire et l’emprise de l’État, peu importent les sujets.

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Libéralisme de gauche, libéralisme de droite

Publié le 10 juin 2020
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Par Eddie Willers.

Le libéralisme est régulièrement associé en France à la droite de l’échiquier politique : il serait le système politique vanté par les patrons pour mieux exploiter les masses de travailleurs. Mais à droite, le libéralisme sert d’épouvantail sur des sujets de société : il serait le système politique des progressistes incapables de préserver un certain ordre social.

De cette espèce d’opposition naîtrait dès lors un libéralisme de gauche et un libéralisme de droite. En tirant le trait, le libéralisme de droite serait associé aux baisses d’impôt et à la flexibilité du marché du travail, le libéralisme de gauche serait associé à la PMA, au mariage pour tous et à la légalisation des drogues.

Le libéralisme est un et indivisible

Pourtant, il n’existe pas de libéralisme de gauche ni libéralisme de droite, le libéralisme est un et indivisible puisqu’il s’attache à préserver les droits de l’individu face à l’arbitraire et l’emprise de l’État, peu importent les sujets.

Demander des baisses d’impôts mais considérer que les Hommes ne sont pas suffisamment adultes et qu’il faut donc les protéger d’eux-mêmes montre que vous n’êtes pas prêt à défendre coûte que coûte la liberté de l’individu. Penser qu’un individu est suffisamment responsable pour prendre des drogues par choix mais qu’il ne l’est pas assez pour savoir quel est le temps de travail hebdomadaire qui lui convient ne fait pas de vous un grand libéral. Prétendre que chacun doit pouvoir disposer librement de son corps, pour l’IVG notamment, mais interdire la prostitution, idem.

Ces contradictions montrent que le libéralisme n’est pas une simple posture politique, mais avant tout une foi absolue dans l’individu. Nous sommes les artisans de nos propres vies et nous savons mieux que quiconque ce qui est bon pour nous. Dès lors, la coercition étatique ne saurait s’imposer que dans de rares occasions et de façon parfaitement encadrée.

Rien ne sert dès lors d’opposer deux prétendues visions du libéralisme, la baisse de la prédation fiscale n’est qu’une expression parmi d’autres de l’emprise de l’État, au même titre que les règles d’urbanisme délirantes ou la législation anti-drogues.

Même si cela n’est pas toujours confortable car cela suppose d’accepter des risques, la confiance dans l’individu devrait être la norme et la restriction de la liberté l’exception. Malheureusement, il semble qu’à chaque crise cet équilibre s’inverse sans jamais être corrigé, des attentats en passant par les crises économiques.

Face à un État omnipotent, il convient pourtant de protéger la plus petite des minorités : l’individu.

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  • le libéralisme de gauche , çà n’existe pas , parce que dans cette vision de la société c’est le bien commun qui compte pas le bien individuel.. la vision socialiste du libéralisme consiste a mutualiser les pertes des sociétés gérées par l’etat en pratiquant de pseudo dénationalisations..et faire redistribuer la richesse crée par les uns pour acheter le vote d’une majorité de profiteurs. de créer des structures de redistribution
    gérées par les syndicats marxistes qui pompent là leurs subsides.

    si on est libéral on ne peut pas etre de gauche

      • En effet. Hayek avait tellement raison de dédier La Route de la servitude aux socialistes de tous les partis. Et les partis de gauche et les partis de droite sont socialistes (du moins en France).

    • « si on est libéral on ne peut pas etre de gauche »

      Pourtant, Bastiat l’était (en tant qu’indépendant).

      • de gauche indépendant? çà vient de sortir?

        • « Voilà pourquoi j’ai dû voter quelquefois avec la gauche, quelquefois avec la droite ; avec la gauche quand elle défendait la liberté et la république, avec la droite quand elle défendait l’ordre et la sécurité.

          Et si l’on me reproche cette prétendue double alliance, je répondrai : je n’ai fait alliance avec personne, je ne me suis affilié à aucune coterie, J’ai voté, dans chaque question, selon l’inspiration de ma conscience. Tous ceux qui ont bien voulu lire mes écrits, à quelque époque qu’ils aient été publiés, savent que j’ai toujours eu en horreur les majorités et les oppositions systématiques. »

      •  » il participe à la vie politique française en votant tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite. »

        • « Indépendant » au sens qu’il n’était affilié à aucun parti.

        • « Bastiat ne s’est jamais revendiqué libéral, à l’époque on parlait d’économiste. Lui-même fut un contributeur régulier du Journal des économistes qui regroupait alors les penseurs de la liberté. Élu député de la IIe République en 1848, il siège à gauche à l’Assemblée. Son seul critère de vote est la défense des libertés. Il vote pour la gauche ou pour la droite selon que le texte proposé défend ou non les libertés qu’il estime fondamentales. Cet éclectisme et cette originalité expliquent peut-être pourquoi il est aujourd’hui oublié. »

          https://www.lopinion.fr/edition/economie/parenthese-liberale-frederic-bastiat-heraut-liberalisme-131144

          • Vous vous contentez de faire un copier/coller en guise d’opinion. Le lien aurait suffit.
            La position de JB Noé n’éclaire (encore que ce soit discutable) que les positions de Bastiat dans leur contexte.
            Extrapoler ce qui en peut en résulter aujourd’hui, 2 siècles après, dans l’analyse politique de la société est une ineptie.

            • Mon opinion est clair (si vous savez lire). Je cite un article à l’attention de quelqu’un qui ne savait visiblement pas a) Bastiat siégeait à gauche et b) en tant qu’indépendant.

              L’ineptie, c’est plus vers des gens comme vous qu’il faut chercher. Si je suis votre « raisonnement », la pensée de Bastiat sur le libre-échange puisque formulée dans un « contexte » il y « deux siècles » de cela, ne serait plus valable.

              Puisque vous aimez les liens, je vous conseille vivement de lire l’article de Mario Vargas Llosa : https://www.lindau-nobel.org/mario-vargas-llosa-confessions-of-a-latin-american-liberal/

              Vous comprendrez – peut-être – la différence entre les doctrinaires ou les dogmatiques et les vrais penseurs de la liberté, ceux qui se réjouissent quand les idées libérales sont adoptées par des politiciens de quelque bord que ce soit. Ce que dit Llosa en citant Mises est tellement vrai : c’est la culture de la liberté qui importe, pas les inépties doctrinnaires.

              • Mario Vargas Llosa ! Vous voulez parler de l’ancien communiste, soutien de longue date du castrisme.
                Ce n’est pas banal comme argument pour étayer votre démonstration.
                Merci, en tout cas. Je n’aurais jamais espéré une telle preuve à mon analyse.

                • Votre “analyse” ? Ah, parce qu’il y en a une ? Permettez-moi de rire.

                  Voyez-vous, je prie pour que tous les communistes, les socialistes, les étatistes, les interventionnistes et les conservateurs (oui, les conservateurs aussi parce qu’ils ne sont pas de vrais libéraux – il suffit de lire le post-scriptum de Hayek à La Constitution de la liberté, “Pourquoi je ne suis pas conservateur”, pour s’en persuader) – délaissent leurs croyances en faveur du libéralisme comme l’a fait Vargas Llosa. Ce serait un bienfait immense pour le monde. Quand on défend une cause, en l’occurrence, le libéralisme, la meilleure chose que l’on puisse espérer, c’est que le plus grand nombre de personnes adhère à cette cause. Mais, vous et votre camarade Gally (plus haut), avec vos « œillères », vous ne pouvez malheureusement pas comprendre cette simple petite chose. Allez, je vous offre un de ces liens dont vous êtes si friand. Cela concerne vos amis de la droite libérale sur un sujet d’actualité (pas d’il y a deux siècles, pas sorti de leur contexte) : https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/La-droite-et-le-COVID-un-test-revelateur

                  Pour clore cet échange avec quelqu’un comme vous incapable du moindre recul, de la moindre « analyse », permettez-moi de citer Bastiat, ce grand libéral français siégeant à gauche : « Ce qu’il y a de pire, pour une bonne cause, ce n’est pas d’être bien attaquée, mais d’être mal défendue. » Pas étonnant qu’avec des gens comme vous, on ait une droite aussi peu libérale en France…

                  • Je vous conseille de changer de pseudo ‘=)

                  • Cher @The Economist
                    Bon, je dois admettre que je vous ai agressé verbalement à tort. Vous êtes poli, globalement courtois malgré mes attaques.
                    Vous avez raison sur ce point, c’est la posture qu’il convient d’adopter ici.

                    Mais je n’en peux plus des positionnements mous, ceux que l’on connait dans ce fichu pays depuis 50 ans. Je n’en peux plus d’une certaine forme de lâcheté (je ne parle pas de vous).
                    Ceux qui ont conduit la France là où elle est et qui croient imbécilement qu’en piochant dans les idées de droite et de gauche en France on pourrait trouver La Solution, finissent par me faire sortir de mes gonds.
                    Je veux parler de ceux qui finalement sont à gauche, mais veulent dorénavant afficher une position moins radicale, un centrisme foireux de gauche. Ils y trouvent une justification à leur vision étriquée, peureuse, finalement très conformiste des choses, tout en ayant la prétention d’être au-dessus de la mêlée. Les progressistes quoi.
                    Le problème est le même avec l‘environnement. On a vu ces dernières années fleurir par milliers des « pastèques » comme diraient les plus triviaux. Vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur.
                    On voit ce qu’il en est de leur vision du monde.
                    Ne mettez pas au goût du jour les « Barnisotte » (figues bleues à l’extérieur, rouge à l’intérieur).
                    L’habillage libéral dont s’affublent ceux qui, à gauche, veulent démontrer un peu de modernité relève soit de la manipulation (opportunisme politique), soit de l’ignorance.
                    Philosophiquement, libéralisme et gauche sont totalement incompatibles.
                    Et ce ne sont pas les circonvolutions conceptuelles qui me feront changer d’avis, encore moins les faits, car ils n’existent pas.

                    Par ailleurs, le libéralisme (le vrai) ne prétend pas s’occuper d’affaires sociétales qui dépendent de la sphère privée.
                    À défaut, il deviendrait lui aussi interventionniste, castrateur et spoliateur.
                    Et puis, il y a un autre débat, que nous n’entamerons pas ici, sur la condition de l’homme social, sur ce qui structure et fait avancer les collectivités humaines ; bien avant la politique.

                    Enfin, pour répondre à votre dernier message, oui, vous trouverez toujours des personnes perdues, égarées dans une ligne politique donnée.
                    Vous trouverez toujours des personnes changeant d’idées comme de chemises par opportunisme. So what.
                    Rappelez-vous alors l’aphorisme lumineux de Bossuet.

                    • Yves, je suis d’accord avec une bonne partie de votre analyse. Cependant, étant libéral et, donc, potentiellement de droite, je ne peux que « vomir » (pardonnez-moi ce mot, mais il traduit mon mécontentement) ceux des politiciens à droite (la quasi-majorité d’entre eux) qui ont trahi et continuent de trahir les idées et surtout les idéaux libéraux. J’ai tendance à être beaucoup plus dur avec eux justement parce qu’ils trahissent les idées de liberté et donc me décoivent. Quand un gouvernement de gauche arrive au pouvoir, je le regrette mais je ne peux pas dire que ce gouvernement me déçoit car je n’attends rien d’un tel gouvernement. Par contre, quand un gouvernement de droite arrive au pouvoir, je souhaite voir les idées libérales triompher. Or, c’est rarement le cas en France, ce qui explique ma déception et mon mécontentement.

                      Oui, il doit y avoir des gens de gauche qui adoptent les idées libérales par opportunisme, mais dans certains cas, c’est aussi parce qu’il n’y a pas le choix. L’exemple parfait est l’Inde qui suffoquait sous plus de 40 ans de dirigisme et de socialisme, et qui n’eut d’autre choix que de se tourner vers le libéralisme (certes partiel) en 1991 dans un contexte de crise. D’ailleurs, le ministre indien de l’économie d’alors avait cité Victor Hugo dans son discours expliquant ce changement de direction : « Rien ne peut arrêter une idée dont le temps est venu. »

                      En effet, j’aime bien l’aphorisme de Bossuet que vous évoquez, mais ma citation préférée de lui, c’est : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »

                  • C’est l’aphorisme de Bossuet auquel je me référai aussi.

                    Bien sûr, je suis d’accord avec votre dernière intervention. La droite n’existe plus vraiment en France. Elle s’est, petit à petit, laissée emprisonner par l’idéologie létale.

                    Je suis aussi libéral, mais je ne veux pas me mêler des questions sociétales. Chacun fait ce qu’il veut (dans la limite de la liberté d’autrui), mais ne doit pas demander aux autres les moyens de ses fantasmes.
                    Comme Michel Serre, le principe de responsabilité est pour moi central.
                    Par ailleurs, je pense que l’histoire de l’épopée humaine nous a enseigné que les avantages d’une société cohérente l’emportent largement sur les inconvénients.
                    Le premier livre de Yuval Noah Harari est, de ce point de vue, éclairant.
                    Nous ne sommes pas encore prêts pour « Homo Deus », le socialisme ayant détruit le discernement et le libre arbitre de la plupart de nos contemporains.

                    Excusez-moi encore, je me suis fourvoyé dans la forme de mon approche à votre égard.
                    Je vous souhaite sincèrement une excellente fin de journée.

                    • Il n’y a pas de mal.

                      Je ne connaissais pas ce livre de Harari. Je vais le lire. Merci pour la rérérence.

                      Salutations distinguées

                    • « C’est l’aphorisme de Bossuet auquel je me référai aussi. »

                      Ah, vous savez, les grands esprits…vous connaissez la suite.

      • J-F Revel se disait aussi être de gauche mais il était foncièrement anti-socialiste et ses idées étaient plutôt libéral.

      • « Pourtant, Bastiat l’était (en tant qu’indépendant). »

        Sans doute mais claude henry de chasne parle de la gauche d’aujourd’hui alors que celle dont vous parlez du temps de Bastiat n’avait pas grand chose à voir avec celle-ci. Vous parlez comme si les idées politiques de la gauche étaient immuables. C’est faire là une erreur historique :
        https://www.contrepoints.org/2013/04/05/120594-droite-et-gauche-definition-enjeux-liberaux

    • @claude henry de chasne
      Je suis entièrement d’accord avec vous. Laisser penser qu’il peut exister un libéralisme de gauche est une mystification totale. Ces 2 termes sont fondamentalement et intrinsèquement antithétiques.
      Laisser accroire à cette idée est une malhonnêteté de plus dont on peut penser qu’elle est une stratégie de l’empire du bien pour influencer et attirer quelques crédules se croyant de droite.

      • Ce n’est pas une question de gauche ou de droite, c’est une question d’altitude.
        Et plus c’est haut moins c’est encombré.

      •  » Je suis entièrement d’accord avec vous. Laisser penser qu’il peut exister un libéralisme de gauche est une mystification totale.  »

        Non; mais des libéraux se disant de gauche ça existe. C’est comme de croire que d’être de droite est forcement être un libéral. Il ne faut pas confondre un parti de gauche avec une sensibilité de gauche à titre personnel sans appartenance à un parti politique de gauche.

        • Cela ne s’appelle pas des libéraux mais des libertaires, et leur vision de la liberté est « je fais ce que JE veux, et pour ce faire, je joue à modifier en force la société pour qu’elle colle à MES désirs, et les salauds de fascistes qui ne pensent pas comme moi n’ont qu’à crever ».

          Absolument rien à voir avec la liberté. Il suffit de les gratter un peu pour que le vernis saute et que la raideur idéologique et totalitaire perce rapidement.

        • Comme vous l’indiquez vous-même, les libéraux de gauche sont libéraux… suivant leurs dires…

          Dans les actes, c’est autre chose.

          Jacques Attali (qui accessoirement peut ne pas se tromper) avait donné dans « La parole et l’outil » comme principe fondamental structurant la distinction entre gauche et droite le découpage suivant (grossièrement et de mémoire) : « les gens de gauche n’acceptent pas le réel et veulent le transformer », « Les gens de droite prennent le réel comme une donnée ».

          Je pense que cette clé de lecture est totalement fondée. Elle permet d’analyser, ici et là, aujourd’hui et hier, les rapports de force immuables et universels qui structurent les comportements humains.
          Libéral de gauche est en conséquence un oxymore.
          Ce nouveau concept a été déployé il y a quelques années pour justifier artificiellement la nécessité pour la gauche d’aller sur les terres ennemies. C’est une fumisterie intellectuelle qui correspond à une tactique hégémoniste.
          La bête est protéiforme et renait toujours de ses cendres sous une nouvelle forme et abuse les crédules.
          Quel aveuglement sidérant peut conduire certains à penser que la frénésie de nouveaux droits (systématiquement engendrés par des gouvernements bien à gauche du prisme politique) accordés aux minorités, aux fantasmes individuels les plus délirants ou à l’immigrationisme relève d’un libéralisme de gauche ?
          C’est en effet ce qui est généralement mis en avant pour illustrer le libéralisme de gauche, nonobstant le vide sidéral sur tous les aures aspects des communautés humaines.
          Ces nouveaux droits n’ont qu’un seul objectif, saper les fondements de la société traditionnelle et le lui faire payer (en monnaie sonnante et trébuchante) pour l’avènement d’un Nouveau Monde.

          Le libéral n’interdit (presque) rien, mais laisse aux individus la responsabilité et les conséquences de leurs choix, a fortiori lorsqu’ils ne répondent pas à l’intérêt commun.

          Qu’il soit cité un exemple, DANS LA RÉALITÉ, d’un homme et d’une politique relevant de ce concept foireux.
          Je pense que personne n’osera penser aux progressistes qui se définissent eux-mêmes comme des libéraux de gauche… et qui ne sont rien d’autre que des socialistes mutants, comme les verts d’ailleurs.

  • Implacable ! Merci d’avoir rappelé ces quelques évidences, trop souvent oubliées, sinon niées.

  • Précisons que l’Etat n’est théoriquement qu’un moyen neutre de garantir les mêmes droits, au minimum fondamentaux, des individus. Les difficultés ou dangers à grande échelle apparaissent dès lors que des groupes d’individus s’emparent, soit par dérive soit par activisme, de ce pouvoir des lois en favorisant un clan, une idéologie ou juste la soif de pouvoir. D’où l’importance d’avoir des institutions solides et un certain niveau de décentralisation (politique et administratif).
    Ainsi pour protéger l’individu, il faut protéger l’Etat de droit.

  • Depuis que la « droite » s’est remplie d’étatistes souverainistes et la « gauche » des mêmes plus les fiscalistes et les 2 des plus ou moins progressistes sociétaux, ces 2 notions ne signifient plus rien. Il y a tout simplement des étatistes et des libéraux avec parmi les étatistes des plus ou moins redistributifs sociaux et parmi les libéraux des plus ou moins « régalistes ».

  • Où avez vous constater un libéralisme de Gauche.? Avec des plans style étatique.?

  • En tout cas apparemment beaucoup ne sont pas libre de suivre l’axe qu’ils veulent sans se voir coller une étiquette par les autres. On est pas obligé tous les jours de mettre en abyme sa reflexion pour voir si elle colle instantanement au dogme libéral , au risque de se faire traiter de gauchiasse ou droitard dans la seconde qui suit, il faut du temps pour faire evoluer les idées et les mettre en contexte. Drôle de liberalisme que celui qui n’accepte qu’un seul modèle, celui de la pleine conscience de la liberté avant toute action/reflexion.

    • le probleme c’est que beaucoup de position se disent « libérales » et qu’a l’analyse on voit bien que ce n’est que cosmétique

  • Pour moi, le libéralisme est basé sur une constatation : tout système dogmatique et identitaire ou constructiviste (société pyramidale) est voué à l’échec et à terme responsable de guerres, d’écroulement de l’économie et/ou de dictature.

    Tant qu’on ne m’aura pas prouvé le contraire, je considère le libéralisme comme une nécessité constitutionnelle et non comme un mouvement politique ou une idéologie. (Et les pourfendeurs du libéralisme comme des ennemis du peuple et de la démocratie).

  • Sympathique votre discussion
    Pour moi un libéral est un connard qui veut que les gays se marrie, soit propriétaires d’une plantation de marijuana mais surtout qu il n’est pas le droit de posséder un AR15 pour buter tous les connards de libéral qui veulent fumer gratis sur leur propriété.

    • Votre éclairage est tout à fait pertinent. C’est une autre façon, tout à fait recevable, d’exprimer le même point de vue que le mien.
      A une réserve près, vous vous laissez abuser par les gauchistes qui qualifient de libéraux (de gauche) ceux qui défendent des politiques qui sont, in fine, hostiles aux principes mêmes du vrai libéralisme (liberté, droit de propriété, principe intangible de responsabilité…).
      Vous parlez du libéralisme politique ou du progressisme. Nouvelles définition du socialisme.

  • Il ne défend pas seulement contre l’autoritarisme étatique mais de toute oppression, qu’elle soit politique, religieuse, idéologique ou économique!

  • Article gentillet par sa naïveté. L’auteur semble ignorer à la fois la multitude de courants historiques au sein du mouvement dit libéral, de la pensée dite libérale, courants parfois en contradiction importante les uns vis à vis des autres, en tout cas sur certains sujets. Donc non, le libéralisme n’est pas « un et indivisible ». Celui qui tient ce genre de discours prétend juste détenir LA vérité sur le libéralisme, ce qui n’est ni une preuve d’humilité, ni une marque de respect envers ceux qui, librement, conçoivent le libéralisme différemment de lui.

    L’actualité aussi fournit des exemples de désaccords entre libéraux : l’auteur prétend qu’être libéral c’est forcément être favorable à l’IVG au nom de la liberté de « disposer de son propre corps », en oubliant que des libéraux – dont je suis – contestent fortement cette position, au motif scientifiquement incontestable que le l’embryon et le fœtus sont des êtres à part entière, distincts de leur mère, et que dès lors il n’est plus question de disposer de son corps, mais aussi de celui d’autrui.
    Nous pourrions aussi parler de ce relativisme de certains libéraux quant au phénomène religieux, qui met toutes les religions et spiritualités dans le même sac et prétend les tolérer de façon égale, ce qui est faire la preuve d’une ignorance et/ou d’une bêtise consternantes, quand on sait que l’islam, pour ne prendre que cet exemple, est un système aussi politique que religieux et à ce titre, puissamment liberticide – les exemples contemporains abondent, si besoin.
    J’arrête là. Non, le libéralisme n’est pas un et indivisible. Ce concept concerne la « République française », avec la dose de jacobinisme centraliste et étatiste, bien peu libéral, que cela implique.

    • Je suis d’accord avec vous, mais, en regardant les choses de plus près, vous verrez que ceux qui défendent l’IVG au nom de la liberté ou l’équivalence des sociétés humaines ou de leurs croyances, ne sont pas du tout libéraux.
      Ce sont les mêmes qui se taisent sur l’asservissement de la femme dans certaines cultures, ou qui trouve une excuse culturelle (qu’il refuserait dans l’autre sens) au migrant violeur (comme ce fut le cas dans un jugement récent). Etc.
      La motivation profonde de ses gens-là (qui s’abritent avec malignité derrière l’étendard de la Liberté), c’est la destruction de l’ordre occidental.
      C’est pour cela que je refusais fermement, un peu plus haut dans cet échange, l’imposture magistrale qui consiste à considérer ces gens comme libéraux.
      C’est le même débat qu’entre mondialisme et mondialisation.

    • Oui bien sûr le libéralisme n’est pas monolithique, c’est salutaire.
      Dans votre vision libérale succintement étayée par deux exemples, je perçois cependant un biais d’auto-complaisance, puisque les autres libéraux ne voient rien et ne comprennent rien. Vous reconnaissez poliment et du bout des lèvres qu’ils sont libéraux donc in fine que le libéralisme n’est pas un et indivisible mais au fond vous semblez penser qu’il devrait l’être au moins sur certains aspects. Ce n’est pas ce que vous pensez qui me gêne mais la façon dont vous le pensez.

      • Je ne vous comprends pas bien.
        Ce que je dis, c’est qu’il y a des imposteurs parmi ceux qui se disent libéraux.
        Certains de façon calculée, d’autre parce qu’ils se laissent abuser par un syllogisme qui est un sophisme (libéralisme=liberté=GPA, par ex.) ou par référence à des penseurs qui ont développé leur théorie dans des contextes radicalement différents. Par ex. lorsque Bastiat ou Hayek réfléchissaient, la survie de la culture occidentale n’était pas en jeu. Ne pas en tenir compte revient à ne comprendre que partiellement.

        Ces imposteurs, faisant feu de tout bois pour promouvoir le pouvoir qu’il serve (l’idéologie socialisante), viennent pour l’essentiel d’une gauche qui doit se réinventer pour continuer à étendre sa domination. Le point commun à tous ces hommes est de vouloir tordre la réalité afin qu’elle s’ajuste à leurs fantasmes.
        Leurs fantasmes s’adaptent aux évolutions des sociétés, mais ils restent fondamentalement guidés par la haine de l’ordre issu du monde occidental et la volonté de le déconstruire et le dissoudre.

        Le problème est d’ailleurs le même avec l’écologie.
        Et, dans l’un et l’autre cas (la question libérale et l’écologie), les (vrais) libéraux sont désarçonnés par un tel mouvement et ils ne trouvent pas la réponse à apporter.

        Seul un ordre ayant généré la prospérité et un excédent sans précédent de richesses peut voir advenir une classe oisive parasite qui justifie son existence par la nécessiter de lutter contre un système qu’ils dénoncent comme imparfait.
        Oubliant ou niant aveuglément qu’il est le moins mauvais de tous et qu’il les fait vivre (pour des raisons trop longues à développer).

        C’est, malheureusement, le destin du capitalisme. Il génère les forces qui l’anéantiront.

        Cela étant, il y a évidemment et heureusement des sensibilités variées chez les libéraux, mais autour d’un corpus cohérent.

        • C’est un peu tiré par les cheveux mais je pourrais résumer votre propos par les vrais libéraux aujourd’hui sont déclinistes. N’importe quel système est tiraillé par des forces antagonistes, jusqu’à l’univers. Cela provoque des destructions et des créations dont la dynamique est surtout celle de la transformation/évolution. Préservez un ordre c’est une force utile mais c’est tout simplement impossible en terme de résultat. L’ordre que vous voulez défendre devient donc de plus en plus fermé puisque de plus en plus déconnecté de la réalité qui se transforme. Mais faîtes car moi j’en suis plutôt incapable la nature m’ayant fait presque neutre..

      • Oh la, vous allez loin. Je signale juste que je ne suis pas d’accord avec la conception du libéralisme de l’auteur, à la fois dans le fond (partiellement, sur le sujet de l’IVG) et dans la forme ; cela dit, je crois que l’auteur a des points de vue véritablement libéraux sur d’autres sujets (l’économie, par exemple), ce qui fait que je l’inclus parmi les « libéraux », ou « en partie libéraux » si vous préférez. Je n’aime pas l’attitude consistant à jeter l’anathème sur un interlocuteur en lui déniant le droit de se revendiquer « libéral » alors que le désaccord ne porte que sur un seul sujet. C’est dans ce sens que je crois que le courant libéral n’est pas « un et indivisible ». Cette façon de s’exprimer me semble porteuse de mépris et même de disqualification a priori de tout interlocuteur ne partageant pas totalement ses propres vues, de refus d’échanger, ce qui ne me paraît pas constructif.
        Sinon, vous êtes psy pour m’analyser de la sorte ? Comment voyez-vous les choses, sur le fond ?

        • ??? Je ne jette pas l’anathème sur l’auteur (même s’il se trompe) !
          ??? Je répondais à @Indivisible (le bien nommé sur ce sujet). Sans acrimonie d’ailleurs.

          Peut-être suis-je un peu vif dans cet échange, mais je vais loin, car les choses vont loin.
          Je constate que des pans entiers de la pensée sont phagocytés par l’empire du bien pour notre plus grand malheur.
          Il en dessine alors les contours et les limites. Il détermine le vocabulaire et les concepts recevables et ceux qui ne peuvent être exprimés (au mieux sous peine de lynchage public, voire de poursuite pénale).
          La police de la pensée étend sa domination sur tout, asservissant les hommes.
          Et voilà qu’ils prétendent maintenant redéfinir le libéralisme (et son histoire). Ne leur apportons pas notre soutien dans cette entreprise.

          L’histoire de la pensée et la philosophie politique (libres) mettent en évidence l’incompatibilité fondamentale et intrinsèque du libéralisme et du socialisme.

          • @ Yves : je ne m’adressais pas à vous ! N’utilisez-vous pas le bouton « répondre » quand vous répondez à quelqu’un ?

          • @ Yves : pour avoir lu vos interventions précédentes, je pense partager, pour l’essentiel, votre position.
            Comme je suis attaché au concret (ma formation scientifique, sans doute), j’aime les exemples et les illustrations. Un discours trop théorique a tendance à m’ennuyer – je ne suis pas pour autant opposé aux principes, loin de là ! la défense de la liberté en étant un, parmi les plus importants. C’est pourquoi je donnais deux exemples dans mon premier commentaire.
            Il me semble comprendre de votre propos que vous estimez incompatibles libéralisme et vote de gauche (en France, du moins). Je suis assez d’accord avec ça.
            Cela dit, en France, ceux qui se disent libéraux votent très souvent au centre-droit (Madelin, etc.). Et je ne partage pas les positions de ces gens sur certains points, qu’il serait très long de développer ici, mais je les cite : le libre-échange – leur conception tend beaucoup trop vers le mondialisme à mon goût – ou la complaisance (l’aveuglement ?) que beaucoup d’entre eux ont à l’endroit de l’islam, qui pourtant est fondamentalement ennemi de la liberté. Et parfois, souvent même, sur des questions dites sociétales (IVG, GPA…). Pourtant, sur la place de l’État – réduite à ses fonctions purement régaliennes – sur la nécessaire liberté économique, l’allègement (conséquent) du code du travail… je suis tout à fait d’accord avec eux. Même si je n’aime pas beaucoup les étiquettes, je me sens proche de ce qu’il est convenu d’appeler en France le libéral-conservatisme ; sachant néanmoins, il faut être lucide, que ce courant de pensée est devenu singulièrement minoritaire dans ce pays… à la différence des USA, où il reste puissant, même si très attaqué, n’est-ce pas.

        • Oui d’accord avec vous pourtant les libéraux conservateurs ne s’en privent pas non plus sur un certain nombre de sujets et je suis bien placé pour l’écrire. C’est ça le biais d’auto-complaisance, la tendance à dénigrer l’autre (individu ou groupe). Alors pour une fois on va pas en faire un fromage. Sinon pour ma vision sur le fond voyez ma réponse à Yves81 plus haut.

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