LREM, le parti des tocards

Buzyn continue la courses des municipales et pour faire oublier ses erreurs et sa responsabilité, utilise la carte usée du féminisme, marque des tocards.
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Capture d'écran YouTube- Municipales et coronavirus : le résumé de la soirée électorale du premier tour

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LREM, le parti des tocards

Publié le 1 juin 2020
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La France n’a pas déconfiné que ses citoyens, elle a aussi déconfiné sa campagne électorale pour les élections municipales : eh oui, il reste encore quelques milliers de maires à élire et c’est donc avec un entrain mesuré que les candidats se retrouvent à nouveau dans cette drôle de campagne…

Ce qui veut dire qu’en surcroît des pénibles déclarations plurihebdomadaires du Premier ministre et du ministre de la Santé sur l’état des lieux de l’épidémie en France, en plus de leurs atermoiements sur les activités qu’il faut laisser reprendre et celles qu’on doit continuer à asticoter avec des contraintes plus ou moins loufoques, le citoyen français va aussi devoir se cogner le retour navrant de la politique politicienne locale, ses inévitables promesses de forain et les boniments habituels des candidats à la gamelle municipale.

Ceci explique l’effroi palpable de certains de nos journalistes découvrant que Gérard Collomb, l’ex-ministre de l’Intérieur revenu briguer mandat en terres lyonnaises, lâche l’affaire au profit du candidat Les Républicains : en déroute suite à un premier tour désastreux, le candidat LREM cède donc la place, en invoquant le désir de ne pas laisser Lyon tomber aux mains des écologiques hystériques, souhaitant éviter que la ville ne devienne « un petit laboratoire de la décroissance ni un lieu d’expérimentation d’idéologies hasardeuses pratiquées par des apprentis ».

De cet épisode rigolo qui scandalise évidemment les transfuges et autres novices de LREM, on retiendra donc la lucidité de Collomb, qu’on avait aussi entrevue lorsqu’il avait quitté Beauvau en expliquant que la France se dirigeait vers un face à face rugueux, qui comprend bien le danger de laisser les clés de l’économie d’une ville à des décroissantistes dont les politiques ont pu être testées grandeur nature pendant deux mois avec, déjà, des résultats cataclysmiques.

Lucidité qui n’est, vraisemblablement, pas partagée par tout le monde puisqu’on découvre, au détour d’une presse somme toute fort discrète, qu’Agnès Buzyn – l’infortunée candidate à la mairie de Paris – est toujours dans la course : malgré 17 % des scrutins du premier tour, elle tente donc de continuer une campagne que tout indique pourtant perdue, avec un soutien gêné du pouvoir en place qui comprend qu’il a autant à perdre à la dézinguer qu’à la soutenir franchement.

En effet, ministre de la Santé alors que la pandémie commençait à s’étendre en France, elle prétend avoir averti les membres du gouvernement du danger qui s’annonçait et de leur impréparation. Si l’on peut raisonnablement penser qu’elle fanfaronne, la possibilité qu’elle puisse prouver ses allégations doit laisser quelques moiteurs dans les paumes de beaucoup de nos actuels dirigeants.

Malgré tout, elle sait qu’elle va au casse-pipe : les sondages, les jeux politiques et les Parisiens n’y croient plus mais elle espère probablement, en présentant cet acte comme un baroud courageux, que certains sauront la mettre hors de danger une fois l’heure des procès (en juin) advenue.

L’échec est donc prévisible, il est même annoncé, assumé voire planifié, mais l’explication de cet échec est déjà trouvée : s’il a été aussi difficile pour elle de faire campagne à Paris, si le résultat est aussi médiocre, c’est parce qu’elle était une femme, pardi. Et une femme en politique, cela déclenche, forcément, une violence inouïe (devant laquelle elle avoue qu’elle n’était « pas prête »).

L’argument est particulièrement croquignolet et démontre de façon assez phénoménale le niveau de tocardise des politiciens de LREM en général et de la candidate à la municipale parisienne en particulier.

Difficile en effet d’oublier que les autres candidats à la mairie, mieux placés qu’elle, sont toutes deux des femmes (Hidalgo et Dati) qui n’ont pas eu besoin, elles, de ressortir la carte ultra-usée du féminisme maltraité pour justifier d’un parcours électoral douloureux.

Du reste, la réalité lui donne tort de façon flagrante : si elle est lourdement critiquée actuellement, si elle est même menacée, ce n’est pas parce qu’elle est une femme mais parce qu’elle a fait n’importe quoi n’importe comment, et tenter cette carte du féminisme pour se dédouaner de ses responsabilités va se retourner contre elle : ici, Buzyn tente de se la jouer comme Ségolène Royal, grande habituée de cette carte ridicule et qui a largement contribué – sans en subir les conséquences – à un nombre considérable de catastrophes économiques dans les différentes institutions qu’elle a dévastées (BPI, Région Poitou-Charentes, ministères divers).

L’autre carte, celle de l’antisémitisme, d’une résurgence de l’extrême droite ou d’un complotisme de mauvais aloi est aussi vaguement tentée mais sans conviction cependant : la situation semble ici trop clairement défavorable pour envisager cette autre excuse traditionnelle des tocards politiques lorsque la situation leur échappe sur le mode « les vilains extrêmes s’acharnent sur moi car je représente ce qu’ils détestent le plus » (on se rappellera de la tentative de Loiseau lors des élections européennes).

Malheureusement pour Buzyn, l’ampleur des dysfonctionnements à tous les niveaux de l’État que cette pandémie aura mis en exergue est telle que le parapluie victimaire semble bien insuffisant pour éviter des condamnations et faire oublier sa lourde responsabilité dans le désastre.

Les semaines permettront peut-être d’y voir plus clair, mais indépendamment du sort de Buzyn, cette médiocrité ainsi affichée en dit long sur le niveau des autres politiciens actuellement rassemblés autour de l’équipe présidentielle : on finirait par croire que le président est tombé sur un nid de tocards particulièrement peuplé et qu’il s’ingénie à tous les employer dans les tâches les plus risquées.

Rappelons en effet que la brave Agnès remplaçait tout de même, au pied levé, un autre lieutenant de la macronie, c’est-à-dire littéralement un branleur qui s’était fait choper en bien piètre position à deux mois du scrutin.

Rappelons qu’elle fut elle-même remplacée par Olivier Véran, dont le parcours en tant qu’actuel ministre de la Santé ne laisse pas non plus de doute sur sa médiocrité, l’accumulation des injonctions paradoxales sur les masques, inutiles mais obligatoires, suffisant amplement à caractériser l’individu… Sans même parler de sa gestion globale de la crise, résolument placée sous le signe de l’improvisation complète, du centralisme jacobin parisiano-centré et d’une bureaucratie procédurière dont le ridicule méticuleux n’a même pas fini de se surpasser encore actuellement.

En réalité, les déclarations pitoyables de Buzyn illustrent fort bien le drame de ce demi-quinquennat dans lequel le chef de l’État a su manœuvrer brillamment pour parvenir au pouvoir, mais qui a, depuis, laissé son hubris prendre le dessus, ce qui l’a amené, pour mieux briller, à ne choisir de s’entourer que de médiocres et d’imbéciles.

La France en paye maintenant le prix, exorbitant. Alors qu’il nous faudrait des hommes d’État, nous écopons de pitres et de tocards.

Ce pays est foutu.


—-
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  • Rien de surprenant finalement : quand le chef est idiot, il embauche des adjoints pire que lui (Charles Gave).

    • il y a un probleme quand meme , regardez hollande .. il embauché un mec qui n’avait l’air de rien…

    • Or le chef n’a rien d’un idiot. Mais ses choix de responsables politiques ont été souvent catastrophiques : Loiseau, Griveaux, Buzyn… C’est très étrange.
      J’ajouterais bien à la liste le premier d’entre eux : Philippe lui même… Dont la psycho-rigidité a nui a beaucoup des dossiers qu’il a touché, et par ricochet fait du tort à Macron : du 80 km/h à la réforme des retraites en passant par la crise des Gilets jaunes, tout a été conscieusement foiré et a plongé le pays à chaque fois dans le b.rdel…
      J’attend avec impatience, mais hélas sans illusion le prochain PM.

      • le prochain PN , L’inénarrable president de l’assemblée

      • « le chef n’a rien d’un idiot » : c’est une plaisanterie je suppose ?
        J’ai rarement vu un type aussi imbu et bête, et qui comprend si difficilement ce qu’est la vie : Macron est un idiot qui pense être supérieur aux autres et qui ne peut vivre que dans son petit monde de parasites sans envergure !
        Q’est-ce qu’un type qui a plein de diplômes si lâché dans la nature, il finit par se faire sod. miser par un lapin ?

        • C’est pas qu’il est idiot. C’est seulement que son CV tient en quatre lignes. Il n’a aucune compétence pour le poste pharaonique qu’il occupe, poste qui n’existe que par la grâce d’une Constitution anti démocratique, dont on voit les effets catastrophiques au fuil des décennies.

      • Tous un point commun : Young Leaders de la Fondation Franco-américaine, (accessoirement Franc Mac GODF) :
        Hollande, Montebourg, Belckacem, Philippetti, Pellerin, Moscovici, Ferrand, Pigasse, Pécresse, Touraine, Le Roux, Minc, Juppé, les Clintons, …
        Macron, Philippe, Villani, Olivier Véran, Mohammed Adnène Trojette (juge financier Cour des Comptes), Aurélien Hamelle (Total), Camille Levy (Chef de production GE), Emmanuel Miquel (ex-conseiller Macron), Dufourcq et Fanny Lettier (BPI), etc…

        • Et Brune Poirson, vice présidente du groupe Lrem. Amélie de Montchalin, ministère des affaires européennes.

  • Des tocards, exactement, et je suis poli. Des polytocards de première.
    Les moins fous quittent le navire avant qu’il ne sombre…
    Tout parallèle avec les rats n’est pas fortuit.

    CPEF 🙁

    • Pas si tocards que ça, car s’ils ne font rien de valable pour le pays, ils n’oublient pas de se remplir les poches…

  • Merci, h16. Vous avez le don de trouver des formules humoristiques, justes et limpides.

  • Je ne sais pas, pour une fois, si je suis d’accord avec vous. Notez bien que c’est rare, rarissime même.
    Mais là je suis embêté

    Je connais des gens que j’estime (pas des amis quand même, faut pas pousser) qui ont sincèrement emboîté le pas de LAREM. Ils sont honnêtes, droits, sincères, vrais. Et je les estime, même si je me répète pour le dire.
    Et donc votre propos, « le parti des tocards », me gêne.
    Mais en même temps je pense à cette formidable amie, à Tirana, en 1976, engagée à fond pour Enver Hoxha (nb : le tyran stalinien local). Elle était (elle demeure) honnête, droite, sincère, vraie. Et je l’estime toujours, ma vieille amie qui a maintenant 76 ans, mais ses convictions intactes. Elle était à mon sens vraiment c.nne, mais je respecte profondément sa sincérité / pas sa compétence.

    Alors ?
    Oui, il y a dans ce mouvement de LAREM des tocards profonds, des profiteurs, de vrais s.lauds (je ne sais comment cela se décline au féminin). Et là, je suis à fond d’accord avec vous : Agnès, Olivier, Sibête, et tant d’autres (c’est vrai qu’ils son nombreux, au fond, avec leurs faire-valoir emBayroués).

    Mais il y a aussi des gens qui ont cru, espéré, dans la fin du duel imbécile droite / gauche, qui ont rêvé d’une France plus grande, plus solidaire, plus dynamique. Ce ne sont que de petites gens, certes. Enfin, pas si petits que cela. Tous du même profil : intellectuels, dynamiques, chaleureux, déconnectés du réel. Mais je les estime pour leur profonde sincérité. Pas des tocards, mais de petites élites remplis de bonne volonté, de bonnes volontés.

    Et là, face à cette masse de braves gens qui n’ont rien compris de la réalité des choses, cher éditorialiste, je suis d’accord avec vous : il nous faudrait des « hommes d’Etat ».
    Mais qui, mais qui, mais qui, pourrait répondre à cette définition ?

    •  » il nous faudrait des « hommes d’Etat »

      Vous attendez le Messie ? De une il est déjà venu ; de deux une telle attente en dit long sur l’impasse dans la quelle nous sommes. Pour sauver la France, il nous faut un génie héroïque et aux qualités morales dignes d’une béatification immédiate. Ce ne serait pas plus simple et plus efficace de laisser faire les Français ?

    • Qui peut prétendre, au vu de ce qui se passe, que Macron est intelligent ?

      • On ne lui demande pas d’être intelligent, mais de suivre sa feuille de route, tracée par ses grands électeurs.

    • et vos amis sont toujours à larem? parce que si oui bah franchement changez d’amis …personnellement, venant d’un milieu ouvrier et agricole ça m’a gêné aux entournures de voir que l’adhérent de base était à 95% une classe sociale dite très aisée ou des professions qu’on qualifie d’élites et qu’ils soient droits,intelligents,honnêtes selon vous me fait douter , il y a des intérêts inavouables et surement peu glorieux dans le fait de faire de la politiques surtout en France. ( intérêts de castes)

    • C’est quand la Belgique n’a plus eu de gouvernement (10 mois de suite), que le pays a le mieux fonctionné.
      Lassez-faire !

  • L’illustration avec Griveaux est grandiose. J’en ris encore.

    Quant à Macron, tout était déjà dit dès le soir de son élection et sa marche solitaire et ridicule du Louvre. Il n’a pas « depuis, laissé son hubris prendre le dessus », mais nous l’a étalé au grand jour dès le premier soir, comme un gigantesque pied de nez à ceux qui l’avaient élu en se laissant berner par ses promesses de président 2.0. Tout le reste est l’avenant avec un homme qui se prend pour Napoléon et dépasse à peine, en termes de charisme, de vision et de culture, le niveau d’un directeur régional des ventes de PME. Trois ans déjà et que retenir de son mandat à part les troubles sociaux ? Quelqu’un peut-il citer une seule réforme d’envergure, efficace et réussie à son actif depuis son élection ? Rien, le vide abyssal. Même pas un truc social à la con, genre droit au logement ou mariage pour tous… No comment.

  • L’Enfer est pavé de bonnes intentions. Des jeunôts sans expérience pour certains remplis de bonnes intentions, pour d’autres sûrs et fiers d’eux-mêmes, pas toujours intelligents (mais bon, en politique, depuis …le recrutement ne se fait pas obligatoirement au QI) mais pensant très fort l’être et surtout sans empathie. Nouvelle génération d’Hommes ou de politiciens ????

  • Tout cela me rappelle deux vieux dictons: qui se ressemble s’assemble et qui trop embrasse mal étreint.
    Que des velléitaires…tacticiens sans stratégies.
    Bref, un lot d’hologrammes

  • Les gens pensent que tout vient du president.
    C’est faux!
    Vous pouvez toujours changer de président , c’est l’administration syndicalisée qui gouverne

  • Pessimiste mais hélas terriblement réel. Merci pour cette brillante analyse

  • oui des tocards qui se prennent pour des cadors, il est temps qu’on leur taille un costard

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