Fusillades en Allemagne : les passions identitaires devenues meurtrières

Comme partout en Europe, l’immigration en Allemagne cristallise les passions identitaires, dressant les individus les uns contre les autres.

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Fusillades en Allemagne : les passions identitaires devenues meurtrières

Publié le 21 février 2020
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Par Frédéric Mas.

Dans la nuit du 19 au 20 février, deux fusillades éclatent à Hanau, en Allemagne, faisant 11 victimes. L’auteur de la fusillade, retrouvé mort à son domicile, aurait agi selon le parquet fédéral par motivation xénophobe. Le drame, intervenu quelques jours avant la tenue d’un grand carnaval local qui devait être l’occasion de réjouissances collectives, a frappé de stupeur le pays.

Angela Merkel s’est exprimée publiquement pour rappeler que « le racisme est un poison. La haine est un poison, et ce poison existe dans notre société ».

Alors que l’Allemagne a longtemps fait figure de bon élève de l’Europe en matière d’intégration à la mondialisation et pour avoir fait courageusement face à son passé, la dernière décennie a été marquée par l’émergence d’une extrême droite puissante qui conteste la toute-puissance de la CDU, jugée trop modérée et trop libérale. Ainsi en septembre 2017, l’AfD est devenue la troisième formation du pays en tenant un discours nationaliste et eurosceptique.

Repli culturel identitaire

Comme partout en Europe, l’immigration en Allemagne cristallise les passions identitaires, dressant les individus les uns contre les autres. Comme je l’évoquais précédemment dans le cas de l’attentat terroriste de Christchurch, celles-ci sont en train d’éroder la confiance nécessaire au bon fonctionnement des démocraties libérales :

« Le repli culturel identitaire n’est pas seulement lié à la montée des fondamentalismes religieux, car les religions elles-mêmes en sont aussi les victimes. Il est une forme plus générale de collectivisme qui est en train de contaminer toutes les franges de la société, la plongeant dans une défiance qui pourrait se révéler mortifère à terme. »

L’auteur de l’attentat n’était affilié à aucune organisation d’extrême droite. Comme Anders Breivik ou Brenton Tarrant, il était un « loup solitaire » qui s’est radicalisé sans contact direct avec les formations nationalistes allemandes. Psychologiquement fragile, il a mis fin à ses jours après avoir assassiné sa mère de 72 ans.

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  • passion identitaire .. passion identitaire …
    les politiciens de tous bords ont quand même mis toutes les chances de leur côté pour exacerber les dites passions identitaires.
    quand les peuples autochtones se retrouvent confronté à une immigration de masse et son cortège de problème , forcément ça commence à les démanger , alors si il y a un gars complètement déséquilibré dans le tas ça tourne au vinaigre.
    Comme des deux côtés il y a des cinglés , ça va forcément bien se terminer.

  • Quel rapport entre « p

  • On mélange de l’acide nitrique et de la glycérine…et on s’étonne !

  • Mauvaise manip, je reprends : quelle rapport entre la « passion identitaire » et l’acte d’un malade mental grave ? Contrairement aux auteurs des actes terroristes du Bataclan ou de Nice, qui appartenaient à des réseaux plus ou moins informels qui les armaient et les téléguidaient, cet homme était vraiment malade et seul. Jusqu’à présent ce sont surtout, et de loin, les autochtones qui ont été les victimes de ceux qu’on veut maintenant plaindre et absoudre.

    • en quittant le ministère de l’intérieur, Collomb avait déclaré 2 ou 3 trucs pas rassurant sur le sujet , dans le style  » nous vivons côte à côte mais nous pourrions nous retrouver face à face  » …

    • Il n’était pas complètement coupé du monde, Et dans un autre climat, peut-être…

    • Oui, mais il ne faut pas perdre une occasion de dénoncer les « passions identitaires ». Car voyez-vous l’identité, les racines historiques et culturelles, c’est le Mal. Du moins, est-ce la pensée de nos élites cosmopolites qui haïssent les nations.

  • mon étonnement vient du fait que cela ne se soit pas deja passé chez nous

  • Probablement un habitant trop prêt des éoliennes et qui est devenu fou.
    Voyant qu’en France on allait fermait Fessenheim pour y préferer des éoliennes, il s’est dit que le monde ne lui offrait vraiment plus aucune solution. Boum.

  • Et pourtant l’Allemagne a fait de gros efforts, notamment en mettant tout en œuvre pour que les migrants accueillis parlent rapidement l’allemand. Il faut voir le nombre de livres spécialisés qu’on trouve dans toutes les librairies, « turc-allemand », « arabe-allemand » etc. Sinon il suffit de se promener dans les rues pour voir que les migrants sont bien là et en grand nombre.

    •  » les migrants sont bien là et en grand nombre « …et pour cause….eux ils ont leur migrants , nous on n’a  » la chance pour la France «  »….depuis plus de 40 ans ….

  • c’est une grave erreur de criminaliser la pensée..
    les gens taisent certaines opinions.. et vous aurez des crimes contre des trans et des gays..
    et en protégeant certains groupes on leur donne un privilège dont elles usent.. et qui appelle un retour de balancier…

    même si les intentions sont bonnes..

  • Christchurch a été un attentat où le fameux « pas d’amalgame » n’a pas été clamé à tout crin et vite porté sur l’extrême droite (facho nazi) voire le suprémacisme blanc, et donc la faute au mâle blanc.
    Ceci est donc le premier poids de la première mesure.

    A Londres, un homme a poignardé des personnes près de la London Central Mosque.
    L’imam de la mosquée a déclaré qu’il s’agissait d’un des fidèles de sa mosquée et qu’il était quelque peu atteint mentalement.

    https://www.bbc.com/news/uk-england-london-51590550

  • Les morts dans les attentats, il ne faut pas les confondre. Au Bataclan, par exemple, il s’agit d’une « fusillade à Paris qui a fait plusieurs morts et au moins sept blessés dans un restaurant du 10e arrondissement ». Puis de : « Ils abattent tout le monde. Un par un », dans la salle de spectacle.

    En Allemagne, ce n’est pas pareil, il s’agit d’une attaque « xénophobe », « raciste » et « haineuse », par un terroriste qui prône « l’anéantissement de la population d’au moins 24 pays ».

    On saisit bien la différence. Les attentats islamiques ne sont ni racistes, ni xénophobes, ni haineux et l’Etat-Islamique ne prône en aucun cas l’élimination des populations de mécréants. D’ailleurs, ils n’y travaillent en aucune manière, n’éliminent pas le moindre chrétien ou agnostique, en Afrique ou au Moyen-Orient, sinon ça se saurait.

    Grâce à la presse occidentale, on comprend donc qu’il y a des attentats racistes et motivés par la haine et d’autres qui sont, euh… motivés par euh… le mieux est de ne pas en parler.

    • Exactement, faut pas confondre.

      Quand un déséquilibré autochtone, sans affiliation politique et sans casier judiciaire pète les plombs, c’est le signe que les passions identitaires nous ramènent vers les heures les plus sombres de notre histoire.
      Et donc que « L’Allemagne a un grave problème ».

      Quand un multi-récidiviste, avec un casier long comme le coran et connu pour ses liens avec certains activistes d’une religion orientale pète aussi les plombs, c’est juste un déséquilibré.
      Et donc, circulez y’a rien à voir.

  • Vous pensez que si dans une semaine des millions européens se mettent en marche pour l’Afrique sans armes, sans navires de guerres et avion, je me demande quel accueil nous réserveraient les populations indigènes et l’inverse si demains des menaces de guerre pesaient sur l’Europe que le service militaire devrait être remis combien de ces migrants économiques resteraient pour faire la guerre

    • @iris
      Bonjour,
      Ces migrants économiques, sont essentiellement des hommes qui ont quitté des pays subissant des troubles dans lesquels ils laissent femmes et enfants.
      En cas de guerre, ils repartiraient aussi sec.

      • La solution, on la connaît, il n’y en a qu’une qui soit à la fois humaine et raisonnable : mettre fin à l’Etat providence, couper toutes les aides sociales.

        Mais les pouvoirs publics ne le feront jamais car cela mettrait fin à l’illusion républicaine, reposant en France sur la passion de l’égalité. Nous suivrons donc le chemin de beaucoup de « démocraties » avant nous, une société libanisée et qui ne tient que par une redistribution ciblée sur les diverses communautés. Le débat politique se réduira à la défense du pré carré de chacun. La mort du bien commun.

        • Oui, nous allons résolument vers une libanisation de la société.
          Pour mémoire, la guerre au Liban n’a cessé qu’au bout de 15 ans quand les Maronites ont dissous leur milice (accords de Taef, 1989). Et le Hezbollah a conservé la sienne jusqu’à aujourd’hui.

          Mais en France, nous ne passerons pas par la phase de guerre car il n’y aura personne pour la faire (Cf le ratio de Mesquida). Nous allons juste subir un rééquilibrage communautaire et abandonner des pans entiers de notre mode de vie pour préserver le « vivrensemble » sous la houlette d’un état socialiste.

          Et les aides sociales cesseront quand les caisses seront vides et que les préteurs auront disparu…

          • @Makto
            Bonjour,
            Donc, d’après le ratio de Mesquida, faire venir des jeunes hommes de moins de 30 ans, dans une population qui compte un grand nombre d’hommes de plus 30 ans est une très mauvaise idée, sauf à souhaiter une guerre civile.
            (pyramide des âges de la France au 1er janvier 2018 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3312958 )
            Suivant les données de l’INSEE, ce ratio est de 0,289 en France. (en prenant en compte les hommes de plus de 30 ans) Il est de 0,45 en prenant en compte les hommes entre 30 et 60 ans ; de 0,349 avec les hommes entre 30 et 70 ans.) Le ratio 0,4 est atteint à 7,877 millions (à 1000 près) de jeunes hommes âgés de 15 à 29 ans. Nous étions en 2018 à 5,7065 millions.

        • @Dubaïtâtif
          Bonjour,
          « l’illusion républicaine »
          L »illusion vivrensemble je dirai pour ma part.

          Nous suivrons le chemin des autres non-démocraties et autres non-républiques.
          La redistribution ciblée, celle effectuée pour la « paix sociale » ne fonctionne pas. Des dizaines de milliards d’euro ont été perfusées pour maintenir cette paix sociale, qui n’a de paix que le nom. Plus on injecte de milliards, moins il y a de paix. Cela commence à se voir.

        • ]Makto et STF : bien d’accord avec vous.

          Dans une société où les gens les moins doués se reproduisent le plus*, il n’y a qu’un moyen de ne pas faire exploser les inégalités : la redistribution. Cela ne fonctionne pas. Cela n’a jamais fonctionné.

          Les grecs ont essayé, les romains ont essayé, la révolution a essayé, la République a essayé, toutes les sociétés mues par le désir d’égalité ont essayé. Ça a pu prendre 10, 50, 300 ans, le résultat a toujours été le même : la destruction du corps social. Pour notre cas, cela aura pris à peu près un siècle (1914-2014). De mon point de vue, c’est un système (la démocratie sociale) encore plus intrinsèquement destructeur que le dirigisme économique (avec lequel il va souvent de paire), de niveau comparable à ce que fut l’expérience communiste en URSS.

          Les français ouvriront les yeux le jour où ils accepteront que l’argent ne peut pas se substituer à la culture et à l’éducation, je parle là de celle qui transmet de véritables valeurs, pas de l’éducation nationale. J’espère que ce jour arrivera avant que les caisses ne soient effectivement vides.

          *Dans une société traditionnelle, la concentration des richesses est normalement freinée par la reproduction supérieure des classes aisées, lesquelles doivent répartir l’argent entre les descendants, fut-ce inéquitablement.

      • S’ils restent et qu’on leur demande de participer à la guerre, ils sortiront le colonialisme quand ils se retrouveront en première ligne ! 🙂

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