De l’affaire Barbarin à l’affaire Matzneff : le moralisme à éclipse de nos élites

OPINION : il est souhaitable que nos élites, si promptes à imposer leur morale et leurs règles sans daigner se les appliquer, soient mises sur un pied d’égalité avec les citoyens ordinaires.

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De l’affaire Barbarin à l’affaire Matzneff : le moralisme à éclipse de nos élites

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 janvier 2020
- A +

Par PA Berryer.

La dernière chronique de H16, « L’humour subversif est il mort en France ? », propose un développement très intéressant sur les capacités contorsionnistes de nos humoristes prompts à célébrer l’esprit libre penseur de Charlie Hebdo tout en étant à la pointe de la censure la plus triviale. Il faut reconnaître que le moralisme de nos présentes élites, humoristes officiels inclus, n’a rien à envier au petit bourgeois du XIXe siècle, moralisme dont elles sont les premières à s’affranchir, luxe qu’elles refusent aux autres. Toutefois, l’actualité nous offre un intéressant spectacle de leur tartufferie affichée, bien qu’elle ait certainement encore de beaux jours devant elle.

Le décalage entre leurs prétentions à imposer un moralisme à plusieurs vitesses et ce que vit le reste de la population est plus grand que jamais.

L’année 2019 a vu tout d’abord un nouveau rebondissement dans l’affaire Polanski. Cette dernière dure depuis 40 années mais de nouvelles accusations de viol ont été formulées contre le cinéaste, compromettant la diffusion de son dernier film. Si lors des précédents épisodes, comme son arrestation en Suisse, beaucoup s’étaient levés pour le défendre, force est de constater que cette année ses soutiens sont beaucoup plus discrets du fait plus que probable de l’affaire Weinstein et ses développements.

Le château de cartes s’effondre

L’affaire la plus marquante reste celle de l’écrivain Gabriel Matzneff, auteur ayant consacré beaucoup de ses écrits à la description de ses « amours » auprès de très jeunes filles et de son tourisme sexuel. Célébré encore il y a peu, le château de cartes s’est effondré avec la sortie du témoignage de l’une de ses anciennes conquêtes. D’autres avant lui ont emprunté ce boueux chemin mais ont le bon goût de ne plus être de ce monde et célébrés par la gauche. Les cendres de Gide et Montherlant ne seront pas dispersées, mais Matzneff a du souci à se faire.

Presque trente ans après une émission d’Apostrophes au cours de laquelle l’écrivain québécois Denise Bombardier avait eu le courage seule contre tous de manifester son indignation à l’encontre de l’auteur et de ses pratiques, le monde semble se réveiller enfin. L’auteur, longtemps défendu, est lâché par ses pairs. Même Bernard Pivot, après une défense maladroite, entre esprit dans l’air du temps de l’époque et l’argument de séparation entre littérature et morale, a confessé avoir eu tort et avoir été lâche dans cette affaire. Bien d’autres n’iront pas jusque là.

L’attitude de Pivot illustre pourtant parfaitement celle de notre intelligentsia. Souvenons-nous des tribunes et pétitions des années 1970 défendant le droit à la sexualité des enfants et des adolescents, demandant l’abolition de la majorité sexuelle, c’est-à-dire la légalisation de la pédophilie. Beaucoup de ces signataires sont morts, comme Simone de Beauvoir, qui corrompait ses étudiantes avant de les refiler à Sartre afin de ne pas le perdre, mais d’autres sont encore en vie.

Là où l’affaire concernant le Primat des Gaules, Monseigneur Barbarin, nous intéresse au plus haut point est relatif aux conséquences éventuelles du jugement de première instance, s’il venait à faire jurisprudence après confirmation en appel et maintien en cassation. Monseigneur Barbarin a été condamné au chef de l’article 434-3 du Code pénal pour entrave à la saisine de la justice. Il lui est reproché de ne pas avoir dénoncé le père Bernard Preynat, l’un de ses prêtres accusé d’avoir commis des actes pédophiles il y a plus de trente ans, sans récidive depuis.

Les faits sont prescrits et l’étaient déjà quand Monseigneur Barbarin a eu connaissance des faits ; de plus, il a systématiquement encouragé les victimes à saisir la justice lorsqu’elles lui en faisaient la confidence. Pour une analyse plus détaillée du jugement il est possible de lire la très bonne analyse de Bernard du Puy-Montbrun.

Ce jugement pose la question de l’application d’un article de loi à des faits prescrits et son application constante par la jurisprudence. Si la nouvelle interprétation venait à prévaloir, alors la liste des personnes pouvant être poursuivies serait très longue.

Par exemple, dans le cas de l’affaire Preynat valant à Barbarin d’être condamné en première instance, les victimes et leurs proches devraient également être poursuivis du même chef dans la mesure où ils avaient connaissance du danger représenté par le père Preynat et ne l’ont pourtant pas signalé à la justice.

Hypocrisie des élites

En poursuivant ce raisonnement et en l’appliquant à nos chères élites, ceux qui avaient connaissance des turpitudes des uns et des autres et se sont tus, qu’il s’agisse des comportements de DSK avec les femmes ou du tourisme sexuel de Matzneff en passant par l’attirance de Cohn-Bendit pour les enfants, devraient en répondre devant un tribunal.

Cela ne se produira probablement pas, l’hypocrisie de nos élites a encore de beaux jours devant elle. Pour des raisons de droit, il est souhaitable qu’il n’y ait pas de jurisprudence Barbarin et que l’appel infirme le jugement de première instance. Il s’inscrit davantage dans le contexte de crise que traverse l’Église que du mouvement #MeToo mais il partage avec lui le temps judiciaire avec l’ouverture du procès Weinstein.

Il est souhaitable que nos élites, si promptes à imposer leur morale et leurs règles sans daigner se les appliquer, soient mises sur un pied d’égalité, qu’un pédocriminel soit traité et condamné indifféremment qu’il soit prêtre, écrivain, homme politique ou individu lambda.

Toutefois, il ne faudrait pas que la justice soit sacrifiée au nom d’une trop tardive prise de conscience et d’autojustification. Le sort des victimes ne saurait être sacrifié par vengeance ou calcul politico-médiatique. Nos tartuffes modernes parviendraient sans trop de peine à reprendre leur manège.

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  • Les déviations sexuelles sont consubstantielles de l’âme humaine, c’est indissociable ..
    Que la loi réprime des comportements qui nuisent a la société oui!
    de là a diaboliser des individus pendant des décennies, au delà des prescriptions judiciaires , j’y voit comme un acharnement suspect..
    Un producteur de cinéma , comme tous les puissants,tient dans sa main la carrière de n’importe quelle starlette, depuis la nuit des temps, delà a ce qu’elles se glissent dans son lit..
    Julie Gayet aurait elle convolé avec hollande si il avait été facteur? et carla aurait elle épousé Sarkozy si il avait été employé du gaz?
    soyons raisonnables..
    Qui n’a jamais été ‘observateur de jeunesses ayant le feu au cul?
    Ben voila , la condition humaine.. toujours
    a morale n’a rien a voir avec çà , la jalousie certainement

    • @claude il en s’agit pas de diaboliser mais de faire passer la loi tout simplement (que le poursuivi depuis 40 ans fuit ) Et on ne parle pas ici de jeunesse mais d’enfants. Et c’est bien le fond du problème. Pensez vous que l’abus d’enfants doit être rangé dans la case « condition humaine » et hop on passe à autre chose ? Moi pas

      • je suis pour l’application de la loi et la protection des jeunes évidement ..
        la loi doit le faire , mais sans passion .. comme on juge un criminel , parce que c’est criminel.;
        et quand je dis que c’est un reflet peu reluisant de l’âme humaine , je ne pense pas me tromper beaucoup

        • @claude voila , la loi doit passer , calmement posément , c est l’application du droit , ni plus , ni moins. C’est le souhait de tout libéral : le régalien , la justice , le même et la même pour tous .

    • « Les déviations sexuelles sont consubstantielles de l’âme humaine, c’est indissociable »

      Ne prenez pas votre cas pour une généralité.

      • @aerosolkid

        « Ne prenez pas votre cas pour une généralité. »
        oui oui j’ai bien entendu d’ailleurs il existe des pays ou le probleme n’existe pas
        ne sait on pas qu’il n’y a pas d’homosexualité en iran? ouii oui vous savez dans quel est le pays ou la pédophilie est la plus forte? le Maroc..

        https://www.tanmia.ma/pedophilie-au-maroc-26-000-enfants-sont-violes-chaque-annee/
        pourtant je n’entends personne hurler

        • Donner un chiffre sur les viols d’enfants au Maroc sans en donner la définition exacte et sachant que même en France ce chiffre est trèèèès difficile à établir, c’est un peu jouer sur l’émotion.
          (Comme quand on dit qu’il y a beaucoup de viols en Suède par rapport à la France).
          De toute façon, 1 ou 10 ou 26.000 viols, c’est trop.

          Est-ce que avant cette affaire Matzneff, il y a eu d’autres articles dénonçant la pédophilie sur Contrepoints ? (sans doute pour parler de Polanski, mais je suppose que c’est tout). Est-ce que Contrepoints est plus engagés dans ce combat que les autres médias ? En a-t-il parlé plus souvent ? Dénoncé régulièrement ?

          La libération des moeurs, l’éclosion des désirs hors du carcan de bienpensance sociale des années 60-70 a forcément été loin, très loin, trop loin. Aux PAys-Bas, des revues pédo étaient vendues en kiosque. Au Danemark, la Color Climax Company produisait des dizaines de films pédo avec des familles « ouvertes » et « libérées ». C’était une ambiance bon enfant (jeu de mot honteux, je sais).
          Différencier volonté de dépravation et d’abus sexuels de la libération du corps et la découverte de la sexualité n’est pas facile. Entre les naïfs trop permissifs et les conservateurs stricts, l’équilibre est difficile. En tout cas, le plus important, ce sont les enfants.

  • Le procès de Bernard Preynat commence juste, et on peut donc parier sur la relaxe.
    Nos maitres auront peur de l’effet boomerang qu’aurait une condamnation, sur eux et tous les personnels de l’Education Nationale.
    On en restera à la volonté de salir une institution religieuse.

    • @breizh oui . A chaque fois qu’un laïcard tape sur la pédophilie des prêtres je lui dit  » la pédophilie se limite aux prêtres c’est bien connu, c’est tellement facile de l éviter »

      • il ne faut pas confondre la pédophilie avec l’agression sexuelle..
        déjà c’est un terme mal choisi pédophilie!! et par dessus le marché son sens est en train de changer..

        on ne met pas en prison les types qui sont obsédés par le sexe..mais ceux qui violent.

        les pédophiles doivent être dirigés vers des psychiatres et internés si ceux ce détectent un risque de passage à l’acte.

        ce qu importe c’est les gosses, qu’ils soient agressés par des pédophiles ou des pervers d’autre nature je m’en fous.

        • @jacques « pas confondre pédophilie avec l’agression sexuelle.. » précisez svp

          • https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9dophilie

            la pédophilie n’est pas un acte…on ne condamne pas un cleptomane qui ne ne vole pas pour vol… pour faire court..
            je parle autant définition que du choix du terme pédophilie .pedomanie aurait été plus approprié..

            mais soit je veux bien admettre un nouveau sens mais certainement pas débattre quand un des terme est mal défini..
            notez j’ai un problème avec le terme homosexualité… parce que je garde la définition pour la sexualité de l’activité ayant pour objet la reproduction.. mais passons..
            pas si important du moment qu’on clarifie les choses..

            • Mais vous savez bien cher Jacques que les mots n’ont plus de sens… si je suis contre la GPA alors je suis homophobe… ben non, je n’ai pas peur des homo, je les aime bien même, je ne veux juste pas que des enfants naissent sans mère… allez faire comprendre une nuance aux bas du front…. (ceci est 7n exemple, j’aurais pu faire le même avec un autre -phobe)

  • Difficile de mettre sur le même plan la pédophilie ecclésiastique et celle de Matzneff, même si elles sont toutes les deux condamnables. Ce dernier n’a jamais caché ce qu’il était et faisait. Ce n’est pas le cas de l’Eglise, qui se faisait forte en outre de donner des leçons de morale aux autres. Ici, je ne vois qu’un Tartuffe…
    Le crime de l’Eglise est plus grave que celui de Pivot du fait même de son autorité morale (on retrouve cette distinction pénale sur les infractions sexuelles commises par personne exerçant une autorité).
    Le crime de l’Eglise est aggravé à la fois par sa volonté de dissimulation et par sa tartufferie morale.
    Ces deux types d’affaires ne seront jamais jugées de la même manière.
    Il en est ainsi dans de nombreux domaines : les Cahuzac seront toujours plus malmenés, à juste titre, que les fraudeurs lambdas.

    • @jérémy dans un cas on a une institution qui normalement prêche le bien qui a couvert le mal et les auteurs du mal , dans le deuxième on a une institution qui a couvert le mal et l auteur du mal en disant que c’était le bien . Bon perso les deux se valent.

    • L’Éducation Nationale avec 10 millions d’enfants qui travaillent au contact de 1 millions d’adultes est très, mais vraiment très loin devant l’église pour la pédophilie et l’omerta y règne en maitre comme quand l’église était un pouvoir fort en France.
      En 2011 des politiciens avaient promis de faire la lumière mais c’est évidemment resté lettre morte.

    • « les Cahuzac seront toujours plus malmenés, à juste titre, que les fraudeurs lambdas. »

      Faux, dans « Délits D’élus » Phillipe Pascot un socialiste ancien maire-adjoint de Manuel Valls balance le monde politique (avec des noms et statistiques) et le moins qu’on puisse dire est que les politiques bénéficient de toutes les indulgences de la justice en France.
      Un maire avait détourné 20 millions d’euros, après dix ans de procédure il n’a été condamné à rien et les cher administrés avaient payé la facture avec leur impôts.
      .
      Cahuzac c’était un exemple, une tentative de montrer patte blanche mais en général les politiques sont bien au dessus des lois en France.

  • à titre personnel j’ai vu au collège un prof de biologie mette ses mains sur les fesses et la poitrine d’une fille pré-pubère pour « expliquer  » la puberté.

    et dans ma tête et dans celle de toute la classe pour différentes raisons j’ai classé ce prof comme un pervers… non pas en fonction du geste pourtant..
    un médecin touche aussi des parties dites intimes.. mais de la certitude qu’il touchait cette gamine dans un autre but qu’éducatif..je me souviens de la honte des cette fille de sa rougeur..

    à l’époque un tel comportement était condamné moralement et encore pas toujours.. pourtant paradoxalement, si le père avait vu cette scène, il y aurait eu un drame à mon opinion. mais..il est possible qu’il y aurait eu un esclandre aussi si le père avait vue la fille avec un petit ami..

    les abuseurs doivent être jugés mais malgré tout juger aujourd’hui un crime qui s’est passé il y a vingt ans me laisse une impression d’injustice..comment juger une époque qui a déraillé…

    quand les moeurs sur un sujet ont tant évolué…tout est foireux..

    A titre personnel, je suis une victime d’attouchements sexuels sauf que je m’en fous…et ce que je me dis d’ailleurs est que si je m’étais plaint sur le coup, je n’aurais pas été cru…qu’il y ait eu des conséquences psychologiques ? bien sur… mais il y a eu des conséquences psychologiques pour tous les événements traumatisants de mon enfance… et je ne classe pas ça dans le traumatisme… j’ai vu des bizutages qui ont traumatisé des copains..
    on ne devient pas non plus un individu avec une sexualité du jour au lendemain… ce qui importe est le traumatisme..son ampleur..les gens réagissent de façon TRES différente.

    Parler de ces trucs ..si ça peut aider des gens qui ont été traumatisés à passer le cap…très bien..

    rendre la justice.? ..dans ce cas là c’est sans doute trop tard.

    • d’ailleurs je parle de la gamine avant .., j’ai été plus choqué par cette gamine..autorité..impunité…

    • @jacques « comment juger une époque qui a déraillé… » il ne s’agit pas de juger d’une époque mais de juger des personnes individuelles. Et à cette époque la pédophilie était déjà un crime puni par la loi. Les personnes qui se livraient à ce genre de pratiques savaient très bien ce qu’elles faisaient. Et c’est bien parce que la loi n’autorisait pas toutes leurs volontés sexuelles qu’ils ont tenté -sans succès bien heureusement- de la modifier, en tentant de supprimer, entre autre, la notion de majorité sexuelle (lire l’article « apologie de la pédophilie » sur wikipédia pour plus de détails)

      • non pas la pédophilie qui est un diagnostic qui relève de psychiatrie..mais l’agression sexuelle sur des enfants.
        pédophile terme au départ mal choisi et terme dont le sens déraille..
        tous les pédophiles ne violent pas de gosses et tous les violeurs d’enfants ne sont pas des pédophiles..

        mais post 68 vous aviez deux types d’agresseurs, des progressistes qui couvraient leur perversion par la prétention d’éduquer sexuellement les gosses et des pervers plus classiques..
        il ne faut pas oublier que la libération sexuelle a existé avec un perte de repérés et comme toujours avec des élites ..

        les moeurs ont bien changé…l’attention porté aux gosses aussi..

        par mon juger aussi une époque qui a déraillé , il en va de m^me pour ceux qui ont soutenu pol pot mao et tout le reste..il ne faut jamais se laisser imposer des changements de moeurs pour la seule raison que ceux qui les imposent se pensent supérieurs.
        tiens la fessée..

        juger 20 ans après est difficile…sans doute impossible en toute rigueur dans les domaines où les moeurs évoluent..

        moi je pense aux victimes et la meilleure façon de les aider à surmonter leurs traumatismes..
        si ça les aide ok..mais toujours et encore rappeler que la société presque entière savait et se taisait…

        bon et bien su comment faire en sorte de rendre les agressions moins probable..

        • @jacques le terme « pedophilie » n’est effectivement pas celui utilisé en justice française , on a :  » atteinte sexuelle sur mineur », « agression sexuelle » « viol »« corruption de mineur » tous ces cas sont des infractions ou crimes parce que la victime est mineure sexuellement parlant (d’ou la volonté de supprimer cet âge de consentement par ces pervers) Bref tous les pédophiles sont sont coupables au nom de la loi française, après selon l’acte le jugement est différent. Et la victime est la seule bien placée pour savoir quelle réparation elle souhaite ou pas.

      • et un procès doit aider la victime..la condamnation de ce prêtre ne suffira peut être pas..

      • « à cette époque la pédophilie était déjà un crime puni par la loi »

        Certes, mais si la justice avait été moins permissive à l’époque lui et d’autres n’auraient peut-être pas continué et les peines étaient aussi différentes.
        La justice du temps doit passer, elle ne doit pas repasser des décennies plus tard avec de nouveaux codes moraux et judiciaires.
        Nul n’est censé ignorer imaginer la loi du futur et adapter son comportement en fonction.
        .
        Imaginez que le piratage interdit devienne un crime grave en 2050 et que tout ceux qui sont dans les fichiers d’hadopi en 2010 risquent réellement les 5 ans de prison et les 1,5 millions d’amende. Ce serait un déni de justice dans l’esprit.

        • @guillaume comment ça repasser ? Les personnes dont on parle ne sont pas passées en justice à l’époque, elle auraient été condamnées . Par ailleurs les systèmes de prescription sont là pour éviter ce dont vous parlez.

          • Elle est bien « passée » pour Matzneff, les faits étaient public, connus, relayés, dénoncés même et en violation totale avec les textes de l’époque, la justice, les juges n’ont rien dit rien fait alors que le crime se perpétrait sous leur nez.
            La jurisprudence existe pour acter la différence qu’il y a entre la lettre de la loi et l’esprit, c’est-à-dire l’application pratique de la justice et une personne agis libéralement en fonction de cette application pratique sinon le piratage aurait quasi disparu.
            .
            Pour ma part, j’adore coincer la gauche moralisatrice avec ces affaires, mais je pense que le côté émotionnel du crime contre enfants obscurcis quelque peu les jugements, je vois toutes les implications d’une justice différente appliquée à postériori.
            .
            Une prescription est totalement différente, les faits sont inconnus de la justice au moment ou ils sont commis.

            • @guillaume pour vous justice est faite parce que l’on en parle dans les salons parisiens ?

              • Ce n’est pas mon propos.
                Les juges qui ont un crime sous les yeux et ne réagissent pas le tolèrent en pratique et les gens en tiennent compte pour adapter leur comportement. Réagir 40 ans après des faits connus de milliers de juges et avocats à l’époque c’est un déni de justice.
                .
                Dernière tentative: Si je n’ai rien dit à mes enfants qui volaient des bonbons sous mon nez en 2001 et que je leur colle une fessée en 2020 parce que j’ai changé d’avis ce n’est pas de la « justice ».
                .
                Vous ne voyez que ce pédophile qui n’est pas condamné, j’essaie de vous expliquer que les implications d’une telle « justice » sont bien plus graves.

        • pas la pedophilie….pas punie par la loi…
          les abus sexuels sur mineurs..on va dire la pedomanie..

    • oh si bien sur , les conséquences sont pour moi une orthographe défaillante…
      blague à part( eh oui!!) ce midi au jt une des victimes du prêtre dit que ça vie est ratée à cause des attouchements dont il a été victime…
      peut être bien…mais comment le prouver…??

      • @jacques c’est idiot de regarder le problème sur le côté des conséquences, ce n’est pas le problème . Prenons un autre exemple : vous êtes victime blessée à la tuerie du bataclan . Poseriez vous cette question à cette personne ?
        La loi punit lourdement le meurtre , la pédophilie. Maintenant face à ces atteintes, nous sommes très inégaux , certains en souffrent toute leur vie, d’autres développent des stratégies de résilience. Mais encore une fois ce n est pas le problème.

        • évidemment qu’on doit regarder les consequences d’un crime… car la réparation fait partie de l’acte de justice…..

          si je suis estropié physiquement par un terroriste c’est indubitable..je dis par contre que des dommages psychologiques à long terme sont plus difficiles à attribuer. j’avance cela en raison de la difficulté à juger 20 ans après les faits..

          ce ne sont pas des sujets faciles…

          juger les actes et l’agression est aisé.. les conséquences physique et matérielles assez facile..pour le reste…
          or ici le traumatisme est psychologique, pour des actes similaires subis une personne sera brisée à vie..une autre en sortira plus forte.
          pour juger il faut comprendre la souffrance de l’autre…et c’est difficile.

          le sujet de l’article est d’ailleurs l’hypocrisie des élites ..il vaut mieux y revenir..mais je pense aussi que c’est une impasse..

  • En ce qui concerne les cendres de Gide, je ne sais, mais quant à celles de Montherlant, elles ont déjà été dispersées à Rome par un certain Gabriel M.

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