ERAFP : la pépite que la réforme des retraites ne devrait pas brader

L’Établissement de la retraite additionnelle de la fonction publique (ERAFP) devrait se fondre dans le nouveau régime de retraites universel. C’est pourtant un modèle de réforme pour la retraite de la fonction publique.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Treasure Chest By: Tom Praison - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

ERAFP : la pépite que la réforme des retraites ne devrait pas brader

Publié le 12 décembre 2019
- A +

Par Cécile Philippe.

Dans le cadre de la réforme des retraites, l’Établissement de la retraite additionnelle de la fonction publique (ERAFP) serait amené à être dissous dans le régime universel. Or, cet établissement – né de la réforme Fillon de 2003 – est une pépite française, un des rares exemples de prévoyance publique bien pensée. Il devrait, au contraire, être étendu au privé.

L’ERAFP ne dit pas ce qu’il fait et c’est peut-être pour cela qu’il n’a pas pu servir de modèle dans le débat sur les retraites. Que fait-il exactement ? Il ajoute à la retraite de base des fonctionnaires – financée par nos impôts – un complément retraite qui se bonifie grâce au rendement généré par le placement des cotisations sur les marchés financiers. Grâce aux dividendes et plus-values, il allège le coût de financement des retraites du public.

Un moyen d’alléger le coût des retraites du public

En dissolvant cette institution dans un régime universel fondé exclusivement sur la répartition, nous nous privons d’un moyen puissant d’alléger le coût lié au financement des retraites du public. Or, c’est la question n°1 en France. Car pour payer l’ensemble des retraites aujourd’hui en France, il faut prélever en impôts et charges sociales 14,9 % du PIB.

Ceci a un impact délétère sur la compétitivité française, le chômage et les déficits. Dans la mesure où il n’est plus possible d’augmenter la pression fiscale  – c’est même l’inverse que les pouvoirs publics organisent pour lutter contre le chômage -, il n’y a en répartition pure pas d’autre alternative que de baisser le niveau des pensions et/ou retarder l’âge de la retraite et/ou faire des déficits.

Toutes les combinaisons ont été testées les unes après les autres, mais en bout de ligne elles ne font qu’organiser plus ou moins intelligemment le rationnement pour tous. Il y aurait pourtant moyen de desserrer la contrainte, en s’appuyant sur les expériences réussies de placement financier de nos institutions de retraite comme l’ERAFP, le Fond de réserve des retraite ou l’Agirc-Arcco.

Nous avons besoin d’institutions vertueuses comme l’ERAFP

Nous n’avons pas besoin d’un régime universel pour gérer le rationnement, mais plutôt de nous appuyer sur les bonnes pratiques de notre système riche d’institutions responsables et vertueuses.

Il faudrait permettre à l’ERAFP de proposer ses prestations au privé, ou susciter la création d’un équivalent par l’Agirc-Arrco, pour profiter de ce que le capitalisme a de meilleur : des rendements du capital positifs sur le long terme.

Pour aller plus loin, lire l’étude de l’Institut économique Molinari/Contrepoints : Retraites françaises, sortir de l’impasse, préparer l’avenir, p.36 « L’Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique : la pépite bradée ? »

 

Voir les commentaires (17)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (17)
  • les fonctionnaires ont ont bien des compléments retraite par capitalisation.. qu’on refuse au gens du privé..
    de qui se moque t on?

    • Des con….tribuables ?
      La cour vivaient toujours sur le dos des serfs ,drole de nom pour des cochons de payants..sans doute a cause des cornes sur la tête des cocus

  • La France est En Marche vers la médiocritude.

  • Fillon,vous avez dit Fillon? Vaut mieux oublier alors

    • @zen aztec, sauf que je ne suis pas aussi certain que vous que si F.F. eu été le P.R. c’eut été pire. Car mettre en deux ans et demi un pareil bordel dans le pays, ce n’est pas à la portée de n’importe qui d’autant plus qu’ils, ( dont le neu neu ) se considèrent TELLEMENT SUPERIEUREMENT PLUS INTELLIGENT.

      • Franchement peu importe le P.R., le bordel aurait été et reste inévitable. Ce n’est pas lié à une personne ou un gouvernement, c’est juste le symptôme d’un système collectiviste en fin de vie qui s’écroule sur lui-même. Qu’on élise Trucmuche ou Tartempion les désordres vont se multiplier. Demain est pire qu’hier mais reste infiniment préférable à demain.

        • @manchot, je ne partage pas du tout votre avis à la simple raison que si d’aventure M.le Pen ou Mélenchon fut élue, la situation eut été en bien des points différente, pas meilleurs, mais avec cet avantage c’est que l’édifice se fut écroulé dès le surlendemain de l’ élection. Ce qui retient l’attention dans cette situation ainsi rendue, c’est que les pieds-nyklés du gvt ainsi que les syndicats et les médias, ne peuvent survire que sous assistance médiatique et que dès l’instant où il n’y aurait plus cet environnement révolutionnaire en France ils disparaitraient des écrans.
          Regardez le message des trois gvt syndicat et médias s’adressant à la population.
          Hoyé hoyé braves gens, regardez combien nous souffrons à cause de vous (le christ en croix qui veut nous racheter alors que personne ne lui a rien demandé) et nous qui voulons tellement votre bien.
          Pour quelles raisons, chez les G.J. il y a des casseurs et pas chez les syndicats???
          Car ils ont tous les trois le même carnet d’adresse de fouteur de bordel, et que si d’aventure les fameux Blake Blok s’immisçaient dans une manif syndicale les responsables eussent tot fait d’identifier les casseurs comme étant des crs ou autres dirigé par la GVT.
          Cordialement.

      • J’ai juste voulu dire que si FF en a eu l’idée pas question de la reprendre

      • Fillon a été aux manettes pendant cinq ans. Six cent milliards de dettes et i quant nouveaux impôts. Excusez du peu.

        • @théo juste ceci pour vous rafraichir la mémoire, c’est lui F.F. qui a dit je suis à la tête d’un état en faillite. Vous me répondrez qu’il pouvais démissionner, cela est juste.

  • Une des grosses plaies de la réforme, c’est qu’elle porte la « répartition » comme un sacrement. La répartition, ça marche lorsqu’il y a beaucoup de payeurs et pas beaucoup de retraités. Sinon, il vaut mieux trouver un autre système.

    • Rien n’empêche un système par répartition d’intégrer de la capitalisation…par exemple en utilisant les réserves des complémentaires..

  • Un syndicat réformiste comme la CFDT, est-il, aussi, contre la capitalisation ?

    • « Un syndicat réformiste comme la CFDT, est-il, aussi, contre la capitalisation ? »
      Evidemment la retraite c’est leur fond de commerce

  • Ce que reflet encore d’autre part cette situation, est la démonstration par la population de sa nécessaire demande d’assistanat. Un peuple immature, assisté depuis la naissance jusqu’ à la mort. Toucher le maximum en faisant cotiser le voisin.
    Ceci dit, pour ma gouverne tout ce qui précipitera la chute de cette équipe de bras cassé sera bienvenu.

  • Ce « gouvernement » n’a de cesse de détruire ce qui fonctionne bien, pour le remplacer par des usines à gaz totalement improbables qui ne peuvent que se casser la figure tout en aggravant la situation.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Nommé ministre du logement jeudi 8 février, Guillaume Kasbarian avait accordé un entretien à Contrepoints en novembre dernier en tant que député Renaissance de la première circonscription d'Eure-et-Loir et président de la Commission des affaires économiques.

 

Contrepoints : Bonjour Monsieur le Député, merci d’avoir accepté de nous accorder cet entretien. Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent peut-être pas, pourriez-vous nous parler de votre parcours et nous raconter ce qui vous a amené à vous engager en politique et à ... Poursuivre la lecture

La DREES a publié le 14 décembre dernier une étude qui révèle, que pour la septième année consécutive, la France est championne européenne des dépenses sociales. Celles-ci représentent 32,2 % du PIB, alors que la moyenne des pays de l’OCDE se situe à 21 %.

Mais, dans le même temps, le taux de pauvreté augmente dans notre pays : entre 2004 et 2021 le nombre de pauvres (seuil à 50 % du niveau médian) est passé de 4,2 à 5,2 millions de personnes. Pourquoi nos dépenses sociales sont-elles aussi élevées ? Comment continuer à les financer ?<... Poursuivre la lecture

L’Institut économique Molinari a publié une étude inédite visant à comparer le rapport coût/efficacité des différents pays européens en termes d’éducation et de formation. Elle analyse 30 pays européens et effectue trois comparatifs : le premier sur l’éducation primaire et secondaire, le second sur le supérieur, et le troisième sur l’ensemble du système de formation.

 

Un manque d'efficacité global autour de 16 milliards d'euros

La France se situe à la 22e place sur les 30 pays d’Europe étudiés. Au titre du primaire, du sec... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles