Afrique : comment forger l’esprit entrepreneurial des jeunes ?

Les problèmes du système éducatif africain étouffent des millions d’esprits brillants et d’entrepreneurs potentiels. Les décideurs politiques doivent aider à créer de nouvelles voies pour un meilleur apprentissage.

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Afrique : comment forger l’esprit entrepreneurial des jeunes ?

Publié le 22 novembre 2019
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Par Zandre Campos.
Un article de Libre Afrique

L’éducation est largement reconnue comme l’atout essentiel pour améliorer la stabilité et la paix dans toutes les sociétés.

Cet outil puissant fournit aux individus les compétences et la confiance nécessaires pour aider le monde et s’épanouir de différentes manières. Il donne à la population les connaissances nécessaires pour stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et bien plus encore.

Une fabrique de médiocrité

Malheureusement, la formation pédagogique n’est pas facilement accessible dans toute l’Afrique.

Celle-ci présente un taux d’exclusion scolaire parmi les plus élevés au monde, tandis que ceux qui ont la chance de s’inscrire peuvent ne pas acquérir les compétences de base nécessaires pour entrer sur le marché du travail mondial.

Les environnements d’apprentissage médiocres, l’insuffisance de la technologie et du matériel ne sont que quelques-uns des obstacles majeurs auxquels le système est confronté. Cela crée des environnements d’apprentissage qui ne peuvent pas inspirer les étudiants ni les professeurs à développer l’esprit entrepreneurial.

Bien que l’Afrique ne soit pas le seul continent confronté à ce type de problèmes, sa démographie unique ajoute une couche d’urgence à la situation.

L’Afrique est le plus jeune continent du monde, avec 60 % de sa population actuelle âgée de moins de 25 ans. Les analystes prévoient que d’ici 2030, le nombre de jeunes Africains (ceux âgés de 15 à 24 ans, tels que définis par les Nations Unies) augmentera de 42 %, et qu’ils représentent déjà 19 % de la population mondiale de jeunes.

Les problèmes du système éducatif africain étouffent des millions d’esprits brillants et d’entrepreneurs potentiels.

L’urgence de mettre à niveau le système éducatif

Le système éducatif africain doit faire davantage pour s’assurer que les jeunes du continent soient préparés aux exigences du monde professionnel à la fin de leurs études.

Il faut mettre un accent renouvelé sur la technologie, les capacités de communication et de collaboration et la pensée critique, sans perdre de vue le savoir-faire de base en matière de calcul et d’alphabétisation nécessaire pour être un membre productif de toute société.

Comprendre la technologie pour développer l’esprit entrepreneurial

Dans le monde d’aujourd’hui axé sur les données, il est essentiel de comprendre les derniers développements et plateformes technologiques pour quiconque souhaite entrer dans le monde des affaires.

Les connaissances technologiques permettront aux jeunes entrepreneurs africains d’utiliser les outils et les programmes considérés par beaucoup d’occidentaux comme allant de soi. Même des connaissances de base sur des programmes de tableurs peuvent faire toute la différence dans la carrière d’un jeune entrepreneur.

Accéder à Internet

Bien sûr, on ne peut pas parler de technologie sans mentionner Internet. L’accès au Web et sa compréhension peuvent ouvrir la porte à des millions de clients potentiels et à des opportunités commerciales, transformant rapidement une entreprise locale en un conglomérat mondial.

Les plateformes de médias sociaux offrent également des opportunités de marketing gratuites qui manquent à plusieurs Africains simplement parce qu’elles ne possèdent pas les connaissances nécessaires pour les utiliser efficacement.

Avec l’accès croissant au numérique et au mobile en Afrique, il est essentiel que les entrepreneurs africains puissent capitaliser sur cette révolution technologique à venir.

Maîtriser la communication

Ceux qui maîtrisent la communication seront en mesure de transmettre et de discuter de nouvelles idées avec des pairs, des mentors et ce qui est peut-être le plus important, des investisseurs.

Beaucoup de jeunes professionnels des affaires oublient qu’il ne suffit pas d’avoir une bonne idée, il faut pouvoir la vendre. Cela signifie donner à l’entreprise une voix pour qu’elle parle aux investisseurs.

Mais la communication ne consiste pas seulement à parler. Il s’agit également d’écouter et d’utiliser les informations pour collaborer et apprendre des autres.

Un rapport de McKinsey a révélé qu’entre 2008 et 2010, les entreprises composées d’équipes multidisciplinaires étaient plus susceptibles de réussir sur le plan financier.

Les collaborateurs expérimentés seront en mesure de s’adapter à des environnements plus axés sur l’équipe, ce qui leur permettra d’accepter les critiques constructives tout en offrant leurs propres critiques, le cas échéant.

Apprendre la pensée critique

Enfin, apprendre aux élèves à penser de manière critique par eux-mêmes les encouragerait à remettre en question le statu quo et à devenir des preneurs de risques calculés.

L’entrepreneuriat est une activité risquée. 20 % des nouvelles entreprises échouent au cours de leur première année et seulement 50 % survivent au cours de leur cinquième année.

Un entrepreneur qui réussit doit être capable de gérer ces risques avec le juste équilibre entre courage et humilité.

Cela nécessite d’ignorer toute source de rumeurs, afin qu’ils puissent prendre une décision éclairée basée uniquement sur les faits et les informations dont ils disposent.

L’Afrique sur la voie du progrès

Bien que nous soyons loin du but, des progrès ont été accomplis.

Des pays tels que le Kenya et l’Afrique du Sud réexaminent leurs systèmes éducatifs pour faire en sorte que les étudiants n’apprennent pas seulement à lire et à écrire, mais aussi à interagir dans le monde professionnel.

Les innovations technologiques, telles que celles lancées par The Click Foundation, le BookBox de QuickDo, Kio Kit et d’autres, permettent aux plus jeunes étudiants d’avoir accès à une technologie qui sera essentielle à leurs progrès éducatif et professionnel.

Bien sûr, il reste encore du travail à faire.

Les décideurs politiques à travers le continent doivent faire leur part et aider à créer de nouvelles voies pour un meilleur apprentissage. Tous les éléments du système éducatif sont mis en œuvre sur la base de leurs décisions. Ils jouent donc un rôle crucial dans la progression du système.

Dans le monde d’aujourd’hui en rapide évolution, un système d’enseignement fondé sur la technologie, qui enseigne la communication, la collaboration et la pensée critique, est la pierre angulaire du parcours d’un entrepreneur en devenir.

Les établissements d’enseignement africains doivent faire davantage pour que ces compétences soient inscrites dans l’esprit de leur population jeune afin d’assurer une croissance économique positive dans les années à venir.

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  • Quand des pays comme la France montrent chaque jour qu’ils ne savent pas mettre en application ces excellents conseils, on peut douter qu’ils se retrouvent appliqués en Afrique. Le point essentiel pour développer l’esprit entrepreneurial est de rendre évident pour chacun que c’est la voie royale du succès, loin devant l’arnaque, le pillage ou la connivence. En Afrique comme en France, il y a encore du chemin à faire !

  • Au delà de toutes cette mise en place technologique, il y a bien sur à mon avis d’autres facteurs à prendre en compte pour le développement de l’esprit entrepreneurial en Afrique. Pour créer une entreprise il faut du capital et donc son accumulation préalable. La mentalité familiale, villageoise, tribale, éthnique s’y prête-t-elle ?
    Pourquoi tous ces africains formés technologiquement vont-ils en Occident pour faire ce qu’ils pourraient parfaitement réaliser dans l’Eldorado que devient leurs pays ?
    A mon avis tout le problème est là et bien au dela de la formation.
    Changer les mentalités est primordial.

  • La perspective de faire fortune n’est pas suffisamment motivante pour les Africains?

    • Il faut qu’ils soient sur de ne pas se faire piller par l’état une fois le succès acquis. La plupart des gouvernements africains ont une mentalité calqué sur la France, ce sont de très bons élèves. D’ailleurs le capitalisme de connivence est la norme.

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