Bienvenue de l’autre côté du miroir, dans le monde imaginaire des taux bas

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Bienvenue de l’autre côté du miroir, dans le monde imaginaire des taux bas

Publié le 27 septembre 2019
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Par Philippe Alezard.

Niccolo Fontana, dit Tartaglia, ne se doutait pas en février 1535 qu’avec sa résolution générale des équations du troisième degré, il allait révolutionner les mathématiques.

Ses nombres imaginaires allaient permettre tous les progrès technologiques bien réels que nous utilisons dans notre quotidien plus de quatre siècles après sa disparition.

Le monde des banques centrales, un monde à part

Bienvenue dans le monde, non pas des imaginaires de Tartaglia, mais dans celui des banques centrales.

Bienvenue dans le monde de nos banquiers centraux, où « i2 » est toujours égal à -1 mais où, « t », le taux est également négatif.

Bienvenue dans un monde où je m’enrichis en empruntant et je m’appauvris en épargnant, où le feu ne brûle plus et l’eau ne mouille plus.

L’épargne ne rapporte plus et la dette ne coûte plus.
Le risque et le temps ne sont plus rémunérés.
Mon banquier va me payer pour que j’emprunte et en contrepartie va taxer l’argent en dépôt sur mon compte.

Bienvenue dans le monde des taux d’intérêt négatifs.

Cette politique de taux bas dans un environnement de stock de dettes planétaires au plus haut fait peser sur les épaules de l’économie mondiale un risque systémique considérable. Cela crée des effets d’aubaine tant pour les États que pour certaines entreprises.

Comme la charge de la dette continue à diminuer chaque année, cela donne des marges de manœuvre aux gouvernements pour augmenter le déficit.

La charge de la dette française était de 43,2 milliards d’euros en 2006 pour un montant de dette financière négociable de 892 milliards d’euros. En 2018, le montant de la dette financière négociable a été de 1781 milliards d’euros pour une charge de 40,7 milliards d’euros.

En douze ans la dette financière française aura progressé de 100 % alors que la charge de la dette aura baissé de 7 %.

Le déficit budgétaire français était de 31,6 milliards d’euros en 2006, il s’est établi à 76 milliards d’euros fin 2018.

Le taux d’intérêt moyen pondéré de l’obligation assimilable du trésor, OAT 10 ans, était de 3,6 % en 2006, il est négatif en 2019.

Le 6 septembre dernier l’agence France trésor a fait une levée historique de dette, via un placement d’OAT, de plus de 10 milliards d’euros à taux négatifs, à 10 ans à -0,36 % et à 15 ans à -0,03 %.

C’est le cercle infernal : plus les taux baissent, plus le stock de dette s’accroit, plus la charge de la dette diminue et plus le déficit budgétaire augmente.

L’État dispose d’une ressource budgétaire fabriquée par la BCE. La France empruntera une moyenne de un milliard d’euros par jour ouvré en 2019.

Il en est de même pour les entreprises

Concernant l’appareil productif français, la productivité augmente moins vite que le salaire réel depuis des années. Par conséquent les marges brutes des entreprises devraient continuer de diminuer.

Mais comme la charge de la dette diminue là aussi, la diminution des frais financiers vient compenser cette érosion de la marge brute et à la fin le résultat net s’améliore. À nouveau ce même effet d’aubaine, mais uniquement pour les entreprises en bonne santé.

Ces effets d’aubaine, ces stocks de dettes en croissance constante et cet endettement perpétuel ont besoin de matière première. Cette matière première c’est la finance.

On touche là le paradoxe français. On adore la dette mais on déteste la finance.

Un candidat à l’élection présidentielle française en avait fait son argument de campagne désignant son véritable adversaire, celui qui n’a pas de visage, pas de parti, qui ne se présentera jamais à une élection, qui ne sera donc pas élu.

Cet adversaire c’est le monde de la finance.

Or la finance ne cesse de croître, de se complexifier pour répondre à cette demande. Ce faisant, l’instabilité augmente dans les mouvements de capitaux, et dans les taux de change. La volatilité et le risque augmentent dans les mêmes proportions.

Dans cet environnement artificiel mais bien réel, un incident mineur quelque part aura des conséquences majeures et le château de cartes s’effondrera.

Cet incident c’est le cygne noir cher à Nicholas Taleb ou « le rhinocéros gris » – une menace flagrante que l’on ne peut ignorer mais que l’on feint de ne pas voir – qui fera monter les taux de façon tout à fait inattendue.

La situation économique et géopolitique actuelle nous offre plein de ce type de pachydermes.

La dette italienne, les bilans des banques italiennes, les tensions avec l’Iran, les conflits commerciaux engendrés par la politique de Donald Trump, la montée des populismes, l’augmentation des prix du baril, les revendications salariales, les tentations politique d’augmenter le salaire minimum.

Ces politiques de taux bas ont été faites par l’émission d’énormes quantités de monnaie.

Une partie de ces émissions est allée vers l’économie productive mais l’essentiel est parti en thésaurisation et en financiarisation.

Les billets et pièces, en dollars ou euros, en circulation dans le monde sont respectivement de 1260 milliards d’euros et 3780 milliards de dollars.

Selon la BCE, entre 19 % et 24 % seulement de ces espèces servent à des fins des transactions financières, 24 % à 26 % sont détenus hors de la zone euro et entre 40 % et 57 % sont dans des bas de laines sous les matelas.

Le dollar US ne s’en sort pas mieux

En d’autres termes, on estime qu’environ 75 % des euros émis sont thésaurisés.

Sur le dollar US, la situation est pire encore, du fait de son caractère de valeur refuge.

Selon la Fed de Chicago et le FMI, pour la première fois de l’histoire du dollar américain le nombre de billets de 100 dollars est supérieur aux nombres de billets de un dollar. 80 % des billets de 100 dollars sont détenus en dehors des États-Unis et sur 3780 milliards de dollars imprimés, seulement 1700 milliards servent aux transactions financières.

Kenneth Rogoff de l’université d’Harvard note que l’augmentation des coupures de 100 dollars et l’augmentation des activités illicites sont également liées.

Ces sommes colossales de monnaies vont alimenter l’activité criminelle et souterraine, vont servir à contourner les régulations et développer l’évasion fiscale.

Coté financiarisation, la banque des règlements internationaux tire la sonnette d’alarme dans son dernier rapport trimestriel sur les positions ouvertes sur certains produits dérivés.

Les positions prises à titre spéculatif ou de protection sur les taux de change ainsi que sur les taux d’intérêt atteignent des sommets exorbitants.

Le chiffre d’affaires échangé quotidiennement sur ces deux seuls produits est de plus de 18 900 milliards de dollars.

On peut ajouter à ceci les 1400 milliards de dollars pour le marché des CLO (Collateralised Loan Obligations). Pour donner un ordre de comparaison, on échange en moyenne 3 à 4 milliards d’euros par jour sur le CAC40.

La masse d’argent engagée dans des produits potentiellement toxiques à la quête de rendement n’a jamais été aussi élevée de toute l’histoire.

Cette politique de taux bas ne profite en rien aux catégories de population les plus fragiles françaises, européennes ou mondiales.

Cela profite à tous ceux qui possèdent des actifs productifs et/ou immobiliers ainsi qu’à ceux, et ce sont les mêmes, qui peuvent s’endetter.

La question n’est plus de savoir si la catastrophe financière puis économique va arriver, mais quand ?

Le responsable une fois de plus sera déjà désigné : la finance.
Alors que la responsabilité de la crise économique qui se prépare est exclusive de l’incapacité des politiques tant gouvernementales que d’oppositions à préparer la société à sortir de son aveuglement pour faire face aux défis du XXIe siècle.

Pour 2019, le déficit du budget de fonctionnement de la France est de plus de 3000 euros par seconde !

 

Voir les commentaires (26)

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  • l article expose bien le Probleme. Dommage qu il n evoque aucune solution.

    Sue le paragraphe final, je serai moins affirmatif que l auteur. La crise actuelle est causee par l incapacite de nos gouvernements (et c est donc de NOTRE faute car NOUS les elisons). Mais disculper la finance me semble un peu facile.
    C est quand meme pas l Etat qui force les banques a faire gonfler les bulles immobilieres ou d autres actifs de type actions !
    C est pas l Etat qui force les banques a faire des Subprimes. L erreur de l Etat est d avoir voulu les soutenir alors qu il aurait du les laisser mourrir (ca aurait fait des degats mais une fois la purge faire on serait reparti sur des bases saines)

    • Que je sache, c’est bien l’Etat (ou les Etats) qui décide(nt) des taux directeurs et non la Finance. Ce sont de ces taux directeurs que découle le reste.
      Or ces taux directeurs sont choisis principalement pour servir les intérêts des gouvernants, pour ne pas les mettre en difficultés vis-à-vis de leurs politiques sociales et économiques dont les buts principaux sont électoralistes.
      La Finance ne fait que proposer un service financier. Elle n’oblige personne à s’endetter jusqu’à plus soif.

      • C’est toujours étonnant cette attitude qui vise à sans cesse accabler le prêteur et à exonérer l’emprunteur de ses fautes, erreurs et turpitudes.

        • Ben les prêts ne sont pas un marché dont les prix sont réglés par l’offre et la demande, mais fixés par des autorités. Du coup, l’emprunteur et le prêteur ne concluent pas librement un contrat, et l’emprunteur, qui est apparemment plus le demandeur, bénéficie de la sympathie populaire. Mais en fait, le prêteur est contrairement aux apparences lui aussi en fin de compte le citoyen, et avec les taux négatifs il est en train de le découvrir, ce qui fait mal dans un monde où disposer d’argent à prêter — donc à investir — est vu comme une honteuse richesse qui doit être punie.

          • « Ben les prêts ne sont pas un marché dont les prix sont réglés par l’offre et la demande, mais fixés par des autorités ». Pour les marchés obligataires, et dans le cas où il s’agit d’obligations d’Etat, ceci n’est vrai que pour les marchés primaires (à l’émission). Sur le marché secondaire, la concurrence joue bel et bien.

            • Ne racontez pas n’importe quoi. Il n’y a pas de concurrence quand les taux sont contraints et que les rachats par la BC absorbent tout ou partie de l’offre. Il faut arrêter de propager des illusions. Sans les interventions publiques, sans les contraintes légales, sans les injections d’argent gratuit, personne n’accepterait des taux négatifs. Dans ce domaine, il n’y a pas plus de concurrence que de marché. Et quand le marché réapparaît soudainement, comme c’était le cas la semaine dernière aux US, immédiatement la Fed injecte 300 milliards en 4 ou 5 jours pour reprendre le contrôle. Ceci n’est pas un marché libre et il n’y a aucune concurrence là-dedans.

      • Comment les responsables politiques prennent-ils leurs décisions? En d’autres termes, qui gouverne réellement?
        Par exemple, la création de la FED a été décidée par le pouvoir politique, sous couvert de démocratie. En apparence, la réalité est tout autre.

      • @cyde
        les taux directeurs sont determines par les banques centrales, independante du pouvoir politique dans la plupart des pays (vrai pour la BCE, la FED, la BNS … )

        « Elle n’oblige personne à s’endetter jusqu’à plus soif » : certes, on ne force personne a s endetter. Mais c est un peu une attitude pousse au crime. du meme genre que l alcool c est mal mais si tu veux je te donne une bouteille de Whisky.

        Sans conte les effets induits. Par ex les taux bas font flamber l immobilier (en France, aux USA ou en RFA). donc la personne qui veut se loger va devoir payer plus et donc emprunter plus. C ets vrai que personne l a forcee a faire un emprunt pour acheter un bien surrevalué mais la personne doit quand meme se loger de toute facon et la pression sociale pousse a l achat ou lieu de la location (cf les marroniers des journaux : c est le moment d acheter)

        • « les taux directeurs sont determines par les banques centrales, independante du pouvoir politique dans la plupart des pays »
          Indépendante du pouvoir politique? C’est bien de le croire.
          Et ceux qui sont à la tête de ces banques centrales? Ils y sont nommés par qui et sur propositions de qui?
          Donc indépendance théorique mais quasi-nulle en pratique…

        • Je suis d’accord sur le reste de votre post, ce sont des mécanisme économiques classiques dont l’origine se trouve dans des taux directeurs très bas.
          Je ne vois donc toujours pas pourquoi la Finance devrait être responsable de l’endettement du prêteur.

        • les taux directeurs sont determines par les banques centrales, indépendante du pouvoir politique dans la plupart des pays (vrai pour la BCE, la FED, la BNS … )

          Il faut le dire très vite que c’est indépendant. Aux States Trump donne de la voix pour que les taux ne remonte pas. Il a été entendu. Quant à la BCE, cela ressemble à une énorme farce qui pourrait tourner au tragique, surtout quand on voit les super Marioles que met à son Directoire.

      • Vous faites erreur: les taux sont fixés par la BCE pour l’UE et par la FED pour les USA, qui sont indépendantes des gouvernements. Quant aux vues électoralistes, prenez Trump et demandez lui ce qu’il pense de la FED. Remarquablement, l’indépendance de ces deux banques a longtemps constitué une revendication libérale…pour éviter que les gouvernement ne tripatouillent les taux. Il est bon que le citoyen se tienne informé de la marche du monde.

        • A partir du moment où les banques centrales disposent d’un monopole, elles sont l’Etat.

          La revendication de l’indépendance des banques centrales n’est qu’une étape sur le chemin de leur ouverture à la concurrence, autrement dit le chemin de la suppression des banques centrales.

          La position en faveur de l’indépendance des banques centrales n’était pas la solution mais seulement un moindre mal. C’était le moyen de réduire la possibilité des politiques monétaires et, incidemment, le désarmement des politiques budgétaires. La première décennie d’existence de l’euro a plutôt été une réussite à cet égard. Mais depuis, l’échec de l’euro est patent. Concernant le dollar, il n’aura pas fallu 10 ans après sa création pour que la Fed échoue et finisse par créer les conditions qui provoqueront la pire des crises.

        • Justement, Trump a tapé du poing sur la table et la FED s’est alignée! Belle indépendance effectivement…

    • Quel erreur de penser qu’en glissant un bulletin de vote dans une urne nous élisions, choisissions qui que ce soit; que nous exercions notre libre arbitre. Il y a des élections libres en Chine au niveau municipal, mais tous les candidats sont choisis par le PC. Ici, les candidats sont aussi tous membres d’une oligarchie ou une autre. Se référer à un prétendu libre arbitre pour légitimer l’élection, c’est en rien avoir appris des développements scientifiquesmodernes. Cest faire de la physique Newton en plein 21e siècle.

  • On adore la dette mais on déteste la finance

    De même on adore les politiciens gaspilleurs et créant de la dette, mais on déteste les politiciens économes.

    Jusqu’où faudra-t-il aller pour que ce mécanisme casse? Des taux d’intérêts de plus en plus négatifs? Enhardis, les politiciens oseront-ils des taux à -1 puis -2% ?

  • Rappelons que « mon ennemi, c’est la finance » était un coup de massue électoral. En même temps, un certain E. Macron filait à la City rassurer les financiers (oui, car la finance a un visage, quoi qu’on en dise…).
    Quand on déteste vraiment la finance, on commence par mettre les budgets à l’équilibre…

  • J’ai deux questions :
    1. qui achète les obligations émises par les gouvernements qui s’endettent sans retenue ? et accessoirement est assez fou pour acheter ces obligations à taux négatif ?
    J’ai cru comprendre qu’en zone Euro, c’est la BCE.
    2. si c’est bien la BCE, ça semble signifier que cette dernière crée de l’argent ex nihilo (= fait marcher la planche à billets) pour financer la dette publique d’États comme la France.
    Si c’est bien ça, le cœur du problème n’est-il pas là : faire tourner la planche à billets, ce qui est une façon désastreuse de faire de l’économie et ne pourra que se retourner contre la population, quand la bulle crèvera ? (d’ailleurs elle est déjà en train de crever, avec ces incroyables taux négatifs)

    • Par définition, la monnaie est créée ex-nihilo, puisqu’elle est un pari sur le futur, gagée sur a création de valeur à venir. « Faire marcher la planche à billet » est une expression signifiant qu’on crée plus de monnaie qu’on ne crée de valeur, ce qui revient à dévaloriser les actifs. A l’inverse, trop peu de création « ex-nihilo » de monnaie, conduit à la récession. Trop de création « ex-nihilo » à l’inflation

      Ceci dit, la question de qui achète la dette est très intéressante, qu’on peut aussi formuler de cette manière: quoi doit à qui ? La réponse provient du bord opposé au libéralisme. Nous nous dirigeons droit vers un néo-féodalisme, concept justement importé des USA, qui avec les GAFA sont champion en la matière. Il faudra donc, comme jadis Philippe Le Bel a détruit les Templiers, comme les empereurs chinois ont détruit les sectes boudhistes contestant son autorité, éradiquer la néo-aristocratie mal détruite par la révolution française. Quel meilleur garant en effet que l’Etat pour garantir le « level playing field », pour assurer que chacun puisse réussir en fonction de ses mérites et efforts, en luttant contre les oligarchies et oligopoles, qui sont l’antithèse du libérlisme.

      • Oui bien sûr (votre 1er §). Cela dit en l’espèce je parlais de création de monnaie ex nihilo sans création de valeur, puisque pour financer la dette des États (et dette des États ne rime pas vraiment avec création de valeur).
        Sur votre passage consacré au « néo-féodalisme », même si évidemment je partage vos réticences sur le caractère « oligarchique » et à la limite du totalitaire des GAFA, et crois comprendre que vous faites allusion aux crypto-monnaies mises en place (ou en projet) par les GAFA, il reste quand même le problème de la dette des États, des taux négatifs et de création de monnaie semble-t-il sans lien avec la création de valeur.
        Le novice que je suis en matière monétaire en profite pour vous demander ce que vous pensez du principe de création monétaire par les banques : bonne ou mauvaise chose ? Dangereuse (risques de création de produits « toxiques », il me semble) ou non ? Retour au contrôle de la question par les États ? N’est-ce pas une façon de faire du keynésianisme (on pousse à la consommation, au lieu de libérer les entreprises des contraintes excessives pesant sur elles) – ce que les libéraux ne goûtent pas particulièrement ?

      • « Quel meilleur garant en effet que l’Etat »
        Oui, mais ça ne peut pas être le même Etat que celui dont nous souffrons aujourd’hui. Pour réduire l’Etat, les hommes qui le dirigent devront changer (et pas seulement les lampistes de service). Sinon, ça revient à demander au criminel de bien vouloir corriger les effets de son crime, puisque les oligarques ne peuvent se maintenir que par connivence avec cet Etat-là.
        Sous cette condition, l’Etat pourra enfin devenir minimal, au service de chacun au lieu de se servir de chacun.

      • En attendant, on lutte contre les taxes, qui chacun le sait, sont ultra-méga-giga libérales.

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