Par Philbert Carbon.
Un article de l’Iref-Europe
Le site web de la Mairie de Paris affirme que la ville est « la capitale européenne la plus attractive pour les start-up et les investisseurs avec plus de 3000 startups à la pointe de l’innovation ». Et la municipalité de se vanter d’avoir développé « d’ambitieux dispositifs de soutien à l’innovation, en déclinant différents programmes d’accompagnement, de financement et d’aides à l’installation dédiés aux jeunes entreprises innovantes ». C’est ainsi, proclame la Mairie, que Paris est « un pôle mondial au sein duquel gravitent plus de 10 000 start-up ».
La France, startup nation ?
La capitale est, dans ce domaine, la locomotive du pays. Si l’on en croit une étude publiée à l’occasion du Web Summit qui s’est tenu à Lisbonne en novembre 2018, la France occupe la deuxième place du podium européen en termes d’investissements early stage, c’est-à -dire dans les toutes jeunes pousses. En effet, entre 2015 et 2018, 24,04 % des montants levés en Europe ont été injectés dans l’Hexagone, tandis que le Royaume-Uni en récoltait 24,59 %.
Toujours selon la même étude, la France était cette fois en tête en termes de deals signés : entre 2015 et 2018, 1340 opérations ont été effectuées. Le Royaume-Uni n’en recensait que 1147. Une première place française qui signifie cependant que le montant moyen des investissements est plus faible en France qu’au Royaume-Uni. Il est aussi plus faible qu’en Allemagne qui occupe la première place du classement, alors que nos voisins d’outre-Rhin ne captent que 12,65 % des investissements en Europe.
En résumé, moins de jeunes pousses sont financées en Allemagne, mais pour des montants plus importants. En France, en revanche, les investissements sont davantage dispersés (…).
La « start-up nation » chère à Emmanuel Macron ne serait-elle qu’illusion ? Le président de la République est pourtant persuadé d’avoir mis en place les conditions nécessaires à l’émergence de cette « nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une startup ». À Station F, en octobre 2018, il a rappelé qu’il avait transformé l’ISF en IFI et instauré une flat tax à 30 % comme s’il avait définitivement transformé la France en paradis fiscal pour les investisseurs.
Un pognon de dingue, mais aussi beaucoup de vent
En juillet 2017, à l’occasion de la soirée de l’attractivité, Bruno Le Maire annonçait que l’État allait mettre « dix milliards d’euros à disposition pour financer l’innovation et, en particulier, l’innovation de rupture », concrétisant ainsi une des promesses du candidat Macron. Un fonds pour l’innovation et l’industrie a ainsi été créé le 15 janvier 2018. Mais ces 10 milliards sont une dotation qui n’a pas vocation à être consommée.
Seuls les revenus de ces 10 milliards – le gouvernement table sur 200 à 250 millions d’euros à terme – serviront « au financement de dispositifs de soutien à l’innovation de rupture ». Bref, on est loin des sommes annoncées initialement. Et d’autant plus que ce fonds est censé être alimenté par le produit des cessions des participations de l’État, en particulier dans Paris Aéroports, privatisation remise aux calendes grecques. Dans un rapport au mois de mai 2019, la Cour des comptes a d’ailleurs dénoncé l’incroyable usine à gaz qu’est ce fonds.
Cela dit, l’État dépense tout de même sans compter, grâce à la banque publique d’investissement, Bpifrance qui déclare avoir financé 80 000 entreprises en 2018 avec notamment, 2 milliards d’euros investis dans le capital des entreprises et 7,5 milliards d’euros de crédits pour l’investissement.
Il convient également d’ajouter à ces dépenses le coût du crédit d’impôt recherche (CIR) et de son extension, le crédit d’impôt innovation (CII), du crédit d’impôt pour la création de jeux vidéo, ou encore des exonérations dont bénéficient les jeunes entreprises innovantes (JEI).
Si nous devions résumer la pensée présidentielle et gouvernementale, nous écririons ceci : « Nous avons fait notre job et avons mis en place toutes les conditions nécessaires au développement des start-up et de l’innovation. À vous maintenant, investisseurs et aux entrepreneurs, de faire le vôtre ! »
Pour quels résultats ?
Mais ces dépenses, en espèces sonnantes et trébuchantes comme en énergies, sont-elles utiles ?
Nous avons déjà mis en évidence la faible efficacité du crédit d’impôt recherche dans un article du mois de mars 2019. Nous y dévoilions que les dépenses publiques en faveur de la R&D sont moins efficaces en France que dans des pays comme Israël, la Corée, le Japon, la Suède, l’Autriche, etc.
C’est le même phénomène que nous constatons dans le financement des startups et de l’innovation. Dans une note de juillet 2016, le conseil d’analyse économique montrait le poids prépondérant des fonds publics dans le financement des entreprises en France par rapport aux autres pays d’Europe.
Répartition des fonds levés en private equity par type d’investisseurs
Le site Maddyness comparait récemment la France et les États-Unis en matière de financement des startups. Le constat est le même : c’est le secteur public qui se taille la part du lion de ce côté-ci de l’Atlantique. Aux États-Unis, à l’inverse, le financement est le fait principalement des investisseurs institutionnels et des fonds d’investissements.
Financement des fonds de venture capital
Comme dans le cas du CIR, le financement public des startups en France est peu efficace si on prend comme critère le nombre de licornes (entreprises non cotées valorisées au moins un milliard de dollars) comme le montre un graphique récent de Statista.
D’où viennent les licornes ?
Entreprises non cotées en bourse avec une valeur d’au moins un milliard de dollars
Le rapprochement des trois tableaux et graphiques montre clairement que l’investissement public dans les entreprises en France n’est guère rentable puisque nous sommes derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni en termes de nombre de licornes, sans parler des États-Unis qui caracolent en tête.
Le secrétaire d’État au numérique, Cédric O, a indiqué récemment préparer des mesures pour aider les entreprises innovantes à lever des fonds plus facilement.
Mais faut-il vraiment des mesures ? Les entrepreneurs et investisseurs français n’ont-ils pas besoin avant tout qu’on les laisse agir, croître, innover, commercer sans être entravés par les multiples réglementations que l’État place sur leur chemin ?
Moins d’État, ce serait sûrement davantage d’innovation et de licornes en France.
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le problème de l’état français c’est qu’il envisage trop sur le court terme , comme si les choses pouvaient se faire en un claquement de doigt ; les allemands sont moins cons , ils investissent plus et sur le long terme mais sans éparpiller l’argent des autres ; en France , l’état veut s’occuper de tout , il le fait très mal , et ça nous coûte très cher …..mais c’est pas grave hein , c’est le pognon du contribuable …..
Le nombre de start-up ne fait pas la qualité.
Comme disait de Gaulle:
‘ Des chercheurs qui cherchent, on en trouve;
des chercheurs qui trouvent, on en cherche…’
je l’ai toujours dit si bill gates était né en france il pantouflerait chez
EDF
Très juste, aux USA les jeunes rêvent de créer leur entreprise, en France d’être fonctionnaire. Il n’y a pas à chercher plus loin.
La cinglée socialiste incompétente fait sa campagne électorale avec les énormes mensonges habituels de la gauche!
Bpifrance a claqué 9,5 milliards d’euro pour 80.000 entreprises, (118750€ pour chaque en moyenne) dont seulement 6 sont des licornes.