Terres rares : l’Europe a une carte à jouer

Si les voitures électriques se développent, si le solaire continue sa percée et si l’électronique poursuit sur sa lancée, l’industrie des batteries va tutoyer à 25 ans en termes de taille celle du pétrole.

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Terres rares : l’Europe a une carte à jouer

Publié le 12 juin 2019
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Par Xavier Fontanet.

Après la décision de Google de priver Huawei de ses logiciels (induite par un décret de l’administration Trump), Xi Yinping s’est empressé d’aller visiter une mine de cobalt au fin fond de la Chine… façon de rappeler que la Chine détient la majorité des ressources de terres rares et a les moyens de répondre de façon très efficace à la menace américaine. Difficile de trouver dans la campagne pour les Européennes un candidat proposant de lancer un grand projet visant à doter l’Europe d’une industrie d’extraction des nodules polymétalliques capable de défierle monopole chinois avec une technologie nouvelle et respectueuse de l’environnement.

Il est évident que si les voitures électriques se développent, si le solaire continue sa percée et si l’électronique poursuit sur sa lancée, l’industrie des batteries va tutoyer à 25 ans en termes de taille celle du pétrole. À taper sur le diesel (après l’avoir poussé pendant 25 ans), nos politiques ont oublié de rappeler que les leaders mondiaux de l’automobile sont européens, si on ajoute les Allemands (Volkswagen est leader en Chine), les Français (qui ont un pied au Japon avec Nissan) et les Italiens (qui ont un pied aux États-Unis avec Chrysler). C’est à la fois un atout énorme, mais aussi un danger si les Chinois jouent avec les terres rares.

Si de Gaulle et Adenauer étaient encore de ce monde, ça ferait belle lurette qu’ils auraient lancé l’Airbus des batteries : la France apportant son domaine maritime de 10 millions de km² ; les Anglais (gardons-les en Europe) les plus grandes entreprises minières, les Néerlandais, les leaders mondiaux en termes de dragage, sans compter que l’Europe abrite quelques-unes des plus grandes sociétés pétrolières mondiales, dont Total, champion en matière d’exploration.

Les savoir-faire… l’Europe les a ! Elle avancera avec de grands projets. Dans cette affaire, on ne part pas de rien puisque depuis cinquante ans des organismes français (Ifremer, CEA) ou allemands (Inco) ont travaillé le sujet ; avec les progrès technologiques et avec la montée prévisible du prix des terres rares, ceux-ci vont dégager des marges et, une fois enclenchées, les courbes d’expérience vont descendre et baisser les coûts… Mais pour que ça marche, encore faut-il quelqu’un qui tienne la barre.

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  • Vous oubliez que l’ecologie veille a ce que tout cela ne se produise jamais comme pour la fameuse mine d’or en guyane…ou simplement sauver l’agriculture francaise d’une production symbolique.

  • Oui, soit.
    Mais tant que les « verts » feront en sorte que l’Europe devienne un parc naturel quasi préhistorique, les chinois pourront aller de l’avant en toute quiétude…
    Oui, c’est à nos dirigeants d’avoir le courage de mettre au pas ces utopistes mortifères. Hélas, ND des Landes par ex ne plaide pas pour ce courage, bien au contraire.

    • Il y a déjà certains illuminés qui se mettent à se nourrir comme les hommes préhistoriques! On se demande pourquoi ils ne retournent pas dans les cavernes, qu’ils n’auraient jamais dû quitter.

  • Les terres « rares » ne le sont pas: comme la merde il y en a partout et c’est plutôt sale, voire toxique à extraire donc on préfère en charger les autres, d’où le prétendu monopole chinois. Si on en veut sans se ruiner il faudra mettre ses propres mains dans le cambouis et donner des pince-nez aux pseudo-écolos. Si l’Europe proprette veut rester le dindon de la farce, c’est son problème, personne ne viendra lui changer ses couches.

    • Vous m’avez devancé. Rarement lu un article aussi surréaliste sur le sujet. Si la France veut valoriser sa ZEE (la deuxième au monde), c’est en exploitant le pétrole qui ne manque pas de s’y trouver. On pourrait même ajouter que si elle ne le fait pas, le risque est grand que d’autres pays s’en chargent à sa place.

    • Et j’ajoute à ce sujet qu’il est incompréhensible de voir nos gouvernements successifs brader nos territoires d’outre-mer, à commencer par les plus riches en ressources. A croire que c’est volontaire!

  • Contrairement au pétrole, il est très difficile de démêler dans la croissance des besoins en batteries ce qui est « normal », conséquence de l’évolution technique, et ce qui est « artificiel », conséquence de volontés politiques, et peut s’effondrer du jour au lendemain à la suite d’un retour à la réalité du marché (faillite des politiques coûteuses de véhicules électriques, p.ex.), ou parce que ça s’oppose à une autre volonté politique (écologique, p.ex.).
    Alors en effet, nous avons des compétences, mais la valorisation de ces compétences reste un domaine ultra-risqué, où il faut surtout de l’inconscience optimiste pour s’engager.

    • De toutes façons l’Europe est incapable de produire l’electricité nécessaire à alimenter toutes ces batteries, et les écolos veulent diminuer le nombre de centrales nucléaires. Il faut être prudents avec les terres rares, car l’automobile va passer à la pile à combustible, donc si on veut être en avance, c’est dans la production vertueuse d’hydrogène qu’il faut miser !

    • @MichelO: Effectivement, et on peut noter que sans la volonté stratégique de la Chine, les plans mondiaux solaires, éoliens ou de voitures électriques seraient des vœux pieux qui resteraient grandement dans leurs cartons !

      Les batteries des portables resteraient des pièces amovibles et les investissements ne partiraient pas à faire des éoliennes ou des subventions perdues, mais dans la recherche de solutions telles que les accumulateurs carbone.

      Au final, pour les vrais besoins stratégiques, on peut se passer de la Chine, qui n’a pas 100% des ressources en terre rare.

      Cette mode pour les batteries est désastreuse.

  • Oui, mais l’Europe a choisit d’offrir le gite et le couvert a des gens qui n’ont rien a faire chez nous, que d’investir pour notre avenir !

  • si ces nodules polymétalliques sont la solution, personne n’a encore investi pour les exploiter…
    c’est peut-être un signe ?

    Quant aux batteries, pour l’instant toujours pas de rupture technologique permettant de concurrencer sérieusement le pétrole (sans subvention).

  • Demandez donc à Jadot ce qu’il en pense de ce genre de technologie.? Lui qui rêve encore de pouvoir faaire tourner les Gégènes pour avoir du courant élèctrique.

    • Les gars comme Jadot croient pouvoir produire de l’énergie avec des taxes. Et de la sorte, ils créent des taxes qui bouffent de l’énergie, à perte bien sûr!

      • Reste à faire pédaler les écolos, 24-24 et 7/7. Au moins, on aura une décroissance vertueuse et puisqu’ils veulent réduire la population, qu’ils montrent l’exemple.

  • Article visionnaire qui met en lumière de vraies perspectives par rapport aux énergies de l’avenir en lieu et place des sempiternelles lamentations de ce forum affirmant : « énergie solaire = écologie = totalitarisme (ou crypto communisme) » sans proposer d’autre solution que la construction de centrales nucléaires sur tout le territoire (bon courage !) ou la poursuite de l’exploitation du charbon et du pétrole au motif que le réchauffement climatique serait une « illusion » voire un mensonge fomenté par un obscur complot entre les scientifiques du GIEC, les écologistes, et les entreprises d’énergies renouvelables..

    • Le ramassage de nodules, je ne vous dis pas la dévastation des fonds marins et le bilan CO2…

    • énergie solaire forcée = autoritarisme et restriction des libertés….en effet..
      mais je n’ai rien contre l’énergie solaire…
      et je pense que c’est pareil pour d’autres ici…

      quant au réchauffement climatique QUE JE CONSTATE pour le moment c’est tout benef..

      pour l’éventuel réchauffement climatique à venir, je dois croire des modèles et par pitié expliquez moi pourquoi je dois les croire…

      je ne CROIS pas les scientifiques..c’est le principe de base de la méthode scientifique, je crois les preuves..

    • On n’a jamais prétendu que le réchauffement n’existait pas, mais qu’il n’avait rien à voir avec les activités humaines. Si vous étiez un peu plus cultivé vous sauriez qu’il y a eu un sévère refroidissement, nommé le Petit âge glaciaire, de 1250 à 1850 (consultez Wikipedia ou une autre Encyclopédie). Et après un refroidissement la température remonte. Au printemps et en été vous l’accusez d’être anormale? Quant au GIEC, oui il ment, plusieurs scientifiques ayant démissionné pour cette raison car la commission falsifiait leurs études!

    • Energie de l’avenir, à stocker dans une masse chimique … bigre.

      Si encore vous réfléchissiez à des solutions alternatives telles que les carburants de synthèse. Mais non, l’écolo est borné et buté sur l’électrique qui sort magiquement d’une boite !

  • Il faudrait que les divers auteurs nous promettant la voiture électrique se mettent dans le crâne une bonne fois pour toutes qu’on n’achètera pas de voiture électrique tant que cette dernière n’offrira pas un service au moins aussi bon pour un coût d’usage inférieur à la voiture essence, le tout évidemment hors taxe et hors subvention.

    Comme les contraintes physiques ne vont pas changer demain, pas plus que les contraintes économiques d’ailleurs, l’hypothèse de la généralisation de la voiture électrique relève pour l’instant du fantasme. Engager en pure perte des dépenses publiques à raison de plusieurs centaines de milliards pour satisfaire les lubies des politocards ou des escrolos, sans parler des capitalistes de connivence, serait une folie, un suicide économique collectif. Dites vous bien que si les constructeurs ne fabriquent pas de batteries (ou si peu), c’est que ça ne sert à rien : il n’y a tout simplement pas de marché. Dès lors, ça ne sera pas plus utile si l’Etat incompétent s’en mêle. Il faut se faire une raison : la voiture électrique restera un marché de niche pour bobos ultra-friqués qui se font un petit plaisir, une Tesla de temps en temps entre la montre suisse m’as-tu-vu, l’escort-girl pour la nuit et la croûte immonde achetée à la galerie d’art moderne du coin (oui, c’est dommage, le fric ne permet pas encore de s’acheter du bon goût). En dehors de ça, la voiture électrique ne sert à rien.

    D’ici un siècle ou deux, peut-être qu’une avancée technologique permettra effectivement de passer à la propulsion électrique, pourquoi pas avec la miniaturisation de la fusion nucléaire permettant de l’embarquer sous le capot et offrant une autonomie quasi infinie. Mais alors, plus besoin de batteries ! On le devine ici, la solution à la mobilité électrique apparaîtra précisément le jour où il n’y aura plus besoin de batteries. Cocasse, non ? C’est dire la profonde vacuité d’un investissement public dans les batteries.

    D’ici là, on consommera tout le pétrole fossile nécessaire, pour ensuite passer au pétrole de synthèse produit en usine à côté de chez vous dès que sa rentabilité sera acquise.

    • Très juste! Il est temps de stopper les délires pour revenir à la réalité.

    • @Cavaignac:Les voiturettes de golf sont-elles subventionnées ? Les batteries des portables sont-elles subventionnées ? Les batteries des outils ou aspirateurs sont-elles subventionnées ? Les batteries des drones ? Les écrans des TV OLED ?

      Subvention ou pas, le développement du tout électrique ou de ces merveilleux objets « bidules d’amusement personnels » n’a pu se faire qu’avec l’appui stratégique de la Chine, qui a abaissé artificiellement le prix des métaux rares pour créer un marché à son profit.

      On peut dire que subvention et soutien chinois vont de paire et se soutiennent.

      Fallait-il fermer les frontières ? Sans les subventions, les chinois auraient-ils profité de l’aubaine pour faire baisser les coûts et faire exploser la demande ?

      Si on est en désaccord avec l’article, alors fallait-il laisser les terres rares non exploitées ? Alors pourquoi fallait-il exploiter le pétrole ?

      • je ne penses pas que les chinois vendent leur terre rares à perte et leurs usines de batteries gagnent de l’argent (les autres aussi sinon je penses qu’ils aurait quelques soucis économiquement parlant). mais une chose est sur, sans la chine la lubie électrique actuelle n’existerait pas, Il est illusoire de prétendre que l’europe ou même les USA puisse produire à bas cout tout ce qui est nécessaires à la filière.

      • Deux points :
        – Avec l’automobile, on change complètement d’échelle. Comptez environ 150 kWh de batterie pour une voiture. Rien à voir avec les malheureux 10 Wh d’un téléphone portable, les 100 Wh d’un aspirateur ou même le kWh de la voiturette de golf.
        – La Chine a certes abaissé artificiellement les prix des métaux rares (qui ne sont pas rares). Mais l’Occident a également augmenté leur prix de manière déraisonnable avec des normes (environnementales) par trop excessives.

  • Ah oui? et avec quelle électricité allons nous recharger ces batteries étant donné que nous supprimons le nucléaire? Il n’y en aura déjà pas assez pour la consommation domestique!

  • La dernière chose dont nous avons besoin c’est d’un « groplan » à la française (dont nos gouvernants sont friands) et qui finissent 99 fois sur 100 en gabegie sans fond (TGV, concorde, plan calcul, bull…).
    La seule manière de procéder c’est de créer les conditions nécessaires pour que des investisseurs européens agissent : baisser les impôts et supprimer les réglementation étouffantes et ont verra la magie du marché libre opérer.

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