Sur la Chapelle, d’Adrien Bürki

Adrien Bürki évoque dans son livre et en quatre récits l’histoire d’une chapelle dédiée à Saint Léodegard.

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Sur la Chapelle, d’Adrien Bürki

Publié le 17 mai 2019
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Par Francis Richard.

Sur la commune de St Légier-La Chiésaz, dans la région veveysanne, au lieu-dit Sur la Chapelle, se trouvent les vestiges d’une chapelle dédiée à Saint Léodegard, que l’on peut visiter.

Adrien Bürki évoque dans son livre et en quatre récits l’histoire de cet édifice. Comme c’est joliment dit en fin d’ouvrage, l’église se trouve ainsi au milieu du recueil comme au milieu du village.

Prunelle raconte, vers 800, pendant la construction de la chapelle, un hiver, celui de deux pèlerins et de leurs deux mules, pris dans le mauvais temps. Des loups ont attaqué l’une des mules.

La seconde mule et les deux corps d’hommes sont découverts un peu plus loin : Les loups n’étaient pas arrivés jusque là, à moins que le feu les eût tenus à distance, mais les crocs de février n’étaient pas moins féroces à la chair.

Le personnage lumineux de ce récit est Adèle, une jeune guérisseuse dont le don a fait d’elle une enfant trop tôt grandie […], une fille trop solitaire et sérieuse pour qu’on pût la trouver jolie.

Le personnage lumineux de Chroniques, qui se passe en l’an mil, est Martin, devenu aveugle à sept ans, et qui manifeste le plus grand intérêt aux histoires qu’on lui [raconte] : Sans avoir à le consigner, il retenait tout…

Dans Le brasier, l’incendie de la chapelle vers 1400, l’auteur raconte Mermet, le pêcheur, trois enfants, Marie, Ninon et Basile, Jean l’idiot, trois paysans, Perret et ses fils, Jordan et Simon, et le curé.

Ce qu’il dit de l’incendie lui-même ne peut laisser indifférent :

Cinq jours de pluie et de vent n’avaient pas balayé l’odeur âcre de fumée. Les bancs à l’avant de la nef avaient tous brûlé, et on avait jeté les autres, noircis, mordus par les flammes. Les vitraux avaient cédé sous l’effet de la chaleur, on en avait entendu de loin les éclats tomber en cascade, et les fenêtres béantes regardaient l’assistance intimidée comme de grands yeux noirs d’aveugle.

Dans Aigrettes, au XVIIIe siècle, Charlotte ne sait déjà plus l’emplacement exact de la chapelle, qui, le siècle précédent, est devenue une masure (cela signifie ruines) : à cette époque Loyse savait qu’elle ne serait plus là très longtemps :

Le toit céderait le premier, une des poutres maîtresses, pourrie, entraînerait la charpente dans sa chute, éboulant le faîte des murs […]. Il n’y aurait pas grand- chose à sauver du bois, mais on pourrait récupérer toutes les bonnes pierres, les grandes pour les constructions, les petites pour les murets.

Que l’auteur soit rassuré. Il a réussi, à travers ces récits, dont les personnages et les destins sont pour la plupart imaginaires, à illustrer le propos qu’il voulait tenir quand il les a entrepris :

Ce ne sont pas les vieilles pierres en elles-mêmes qui nous parlent ; elles sont en fait des chambres d’écho où nous pouvons écouter, si nous y prêtons l’oreille, nos propres pas.

Sur la Chapelle, Adrien Bürki, 80 pages, Éditions de l’Aire

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  • Eh oui, c’est un message à transmettre aux détracteurs de Notre-Dame de Paris, ceux qui la voient comme un tas de pierres.

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