Game of thrones : un revirement libéral

Le quatrième épisode de la saison 8 suggère que « le meilleur dirigeant pourrait être quelqu’un qui ne veut pas régner. »
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Game of thrones : un revirement libéral

Publié le 7 mai 2019
- A +

Par Robby Soave.
Un article de Reason.com

Par malheur, Stannis et Melisandre ne sont plus là pour jeter des sangsues dans les flammes (leur rituel de magie du sang), parce qu’il y a désormais une nouvelle cible : l’usurpatrice Daenerys Targaryen.

Dans le dernier épisode de Game of Thrones —le meilleur depuis des années ; un retour bienvenu après La longue nuit, techniquement impressionnant mais gâté par du fan service intempestif et un « Arya ex machina » — la paranoïa a emporté Daenerys, qui a montré son véritable caractère : celui d’une Targaryen fou de pouvoir, ni destinée par sa naissance ni dotée d’un tempérament adapté pour diriger les sept royaumes.

Ceci, plusieurs personnages — y compris les conseillers de Daenerys — ont pu le remarquer. Jon sait que le trône de fer lui revient de droit, et désormais Sansa, Arya, Tyrion et Varys le savent aussi. Mais plus important encore, chacun d’eux comprend que Jon ferait un meilleur dirigeant. Certes Daenerys est une véritable conquérante, mais Jon est un faiseur de consensus, prêt à mourir pour le bien de tous. Et contrairement à Daenerys, il n’a pas cherché activement le pouvoir. Il a même abandonné sa couronne pour la paix.

Cela, Varys l’a bien compris lorsqu’il demande à Tyrion : « Avez-vous pensé que le meilleur dirigeant pourrait être celui qui ne veut pas gouverner ? » R’hllor soit loué, les personnages les plus malins politiquement réfléchissent ouvertement à la question de savoir si oui ou non le libéralisme est la réponse !

Cet épisode ne peut donc que séduire les libéraux, moi le premier. Comme tous ceux qui ont écouté le podcast de Reason sur Game of Thrones le savent, je ne suis pas un fan de la reine Dragon, et j’ai toujours soupçonné — voire espéré — qu’elle était destinée à une fin tragique. Deux de ses trois dragons étant morts, son meilleur ami assassiné, sa flotte détruite, ses armées diminuées de moitié et ses conseillers les plus appréciés envisageant de l’abandonner — Varys semblant prêt à prendre des mesures encore plus radicales — ma prévision semble toucher juste.

Bien sûr, Jon subira peut-être le même destin que Daenerys, ce qui pourrait ouvrir la voie à Sansa pour prendre le trône — une fin qui semble de plus en plus inévitable comme le montrent de nombreuses scènes la mettant en valeur.

Mais je vais trop vite en besogne : ni Daenerys, ni Jon, ni Sansa ne pourront prendre le trône de fer tant que Cersei Lannister ne sera pas vaincue. La reine a une fois de plus pris le dessus et, dans une manœuvre qui rappelle celles des groupes terroristes, s’est entourée à King’s Landing de civils innocents qui seraient considérés comme des victimes collatérales en cas d’attaque.

L’attitude de Cersei met fin une fois pour toutes à l’idée selon laquelle le Roi de la Nuit a été conçu comme le grand méchant : pendant la majeure partie de l’épisode, elle se tient sur ses parapets, tout aussi menaçante que n’importe quel marcheur blanc. La scène de fin, pendant laquelle Qyburn part négocier avec Tyrion, est il faut le dire une copie éhontée du Seigneur des Anneaux (Le Retour du Roi) — et si Qyburn est la bouche de Sauron, alors Cersei est le Seigneur des Ténèbres lui-même.

Mais Arya se dirige aussi vers elle, tout comme Jamie, qui a déjà assassiné le roi qu’il avait juré de servir afin d’empêcher la destruction ardente de King’s Landing. On dirait qu’il pourrait avoir une seconde chance de le faire.

Traduction Contrepoints.

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  • « Le meilleur depuis des années ». Quelle vaste blague. La série prend des tournures hollywood avec des rebondissements dignes d’un enfant de 8 ans. Les retournements contre Daenerys, à commencer par Sansa, n’ont aucun sens. Pourquoi une telle défiance ? Pourquoi si soudaine ? Et de la part de tous ? On sent que GRRM n’est plus dans l’écriture du script.

    • Ce n’est pas si soudain que ça. Depuis que D. a traversé la mer, sa seule « bonne » action a été de suivre Jon. En dehors de ça, elle a surtout fait des barbeuks avec tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec elle

  • Même en venant ici il n’y a pas moyen d’échapper à Game of Thrones. Ca devient saoulant !

    • Le premier qui n’avait absolument pas envie de régner était Ingmar London, celui qui aimait les livres et la tranquillité, du roman de SF Le sceptre du Hasard (Gilles d’Argyre pseudo de Gérard Klein)

  • Quelques remarques :
    – Arya est le contraire d’une résolution ex machina. Pour ceux qui ont suivi la série, elle est formée à cette action salvatrice contre le roi de la nuit depuis le premier épisode de la première saison, alors que tout semble perdu, alors que le monde s’effondre. Le fan service va pourvoir aller se rhabiller : si elle ne sert plus l’intrigue, elle a toutes les chances de mourir au cours des prochains épisodes. Au mieux, elle va finir none au temple du dieu multiface, foulant aux pieds l’amour naissant de ce pauvre Gendry, abandonné au comble du désespoir.
    – Daenerys, la briseuse de chaînes, ne veut pas le trône. Elle l’a dit et répété sur tous les tons. Subissant une malédiction génétique, elle est partagé entre le bien et le mal, entre libération des esclaves et volonté de destruction. Daenerys représente l’humanité, partagée entre ses élans de générosité et ses colères noires destructrices. Tout en étant fascinée par le pouvoir et par la haine de ses ennemis, elle veut détruire le trône pour mettre fin au jeu. Si elle meurt, ce sera l’échec d’un personnage vraiment libéral de la série, avec Tyrion (le nom de ce personnage est peut-être un hommage à Tolkien, référence à la ville Tirion des Elfes sages). Elle ne peut non plus laisser Jean Neige (ni personne d’autre) monter sur le trône, malgré sa légitimité à l’occuper car, malgré ses qualités humaines. Ce serait en effet perpétuer le jeu des trônes, en vain.
    – Varys n’est pas vraiment libéral mais plutôt socialiste : il veut faire le bien des gens malgré eux. Varys au pouvoir, c’est la solution pire que le mal. Pour que l’édification des foules soit complète, Varys doit échouer.

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